Throwback Thursday livresque #61

Peut-être la dernière participation 2017 pour le Throwback Thursday livresque de Bettie Rose (je ne participe pas toutes les semaines).

Thème du jeudi 14 décembre : « Dans la hotte 2016 », un livre qui était dans la hotte du Père Noël en 2016. L’intégrale illustrée de Jane Austen « édition du bicentenaire 1817-2017 » est un beau livre regroupant les six romans : Raison et sentiments (1811), Orgueil et préjugés (1813), Mansfield Park (1814), Emma (1815), Persuasion (1818) et Northanger Abbey (1818) avec 300 gravures originales. Aux éditions L’Archipel, 880 pages, 35 €. Dans la même collection : Sherlock Holmes, Alexandre Dumas, Jules Verne. Idéaux pour un cadeau !

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Le chant des esprits de Sarah Lark

[Article archivé]

Le chant des esprits est un roman de Sarah Lark paru aux éditions L’Archipel le 20 août 2014 (570 pages, 23,95 €, ISBN 978-2-8098-1552-8). Das Lied der Maori (2008) est traduit de l’allemand par Jean-Marie Argelès.

Je remercie Pauline et les éditions de L’Archipel ; je ne m’attendais pas à recevoir la suite de Le pays du nuage blanc de Sarah Lark et ça m’a fait une belle surprise !

Sarah Lark est née le 1er janvier 1958 à Bochum (Allemagne). Sous son vrai nom, Christiane Gohl, elle a écrit des romans jeunesse sur les chevaux, en particulier les séries Sophie, Julia et Reitschule Silberhuf. Elle utilise aussi les pseudonymes Ricarda Jordan et Elisabeth Rotenberg. Elle vit en Espagne dans une ferme où elle élève des chevaux.

Quelle joie de retrouver Gwyneira McKenzie-Warden et Hélène O’Keefe quarante ans après leur départ d’Angleterre (c’était en 1852) ! Mais ce deuxième tome est plus axé sur leurs petites-filles.

Elaine est la petite-fille d’Hélène O’Keefe. Elle a 16 ans et vit à Queenstown. Elle aide son père au magasin et sa mère à l’hôtel. Or, un nouveau client est arrivé : William Martyn, un Irlandais du Conemara. « La Nouvelle-Zélande est un paradis pour les gens entreprenants. » (p. 20). Kura est la petite-fille de Gwyn. Elle a 15 ans. Fille de Marama, une Maorie, et de Paul Warden, elle est métis et très belle. Et, même si Gwyn et James ont eu un fils, Jack, maintenant 13 ans, Kura est l’héritière de Kiward Station (près de Christchurch). Mais elle se fiche de la propriété, elle veut devenir chanteuse d’opéra ! En décembre 1893, Kura et William se marient à Kiward Station. Quelques mois après, Elaine épouse Thomas Sideblossom, fils unique de John Sideblossom (qui avait voulu violer Fleurette, voir le tome 1) et se rend avec son époux à Lionel Station. Mais les choses ne vont pas se passer comme le rêvaient les deux cousines…

Quelques extraits

« Diable, miss Heather, c’est un bébé, pas une poupée ! La tête n’est pas vissée, il faut la soutenir. Et l’enfant ne vous mordra pas si vous la posez sur votre épaule. Il ne risque pas non plus d’exploser, ce n’est pas la peine de le tenir comme un bâton de dynamite. » (p. 220).

« […] la vie d’une prostituée n’avait rien d’enviable, et celle d’une épouse encore moins. » (p. 318).

« Elle prit une profonde inspiration. – Je ne suis pas Lainie Keefer, originaire d’Auckland, mais Elaine O’Keefe, de Queenstown. J’étais mariée à Thomas Sideblossom, de Lionel Station. Et je l’ai tué d’un coup de feu. » (p. 466).

Très intéressant ce tome ! J’y ai appris beaucoup de choses sur la culture maorie, en particulier sur le haka (chant), sur les mines et le nouveau métier de représentant de commerce (William vend des machines à coudre Singer, une petite révolution pour les femmes, blanches ou maories). J’ai bien apprécié Timothy (Tim) Lambert et Caleb Biller, chacun héritier des mines de leur père. Ce chant des esprits m’a, comme Le pays du nuage blanc, transportée, j’étais en Nouvelle-Zélande et difficile d’en revenir (de lâcher le livre) ! « […] elle prit plaisir à contempler les Alpes et enfin les vignobles dominant la ville. » (p. 522). J’ai relevé cette phrase parce que le même jour, j’ai goûté un vin néo-zélandais ! De l’histoire, de l’action, du romanesque, tout ce qu’il faut pour faire une belle saga avec des personnages hauts en couleur et la découverte de la culture maorie.

