Tous les péchés sont capitaux de Daria Desombre

Tous les péchés sont capitaux de Daria Desombre.

Le Masque, collection Grands formats, mars 2019, 384 pages, 21,50 €, ISBN 978-2-70244-907-3. Призрак Небесного Иерусалима – Prizrak Nebesnogo Ierusalima (2014) est traduit du russe par Julia Chardavoine.

Genres : littérature russe, roman policier.

Daria Desombre naît à Saint-Pétersbourg en Russie. Elle étudie l’Art à L’Hermitage, l’anglais et l’espagnol à Moscou, la mode à l’Institut français de la mode à Paris. Elle vit à Bruxelles mais écrit des scénarios pour le cinéma russe et ukrainien.

Macha Karavaï avait 12 ans lorsque son père, Fiodor, a été tué. Elle est maintenant, à 23 ans, étudiante en droit et sa mère, Natacha, a une relation avec un médecin diplômé de psychologie que Macha surnomme Paspapa. Elle a confié son mémoire sur les « meurtres en série donnés pour des accidents » au professeur Oursolovitch et va faire son stage à la Petrovka. Son père était avocat et ses « derniers procès […] avaient été difficiles. Au-delà des cas individuels, ils avaient dévoilé au grand jour l’injustice sociale et la bassesse de l’existence humaine. » (p. 44).

Andreï Yakovlev, est capitaine de police. La veille, il est rentré avec un chien errant qu’il a appelé Marilyn et qui a bouffé toutes ses boulettes ! Le lendemain matin, dans le bureau du colonel Anioutine, il rencontre la stagiaire, Macha. Il est de fort méchante humeur… Lorsqu’il est appelé sur les bords de la Moskova où le corps d’un homme a été repêché, il n’emmène pas Macha sur le terrain, elle n’a qu’à compulser les dossiers d’accidents des deux dernières années pour voir si c’était des meurtres ! Le capitaine remarque le nombre 14 sur l’arrière du crâne du mort. « Andreï concevait chaque nouvelle affaire comme un bloc de pierre à hisser au sommet d’une montagne. Il fallait le pousser progressivement jusqu’à réussir à le déplacer, ne serait-ce qu’un petit peu. » (p. 37). Le mort, Elnik, né en 1970, était un tueur à gages qui « s’était rangé depuis longtemps […] vivait à la campagne [et] ne voyait plus personne. » (p. 65).

Les chapitres alternent entre Macha et Andreï ; ils sont courts, le roman est un vrai page turner. Au bout d’un moment, le lecteur fait la connaissance d’Innokenti, l’ami de Macha, historien et jeune antiquaire, et il est intégré dans l’alternance des chapitres car Macha lui a parlé des enquêtes qu’elle suivait. Pour expliquer Ierusalima dans le titre russe, je dois dire qu’Innokenti découvre, en observant une carte de Moscou avec les endroits où les meurtres ont eu lieu, la Jérusalem céleste (p. 85). C’est que, en mai 1453, lorsque Constantinople tombe aux mains de l’Empire ottoman, « l’orthodoxie perd son centre. Les dirigeants orthodoxes de la grande-principauté de Moscou se prennent alors à rêver de construire la Nouvelle Jérusalem sur le territoire de Moscou. » (professeur Ilia Gluzman, p. 89).

En tout cas, Macha pense à un tueur en série et elle a déjà quelques arguments ce qui attire l’attention d’Andreï. « Je voulais vous dire que votre théorie n’est pas complètement inintéressante. Même si mes critiques sont totalement fondées. Vos hypothèses sont bonnes, mais elles sont lourdes de conséquences, si vous voyez ce que je veux dire. Ce n’est pas juste un délire médiéval. Si on a affaire à un tueur en série, il va falloir brasser plus large et mettre toute l’équipe sur le coup. Mais pour ça, on doit avoir des arguments béton. Sinon on n’obtiendra jamais les renforts ni les ressources nécessaires. » (p. 117).

Ce n’est pas suffisant pour Andreï mais il laisse Macha enquêter avec son ami Innokenti et ce qu’ils vont apprendre vont alors l’intéresser. « Plus ils avançaient dans la liste, plus Andreï devenait sérieux. Macha comprit qu’elle l’avait convaincu. Il avait fini par les croire ! Et il était effrayé désormais. Qui n’aurait pas eu peur à sa place ? Cet assassin était plus que glaçant. Non seulement il était au courant de nos moindres péchés, mais en plus il les numérotait selon une mystérieuse liste et choisissait des endroits très précis pour abandonner les corps. Il tissait sa toile d’araignée avec la même précision et méticulosité qu’un comptable devant son tableur Excel. » (p. 199-200).

