La fleur perdue du chaman de K de Davide Morosinotto.
L’école des loisirs, collection Médium, janvier 2021, 544 pages, 18 €, ISBN 978-2-21131-130-4. Il fiore perduto dello Sciamano di K (2019) est traduit de l’italien par Marc Lesage. Illustrations de Paolo Domeniconi.
Genres : littérature italienne, roman jeunesse, aventure, fantastique.
Davide Morosinotto naît en 1980 à Camposampiero (Padoue, Italie). Il étudie les Sciences de la communication et rédige une thèse sur Philip K. Dick à l’Université Alma Mater Studiorum de Bologne (fondée au XIe siècle, cette université est considérée comme la plus ancienne université au monde encore en activité). Il est journaliste, traducteur et écrivain. Du même auteur, dans la même collection : Le célèbre catalogue Walker & Dawn (2018) et L’éblouissante lumière des deux étoiles rouges (2019) que j’avais repérés et que j’ai encore plus envie de lire maintenant, et de nombreux autres titres (science-fiction, aventure, jeunesse) encore non traduits en français.
Mai 1986. Laila Raskinen a 12 ans, elle est Finlandaise mais vit à Lima au Pérou. Son père Aarni est diplomate à l’ambassade et sa mère Outi est femme au foyer. Il y a aussi monsieur Tanaka, un Japonais qui est le secrétaire de son père mais aussi le chauffeur (et un peu le garde du corps de Laila). Mais Laila ne va pas bien, elle a des problèmes aux yeux (son champ de vision est limité) alors elle est conduite à l’hôpital Santo Toribio de Lima où « ils ont le meilleur service de neurologie du Pérou » (p. 17). Mais sa maladie est grave et incurable… Le docteur De La Torre diagnostique une céroïde-lipofuscinose neuronale juvénile (CLNJ) ou maladie de Batten (je n’avais jamais entendu parler de cette maladie). « Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Ma mère n’avait pas la réponse. » (p. 101).
Les chapitres alternent entre Laila et El Rato qui vit à l’hôpital depuis sa naissance. De son vrai nom, Juan Pablo Brown Mamani, il serait le fils d’un médecin. Il connaît l’hôpital comme sa poche et emmène Laila à la bibliothèque, réservée aux médecins et aux étudiants. Et c’est par hasard que les deux adolescents découvrent le journal du docteur Robert R. Clark de Bloomington (Minnesota, États-Unis) dans lequel il est « question de la Fleur perdue du chaman de K. […] d’une rareté extraordinaire […] sur un arbuste, sans doute de la famille des bixaceae, et semblait être de couleur rouge, avec de gros pétales recouverts d’un duvet piquant […]. Les chamans de le tribu de K. utilisaient une décoction de cette plante pour guérir la folie. » (p. 116-117).
Juin 1986. Laila et El Rato s’enfuient en pleine nuit de l’hôpital pour se rendre en Amazonie sur les traces du docteur Clark. « Je me suis exclamé : – C’est parti ! Laila a souri. – Eh oui. L’avion s’est avancé sur la piste en prenant de la vitesse. Les moteurs ont rugi. Et là… le nez de l’appareil a pointé vers le haut et nous avons décollé du sol, tout droit vers le ciel, une aventure, une légende, un défi immense et une fleur qui existe peut-être, je l’espère, quelque part, là dehors, pour nous sauver la vie. » (p. 151-153). Des Andes péruviennes, direction, la Selva, l’Amazonie, « l’Enfer Vert » !
Arrivés à Cuzco, Laila et El Rato embauchent une guide, Chaska, mais leur train explose et ils sont enlevés (sûrement par des rebelles du Sentier lumineux). L’histoire du Pérou rejoint l’aventure de Laila et El Rato qui se dévoile peu à peu (il a un Grand Rêve). « Le village de K. est niché au bord du fleuve Amazone, dans les région d’Iquitos. Et le marché de Belén est le moyen d’entrer en contact avec son chaman. » (p. 268).
Amitié, action et rebondissements, rencontres, dangers, découverte de l’Amazonie (faune, flore, populations), un peu de fantastique, Laila et El Rato iront au bout de l’aventure pour le plus grand plaisir des lecteurs ! « On avait fait un sacré chemin, ensemble. Et il nous restait encore un peu de route. » (p. 381).
