Le grand livre du mois, devenu L’actu littéraire, collection Les trésors de la littérature, mars 1995, 218 pages, ISBN 2-7028-0442-X. Τὰ εἰς ἑαυτόν (Ta eis heauton) est traduit du grec ancien par Pierre Commelin.
Genres : pensées, réflexions, aphorismes.
Marc Aurèle naît Marcus Catilius Severus le 26 avril 121 après JC à Rome. Il étudie le grec, la philosophie et se passionne pour le stoïcisme. Il est « adopté par l’empereur Antonin en 138, il épouse sa fille en 145 et lui succède en 161. » (introduction, p. 7) Il est empereur de 161 à 180. Il écrit ses Pensées pour lui-même (un peu comme un journal) mais les livres n’ont pas été détruits après sa mort. Bien que pacifiste, il doit combattre et « Il affronte successivement les Parthes, les Germains, les Marcomans et les Sarmates. » (id, p. 7). Il meurt le 17 mars 180 à Vindobona, un camp romain en Autriche à l’emplacement de Vienne.
Ce n’est pas la première fois que je lis ces Pensées ou Entretiens de ce prince philosophe avec lui-même ; c’est il me semble la troisième lecture mais je n’en avais encore jamais parlé sur le blog. J’ai saisi l’occasion du challenge Les classiques c’est fantastique puisque le thème de septembre est Immersion antique.
Marc Aurèle est un humaniste avant l’heure. « Piété et bienfaisance. Non seulement ne jamais faire le mal, mais n’en avoir même pas la pensée. De plus, vivre avec frugalité, fuir en tout le luxe des riches. » (p. 11). Et sûrement écoresponsable ! « Attention à vivre conformément à la nature. » (p. 14) et « Tout ce qui entre dans le plan de la nature et qui tend à la conserver en bon état est bon pour chacune de ses parties. » (p. 24).
Philosophe, lucide, intelligent, Marc Aurèle était-il l’empereur parfait ? Tous les chefs d’États, les dirigeants, et même tout le monde, devraient lire ces textes pour être sereins, modestes et justes !
Il se parle à lui-même, se réprimande, se remet sur le droit chemin. « Cesse de t’égarer, car tu n’auras pas le temps de relire ni tes mémoires, ni l’histoire ancienne des Romains et des Grecs, ni les recueils de morceaux choisis que tu as mis de côté pour tes vieux jours. Hâte-toi donc de marcher vers ton but, bannis de frivoles espérances, viens toi-même à ton aide, si tu as à cœur tes intérêts, tandis qu’il est en est temps encore. » (p. 42).
« Si tu as la vue perçante, dit le philosophe, regarde et discerne en homme avisé. » (p. 137).
Dans quel état suis-je après la relecture de ce livre toujours aussi édifiant ? « Et je riais dans mon cœur. » (p. 198). Peut-être la plus belle phrase de ce recueil !
En plus de Les classiques c’est fantastique, cette lecture entre dans Cette année, je (re)lis des classiques #3.