Le Petit Prince de Joann Sfar d’après l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry

Le Petit Prince de Joann Sfar d’après l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry.

Gallimard, collection Fétiche, septembre 2008, 112 pages, 21 €, ISBN 978-2-07060-339-8, couleurs de Brigitte Findakly. C’est cette édition que j’ai lue mais il existe une nouvelle version en noir et blanc, Gallimard, collection Fétiche, novembre 2011, 112 pages, 20,30 €, ISBN 978-2-07064-288-5.

Genres : bande dessinée française, adaptation d’une œuvre littéraire.

Antoine de Saint-Exupéry naît le 29 juin 1900 à Lyon dans une famille de la noblesse. Il étudie les beaux-arts et l’architecture. Il est pilote d’avion (en 1922) et écrivain avec Courrier sud (1929) et Vol de nuit (1931), deux romans bien sûr inspirés de son expérience d’aviateur de l’Aéropostale. Il voyage beaucoup et devient journaliste. Mais, en 1939, c’est la guerre et il sert dans l’Armée de l’air mais malheureusement son avion se crashe en mer le 31 juillet 1944 (avion formellement identifié au large de Marseille en septembre 2003). Cependant, Le Petit Prince, écrit à New York en 1943, paraît aux États-Unis la même année, puis en France en 1946.

Joann Sfar naît le 28 août 1971 à Nice. Il étudie la philosophie (Université Nice Sophia Antipolis) puis les beaux-arts (École nationale supérieure des beaux-arts de Paris). Il est auteur (bandes dessinées, romans), illustrateur et réalisateur. Je suis fan de sa série Le chat du rabbin (10 tomes entre 2002 et 2020) et j’ai également lu les Donjon réalisés avec Lewis Trondheim mais il faudrait que je lise d’autres titres comme Petit Vampire ou Sardine de l’espace. Plus d’infos sur sa page FB.

Brigitte Findakly naît en 1959 à Mossoul en Irak d’un père irakien et d’une mère française. Elle est coloriste (et scénariste) de bandes dessinées, en particulier pour Lewis Trondheim, son mari (Lapinot), pour Joann Sfar (Le chat du rabbin) et pour Manu Larcenet (Le retour à la terre), que des bandes dessinées excellentes ! Elle travaille aussi pour des journaux jeunesse comme Journal de Mickey, Pif et Spirou.

Après L’étranger de Jacques Ferrandez d’après l’œuvre d’Albert Camus présenté hier pour Les classiques c’est fantastique #2 (le thème d’août est de l’écrit à l’écran en passant par les cases), je propose Le Petit Prince de Joann Sfar chez le même éditeur et dans la même collection. Je vous avoue que je ne suis pas fan du Petit Prince de Saint-Exupéry (je le trouve mièvre et répétitif) mais peut-être que ça passera mieux en bande dessinée ?

Alors qu’il doit réparer son avion, Saint-Exupéry rêve du Petit Prince. Il vient d’une autre planète et il voudrait un mouton mais pas trop gros parce que sa planète est toute petite. Il a besoin du mouton pour manger les pousses de baobab avant que ces arbres ne deviennent trop gros et détruisent sa planète. Mais, et si le mouton mangeait sa fleur ? Une fleur unique… mais orgueilleuse et colérique, c’est pourquoi le Petit Prince décide de partir et de visiter les autres planètes.

Il rencontre un roi qui règne (sur qui, sur quoi ?), un vaniteux qui se congratule, un ivrogne qui boit pour oublier la honte qu’il a de boire, un businessman qui compte les étoiles pour les posséder, un allumeur de réverbère qui applique la consigne d’éteindre puis d’allumer, un géographe qui écrit des gros livres, mais chacun est seul sur sa planète. « Décidément, elles sont bien bizarres, les grandes personnes. » (p. 55). Et le Petit Prince, il n’est pas bizarre ?

Cependant le géographe lui conseille de visiter « la planète Terre. Elle a une bonne réputation. » (p. 71). Mais le Petit Prince ne rencontre personne à part un serpent et une fleur car il est dans un désert d’Afrique. Puis il rencontre un renard – un ami ? – et celui-ci, bien que pas apprivoisé, engage la conversation. « Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent et tous les hommes se ressemblent. Je m’ennuie donc un peu. » (p. 81) et il lui délivre son secret (phrases très célèbres) : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » (p. 85) mais que voit le cœur ? Rien en fait ! Ce sont les yeux qui voient et qui envoient des signaux au cerveau… Je veux bien rêver et imaginer mais… je me méfie des réactions dues uniquement à l’émotion.

Bon, Saint-Exupéry réussit au bout de plusieurs jours à réparer son avion mais ce Petit Prince, est-ce un rêve ? « Je ne te quitterai pas. » (p. 101).

J’ai bien aimé les dessins de Sfar (les couleurs aussi) et l’humour décalé (« Il me les broute avec son mouton, celui-là », p. 9) mais je ne suis toujours pas convaincue par cette histoire de Petit Prince… La bande dessinée de Sfar est pourtant jolie et poétique… Elle a reçu le Prix Lire de la meilleure BD de l’année 2008 et le Prix Essentiel Jeunesse à Angoulême en 2009. Désolée pour les fans irréductibles mais il faut croire que la magie n’opère pas sur moi ! Mais je comprends que Joann Sfar, en tant qu’artiste et que philosophe, ait voulu adapter cette œuvre littéraire.

En plus de Les classiques c’est fantastique #2, je mets cette BD dans 2021, cette année sera classique, BD, Challenge de l’été #2 (Sahara, Maroc), Des histoires et des bulles (catégorie 20, une BD récompensée) et À la découverte de l’Afrique (Sahara, Maroc).

26 réflexions sur “Le Petit Prince de Joann Sfar d’après l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry

  1. Il faudrait que je lise un peu de BD de Sfar, je n’ai lu que quelques Petit Vampire quand j’étais gamine. Le chat du rabbin m’intrigue beaucoup. Plus que cette adaptation même si j’aime beaucoup le Petit Prince.

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    • Je comprends qu’il y ait des fans du Petit Prince mais je trouve quand même que c’est mièvre et répétitif… Quant au dessin de Sfar, au début de sa carrière j’ai eu du mal et puis Le chat du rabbin m’a plu alors je me suis habituée au dessin 😉

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  2. Tu es là première personne que je « rencontre » qui n’aime pas le Petit Prince, que j’aime et qui me parle tellement… À l’inverse de Sfar. Je n’ai pas lu cette BD donc je ne sais pas pour son approche/réappropriation du texte, mais pour le trait, je n’accroche pas du tout.

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    • Je connais d’autres personnes qui n’aiment pas le Petit Prince, simplement certains lecteurs n’osent pas le dire… Pour Sfar, je comprends, son trait et ses dessins sont spéciaux et ne plaisent pas à tous les amateurs de BD. Bon weekend 🙂

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    • J’ai moi aussi eu du mal avec le dessin de Sfar mais je voulais absolument lire le Chat du rabbin alors je me suis fait violence (façon de parler) et franchement ça m’a beaucoup plu 😉

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