La part des anges de Laurent Bénégui

La part des anges de Laurent Bénégui.

Julliard, septembre 2017, 180 pages, 17 €, ISBN 978-2-26002-979-3.

Genre : roman français.

Laurent Bénégui naît le 14 mai 1959 à Paris. Il est auteur (roman, roman policier, théâtre) et cinéaste (réalisateur, scénariste, producteur).

Maxime Detain, chercheur en biologie moléculaire, Parisien de 36 ans, adepte de « la cocasserie de la vie » (p. 10), doit enterrer sa mère, Muriel, journaliste et peintre, au Pays Basque, à Saint Jean de Luz. Va-t-il choisir un cercueil traditionnel en bois (= un arbre abattu…) ou un cercueil biodégradable en matériaux recyclés ? L’inhumation ou la crémation ?

Il vit une passion torride avec Elena, juriste, mais elle a 12 ans de plus que lui et ça dérange Muriel. En fait, il y a des passages en italique qui sont les pensées de Muriel. « Mais depuis que je suis morte, tout me revient […] » (p. 15). « Pour tout dire, j’espère qu’ils ne se marieront jamais. Je ne souhaite pas qu’Elena dorme dans mes draps, ni qu’elle accroche mes peintures à ses murs, dîne dans ma vaisselle, ou utilise quelque objet qu’il aura préféré conserver au lieu de le mettre en vente sur leboncoin. » (p. 18-19). Elle préférerait Maylis Salaberry, la jeune infirmière dévouée qui s’est occupée d’elle pendant un an et qui, elle l’a bien vu, est tombée amoureuse de Maxime. « Il ne lui avait pas échappé que l’infirmière de sa mère rayonnait d’un charme indéniable. » (p. 53).

Ce roman est un symbole du lien entre une mère et son enfant même au-delà de la mort. Le thème est intéressant mais je me suis un peu ennuyée (sauf avec les passages en italique, ceux de Muriel, qui sont drôles). L’histoire de Maxime est un peu trop plan-plan… et la fin est… bof… Une petite déception donc mais je suis contente quand même d’avoir lu ce roman car je découvrais cet auteur qui écrit depuis 30 ans !

Mais j’ai appris une chose : il existe les Basques de la mer et les Basques des montagnes ; vous le saviez ?

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La Purge d’Arthur Nesnidal

La Purge d’Arthur Nesnidal.

Julliard, août 2018, 152 pages, 16 €, ISBN 978-2-26003-250-2.

Genre : premier roman.

Arthur Nesnidal naît le 30 avril 1996 à Fontenay aux Roses. Il étudie la littérature et la philosophie à l’Université de Clermont Ferrand. Wikipédia dit qu’il est journaliste à Siné Mensuel : je n’ai trouvé aucun article de lui mais un article sur lui de Léa Gasquet [lien]… La Purge est son premier roman.

Dans ce roman – largement autobiographique – l’auteur raconte une première année à Hypokhâgne. Il appelle les classes préparatoires « l’implacable machine de la grande industrie intellectuelle » (p. 9) et les étudiants des « troufions de l’esprit et son lot de déchets » (p. 9) vomis par cette machine, des « ânes bâtés » (p. 13). Bref, un véritable enfer sur terre ! Alors pourquoi s’infliger ça ?

Par exemple, un cours comme « Le dix-neuvième siècle, du romantisme au symbolisme », pourquoi ne pas lire un livre spécialisé ou suivre un mooc ? Ah… le diplôme, le prestige, les postes de pouvoir… !

Pourquoi devenir un robot savant ? Apprendre par cœur… Ne dormir que trois heures par nuit… Se ruiner la santé…

Clairement Arthur Nesnidal se regarde écrire… Tout le monde n’a pas les capacités intellectuelles (hum…) et les moyens financiers (surtout) pour étudier… Lui crache allègrement dans la soupe et galvaude beaucoup de clichés comme les repas servis à la cantine par un « bovin désabusé » (p. 33)…

Une phrase très belle : « Beauté d’une grammaire à jamais déclinante, inviolable et farouche, nous déchiffrons ta grâce dans de vieux parchemins, et voici que des hommes, anciens et oubliés, passent un bras tremblant par deux mille ans d’Histoire effleurer doucement la joue du latiniste. » (p. 31), mais inutile, vaine, incompréhensible…

Page 52 : « Sous tes coups, je serai rature » et moi, je sature… Grosse déception pour mon premier roman de la rentrée littéraire… Vous l’avez compris, pour moi ce roman est une purge ! Mais certains crient au génie… Donc à vous de vous faire votre propre idée !

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