Une lecture pour les challenges 1 % de la rentrée littéraire 2014, XIXe siècle (se déroule en 1893-1894) et pour l’Allemagne : Tour du monde en 8 ans, L’Union européenne en 28 livres, Voisins Voisines.

Le pays du nuage blanc de Sarah Lark

[Article archivé]

Le pays du nuage blanc est un roman de Sarah Lark paru aux éditions L’Archipel le 27 août 2013 (643 pages, 23,95 €, ISBN 978-2-8098-1236-7). Im Land der weissen Wolke (2007) est traduit de l’allemand par Jean-Marie Argelès.

Je remercie Pauline et les éditions L’Archipel pour ce très beau roman !

Sarah Lark est née le 1er janvier 1958 à Bochum (Allemagne). Sous son vrai nom, Christiane Gohl, elle a écrit des romans jeunesse sur les chevaux, en particulier les séries Sophie, Julia et Reitschule Silberhuf. Elle utilise aussi les pseudonymes Ricarda Jordan et Elisabeth Rotenberg. Elle vit en Espagne dans une ferme où elle élève des chevaux.

Hélène Davenport est fille de pasteur. Sa mère étant morte lorsqu’elle avait 12 ans, elle a élevé ses deux frères (maintenant étudiants) et sa jeune sœur (maintenant mariée). Comme elle sait lire et qu’elle a une belle écriture, elle a été embauchée à Londres comme préceptrice chez Lucinda et Robert Greenwood. Leurs deux fils, Georges, 16 ans, et William, 11 ans, ne sont pas des lumières. Georges apprend un minimum mais William est trop gâté par sa mère. « Le garçon doit s’habituer à ce que la vie n’ait pas d’égards pour ceux qui échouent, disait-il [leur père] avec sévérité. Il faut qu’il apprenne à perdre, c’est uniquement ainsi qu’il finira par vaincre ! » (p. 15).

Hélène, qui a bientôt 30 ans et qui est toujours célibataire, a remarqué une petite annonce sur le journal de la paroisse. « Ah, vraiment ? Vous songez à émigrer ? s’enquit Robert Greenwood avec flegme, puis, avec un sourire : Dans ce cas, la Nouvelle-Zélande est un bon choix. Ni chaleur excessive, ni marais générateurs de malaria comme en Inde. Pas non plus d’indigènes sanguinaires comme en Amérique. Pas de rejetons d’anciens criminels comme en Australie… » (p. 16).

Pendant ce temps-là, au Pays de Galles, chez les Silkham, Lord Terence perd aux cartes contre son invité, Gérald Warden, le « baron des moutons », venu acheter des moutons, des chiens et… une noble épouse pour son fils unique, Lucas. « Nos Maoris sont généralement pacifiques. Un peuple étrange… fataliste et facile à contenter. Ils chantent, dansent, taillent le bois et ne fabriquent pour ainsi dire pas d’armes. » (p. 34). Warden repart ainsi sur le Dublin avec Gwyneira, 17 ans, sa chienne Cléopâtre et sa jument Igraine. Gwyn épousera Lucas Warden et devra donner un héritier aux Warden.

De son côté, Hélène embarque aussi sur le Dublin avec des orphelines (Rosemarie, Dorothée, Daphnée, Élisabeth, les jumelles Laurie et Marie) qui vont être placées comme bonnes dans des familles en Nouvelle-Zélande (elles ne vont pas toutes avoir de la chance… le lecteur les suivra aussi de loin en loin).

Les deux jeunes femmes, bien que voyageant dans des classes différentes, vont se rencontrer à l’embarquement et se lier d’amitié. Une amitié qui va continuer malgré la haine que se portent Gérald Warden (beau-père de Gwyn) et Howard O’Keefe (époux d’Hélène). « Rompre le contact avec Hélène ? Et puis quoi encore ? La jeune femme était sur le navire la seule avec qui elle pouvait parler librement et sans crainte. En dépit de leurs différences d’origine sociale et de goûts, elles devenaient des amies de plus en plus intimes. » (p. 94). À l’arrivée, Gwyn et Hélène doivent quand même se séparer…

Gwyn part immédiatement avec Gérald dans les Canterbury Plains pour Kiward Station. Elle fera un beau mariage avec Lucas mais elle ne pourra pas inviter Hélène et l’enfant qui tardait à venir énormément sera une fille, Fleurette, mettant le vieux Warden en colère. Heureusement Gwyn a Cléo et Igraine et un ami, le chef d’équipe des bergers, James McKenzie, car, contrairement à Lucas, elle aime travailler avec les moutons et les chiens.

