L’expédition H.G. Wells de Polly Shulman

L’expédition H.G. Wells de Polly Shulman.

Bayard, février 2015, 384 pages, 16,90 €, ISBN 978-2-7470-5439-3). The Wells Request (2013) est traduit de l’américain par Karine Suhard-Guié.

Genres : littérature états-unienne, littérature jeunesse, science-fiction.

Polly Shulman est la fille d’Alix Kates Shulman, romancière et féministe de Cleveland. Elle est diplômée en mathématiques de l’Université de Yale et vit à New York. Elle écrit pour des journaux et a travaillé à la bibliothèque de New York (département des documents rares). Plus d’infos sur son site officiel.

Leo Novikov est moins doué en science que ses parents ou son frère et sa sœur ; il « fréquente le lycée technique pour les nuls, où les élèves sont extrêmement créatifs » (p. 6). Un mercredi, pendant qu’il joue à un jeu vidéo dans sa chambre, au lieu de travailler pour la fête de la science, un minuscule vaisseau apparaît avec à son bord Jaya Rao et lui-même. Ils lui disent venir du futur et lui demandent de lire La machine à remonter le temps de H.G. Wells et de faire attention à Simon… « Il faut que tu dises à Simon de ne pas… » (P. 10). Grâce au professeur Kang, Leo découvre le Dépôt d’Objets Empruntables de la Ville de New York et se fait embaucher comme magasinier. « […] j’allai parler à Mme Kang dans sa petite pièce. – Comme vous étiez bibliothécaire avant, puis-je vous demander un conseil ? Commençai-je. – Qui a été bibliothécaire le restera toute sa vie ! me répondit-elle, en tirant ses manches. » (p. 107).

Un roman qui parle de philosophie, de fiction et de réel, de science-fiction et de science. « Vous plaisantez ?! Et comment savoir ce qui est de la fiction et ce qui n’en est pas ? » (p. 134). Hé hé, that is the question !

« Je ne comprends toujours pas comment des objets de science-fiction sortent de leurs mondes fictifs et entrent dans le monde réel, avouai-je. » (p. 219).

Les lecteurs croisent Lewis Latimer, Nikola Tesla, Mark Twain et l’actrice Lillie Langtry en 1895 et entendent parler de Rossum’s Universal Robots (RUR) de Karel Čapek (1920) où le mot « robot » est employé pour la première fois.

L’expédition H.G. Wells est le deuxième tome de la série The Grimm Legacy et se déroule quelques années (5 à 10 ans) après La malédiction Grimm. Je veux emprunter à la bibliothèque le tome 3, Le cauchemar d’Edgar Poe.

Un chouette moment de lecture que je mets dans le Mois américain (le 4 septembre, c’est « Ladies first ») et dans Jeunesse Young Adult #9, Littérature de l’imaginaire #8 et Petit Bac 2020 (dans la catégorie Personne célèbre pour H.G. Wells).

Publicité

La malédiction Grimm de Polly Shulman

La malédiction Grimm de Polly Shulman.

Bayard, collection Millézime, février 2014, 510 pages, 15,90 €, ISBN 978-2-7470-3678-8. The Grimm Legacy (2010-2012) est traduit de l’américain par Karine Suhard-Guié.

Genres : fantastique, littérature jeunesse.

Polly Shulman est la fille d’Alix Kates Shulman, romancière et féministe de Cleveland. Elle est diplômée en mathématiques de l’Université de Yale et vit à New York avec son époux. Elle écrit pour des journaux, a travaillé à la bibliothèque de New York (département des documents rares) et La malédiction Grimm est le premier tome de la série The Grimm Legacy. Plus d’infos sur le site officiel de Polly Shulman [lien].