Et ne pensez pas qu’il y a 7 péchés capitaux et donc 7 victimes ! Chez les Orthodoxes, tous les péchés sont capitaux, eh oui ! Macha et Innokenti les appellent les Tourments et le tueur en série le Tourmenteur. Il y a donc beaucoup de cadavres et beaucoup de violence. Mais aussi de l’humour russe : « Tu es tellement parfait que quand je suis en face de toi, je me compare automatiquement et je ne vois que mes défauts. Regarde : tu es beau, tu es élégant, tu sais très bien recevoir, tu fais merveilleusement la cuisine… Toutes les filles rêveraient de partager tout cet électroménager avec toi ! » (p. 295). Et malheureusement deux petites fautes… « un âme charitable » (p. 282) et « tout à tour » (p. 310).

Mais, un 2e tome est paru en septembre 2020, Les disparues du tableau, et j’ai très envie de le lire parce que la relation entre Macha et Andreï est classique et évolue de façon classique mais je les aime bien, ces deux-là, et Marilyn aussi !

Pour Animaux du monde #3 (avec le chien qu’Andreï appelle Marilyn alors que c’est un mâle…), Challenge lecture 2021 (catégorie 42, un livre qui comporte au moins trois morts), Mois du polar, Petit Bac 2021 (catégorie Adjectif avec capitaux), Polar et thriller 2020-2021 et Voisins Voisines 2021 (Russie).

Quand tu liras ces mots de Giles Blunt

Quand tu liras ces mots de Giles Blunt.

Le Masque (JC Lattès), octobre 2008, 432 pages, 21,90 €, ISBN 978-2-70243-332-4. The Fields of Grief, ou By the Time You Read This (2006) est traduit de l’anglais (Canada) par Oristelle Bonis.

Genres : littérature canadienne, roman policier.

Giles Blunt naît le 2 février 1952 à Windsor en Ontario (Canada). Il étudie la littérature anglaise à l’université de l’Ontario. Il vit une vingtaine d’années à New York puis s’installe à Toronto. Il est auteur de romans policiers (depuis 1989) et scénariste. Plus d’infos sur son site officiel, https://www.gilesblunt.com/.

Automne, Algonquin Bay. L’inspecteur John Cardinal vit avec son épouse, Catherine, dans une jolie petite maison. Ils sont mariés depuis bientôt 30 ans et ils s’aiment mais Catherine est dépressive. Elle va mieux depuis un an, elle prend son traitement, elle enseigne de nouveau la photographie à l’université et elle a prévu une expo de ses photos. « Lorsqu’elle allait bien, en effet, Catherine Cardinal avait une personnalité solaire, rayonnante, le terme ‘maniaco-dépression’ – le diagnostic de ‘trouble bipolaire’ et, pire encore, de ‘psychose’ – évoquait à Delorme l’image de gens brisés, hagards, alors que Catherine irradiait au contraire la douceur, l’intelligence et une profonde sagesse. » (p. 23). Mais ce soir-là, Cardinal est appelé au Gateway et la femme morte au pied de cet immeuble neuf est Catherine… Suicide ? Meurtre ? Tout le monde conclut au suicide, d’autant plus qu’elle a laissé un feuillet sur lequel est écrit de sa main « John chéri, Quand tu liras ces mots […] et s’il y avait eu un moyen de faire autrement… » (p. 34). Mais le jour de la crémation, Cardinal et leur fille Kelly reçoivent une carte : « Quel effet ça fait, connard ? Bien malin qui pourrait dire comment ça va finir. » (p. 58). Et si Catherine ne s’était pas suicidée ? Cardinal, qui est au repos va enquêter de façon discrète ; il contacte sa collègue Lise Delorme – qui a été mise entre temps sur une affaire de pédophilie et de pornographie enfantine – et Tommy Hunn, un ancien collègue qui travaille au « service d’analyse des documents de l’institut de criminologie de l’Ontario » (p. 73). Quant au Dr Frederick Bell, le psychiatre qui suivait Catherine, il joue à un jeu dangereux : pourquoi un taux de suicide plus élevé, et ce depuis toujours, chez ses patients ?

