Ni poète ni animal d’Irina Teodorescu

Ni poète ni animal d’Irina Teodorescu.

Flammarion, Hors collection, août 2019, 224 pages, 18 €, ISBN 978-2-08149-271-4.

Genres : littérature roumaine, Histoire, souvenirs.

Irina Teodorescu naît le 30 mars 1979 à Bucarest (Roumanie). Elle a 10 ans lors de la chute des Ceaușescu (ce roman est inspiré de ses souvenirs). Arrivée en France en 1998, elle crée une agence de communication et de graphisme. Ses précédents romans : La malédiction du bandit moustachu (2014), Les étrangères (2015) et Celui qui comptait être heureux longtemps (2018) tous trois chez Gaïa. Et un recueil de nouvelles : Treize (EMUE, 2011).

Carmen, la narratrice, avocate au barreau de Paris, est née le 1er avril 1979 en Roumanie. « Avant-hier j’ai appris dans un journal en ligne, puis dans un autre, qu’un grand poète de mon pays était mort. Peut-être n’était-il pas le plus grand, mais je le connaissais personnellement, alors je me suis mise à chercher les détails concernant sa soudaine disparition. […] le grand poète, héros de la révolution, penseur de la première Constitution libre, ex-Premier ministre, journaliste, , talentueux homme d’affaires et œnologue […]. » (p. 7).

Durant la révolution, en 1989, elle était enfant. « Un moment de grâce, j’ai cru que le temps des dictateurs était terminé et que commençait le règne des poètes. » (p. 9). Ce décès fait remonter des tas de souvenirs. Mars 1989, elle va avoir 10 ans. Sa mère, Ema, son père, Robert, sa grand-mère qui lui fait peur, Dani, tout le monde dit qu’elle est folle depuis l’enfance mais « […] qui dit adultes, dit menteurs, même à l’époque je le savais déjà. » (p. 55). Grâce au dossier médical psychiatrique de Dani, Carmen découvre des choses sur sa famille. « Tu verras, la vie n’est que ça, des problèmes, des maladies, des échecs à répétition, jusqu’à la mort. » (p. 126, la grand-mère, Dani), c’est réjouissant… surtout pour une enfant !

« Lorsque je me rendais à Bucarest, je l’appelais. S’il était en ville, il me donnait rendez-vous dans la journée. Sinon il me disait de le rappeler, il n’aimait pas, depuis ce temps où il avait été emprisonné chez lui, faire des plans. […] et maintenant qu’il est parti, je me tourne et me retourne, en vain je fais des pirouettes, je ne vois personne autour de moi d’aussi proche que lui. » (p. 82). Elle surnomme son ami le poète Ma Terre, et lui Ma Fugue ou Ma Fuite ; elle écrit d’ailleurs de la poésie.

Décembre 1989. « Le peuple rassemblé refusa donc la prime et demanda sa liberté. On le menaça et on ordonna de lui tirer dessus. Le peuple décida de braver ses tirs et de forcer l’entrée du comité central. » (p. 180). Le peuple roumain redevient souverain de son pays. « La rue, le bordel qu’il y avait dans la rue, les livres déchirés, les tracts imprimés à l’arrache (par qui ? Par tout le monde, par les bons, par les mauvais […]), les balles perdues, les balles meurtrières, les étudiants, les ouvriers, les intellectuels, les tanks de l’armée […]. » (p. 187). Mais c’est le chaos.

25 décembre 1989. « Je réalisai, en ouvrant les yeux, que ce Noël-ci la révolution était bien enclenchée, bientôt finie, ou peut-être déjà, déjà finie, les dictateurs partis, évanouis, et moi vivante, je n’avais plus qu’à respirer, me remplir les poumons à chaque instant de ce nouvel air, l’air de l’espoir, l’air de la liberté que je ne reconnaissais pas à l’époque et que je confonds depuis avec l’air des fêtes de fin d’année. » (p. 201).

Les souvenirs de la narratrice se déroulent de mars 1989 à février 1990. J’ai retrouvé dans ce roman un peu de non-sens et un petit côté absurde que je connaissais déjà chez Ionesco et Cioran et qui doit être typiquement roumain !

Un détail qui m’a frappée : elle écrit régulièrement « mes quatre ou cinq frères et sœurs », ça m’a un peu étonnée, elle est la cadette et apparemment les frères et sœurs sont grands et peu présents et elle ne se rappelle plus trop si elle en a 4 ou 5, enfin c’est ce que je comprends !

Pour le Challenge de l’été et Voisins Voisines 2020 pour la Roumanie.

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