Ainsi se tut Zarathoustra de Nicolas Wild.
La boîte à bulles, mars 2013, 192 pages, 19 €, ISBN 978-2-84953-107-5.
Genres : bande dessinée française, témoignage.
Nicolas Wild naît le 1er janvier 1977 en Alsace. Il étudie à l’École des arts décoratifs de Strasbourg. En 2000, il publie Le bourreau puis voyage : États-Unis, Inde, Afghanistan d’où il revient avec Kaboul disco : tome 1. Comment je ne me suis pas fait kidnapper en Afghanistan (2007) et tome 2. Comment je ne suis pas devenu opiomane en Afghanistan (2008).
Genève, février 2009. Le procès au tribunal criminel de Mehrab Shashlik, artiste iranien, meurtrier présumé de Cyrus Yazdani, figure du zoroastrisme. Le zoroastrisme, religion monothéiste des Perses, qui a précédé le judaïsme, le christianisme et l’islam (3 700 ans avant J.-C.) raconte le chaos, la création du Ciel et de la Terre, le feu comme symbole divin, la bataille entre le bien et le mal, la lumière et les ténèbres, l’interdiction du sacrifice animal, et préconise le frahavar, l’homme ailé avec trois rangées de plumes : « Bonnes pensées, bonnes paroles, bonnes actions ».
Flashback. Paris, septembre 2007. Nicolas, un jeune Français revenu d’Afghanistan, raconte son vécu sur un blog. Près du canal Saint-Martin, il rencontre des Afghans exilés en France puis fait la connaissance de Sophia, une Iranienne exilée elle aussi à Paris où elle est architecte. Le père de Sophia, Cyrus Yazdani, travaillait sur un centre culturel zoroastrien à Yazd mais il a été assassiné. Il n’y a pratiquement plus de zoroastriens en Iran… Ils vivent « principalement dans la ville de Yazd, au beau milieu du désert iranien. La ville où Cyrus a acquis un ancien palais en ruines » (extrait ci-dessous).
Mars 2008. Sophia et plusieurs de ses amis se rendent en Iran. Ils vont d’abord rendre visite à Ardéchîr Âtâsh, un ami du père de Sophia, pour célébrer Nowrouz, le nouvel an perse. Et je vous laisse découvrir l’Iran, Kashan, Ispahan, Shiraz, Persépolis, Yazd et toute une galerie de personnages, le tout avec l’humour de Nicolas Wild (par exemple, durant le procès, il y a un jeune policier qui a une houpette et qui ressemble à Tintin !).
Cyrus Yazdani, personnage de fiction, est inspiré de Kasra Vafadari (1946-2005).
Cette bande dessinée a reçu le Prix France Info 2014 de la bande dessinée d’actualité et de reportage. Avec son noir et blanc somptueux, sa tendresse envers ses personnages et sa rigueur en ce qui concerne l’Iran et le zoroastrisme, c’est-à-dire le politique et le religieux, c’est tout à fait mérité !
Une lecture à la fois instructive et divertissante pour La BD de la semaine (enfin !) et les challenges BD et Petit Bac 2020 (pour la catégorie personne célèbre avec Zarathoustra).
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