New York sous la neige. Elizabeth Rew est nouvelle au Lycée Fisher et elle arrive en retard car elle a aidé une sans-abri. Le professeur d’histoire, M. Mauskopf, donne un devoir à faire sur l’histoire européenne et Elizabeth choisit le thème des frères Grimm. « Les contes de fées ne relèvent peut-être pas de l’Histoire, mais, comme je l’appris au cours des heures que je passai à la bibliothèque pendant les vacances de Noël, Wilhelm et Jacob Grimm s’y intéressaient beaucoup. Et leurs contes sont en réalité des récits populaires qu’ils collectèrent auprès de leurs domestiques ou de leurs amis, d’aristocrates comme de filles d’aubergistes. « p. 11). Grâce à ce même prof, Elizabeth obtient un emploi au Dépôt d’Objets Empruntables de la Ville de New York, une sorte de bibliothèque dirigée par le professeur Lee Rust. Le bâtiment est immense et labyrinthique. Elle y travaille avec Marc Merritt, un lycéen un peu plus âgé qu’elle, sportif, beau et populaire ; avec Anjali Rao dont la famille est issue de la noblesse indienne et Aaron Rosendorn qui s’occupe du Legs Wells (les objets de science-fiction).

Elizabeth est orpheline et son père est remarié à Cathy qui a deux filles, Veronica et Hannah. Celles-ci ne sont pas gentilles avec Elizabeth. Tiens, ça me rappelle un conte ! Ce roman d’aventures mâtiné de conte justement mais aussi de magie, de fantastique et de science-fiction m’a fait penser aux récentes séries américaines Warehouse 13 (Entrepôt 13) et The Librarians (Flynn Carson et les nouveaux aventuriers). On entre rapidement dans le vif du sujet et le rythme est trépidant quoique enfantin ce qui en fait une lecture agréable pour les jeunes lecteurs. Mais les adultes peuvent aussi y trouver leur compte en se replongeant dans la magie des contes. Je l’ai lu d’une traite et j’ai trouvé que l’idée était originale pour faire revivre les contes et les objets magiques. LettreAuteurD’ailleurs, chaque chapitre a en entête, un objet illustré avec son nom et sa cote pour le retrouver en rayon : le lecteur a un peu l’impression d’être dans la bibliothèque d’objets.
À la fin du volume, une dizaine de contes sont présentés (avec plein d’indices sur la couverture !).
Une belle surprise donc et très envie de lire L’expédition H.G. Wells.

MoisAmericainJ’ai choisi cette romancière dont le nom commence par la lettre S pour la 22e édition (la première participation pour moi) de Une lettre pour un auteur avec Cookies. Et cette lecture entre dans le Mois américain avec Titine.

Sherlock Holmes dans Je bouquine n° 340 de juin 2012

[Article archivé]

J’ai lu sur un blog (je ne me rappelle plus lequel) que la nouvelle formule de Je bouquine valait le coup d’œil.

Je bouquine, édité par Bayard, est selon l’ancienne formule « le premier magazine littéraire des 10/15 ans ». Il est maintenant sous-titré « tous les goûts sont dans la lecture ».

J’ai eu l’occasion de lire le n° 340 de juin (116 pages, 6,50 €) et… surprise : il y a un roman avec Sherlock Holmes ! C’est parfait pour le challenge Le signe des trois.

Qui veut la peau de Sherlock Holmes ?, un roman d’Hervé Jubert avec des illustrations de Hamo (pages 7 à 48).

« L’ennui me tuera, Watson. L’ennui et quelque chose… (il claqua des doigts) qui m’échappe. » (p. 9).

Lorsque Watson arrive à l’improviste, Sherlock Holmes est enfermé chez lui depuis plusieurs jours à tirer au pistolet sur le mur. Il se passe des choses bizarres : le comportement des gens, les journaux illisibles, les inspecteurs Lestrade, Mac Donald et Gregson inconnus de Scotland Yard… Holmes et Watson se rendent au club Diogène pour rencontrer Mycroft, le frère aîné de Sherlock, mais il n’y a aucun membre. Un billet leur demande d’aller à une certaine adresse à Portsmouth : c’est la maison du Dr Arthur Conan Doyle mais il n’y a personne. Après que Holmes ait appuyé sur un interrupteur d’un étrange fauteuil, les deux hommes sont projetés dans le Lancashire en décembre 1873 (alors qu’ils étaient en 1888).