Il y a plusieurs niveaux de lecture dans ce gros roman, texte classique, texte en italique, texte un peu flou (Laila voit mal sur les côtés), texte sur page noire pour la légende, et des éléments graphiques avec du texte en illustration (qui monte, qui descend, qui forme une spirale ou un dessin) comme pages 64, 69 et d’autres. Alors que Laila voit de plus en plus mal, l’auteur veut que le lecteur voit, et même ce qui ne se voit pas (l’invisible, la légende, les esprits, le chamanisme). Ce livre est donc un bel objet artistique mais aussi une belle quête et une belle amitié.
En fait, j’apprends que Le célèbre catalogue Walker & Dawn et L’éblouissante lumières des deux étoiles rouges forment avec La fleur perdue du chaman de K un triptyque même s’ils sont indépendants l’un de l’autre et se déroulent dans trois pays différents. Je veux lire les deux précédents titres !
Une chouette lecture que je mets dans Challenge Cottagecore (catégorie 4, Rêveries au bord de l’eau – Des histoires qui se déroulent au bord de la mer, d’un étang, d’un marais tout en conservant une ambiance champêtre et romantique, bon on est au bord de l’Amazonie, c’est plutôt dangereux mais El Rato étant amoureux de Laila, il y a un certain romantisme), Challenge de l’été #2 (l’auteur est Italien mais emmène ses lecteurs au Pérou et en Amazonie) et dans…
Challenge lecture 2021 (catégorie 4, un livre dont le narrateur est un adolescent, eh bien il y a ici une adolescente et un adolescent, 2e billet), Contes et légendes #3 (légendes d’Amazonie, chamanisme), Jeunesse young adult #10, Littérature de l’imaginaire #9 et Voisins Voisines 2021 (Italie).
Une lecture qui semble aussi dépaysante que touchante. J’aime beaucoup la couverture.
J’aimeJ’aime
Ce chouette roman permet de découvrir le Pérou des années 80 et l’Amazonie de l’intérieur 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
La mise en page originale du livre me fait envie mais pas sûre d’aimer l’histoire
J’aimeJ’aime
Ah, dommage, mais peut-être essayer si tu peux l’emprunter 😉
J’aimeJ’aime
Oh toute une histoire chez mes voisins… oui ils fêtent leur 200 ans lala… en tout cas tout un livre qui semble passionnant…
J’aimeJ’aime
Eh oui, c’est vrai que le Pérou est voisin du Chili 😉 Les Péruviens fêtent les 200 ans, tu veux dire du pays moderne ?
J’aimeJ’aime
Euh non… de la création du Pérou, de sa naissance… lol… le Chili a 211 ans… 😉
J’aimeJ’aime
Oui, donc créations modernes du Chili (211 ans) et du Pérou (200 ans) mais ces pays existaient avant avec les anciennes populations et sont millénaires, non ?
J’aimeJ’aime
Nop… n’existait pas avant… cela appartenait à l’Espagne et avant à tout plein d’ethnies comme l’Italie et l’Allemagne, tout en morceau… 😉
J’aimeJ’aime
Ah, OK, je ne savais pas !
J’aimeJ’aime
Ici, il y a beaucoup de notes sur ces ethnies précolombiennes… on ne peut pas les rater
J’aimeJ’aime
Et c’est sûrement passionnant 🙂
J’aimeJ’aime
Vraiment oui… car il y a eu tellement d’ethnies et en tout temps que tu continues à en découvrir… 😉
J’aimeJ’aime
Je comprends, c’est passionnant ces recherches et ces études 🙂
J’aimeJ’aime
Oh cela reste juste des visites de musées et d’expos… 😉
J’aimeJ’aime
Je comprends, car si tout le monde visite les sites anciens ils seront vite abîmés…
J’aimeJ’aime
Je me le note !
J’aimeJ’aime
Je pense qu’il peut t’intéresser, on connaît peu de choses sur le Pérou des années 80 😉
J’aimeAimé par 1 personne
C’est clair !
J’aimeJ’aime
Mais je me rappelle avoir entendu parler du Sentier Lumineux dans les journaux télévisés 😉
J’aimeAimé par 1 personne