Les parapluies d’Erik Satie de Stéphanie Kalfon.
Joëlle Losfeld, février 2017, 213 pages, 18 €, ISBN 978-2-07-270634-9.
Genre : premier roman.
Stéphanie Kalfon est diplômée de philosophie (Sorbonne) et de mise en scène (Nanterre Paris X) ; elle est réalisatrice et scénariste. Les parapluies d’Erik Satie est son premier roman.
« […] voici Erik Satie qui marche, là-bas […. On le reconnaît à sa démarche cliquetante, son parapluie à contretemps. » (p. 14). Mai 1901. Erik Satie a 35 ans et il est dans la dèche. Il vit dans une petite chambre poussiéreuse et sans chauffage à Arcueil. « Satie fut méconnu. Insaisissable. Incompris. » (p. 25). Dans cette chambre, deux pianos, quatorze parapluies noirs identiques et sa solitude…
Avec ce roman le lecteur traverse la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, Louise Michel est condamnée, on croise des artistes (des compositeurs dont Claude Debussy, des poètes), on apprend comment Éric est devenu Erik, on découvre le Chat noir grâce à Contamine de La Tour, un jeune poète perché sur un arbre en pleine nuit et que Satie vient de rencontrer. Au Chat noir, Satie devient gymnopédiste ! On vit Paris la nuit, l’alcool, les fêtes, et les changements dans Paris : les véhicules de plus en plus nombreux, les omnibus, les routes et les trottoirs surélevés, les ronds-points, la mode, etc. C’est la Belle Époque, la construction de la Tour Eiffel, l’Exposition Universelle, le passage au XXe siècle, tout le monde est heureux mais Satie ne s’est jamais senti à l’aise dans ce monde, dans sa vie…
Plusieurs fois des expressions ou des phrases sont répétées, je comprends bien le parallèle avec la musique répétitive de Satie mais à force, c’est lassant… De même que les nombreux mots ou phrases en italique, et pire encore tous ces mots en anglais (je pense aux non-anglophones !). J’aurais tant voulu aimer ! Lorsque j’ai vu les couvertures des romans de cette rentrée hiver-printemps 2007, j’ai tout de suite repéré la couverture des Parapluies d’Erik Satie et j’avais hâte de le lire ; j’ai été très déçue… Bien que toute la vie de Satie défile, je trouve ce roman décousu, confus, presque bouffi…
Le point positif est que j’ai appris beaucoup de choses sur Erik Satie et j’ai noté quelques phrases excellentes :
« Bon Dieu ce qu’il fait chaud dans la bêtise des hommes… » (p. 48).
Satie est « un égaré dans ce siècle… » (dixit Claude Debussy, p. 93).
« Je suis né trop jeune dans un monde trop vieux. » (p. 115).
« Comment faisait-il pour composer dans cette chambre finale qui puait la tristesse, l’abandon, la folie et le manque de sou ? » (. 204).
Un roman lu dans le cadre des 68 premières fois 2017 que je mets dans les challenges Défi premier roman 2017 et Rentrée littéraire janvier 2017 de MicMélo.
Je vous laisse en compagnie des Gymnopédies d’Erik Satie.