Histoire naturelle des plus rares curiositez de la mer des Indes, tome 1 – Poissons, écrevisses et crabes de diverses couleurs et figures extraordinaires que l’on trouve autour des isles Moluques et sur les côtes des terres australes illustré par Samuel Fallours.
Louis Renard, éditeur scientifique, 1719, 62 pages.
Genres : ouvrage scientifique anglais illustré, classique.
Cet ouvrage scientifique paru en 1719 a demandé 30 ans de travail aux commanditaires du contenu, Adrien Van der Stell (1655?-1720?) et Baltazar Coyett (1650?-1725?), au dessinateur, Samuel Fallours et à l’éditeur, Louis Renard, « agent de Sa Majesté britannique » (1648?-1746) puisqu’il était commandité par le « Sérénissime et Très-Puissant Prince George, Roi de la Grande-Bretagne, de France et d’Irlande, Duc de Bronswick-Lunebourg, Électeur du St.Empire ».
Les estampes sont des « gravures à l’eau-forte coloriées » et cet ouvrage, tombé dans le domaine public, est en ligne sur Gallica-BnF, véritable mine au trésor ! Franchement, depuis que j’ai lu Éloquence de la sardine de Bill François, je suis attirée par la vie et les représentations des créatures marines et les estampes de ce livre sont vraiment somptueuses.
Après les pages de politesse, épître au Roi, avertissement de l’éditeur, témoignages, lettres et certificats, table alphabétique des noms, le lecteur ébahi peut voir les poissons d’une très grande variété de couleurs et qui sont magnifiques.
Il y a de très beaux poissons particulièrement colorés comme le Koutoueuw, espère de Romora (n° 3), l’Anniko-Moor (n° 6), le Bezaan (n° 13), le Kamboton (n° 20), le Tandock (n° 23) dont on a l’impression qu’il est à l’envers, le Jourdin (n° 49), le Douwing Princesse (n° 59), le Besaantie (n° 76), le Douwing Admiral (n° 92), le May Coulat (n° 185), le Sofor (n° 206), entre autres.
Le Troutoen ( n° 32) avec ses pics et ses dents fait peur !
Certains sont surprenants comme les poissons tout en longueur, le Joulong-Joulong (n° 18), le Boujaya Couning (poisson n° 30), le Parring of Chnees (n° 55), le Geep Serooy (n° 56), le Cambat (n° 57), le Bouaya (n° 73), entre autres ; ou très gros, le Macolor, espèce de Kakatoe ou Poisson Perroket (n° 60), le Canjounou (n° 70), le Omma (n° 79), le Courkipas (n° 107) qui a de grosses nageoires, l’Aagie van Enchuysen (n° 119), le Jean Peti (n° 152), le Toutetou Toua (n° 188), le Jean Swangi Touwa (n° 199), entre autres.
Mais les plus surprenants sont à mon avis le Lasacker (n° 65) qui ressemble à un sous-marin rose, le Vliegnede Zee-Uyl ou Hibou-Marin (n° 205) et le Lokje-Lokje (n° 208) qui ressemble à un genre de termite ! Et le plus petit est le Zee Luys ou Pou de mer (n° 125).
Ensuite il y a quelques crabes. Et la suite dans le tome 2.
Histoire naturelle des plus rares curiositez de la mer des Indes, tome 2 – Poissons, écrevisses et crabes de diverses couleurs et figures extraordinaires que l’on trouve autour des isles Moluques et sur les côtes des terres australes illustré par Samuel Fallours.
Louis Renard, éditeur scientifique à Amsterdam, 1719, 66 pages.
Ce deuxième tome est construit de la même façon que le premier (témoignages, lettres, certificats…) puis les planches de dessins.
Il y a encore de très beaux poissons, les couleurs sont superbes (principalement rouge, orange, vert, parfois bleu, jaune…).
Il y a des mastodontes comme le Parequiet (n° 9), le Jean Tomtombo (n° 24), le Macolor (n° 30), le Jean Satan (n° 35), le Maan-Viseh (n° 138), le Babara (n° 142), « un des meilleurs Poissons de toutes les Indes », le Groote-Balser (n° 142) qui a un ventre énorme, le Keyser van Japan (n° 238) qui est le « Poisson le plus délicieux et le plus beau qui soit au monde ».