Hélène restée à Christchurch, chez les Baldwyn (pas très accueillants), attend Howard O’Keefe qui n’est pas comme elle l’espérait mais qu’elle épousera quand même et qu’elle suivra dans les Canterbury Plains près de Haldon. La vie est rude et isolée mais Hélène va s’organiser. Elle donnera à O’Keefe un unique fils, Ruben, et enseignera aux enfants maoris : Reti et Rongo qui aident à la ferme seront les premiers à apprendre à lire et à écrire. « Étudier magie nous aussi ! déclara un garçon avec beaucoup de sérieux, et Hélène couvrit d’autres feuilles de papier de prénoms étranges, comme Ngapini et Wiramu. » (p. 214).

J’ai planté les personnages principaux et le décor alors je ne vous en dis pas plus, je vous laisse découvrir, en lisant vous-mêmes ce roman, la Nouvelle-Zélande ! Ses habitants (ceux d’origine, les Maoris, avec leur vie simple et saine, leurs traditions, leur culture et ceux nouvellement arrivés, les Blancs, le plus souvent des Anglais, avec leur idée de supériorité et leur volonté de s’approprier les terres), sa faune et sa flore (très importantes), ses moutons, ses chiens de berger et ses chevaux (parfois venus de Grande-Bretagne), ses grands espaces, ses montagnes, ses fermes en rondins et ses petites villes toutes de bois construites, ses commerces naissants.

Ce roman grandiose – qui se déroule dans la deuxième moitié du XIXe siècle (de 1852 à 1877) – est romanesque mais jamais mièvre, il est écrit très intelligemment et décrit parfaitement les personnages, et même les animaux, leurs relations, leurs pensées, leurs modes de vie. Il y a de l’aventure bien sûr, des découvertes, des rencontres, des retrouvailles, de l’amour mais aussi de la haine, un peu de bonheur et beaucoup de désillusions et de peine.

J’ai lu que Le pays du nuage blanc est le premier tome d’une saga maorie alors va-t-on retrouver les mêmes personnages dans le tome suivant ou est-ce que ce sera une autre histoire dans un autre lieu avec d’autres Maoris et d’autres colonisateurs ?

Deux choses m’ont horrifiée : la chasse à la baleine (horrible…) et les « chasseurs » de bébés phoques (tu parles, pas besoin de les chasser, ces bébés innocents sont couchés près de leur maman et il suffit de les assommer fortement avec un gourdin pour les enlever au milieu des cris et du sang, abominable…).

Vous vous demandez sûrement pourquoi « le pays du nuage blanc » ? Après cent-quatre jours de voyage, le Dublin arrive en Nouvelle-Zélande. « Alertés par les sirènes, les passagers, en quelques secondes, se retrouvèrent sur le pont. […] que des nuages. La vue était masquée par ce qui ressemblait à une longue couche de ouate blanche. […] Peu à peu seulement, des montagnes se dessinèrent dans la brume, des falaises escarpées derrière lesquelles s’accumulaient d’autres nuages. Le spectacle était étrange, on aurait dit que les montagnes flottaient dans une masse cotonneuse, blanche et lumineuse. » (p. 103), « D’où le nom de la Nouvelle-Zélande dans la langue maorie : Aotearoa, le pays du long nuage blanc. » (p. 104). « Une étendue quasi infinie de pâturages. […] tout était plus clair, plus grand, plus vaste. » (p. 113). J’imagine le spectacle magnifique, vraiment à la lecture de ce roman, j’étais plongée dans un autre monde et j’avais bien du mal à m’en sortir, c’était comme si j’étais en Nouvelle-Zélande et qu’il fallait tout à coup que je revienne ici !

Ma phrase préférée. « Une chose entraîne l’autre, et cela n’a pas de fin. » (p. 638).

Une très belle lecture pour les challenges 1 % de la rentrée littéraire 2013 (c’est mon premier roman de cette rentrée littéraire !), Cercle de lecture de Tête de Litote (pavé de l’été de plus de 350 pages), Des livres et des îles (Nouvelle-Zélande), Petit Bac 2013 (catégorie Phénomène météorologique), Tour du monde en 8 ans (Allemagne), Victorien (ça se déroule de 1852 à 1877, dans l’Angleterre victorienne et dans la Nouvelle-Zélande assujettie à la couronne anglaise) et Voisins voisines (Allemagne).