Le Gel craquant d’Alexandre Afanassiev

Le Gel craquant d’Alexandre Afanassiev.

In Contes populaires russes, tome 1, Imago, janvier 2009, 384 pages, 28 €, ISBN 978-2-84952-071-0. Traduit du russe et présenté par Lise Gruel-Apert.

Genres : littérature russe, conte.

Alexandre Nikolaiévitch Afanassiev (Александр Николаевич Афанасьев) naît le 11 juillet 1826 à Bogoutchar (oblast de Voronej, Russie). Il aime la lecture depuis l’enfance (bibliothèques de son père et de son grand-père) et les contes que lui racontent ses nourrices. Il étudie le Droit à Moscou, écrit des articles (littéraires et politiques) et des livres (histoire, mythologie, folklore…) puis devient professeur avant d’être employé « aux Archives centrales du ministère des Affaires étrangères de Moscou » (introduction, p. 14) de 1849 à 1862. Il meurt le 23 septembre 1871 à Moscou.

Afanassiev est l’équivalent des frères Grimm pour les contes russes puisqu’il a collecté près de 600 contes. « À la fois historien de la civilisation et de la littérature russes, juriste, ethnographe, folkloriste, bibliographe, critique, journaliste, archiviste, étymologiste, connaissant de façon phénoménale presque toutes les langues indo-européennes, Alexandre Nikolaiévitch Afanassiev fut, dans le domaine des sciences humaines, l’un des savants les plus célèbres de son époque. » (introduction, p. 7).

Dans ce premier recueil (il y en a trois en tout) de Contes populaires russes, ce sont les contes d’animaux (62) et les contes du merveilleux (53) qui ont été privilégiés. Ce conte (4 pages), Le Gel craquant, Morozko (Морозко), est dans la deuxième partie, celle des contes du merveilleux. Il existe une variante intitulée Le Gel au nez rouge.

Un vieux et une vieille ont trois filles mais la vieille n’aime pas l’aînée car c’est en fait sa belle-fille. Marthe doit faire toutes les besognes et supporter les remontrances injustifiées de sa belle-mère. « La pauvrette pleurait en silence. Elle s’efforçait par tous les moyens de complaire à sa marâtre et de servir les filles de celle-ci ; mais les filles, qui imitaient leur mère, taquinaient méchamment Marthe, lui jouaient de vilains tours et la faisaient pleurer : c’était même devenu un de leurs jeux favoris. » Un jour, pour se débarrasser de Marthe, la vieille dit au vieux qu’il faut la marier mais en fait elle veut la livrer au Gel craquant, c’est-à-dire l’abandonner dans la forêt de pins enneigés… Le vieux, faible, ne peut qu’obéir à la méchante marâtre. « Reste là à attendre ton fiancé ; surtout, fais-lui bon accueil ! ». Lorsqu’il y retourne le lendemain, non seulement Marthe est vivante mais elle est couverte d’un somptueux manteau et accompagnée d’un « coffre rempli de riches cadeaux ». La marâtre éberluée décide de faire de même avec ses deux filles, Paracha et Macha, mais…

Si la condition de Marthe peut ressembler à celle de Cendrillon, le conte prend une tout autre direction et dimension en Russie (froid oblige !), Morozko personnifiant l’hiver. Ce conte a inspiré un film soviétique, Morozko, réalisé par Alexandre Rou en 1964.

Pour les challenges 2021, cette année sera classique, Contes et légendes #3 et Projet Ombre 2021. Ma lecturothèque me signale que ce conte entre aussi dans le challenge Littérature de l’imaginaire #9 (jusqu’à maintenant, j’y avais mis des textes courts comme des novellas ou des nouvelles de SFFF mais pas des contes).

14 réflexions sur “Le Gel craquant d’Alexandre Afanassiev

  1. A_girl_from_earth dit :

    J’aime beaucoup l’idée de ce conte qui évoque beaucoup Cendrillon mais aussi Les fées de Perrault. Ça me tente bien de découvrir la version russe de ces contes, tiens !

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