D’autres sont plus petits. Et il y a bien sûr encore des poissons surprenants comme le Zee-Kat (n° 38) qui ressemble à un escargot, le Draekje (n° 52) qui ressemble à une libellule, le Bolam de la Baye (n° 90) qui est « huileux et dégoûtant » (le pauvre !) ou le Tamaota (n° 115) qui a une grande moustache et le Caffertie (n° 200) qui a un bec de perroquet !
Le Jean Suangi (n° 72) avec ses épines dorsales et ses dents fait plutôt peur, ainsi que l’Alforeese (n° 85).
Il y a même des poissons sans nom : un « monstre qui fut pêché au passage de Baguewal près d’Amboine en 1709 […] long de trois pieds et demi » (n° 185), un « monstre semblable à une Sirenne » (n° 240) et une « Écrevisse extraordinaire » (n° 241).
Tous ces poissons dont certains étaient « fort gras et de bon goût », raies, crabes, écrevisses « délicieuses » et même sauterelles marines étaient pêchés, consommés alors je crains que la majorité d’entre eux ait malheureusement disparu… et qu’il ne reste que ces dessins et descriptions parfois approximatives. Mais ces deux livres sont un véritable trésor de la fin du 17e et début du 18 siècle (30 ans de travail donc entre 1689 et 1719).
Deux très beaux livres d’Art à découvrir que je mets dans les challenges A year in England 2021 (because travail commandité par le roi George Ier et éditeur Sujet anglais de Sa Majesté), Animaux du monde #3, 2021, cette année sera classique, Challenge lecture 2021 (catégorie 13, un livre dont le titre comprend le nom d’un animal), Les étapes indiennes #2 car ces deux livres contiennent « un très-grand nombre de Poissons les plus beaux & les plus rares de la Mer des Indes », Petit Bac 2021 (catégorie Lieu pour Isles Moluques et terres australes) et Les textes courts (62 pages pour le tome 1 et 66 pages pour le tome 2).
Cela doit être de magnifiques livres… d’anthologie… 😉
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Tout à fait, clique sur le lien Gallica dans le billet et tu pourras les lire en pdf 😉
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Bon, il faut aimer les poissons ! 😂😂😂
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Eh bien, j’ai découvert des animaux magnifiques dans Éloquence de la sardine de Bill François alors si je peux m’instruire sur les poissons et les créatures marines 😉 En plus ces deux livres sont très beaux 🙂
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Je me doute !
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tu peux les feuilleter sur Gallica 😉
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J’ai vu 😉
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Tant mieux ! Les planches ne sont-elles pas superbes ?
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Si !
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😉
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Oh magnifique! C’est vrai que c’est fascinant! Cela me rappelle nos visites dans des Musées d’Histoire Naturelle… Comme tu le dis si bien, ils étaient largement pêchés pour être consommés et beaucoup ont disparu (aussi en raison de la transformation/pollutions des mers et océans je suppose)
Merci pour cette participation!
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Et j’y pense, même s’il ne s’agit pas de poissons, cela me renvoie à Jean-Jacques Audubon et à sa fascination pour les oiseaux (un Français, parti en Amérique pour les découvrir et étudier, et qui dut livrer tout un combat pour être édité…, finalement en Angleterre)
Connais-tu?
Une BD est parue en 2016.
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Eh oui, il est connu, il est naturalisé américain, beaucoup d’auteurs et d’illustrateurs interdits en France au XVIIIe siècle se sont faits éditer en Angleterre, en Belgique, aux Pays-Bas, en Suisse, voilà comment la France a perdu des artistes et des scientifiques de valeur… Je pense avoir vu la BD passer dans La BD de la semaine effectivement 😉
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Peut-être as-tu vu passer mon billet alors 😉 https://vivrelivre19.over-blog.com/2020/04/sur-les-ailes-du-monde-audubon.fabien-grolleau-et-jeremie-royer-2016-bd.html
Je crois que quelqu’un d’autre a présenté cet album aussi lors d’un autre RDV BD
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Eh bien, je ne me rappelle plus, je vais voir 😉
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Oh oui, les planches sont magnifiques 🙂 Quand je pense que tous ces beaux poissons étaient mangés… Heureusement que tous n’ont pas disparu, enfin j’espère…
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