Reconnaissance de dette de F.S. Fitzgerald et America

Reconnaissance de dette est une nouvelle inédite de Francis Scott Fitzgerald qu’il est possible de lire dans le n° 1 d’America (pages 120 à 133) avec une traduction de Marc Amfreville.

Francis Scott Fitzgerald (1896-1940) est l’écrivain chef de file de la « Génération perdue » (courant littéraire américain de l’entre-deux guerre).

Le narrateur est éditeur et tant pis s’il ne découvre pas de grands auteurs, ce qu’il veut c’est gagner de l’argent : « Vous penseriez comme moi si vous étiez éditeur. » (p. 122). Six mois auparavant, il a publié L’Aristocratie du monde des esprits du Dr Harden, un témoignage dans lequel le célèbre scientifique explique comment il est entré en contact avec Cosgrove Harden, son neveu mort à la guerre. Trois cent mille exemplaires à deux dollars cinquante pièce, faites le calcul ! Mais il s’avère que ce livre est une supercherie, le jeune homme étant en fait bien vivant… « C’est de la fiction ! Il remplit tous les critères d’une œuvre de fiction : ce n’est qu’un long mensonge à l’eau de rose. (p. 125) dénonce Cosgrove Harden. « Qu’avez-vous fait ? Vous avez fait de lui la risée de tous ! Vous l’avez ramené à la vie sous les traits d’une créature surnaturelle qui envoie des messages idiots sur les fleurs, les oiseaux et le nombre de plombages de George Washington. » (p. 128) reproche Miss Thalia, la fiancée éplorée et en colère. Avec un humour jubilatoire et une sacrée ingéniosité dans le style et la narration, Francis Scott Fitzgerald raconte dans Reconnaissance de dette comment tout faire foirer pour 3 dollars et quatre-vingt cents… C’est aussi une réflexion sur le métier de l’éditeur et sur la notion de fiction : « Qu’est-ce qu’un témoignage ? Qu’est-ce qu’une fiction ? Francis Scott Fitzgerald n’a que 24 ans lorsqu’il écrit cette nouvelle, et son talent éclate déjà. » nous dit America (p. 121).

Une belle surprise pour La bonne nouvelle du lundi organisée par Martine et deux autres bonnes nouvelles en bonus (décidément il y avait déjà plusieurs bonnes nouvelles lundi dernier !) :

Reconnaissance de dette est dans Je me tuerais pour vous et autres nouvelles inédites de Francis Scott Fitzgerald, un recueil à paraître le 29 mars 2017 en coédition entre Fayard et Grasset (480 pages, 23 €) : une très bonne nouvelle effectivement et je ne manquerai pas de lire les autres nouvelles de l’auteur de L’étrange histoire de Benjamin Button (1921) et Gatsby le magnifique (1925).

America est une nouvelle revue littéraire sous forme de mook (contraction de magazine et de book) sous-titrée « L’Amérique comme vous ne l’avez jamais lue » dont le premier numéro vient de paraître. Créée par François Busnel (La Grande Librairie) et Éric Fottorino (Le 1), cette revue parlera de la littérature américaine pendant 4 ans (les 4 ans du mandat de Donald Trump) et, à raison de 4 numéros trimestriels par an, il y aura en tout 16 numéros (lorsque les 16 numéros seront alignés, leurs tranches formeront la carte des États-Unis). Elle est un peu chère : 19 € pour 196 pages mais elle vaut vraiment le coup. C’est bien simple, la Maison de la presse dans laquelle je me fournis en avait reçu 25 exemplaires mercredi matin et lorsque j’ai acheté mon exemplaire samedi soir en sortant du travail, c’était le dernier ! Preuve que la littérature américaine et qu’une nouvelle revue littéraire intéressent au plus haut point les lecteurs. Bon, je n’ai pas encore tout lu car America est vraiment dense mais ce que j’ai lu et vu (portfolio Un regard sur l’Amérique de Vincent Mercier par exemple) est… top ! Avec Francis Scott Fitzgerald donc, mais aussi Toni Morrison (marraine de la revue), Colum McCann, Louise Erdrich, Jay McInerney, Douglas Kennedy, Philip Roth, Russell Banks, John Irving, Alain Mabanckou, etc., et même Barack Obama (qui se reconvertirait dans l’écriture ?) : America est faite par des écrivains pour les lecteurs soucieux de littérature et de connaissance des classiques (ici Moby Dick) et du monde contemporain. À découvrir de toute urgence! Plus d’infos sur http://www.america-mag.com/.

Je mets aussi Reconnaissance de dette dans le challenge Classiques du Pr Platypus.

2 réflexions sur “Reconnaissance de dette de F.S. Fitzgerald et America

  1. Rhaaaa des nouvelles inédites de mon Fitz et je n’étais pas au courant ??? Merci à toi pour l’info et je vais commander ce n° car mon tabac-presse n’a déjà pas Lire, alors tu imagines !!! 😆

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    • Oui, oui, Asphodèle, un recueil de 16 nouvelles et 2 scénarios, le tout inédit 🙂 J’espère que tu trouveras ce premier numéro d’America sinon librairie ou Internet 😉 Bonne semaine ensoleillée et de belles lectures 🙂

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