« Voilà notre challenge. Comprendre le pourquoi. » (p. 14).

Conan Doyle, né en 1859, a 14 ans, il est élève au collège jésuite de Stonyhurst. Et lors de la soirée traditionnelle de la Fête du père recteur, le recteur tue l’adolescent d’une balle dans la tête et s’enfuit… dans un fauteuil similaire à celui que possède maintenant Holmes !

Holmes et Watson rejoignent vite leur fauteuil et se retrouvent à Édimbourg en 1869.

« Vous n’avez rien contre les fantômes ? s’inquiéta le détective ? – Vous êtes en Écosse, rappela notre interlocutrice. C’est le pays des fantômes. » (p. 19).

Grâce à la déduction, Holmes comprend rapidement que Conan Doyle est leur créateur, pas un dieu, un romancier. Mais les personnages ne pourraient-ils pas vivre dans une autre dimension que celle de leur inventeur ? Et si celui-ci est assassiné, ils n’existeront jamais !

C’est une question de vie ou de mort pour Holmes et Watson, et même pour Moriarty !

Hervé Jubert est né en 1970 à Reims. Il a étudié l’histoire de l’Art et il est romancier (Vagabonde, Blanche, Le palais des mirages). Il est fasciné par Sherlock Holmes et Arthur Conan Doyle. Ses genres de prédilection sont le polar, la SF et le fantastique. Il aime aussi la bande dessinée et le cinéma. Son classique préféré est Malpertuis, de Jean Ray (ça va faire plaisir à Lee Rony).

Hamo est le pseudonyme de Pierre-Yves Berhin. Il est né en 1982 à Numur (Belgique). Il est illustrateur (Noirhomme, Special Branch) et musicien (accordéon, musique de bal, folk-jazz). Plus d’infos sur son blog.

À part ce chouette roman, il y a dans ce magazine de nombreuses actus et infos sur la lecture, la musique, le cinéma, des extraits (roman, BD…), un feuilleton, un dossier littéraire (Au bonheur des dames d’Émile Zola)…

Mes félicitations à Héloïse, 14 ans, pour Le silence n’existe pas, épisode 1 de Le collège de la Lune Verte (la suite sera-t-elle publiée ? Oui, je vois dans le sommaire du prochain numéro qu’il y aura l’épisode 2 !).

J’ai été enchantée par la lecture de ce magazine littéraire consacré aux ados. Tiens, du coup, je le mets dans le challenge Littérature jeunesse & young adult. Je sais que c’est un magazine mais je parle beaucoup du roman sur Sherlock Holmes qui entre bien dans le challenge.

Comme je voulais comparer la nouvelle formule à celle d’avant, j’ai feuilleté un ancien numéro, celui de février (à la bibliothèque) et j’ai constaté que le contenu est similaire mais que les changements sont dans la présentation : plus moderne, plus agréable, et dans les illustrations. Il y a aussi des onglets de couleur qui permettent de repérer facilement le contenu (actus, roman, BD, etc.).

J’en ai profité pour feuilleter aussi le n° 339 de mai qui inaugurait la nouvelle formule et qui lançait le concours d’écriture pour Le collège de la Lune Verte, un roman qui se déroule dans la Cordillère des Andes en 2052 et qui est écrit en feuilleton par les ados (belle initiative).

Je ne suis pas habituée à la lecture de ce magazine mais je peux dire qu’il est plus beau, plus agréable à lire avec sa nouvelle formule et maintenant, je veux bien suivre le feuilleton ! Une réussite que cette revue littéraire ados !