La série avec le personnage de John Cardinal à Algonquin Bay voit le jour en 2000. Quand tu liras ces mots est le 4e tome, après Forty Words for Sorrow (2000) = Quarante mots pour la neige (Le Masque, 2003, Pocket, 2005), The Delicate Storm (2002) = Sous un ciel de tempête (Le Masque, 2004, Pocket, 2006) et Blackfly Season (2005) = Surgie de nulle part (Le Masque, 2007, Pocket, 2009) que je n’ai pas lus mais ça n’a pas gêné la compréhension des personnages et de ce roman haletant. Heureusement que Cardinal n’a pas cru au suicide est a enquêté ! J’ai été sous tension (sûrement comme Cardinal) tout le temps, l’enquête (non officielle) est trépidante et passionnante. Quant à l’enquête de Lise Delorme, sur la pédophilie et pornographie enfantine, elle est vraiment glauque… Le plus important dans cette histoire, ce sont les personnages, leur chagrin et les relations qu’ils ont entre eux ; l’auteur aime ses personnages et ça se ressent bien. Je lirai assurément d’autres titres, si je les trouve, et tant pis s’ils sont parus avant, comme ça j’aurai le plaisir de retrouver Catherine alors qu’elle est morte.

Une excellente lecture polar pour le Challenge de l’été (Canada) et pour Polar et thriller 2020-2021.

La geisha de Yokohama de Charles Haquet

La geisha de Yokohama de Charles Haquet.

JC Lattès – éditions du Masque, collection Labyrinthes, août 2005, 288 pages, 8,20 €, ISBN 978-2-70243-200-6.

Genres : littérature française, roman policier.

Charles Haquet naît le 8 août 1966 à Caen (Calvados). Il est journaliste (grand reporter à L’Express) et romancier. Il est spécialiste en économie et en politique internationale et il a écrit des reportages sur l’Europe et l’Asie (il voyage beaucoup au Japon). Du même auteur : L’œil du Daruma (2001), Crime au Kabuki (2006), Cargo (2007), Le samouraï d’Urakami (2012), Les Fauves d’Odessa (2014) et Intrigue au Kodokan (2020) pour les romans, plus quelques essais et plusieurs pièces radiophoniques.

Un avant-propos explique la situation du Japon en ce temps d’ouverture à l’Occident : Histoire, situation politique et religieuse. En arrivant au pouvoir, l’empereur Mitsuhito a investi le shintô comme culte officiel. Le bouddhisme zen n’est plus autorisé (40 000 temples sont détruits !) et quelques communautés tentent de survivre. « C’est dans l’une d’elle que commence notre histoire… » (p. 14).

Un monastère à Kanazawa au printemps 1879. Le moine Kodebu, qui est cuisinier, observe les moines en cueillant des feuilles de fougères. « Qu’ils sont drôles ! On dirait des poussins qui sortent de l’œuf. » (p. 20).

Mais un cri retentit et Kodebu voit une bagarre sur le sommet de la tour de la Grande Pagode, pourtant interdite. Une des silhouette attrape l’autre et la jette par-dessus la rambarde devant Kodebu horrifié. Le mort assassiné est Chitose et l’autre fuit… « Un tengû… Mais quel est ce sortilège ? » (p. 24).

Nakamura, le prêtre supérieur, s’entretient avec Kodébu car il y a eu un autre crime, un moine poignardé. « Deux crimes en trois semaines, c’est plus que notre communauté n’en a connu durant cinq siècles. » (p. 33). Kodebu est investit d’une mission ; enquêter ; ça tombe bien , son ami Tosude, un ancien samouraï, errant depuis la mort de son daimyo (son maître), un rônin donc, arrive le lendemain !

Dans le train qui le conduit à Yokohama, Tosude rencontre Fumiko, une apprentie geisha, une maiko donc, en fuite. En fait, elle lui raconte des bobards et il risque sa vie pour elle, il est même arrêté…

Elle est en fait à la poursuite de son amant, Kagano, qui l’a volée et qui s’est enfui.

Les chapitres alternent entre la vie au monastère et les voyages (en parallèle) de Fumiko et de Tosode.

« J’ai vu bien des choses curieuses dans ma vie de guerrier, mais un tengû, ça, jamais, pensa-t-il tout haut. Il regarda autour de lui, légèrement nerveux. Il ne se sentait pas bien dans ce monastère. Un malaise indéfinissable qui ne faisait que croître. Était-ce la muraille d’enceinte qui créait cette sensation d’oppression ? L’ambiance austère ? Ou les moines eux-mêmes… Tosode fronça les sourcils. Son instinct lui commandait de se méfier de cette communauté. » (p. 104-105).

