Les aventures de Cluny Brown de Margery Sharp.
Belfond [lien], collection Vintage, collection Littérature étrangère, juin 2015, 373 pages, 15 €, ISBN 978-2-71445-861-2. Cluny Brown (1944) est traduit de l’anglais par Yves-Gérard Dutton.
Genres : littérature anglaise, roman.
Margery Sharp naît le 25 janvier 1905 à Salisbury dans le Wiltshire mais elle passe son enfance à Malte. Elle est auteur de vingt-six romans pour adultes, de quatorze livres pour la jeunesse (The rescuers plus connus en français sous le titre Bernard et Bianca), de deux romans policiers, de quatre pièces de théâtre et de quelques nouvelles. Elle meurt le 14 mars 1991 à Londres.
Cluny Brown a 20 ans en 1938. Elle est la nièce de Mr. Arnold Porritt : le plombier, veuf, s’est en fait occupé de la fille de la sœur de sa défunte épouse. Le problème de Cluny (son véritable prénom est Clover), c’est qu’elle est « laide comme un pou » (p. 10), qu’elle manque de charme et qu’elle « ne sait pas rester à sa place » (p. 10). Pensez donc, elle a osé aller au Ritz boire un thé ! Un dimanche soir, son oncle étant absent, Cluny va elle-même déboucher un évier chez Mr. Ames, un parfait inconnu, un artiste d’une soixantaine d’années qui l’invite à prendre un bain (dans une vraie baignoire) et à participer à sa petite soirée. Mr. Porritt est très en colère : « Si je n’étais pas arrivé ! » (p. 39). C’est la goutte d’eau (ou plutôt de Champagne que Cluny a bu chez Mr. Ames !) qui fait déborder le vase. « C’est une chose bien décidée maintenant, dit-il. Tu iras en place. » (p. 40). Cluny est envoyée comme bonne chez les Friars à la campagne, dans le Devonshire. Elle travaille pour Lady Carmel, son époux Henry, leur fils Andrew, et un invité polonais, Adam Belinski, un professeur écrivain recherché par les nazis.
Cluny Brown est devenu un classique de la littérature anglaise. Paru en 1944 en Angleterre, il est traduit en 1946 chez Julliard et il est réédité en 2015 chez Belfond dans la collection Vintage. Le style est léger et l’humour anglais est bien présent mais qu’en est-il de « l’héroïne dynamique » annoncée, « bien décidée à gravir un à un les échelons de l’ascension sociale » ? « […] ce que vous considérez comme le but de l’existence. Quel est, pour vous, ce but ? – Cluny réfléchit. Sur ce sujet tout le monde, lui semblait-il, avait une opinion tellement plus précise que la sienne ! […] J’attends qu’il se passe quelque chose, dit-elle vaguement. J’attends constamment les événements. » (p. 115-116). Cluny Brown n’est ni ambitieuse, ni arriviste, elle n’agit pas vraiment, elle subit, la mort de son père, la mort de sa mère, l’éducation rude de son oncle qui l’a recueillie, elle subit aussi sa « laideur » et son manque de charme, elle n’attend pas quelque chose de la vie, elle attend que les événements et les gens viennent à elle. Pas passionnant… Vous comprenez pourquoi je me suis un tantinet ennuyée ! Mais il y a de bons moments, la campagne anglaise, les balades avec Roderick (Roddy), le labrador du colonel Duff-Graham qu’elle a rencontré dans le train, la poésie avec Mr. Titus Wilson, le pharmacien du village. Ces quatre mois passés dans le Devonshire auront changé la vie de Cluny mais finalement, il ne s’est pas passé grand-chose !
La phrase qui m’a marquée : « … vous avez parfois un regard très intelligent. » (Adam Belinski à Cluny, p. 223).
Une lecture que je mets dans les challenges Feel good (même si ça n’a pas fonctionné pour moi) et A year in England.
Je pense que je le tenterai =)
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Tente, n’hésite pas : il est considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature anglaise du XXe siècle alors des lecteurs doivent l’aimer, c’est sûr 😉
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Une déception, malgré le ton très anglais.
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Ah, toi aussi tu as été déçue ! Je ne me rappelle pas l’avoir vu sur ton blog.
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J’adore cette collection mais ce titre-là ne m’a jamais tenté et si t t’es ennuyée, je vais définitivement passer mon tour.
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Je pense qu’il ne te plairait pas… Par contre, je suis contente que tu aies aimé Fable d’amour d’Antonio Moresco (j’ai ajouté ton lien). 🙂
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J’avoue que je ne connaissais pas du tout! Je ne sais pas si ça me plairait, mais s’il passe entre mes mains, je tenterai 🙂
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J’aime la littérature anglaise et je l’ai vu à la bibliothèque (la couverture m’a plu et le résumé me plaisait bien) alors je l’ai emprunté mais… Peut-être qu’il te plairait 😉
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L’idée du feel good me plaît beaucoup : je pense à un roman que je n’ai pas encore chroniqué mais je vais le faire du coup. Bises
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Tu peux participer au Challenge Feel good de Soukee avec un seul billet mais tu en auras sûrement d’autres 🙂
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Ah ben mince, je comptais le lire, c’était un des coups de cœur d’un libraire sur LCI et comme c’est un classique de littérature anglaise que je ne connaissais pas, j’étais ravie de la découverte. Bon, ça se trouve, le feelgood passera avec moi. Je tâcherai de choisir le bon moment pour le lire. 😉
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Mais oui, A Girl, j’espère que le feel good passera par toi 😉 Bonne lecture et bon weekend 🙂
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