L’anniversaire de Nikolaï Pavlov.
Bibliothèque russe et slave, 28 pages. L’anniversaire (Именины 1835) est traduit du russe par Xavier Marmier (in Les perce-neige. Nouvelles du Nord, 1854).
Genres : littérature russe, nouvelle, classique.
Nikolai Filippovich Pavlov (Николай Филиппович Павлов) naît le 19 septembre 1803 à Moscou (Russie). Il étudie à l’université de Moscou (1822-1825) et commence sa carrière littéraire avec des pièces de théâtre. Il écrit des fables, des poèmes, des vaudevilles, des essais, des critiques littéraires, il est aussi traducteur, de l’allemand, de l’anglais et du français, il écrit pour des almanachs, des journaux. Son livre le plus connu est Tri povesti (Trois nouvelles, incluant Yatagan, L’anniversaire et La vente aux enchères, 1835) sur la justice sociale en Russie et il reçoit des éloges d’Alexandre Pouchkine, entre autres. Son épouse, Karolina Karlovna Pavlova (Кароли́на Ка́рловна Па́влова) (1807-1893) est poétesse et traductrice. Il meurt le 10 avril 1864 à Moscou. L’emplacement de sa tombe au cimetière de Pyatnitskoye ainsi que plusieurs de ses œuvres sont perdus… Ses six nouvelles, ses poèmes, ses essais et sa correspondance sélectionnés sont réédités en 1985 par Sovetskaya Rossiya Publishers.
Le narrateur a connu une famille, le père, la mère et leur enfant, tous les trois morts, comme s’ils n’avaient pas existé, mais « chaque homme est digne d’attention, chaque homme peut, par un incident de sa vie, par un sentiment, par un mot, éveiller en nous une émotion. » (p. 3). Alors le narrateur veut en raconter un peu sur N. et son épouse, car ils étaient de « très bons amis » (p. 4). Alors qu’ils ne se sont pas vus depuis des années, le narrateur revoit N. à l’opéra mais celui-ci a changé, il a reçu une balle qui le fait boiter et n’aime plus son épouse comme avant… Comme il ne veut pas parler, N. remet un manuscrit à son ami et c’est ce manuscrit que le narrateur délivre aux lecteurs.
Pressé de retrouver son épouse bien-aimée pour son anniversaire, N. rencontre dans une auberge un officier qui chante et joue fort bien de la guitare. Il l’invite à faire la route avec lui le lendemain, en pensant à son épouse. « Qu’elle sera heureuse, me disais-je, de recevoir un tel hôte elle qui est douée à un si haut degré du goût musical ! » (p. 9).
Avec un peu de vin et de Champagne, N. fait parler son nouvel ami, Pierre, né serf, enlevé à ses parents, devenu chanteur et musicien, professeur de la jeune Alexandrine, 16 ans, puis soldat.
Il y a donc trois degrés de narration : le narrateur, le manuscrit de N. et l’histoire du musicien. Ça m’a fait penser aux poupées russes. Et vous allez voir, tout est imbriqué et porte la tristesse de l’âme russe…
À défaut d’être une ode à l’amour, cette nouvelle est une ode à la musique et au chant. « La parole, c’est l’intelligence ; le chant, c’est l’âme ; les paroles sont limitées comme l’intelligence, et la puissance du chant est sans bornes comme l’âme. » (p. 20).
Lue pour le Mois Europe de l’Est, cette nouvelle entre aussi dans les challenges 2021, cette année sera classique, Projet Ombre 2021 et Les textes courts.
J’aime beaucoup la citation finale.
Merci pour cette idée de lecture pour le Projet ombre 🙂
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J’ai surtout lu cette nouvelle pour le Mois Europe de l’Est mais je profite qu’elle aille dans d’autres challenges 😉
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Oh tout un bien bon roman russe… oui cela semble bien
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28 pages, Rachel, c’est une nouvelle 😉
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Et bin toute une bien belle nouvelle russe… 😉
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Oui, dramatique mais j’ai bien aimé, l’âme russe quoi 😉 Je viens d’en publier une autre, La misère de Nikolaï Telechov… Ouah encore plus dramatique !
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Même trop dramatique pour moi… 😉
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Tu n’aimes pas la littérature russe ?
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Oh si… j’adore Boulgakov, Gorki, les 2 Tolstoi (Leon et Aleksei) et je suis en plein dans Doistoieski… mais j’évite les mots Sibérie et/ou goulag… 😉
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Je comprends mais tu rates sûrement de belles lectures 🙂
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Oh sûrement… mais je n’aurai pas assez de ma seule vie pour tout lire… alors je ne m’inquiète pas trop… 😉
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Je me dis la même chose… Je trouve ça triste quand même de ne pas pouvoir lire tout ce qu’on voudrait…
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Oh oui de même… quand je vois toutes les bonnes critiques sur des livres non achetés… et toute ma PAL… je frémis… 😉
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Oh la la, moi aussi, je frémis… Mais je me dis que nous avons de la chance de vivre entourées de livres, de culture et de pouvoir partager tout ça 😉
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Oh ouiii et bonne semaine… 😉
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Merci Rachel, bonne semaine à toi aussi 🙂
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J’aime beaucoup l’idée de l’enchâssement des trois narrations. Vraiment, il faut que je découvre la littérature russe!
Merci pour cette participation!
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Oh oui, Blandine, il le faut, tu as le choix entre les romans pavés et les nouvelles (et les contes) 🙂
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