Des milliards de miroirs de Robin Cousin.
FLBLB, mars 2019, 256 pages, 23 €, ISBN 978-2-35761-169-6.
Genres : bande dessinée française, science-fiction, anticipation.
Robin Cousin naît le 3 mai 1984 dans les Pyrénées. Il étudie le design d’espace à l’École Boulle de Paris puis rejoint l’École des Beaux-Arts d’Angoulême. Du même auteur : La jeunesse de Billy-Bob Johnson, 1ère partie – Le G.L.O.B.E. (Les Machines, 2011), Le chercheur fantôme (FLBLB, 2013) et Le profil de Jean Melville (FLBLB, 2017). Plus d’infos sur son blog.
La Terre se meurt, les derniers animaux vivent dans des musées, l’eau est rationnée, les humains mangent des plats à base d’insectes. Il y a 5 ans, l’Agence Spatiale Européenne a envoyé dans l’espace un nouveau genre de télescope d’un million de petits miroirs « piégés par faisceaux laser pour se disposer en une gigantesque sphère de 100 000 km de diamètre […] qui peut voir dans toutes les directions à la fois. » (p. 8). Maintenant, Cécilia Bressler de cette même agence spatiale a découvert la planète Gamma Cephei Bb sur laquelle il y aurait de la vie ! Et ceci à (seulement) 45 années-lumières de la Terre. Serait-ce la planète sur laquelle « des Céphéens et des Éthiopiens Longue-vie » (p. 41) sont partis vivre il y a 19 000 ans selon le gourou Antimaadmi ? Qui dit être en contact avec eux par ondes cérébrales.
Une réunion de crise est organisée, avec des politiques, des scientifiques et les médias. « Au moins, on est d’accord qu’il faut à tout prix éviter de les contacter ou de les rencontrer ! – Justement, non ! Je pense que le principe de précaution est d’éviter à tout prix la disparition de notre espèce. Et les contacter est sûrement moins dangereux que de rester muets. » (p. 129).
Dans sa bêtise crasse, l’humanité va-t-elle disparaître, comme les derniers animaux, ou va-t-elle garder espoir ? Les avis sont partagés et les comportements sont tous différents. Mais que représente l’espoir lorsque les humains, incapables de protéger leur planète (la seule qu’ils aient !), ses ressources (pas illimitées…), leurs enfants, les animaux et le vivant, sont tentés de se retourner vers un espoir extérieur et aléatoire (ici les extra-terrestres) ? L’histoire de ces humains, toutes petites créatures insignifiantes, la mort des 500 derniers mammifères et oiseaux, et les dessins, réalistes, font froid dans le dos mais n’est-ce pas finalement une anticipation de la fin du monde (ou du moins une des fins du monde) qui nous attend ?
Cette bande dessinée a été sélectionnée pour la Sélection officielle du 47e Festival d’Angoulême et pour le Prix Utopiales BD.
Une excellente lecture, écologiste, humaniste, édifiante, pour La BD de la semaine et les challenges BD, Littérature de l’imaginaire #8 et Petit Bac 2020 (pour la catégorie Objet avec miroirs).
Plus de BD de la semaine chez Noukette.