Le divan illustré de Michel Longuet

DivanIllustreLe divan illustré de Michel Longuet.

Les Impressions Nouvelles [lien], août 2015, 208 pages, 18 €, ISBN 978-2-87449-298-3. Un extrait de 24 pages (en bas du billet).

Genres : roman autobiographique, roman illustré.

Michel Longuet naît en 1945 à Reims. Il étudie l’architecture. Il est illustrateur, auteur et réalisateur de courts métrages d’animation. Sont déjà parues des illustrations comme Chassés croisés (1972) et Adresses fantômes (2013) mais Le divan illustré est son premier roman. Plus d’infos sur http://michel.longuet.free.fr/.

Quoi de mieux que le résumé de l’auteur lui-même ? « Le samedi 29 septembre 2001, j’entre en analyse sous la houlette de Madame W. Je vous écoute, dit-elle, en me montrant son divan… De retour chez moi, je consigne chaque séance. Le Divan illustré raconte donc mon enfance, la famille et ses secrets qui, petit à petit, remontent à la surface comme des bulles du fond d’un étang. La famille est une forteresse où il se passe des choses abominables, a-bo-mi-na-bles, me dit Madame W. Au fil de nos séances, sortiront de leur placard des fantômes de la collaboration. Et peu à peu, m’apparaîtra un lien entre les secrets d’une famille sous l’occupation allemande et ce masochisme qui m’a poursuivi toute ma vie. »

Dès l’ouverture du livre, une illustration en double page, une mouche énorme (pour La mouche, un film de Kurt Neumann réalisé en 1958), ça me fait froid dans le dos… Je dois m’armer de courage pour continuer la lecture mais en fait, c’est bien plus facile de tourner la page et de passer au texte ! L’auteur raconte donc ses séances avec Madame W., séances dans lesquelles il se livre : l’enfance, la famille, les souvenirs, les « fantômes », les secrets de famille, les bonnes qui l’ont élevé, la sexualité (homosexualité pas toujours assumée), la mort de son père, le journal illustré depuis plus de vingt ans…

La bonne : « Pendant la guerre, me dit-elle, il y avait souvent des voitures allemandes qui stationnaient devant la maison. Tes parents recevaient beaucoup. » (p. 33).

La mère : « Tu étais si laid. Mais laid, tu ne peux pas imaginer… Tout rouge, plein de boutons et de pustules et couvert de poils. On aurait dit un petit singe… » (p. 85).

Le père : « Tu es un con, me dit-il, un vrai con, voilà ce que t’es. » (p. 149).

Quelle famille… ! Comment se construire ? Justement, l’auteur parle de son masochisme (son livre de chevet est Le masochiste de Theodor Reik) : comment et pourquoi a-t-il pu devenir masochiste ? « Comme je me déteste ! » (p. 116).

Après le récit de chaque séance, l’auteur dessine un petit divan mais il ne se rappelle jamais exactement comment il est, sa couleur, s’il avait une couverture, des pieds ou pas… Je lui ai trouvé plusieurs formes, parfois plutôt lit, parfois plutôt cercueil.

68-premieres-foisBien que j’aie généralement du mal avec les autobiographies, les récits de vie, etc., Le divan illustré est une bonne surprise. Le texte est assez cru (les illustrations aussi) mais pas vulgaire et l’auteur réussit un tour de force de rendre des séances de psy divertissantes pour ses lecteurs !

RentreeLitteraire2015Ma phrase préférée : « Et mes parents finirent par me hanter comme des fantômes. Des fantômes plus exigeants qu’eux de leur vivant, puisque je me forçais maintenant à faire ce qu’ils ne me demandaient plus. » (p. 188-189).

Ce roman est le quatrième lu dans le cadre de 68 premières fois et il faut lui donner une note alors je dirais… 14/20. Il entre aussi dans le challenge 1 % de la rentrée littéraire 2015.

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