Le vampire de John William Polidori

Le vampire de John William Polidori.

The Vampyre : a Tale (1819), entre 65 et 80 pages selon les éditions, est traduit de l’anglais par Henri Faber (Chimères, 1989) ou par Jean-Claude Aguerre (Actes Sud, Babel, 1996). Il est aussi disponible en numérique.

Genres : littérature anglaise, fantastique.

John William Polidori naît le 7 septembre 1795 à Londres d’un père italien (toscan) et d’une mère anglaise. Il étudie à l’université d’Édimbourg (Écosse) et écrit une thèse sur le somnambulisme. Jeune diplômé à 19 ans, il accompagne Lord Byron (1788-1824) à Genève (Suisse) puis voyage seul en Italie avant de rentrer en Angleterre. Il se rend compte qu’exercer la médecine n’est pas fait pour lui et se lance dans le Droit puis dans une carrière littéraire. Mais il se suicide avec du cyanure le 24 août 1821 (il a 25 ans).

Le vampire, originaire d’Orient, passe par le monde arabe et arrive comme une superstition dans l’Europe chrétienne « en subissant quelques légères variations, dans la Hongrie, en Pologne, en Autriche et en Lorraine » (introduction, p. 4).

Londres. Lord Ruthven et Aubrey, un jeune aristocrate orphelin font connaissance. Lord Ruthven est bel homme mais il a le teint sépulcral. Aubrey est riche mais naïf et laisse parler son imagination. Lord Ruthven part en voyage et Aubrey, curieux, décide de voyager avec lui « et quelques jours après, nos deux voyageurs avaient passé la mer » (p. 17). La Belgique, la France, l’Italie, mais Aubrey – grâce à une lettre de ses précepteurs – se rend compte des défauts de Lord Ruthven et part seul en Grèce où il rencontre la belle Ianthe mais Lord Ruthven n’est pas loin… Et même lorsqu’Aubrey, affolé, retourne en urgence en Angleterre, Lord Ruthven est toujours là !

Parue en 1819 dans The New Monthly Magazine, The Vampyre n’est pas la première apparition du vampire en littérature (*) mais cette nouvelle a popularisé le thème du vampire moderne qui a été adapté au théâtre et à l’opéra durant le XIXe siècle. Parti d’un brouillon de Lord Byron, John William Polidori a écrit ce texte à la Villa Diodati durant l’été 1816 qu’il passe avec Percy et Mary Shelley (qui, elle, écrit Frankenstein). Bien que très classique au niveau du style, cette nouvelle vaut le coup d’être lue pour la façon dont elle traite du vampire, une façon moderne, européenne, qui fera entrer le vampire dans son heure de gloire et débouchera sur pléthore d’œuvres littéraires (poèmes, nouvelles, romans…) puis plus tard d’œuvres cinématographiques (films, séries…). Le vampire buveur de sang, d’âme, de vie, qui fait peur et attire en même temps car il est souvent beau (malgré sa pâleur), instruit et beau-parleur, n’est-il pas finalement à classer dans les personnes négatives, néfastes, manipulatrices, véritables trous noirs qui pompent l’énergie vitale de leurs proches – voire leur argent – à éviter de toute urgence et à bannir de son entourage ?

(*) Le vampire en littérature aux XVIIIe et XIXe siècles, une sélectionDissertations sur les apparitions des anges, des démons et des esprits, et sur les revenants et vampires de Hongrie, de Bohême, de Moravie et de Silésie ou Traité sur les apparitions d’Augustin Calmet (1746), un essai français revu et augmenté en 1751. C’est d’abord par la littérature allemande que le vampire entre en littérature avec entre autres Le vampire (Der Vampyr) de Heinrich Augustin von Ossenfelder (1748), un poème, et La fiancée de Corinthe (Die Braut von Korinth) de Goethe (1797), un poème narratif. Puis par la littérature anglaise avec entre autres Le vampire de John Stagg (1810), un poème composé de 152 vers qui se déroule en Hongrie ; Le Giaour de Lord Byron (1813), un poème ; Dracula de Bram Stoker (1897), un roman épistolaire considéré comme la quintessence du genre. Le vampire devient un représentant de la littérature romantique et de la littérature gothique allemande et anglaise avant d’atteindre la France, l’Italie et même la Russie avec La famille du Vourdalak (dans Histoires de morts-vivants) de Tolstoï (1847).

Le vampire de John William Polidori va être à nouveau publié par Les forges de Vulcain en février 2019 sous le titre Le Vampyre, dans une traduction plus récente et en édition augmentée, suivi par Le comte Ruthwen ou les vampires de Cyprien Bérard et une postface inédite de Thomas Spok. Alors, une relecture l’année prochaine, pourquoi pas ? 😉

Source : Aux forges de Vulcain

Une lecture pour La bonne nouvelle du lundi que je mets dans les challenges Cette année, je (re)lis des classiques, Challenge de l’épouvante et dans le Marathon de l’épouvante d’automne 2018Défi littéraire de Madame lit (littérature britannique en octobre) et Littérature de l’imaginaire.

Je rappelle que le mois d’octobre et le Mois de l’imaginaire avec plusieurs éditeurs (de l’imaginaire), de librairies et de bibliothèques en France mais rien près de chez moi, à part à Grenoble et à Lyon, voire même Montpellier (plus dans le Sud) mais ça ne va pas avec mes horaires de travail.

13 réflexions sur “Le vampire de John William Polidori

    • Oui, j’ai appelé un technicien vendredi soir, une mise à jour de ma box a été faite, et pour l’instant la connexion tient le coup 😉 Jusqu’à une prochaine màj qui la bloquera… ? Bonne nouvelle semaine, Alex, avec de belles lectures 🙂

      Aimé par 1 personne

  1. Le chien critique dit :

    Merci pour ce billet très instructif. Je ne suis pas très amateur de vampirisme, mais tu as éveillé mon intérêt avec ce texte. J’attendrai la nouvelle édition je pense, j’aime bien les annexes qui sont souvent très éclairantes.

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    • Merci pour ton commentaire, Le chien critique ; comme toi, je ne suis pas spécialement fan des œuvres de vampires (littérature, cinéma, séries) mais celui-ci est un classique à découvrir 😉 Et c’est bien pour les Forges si tu achètes / lis / parles de cette nouvelle traduction / édition 😉

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