Raif Badawi – Rêver de liberté

Raif Badawi – Rêver de liberté.

Radio Canada (la BD est en ligne), 2017, 127 pages.

Genres : bande dessinée québécoise, documentaire.

Arabie Saoudite, janvier 2015. « Le blogueur Raif Badawi croupit en prison pour avoir défendu des idées progressistes et réclamé des changements dans la société saoudienne. » (p. 1). Il a reçu 50 coups de fouet devant une foule en délire…

Sherbrooke, Québec, Canada. Ensaf Haidar, l’épouse de Raif Badawi, vit au Québec avec leurs enfants, Najwa née en 2003), Tirad (né en 2004) et Miriyam (née en 2007). Les enfants ne sont pas au courant mais Raif Badawi a fait la Une des journaux partout dans le monde donc ils apprendront fatalement ce qui est arrivé à leur père. Ensaf va raconter aux enfants sa rencontre avec leur père, leur histoire et comment ils ont dû braver les interdits.

Flashback, Arabie Saoudite, été 2000. « C’est ici que le destin s’est chargé de bousculer la vie de deux jeunes issus d’univers totalement différents. » (p. 13). Bien qu’Ensaf soit mariée à Raif, qu’ils soient heureux et parents, les frères d’Ensaf la menacent continuellement, c’est pourquoi, en 2003, le couple quitte Jizan pour Djeddah, « une ville plus ouverte sur le monde, plus moderne, où les traditions religieuses sont moins rigides et où il est plus facile de passer incognito. » (p. 31).

En 2004, Raif ouvre une école de langues et d’informatique pour les femmes. C’est génial ! Puis en août 2006, il crée le Réseau libéral saoudien, un forum pour échanger des idées. « Vous êtes un humain, vous avez donc le droit de vous exprimer et de penser comme bon vous semble. » (p. 50). Mais Raif est considéré comme dangereux, donc surveillé et arrêté une première fois en 2007. Son père lui-même est parmi ses opposants ! Exil, retour au pays, création d’un nouveau site avec deux autres activistes, Wael Al-Qasim et Souad Al-Shammari, etc. « Liberté, justice et égalité seront les fondements du site. Toutes nos actions tourneront autour de ces mots. » (p. 70). Mais, après la fatwa lancée contre lui en mars 2012, il comprend qu’Ensaf et les enfants doivent quitter le pays : c’est comme ça qu’ils se sont installés au Canada. « Maintenant, Ensaf, tu dois faire connaître ma cause partout. Tous doivent savoir ce qu’il m’arrive. C’est la seule façon de me faire sortir d’ici ! » (Raif au téléphone, p. 118).

Dans un noir et blanc sobre mais intense, le lecteur visionne bien l’Arabie Saoudite et ses règles strictes. Et l’histoire d’un jeune homme qui veut faire changer les mentalités au péril de sa liberté et de sa vie. Quant à Ensaf, elle a heureusement rencontré de bonnes personnes à l’ONU, au Service d’aide aux Néo-Canadiens et à Amnesty International (en particulier Mireille Elchacar).

J’avais déjà entendu parler de Raif Badawi, j’avais lu des articles sur lui et son combat. « Entre autres, le Parlement européen lui a décerné le prestigieux Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit à l’automne 2015. » (p. 124).

Derrière ce beau projet, l’équipe de Radio-Canada et Marie-Ève Lacas (recherche, texte, dessin), Geneviève Proulx (texte) et Myriam Roy (dessin). Cette bande dessinée a reçu le Grand Prix de l’Innovation Digitale ID 2018.

En fin de volume, une magnifique photo de Miriyam, Ensaf, Tirad et Najwa prise par Émilie Richard.

Lisez cette bande dessinée pour savoir et pour peut-être faire quelque chose ! Il existe un livre : 1000 coup de fouet parce que j’ai osé parler librement de Raif Badawi paru en 2015 aux éditions Kero.

Pour La BD de la semaine, le challenge BD et Québec en novembre. Plus de BD de la semaine chez Stéphie.

Une vidéo de la bande annonce de la BD sur

et une vidéo des protagonistes et de la création de la bande dessinée sur

23 réflexions sur “Raif Badawi – Rêver de liberté

  1. nathaliesci dit :

    Bon, j’avais prévu autre chose, mais tu m’as donné envie de lire tout de suite cette BD !! Même si je n’aime pas lire en ligne, j’ai réussi à aller au bout (j’ai juste les yeux explosés !!) C’est vraiment très intéressant, merci pour la découverte. On ne se rend pas assez compte de la « chance » que l’on a d’habiter en France, quand on est une femme et qu’on est athée…

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    • J’avais entendu parler de lui aux infos, j’avais lu des articles et la bibliothèque a acheté son livre mais j’ai l’impression qu’il est toujours emprisonné, loin de sa famille…

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