Ce crime est à moi de Philippe Ridet.
Équateurs, janvier 2020, 208 pages, 20 €, ISBN 978-2-84-990727-6.
Genres : littérature française, roman.
Philippe Ridet naît en 1955 à Louhans (Saône et Loire). Il est journaliste au Monde et écrivain. Du même auteur : Le Président et moi (2008), L’Italie, Rome et moi (2013).
Dans l’Ain, sûrement à Bourg en Bresse. La piscine Alain-Gottvallès a été inaugurée en 1964 et détruite au début des années 2000. Le narrateur dit qu’elle « a été le centre de [son] univers, entre treize et dix-huit ans » (p. 11). Mais, en 1974, un maître-nageur a été abattu par une étudiante en philosophie et le narrateur explique que « Après quoi, ma vie ne fut plus la même. » (p. 12). Ce qui est amusant, c’est que le narrateur possède une carte postale de cette piscine sur laquelle il est présent. « Conviction inébranlable : j’appartiens à ce lieu. J’y ai passé tant d’heures qu’il est tout à fait naturel que j’apparaisse dans la seule image qui le représente. » (p. 14). Il en est de même pour le maître-nageur. « Cette carte postale est une preuve de vie. » (p. 14). Voilà, c’est le titre du premier chapitre, « Une preuve de vie ». Ce roman me semble intrigant et traite d’un sujet différent de ce que j’ai l’habitude de lire.
Le maître-nageur, c’est Didier Cornaton, 24 ans, Jurassien. L’étudiante en philosophie, c’est Martine Amouroux, 20 ans, fille de bonne famille burgienne. Et le narrateur, qui a 17 ans à l’été 1974 et qui pratique le dos crawlé, est Philippe Ridet. Il est témoin du meurtre, ou du moins il entend le coup de feu. Et ça va le hanter toute sa vie, ce sera son passage de l’enfance à l’âge adulte. « Ce meurtre est mon compagnon secret. Il me leste, m’encombre parfois […]. Il s’insinue dans ma vie. Une vraie fuite d’eau. Parfois deux ou trois mois passent sans que j’y pense, puis il revient me hanter. Je n’y peux rien. » (p. 29). Quelle incidence cet événement aura-t-il sur sa vie ?
Au début, j’ai trouvé que ce roman partait bien, que le thème était différent de mes lectures habituelles. Mais l’auteur s’empêtre dans des flash-back trop nombreux (je n’ai rien contre les flash-back mais ici les continuels allers-retours m’ont énervée) et des listes à n’en plus finir et dont le lecteur n’a que faire… « À la différence des quartiers des Vennes, de la Croix-Blanche, de Saint-Roch, du Pont-des-Chèvres, de la Cité Balnea ou des Dimes […] » (p. 87) ou « Aqua-Form, Aqua Dynamic, Aqua Bike, Aqua Jogg […] » (p. 185). J’arrête là mais il y a encore cinq noms et des points de suspension.
Bref, la lecture d’agréable s’est révélée laborieuse, dommage, tant pis…