Ciel mon moujik ! de Sylvain Tesson.
Sous-titré : Et si vous parliez russe sans le savoir ?
Chiflet & Cie, juin 2011 mais je n’en ai pas trouvé de trace sur le site Hugo & Cie… De toute façon, je l’ai lu en poche : Points, collection Le goût des mots, février 2014 (réédition en janvier 2018), 140 pages, 6,20 €, ISBN 978-2-7578-3842-6.
Genres : littérature française, essai, linguistique.
Sylvain Tesson naît le 26 avril 1972 à Paris. Écrivain et grand voyageur, il est très connu et apprécié des lecteurs mais, rendez-vous compte : c’est la première fois que je lis cet auteur !
Sylvain Tesson voyage depuis l’été 1991 en Russie et « Dès mon premier séjour, mon oreille avait reconnu des pans entiers de phrases russes, comme si son pavillon avait été modelé par un mystère génétique pour recevoir spécialement la musique de cette langue » (prologue, p. 13). Bon, je veux bien le croire mais j’ai demandé à des gens qui parlent russe et qui ont voyagé en Russie et ils m’ont dit qu’il exagérait !
Cependant, à la fin du XVIIe siècle, Pierre le Grand visite l’Europe, modernise la Russie (sciences, techniques, arts…) et ces nouvelles pratiques apportent évidemment de nouveaux mots : « La langue russe adopta des centaines de locutions venues du français, de l’italien, de l’anglais et du latin… » (p. 16). L’auteur compare l’âme russe à l’esprit français. Ici, je veux bien le croire : deux pays à l’opposé de l’Europe, deux pays différents mais deux révolutions tragiques et deux pays régicides… Les Lumières, la philosophie, les arts, la gastronomie, la révolution, la campagne de Napoléon… : « Pour toutes ces raisons, des mots se sont échappés à l’Est. Et n’en sont pas revenus. Ce sont eux que nous [*] avons recensés ici, par centaines. » (p. 19). Nous [*] parce que des amis l’ont aidé dans sa collecte.
« Les mots sont d’intrépides aventuriers s’affranchissant des distances en voyageant au long des siècles avec audace. » (p. 21).
Ce livre est drôle et stupéfiant ! Je me sens moins cancre (en ce qui concerne la langue russe). J’ai pensé relevé tous les mots russes cités mais ça faisait trop ; autant acheter le livre en poche et surligner les mots russes au stabilo ! Et à la fin du livre, il y a un lexique avec les mots en cyrillique et leur signification (par exemple библиотека, c’est bibliothèque).
Je vous l’ai dit [ici], la Russie et la langue russe me poursuivent depuis le début de l’année (et même depuis plus longtemps en fait !) et j’ai encore plus envie d’apprendre le russe mais, depuis que j’ai lu ce livre (au printemps, eh oui, je rattrape peu à peu le retard dans la publication de mes notes de lectures !), je me rends bien compte que je n’ai pas le temps… Ce qui est préconisé pour un bon apprentissage : au moins une demie-heure par jour, voire une heure par jour, mais la semaine avec le travail c’est niet, et le week-end, ce n’est pas mieux au niveau du temps à consacrer… Vous l’avez bien vu avec mon absence sur le blog et FB ces derniers mois… Peut-être que j’aurai du temps à la retraite mais c’est encore loin… Cependant j’ai très envie de faire un effort et de m’y (re)mettre sérieusement ! Et, pour l’instant, j’ai envie de relire Le testament français d’Andreï Makine (né en 1957 à Krasnoïarsk en Sibérie, exilé à Paris en 1987, naturalisé français et membre de l’Académie française depuis 2016) et je lirai sûrement (enfin !) Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson (au moment où je publie ce billet, je viens de finir Sibir de Danièle Sallenave et j’ai le cerveau plein de Russie, de russe et d’Histoire russe !).
Et vous, aimez-vous la Russie, la langue russe, l’Histoire russe, la littérature russe ?
Je n’ai pas encore lu cet auteur mais il faudra que je le fasse.
Concernant la Russie, j’ai du mal avec les auteurs russes. Ne me demande pas pourquoi, je n’en sais rien !
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Ah, je vois que je ne suis pas la seule qui n’avait jamais lu cet auteur ! Peut-être que Pouchkine et Gogol sont plus abordables. Peut-être Tolstoï aussi. Les as-tu essayés ?
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J’ai tenté mais j’ai du mal avec les auteurs russes, mis à part avec le théâtre ou les nouvelles.
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Les nouvelles, c’est pour ça que je te conseillais Gogol, peut-être aussi Tchekhov pour le théâtre 😉
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Ce sont justement les deux que je lis. 😉
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Gogol et Tchekhov, c’est super, mon rêve : les lire en russe (ce n’est pas demain la veille !!!), bonnes lectures, j’espère que tu apprécieras 🙂
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Je les ai déjà lus en fait. Moi, je ne peux pas les lire en russe je ne connais pas un mot de cette langue. En plus, même quand je connais, je joue ma fainéante ! Je ne lis qu’en français.
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En fait, je suis sûre que tu connais plein de mots de russe : samovar, isba, dacha, vodka, glasnost, perestroïka, niet, da… 😉
Oh la la, moi aussi, je fais ma fainéante… Lire en anglais me fait surchauffer le cerveau !!!
En russe, ce n’est pas possible ; de toute façon, je n’avance pas dans les cours…
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Ah oui, ces mots-là, je les connais ! 😂
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Et sûrement plein d’autres 😉 Tsar, babouchka…
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À l’opposé, les mots français importés dans le vocabulaire russe (avec, parfois un changement de signification) sont légion : Ch’val, tête-à-tête, étage…
Très bon article qui me donne envie de lire ce Ciel mon Moujik!
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Oui, c’est ce dont parle ce livre : les mots français (mais il y a aussi des mots allemands, italiens, anglais…) qui sont devenus des mots russes. Par exemple, библиотека signifie bibliothèque mais ce n’est pas parce qu’on reconnaît ces mots dans une phrase qu’on comprend la phrase…
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Ah voilà un petit livre que j’achèterai un de ces quatre! Même si il ne faut pas prendre Tesson au pied de la lettre, c’est avant tout un grand amoureux de la Russie avec tout ce que cela comporte comme subjectivité 🙂
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Je pense qu’il est très optimiste car on ne parle pas russe quand on comprend seulement quelques mots issus de la langue française ; je me suis abonnée à Les petites analyses 😉
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