Le lecteur est confronté d’un côté au calme (tout relatif avec ces crimes…) du monastère (qui peut paraître austère effectivement) et de l’autre la vie de plaisir dans les okiyas (maisons de thé avec geishas). Il y a un peu de violence et même des yakuzas.

Mon passage préféré est un dialogue entre Jochô, le moine archiviste, et Tosode. « Vous voulez écrire une phrase à la surface de l’eau. Mais les lettres à peine tracées se fondent déjà dans le courant… Vous vivez dans un monde d’illusions, Tosode San. Il faut s’en détacher pour trouver la Voie. – La Voie ? – Oui, ricana le vieux sage. Cette Voie que certaines personnes cherchent au loin toute leur vie, alors qu’ils pourraient la trouver devant leur porte… – Mais que… – Gardez-vous simplement d’aimer ou de haïr et tout deviendra lumineux. […] – Le conflit entre le pour et le contre, voilà la maladie de l’esprit, repris Jochô. Croyez-moi, monsieur le samurai, il n’y a pas de bien et de mal, pas de bons ou de mauvais événements. Tout ce qui a été accompli, oubliez-le sans regrets. Tout ce qui n’est pas encore arrivé, laissez-le survenir sans plus y songer. Alors vous trouverez la quiétude. – Il faut se forcer à ne pas agir… – Ne vous forcez pas, Tosode San. Laissez votre nature vous submerger. N’intervenez pas. Vous n’y parviendrez pas en pensant, vous n’y parviendrez pas ne ne pensant pas. Le samurai était plus habitué aux coups de sabre qu’aux traits d’esprit. Aussi les paroles de Jochô lui semblèrent-elles particulièrement obscures.++ » (p. 206-207).

Il est dommage que je n’aie pas lu le premier tome de cette histoire, L’œil du Daruma, paru en 2001, tome dans lequel Kodebu et Tosode se rencontrent sûrement et, en tout cas, mènent une première enquête pour savoir qui a tué le daimyo de Tosode. Je ne me rappelle plus si j’ai acheté ce roman (en général je fais attention si c’est une série) ou si quelqu’un me l’a offert. Peut-être que j’aurai l’occasion de lire L’œil du Daruma et les tomes suivants, Le samouraï d’Urakami (2012) et Intrigue au Kodokan (2020). Car cette plongée dans le Japon de la fin du XIXe siècle est passionnante même si l’enquête est plutôt simple (mais pas simplette).

Il reste peu de jours pour Un mois au Japon, qui heureusement a continué en mai, et j’ai encore au moins deux billets à publier avant dimanche… Je mets cette agréable lecture aussi dans le challenge Polar et thriller 2019-2020.

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Projet 52-2017 #42

Voici ma quarante-deuxième participation pour le Projet 52-2017 de Ma et cette semaine, le thème choisi par Ma est ancien.

Ancien… Vieux ? Je trouve ce thème un peu difficile… Et puis, je me dis que c’est l’occasion de vous montrer cette collection de neuf affiches que j’ai vues aux Quais du polar en avril : souvent, je prends des photos de ce genre mais je ne prends pas le temps de les traiter pour le blog et c’est dommage car je voudrais les partager avec vous. Donc voici une fresque avec neuf couvertures pour les 90 ans du Masque, la première collection de romans policiers en France (le projet d’Albert Pigasse est né en 1925 mais s’est concrétisé en 1927). Une vidéo ici.

Je vous souhaite un bon weekend et, si vous voulez aussi participer à ce projet photographique sur l’année, allez vite voir Ma !

 

Les étranges talents de Flavia de Luce d’Alan Bradley

[Article archivé]

Les étranges talents de Flavia de Luce est un roman d’Alan Bradley paru aux éditions du Masque dans la collection MsK en mai 2010 (372 pages, 17 €, ISBN 978-2-7024-3503-8). The sweetness at the bottom of the pie (2009) est traduit de l’anglais (Canada) par Hélène Hiessler.

Alan Bradley, né en 1938 à Toronto (Ontario, Canada), est incroyable : il a écrit ce premier roman à l’âge de 70 ans ! (Il a écrit quelques nouvelles avant). Il a d’ailleurs reçu le Debut Dagger Award et d’autres prix littéraires pour ce roman.

Flavia, 11 ans, vit au manoir de Buckshaw (près du village de Bishop’s Lacey, en Angleterre) avec son père, Haviland de Luce, veuf, et ses deux sœurs : Ophélia, 17 ans, et Daphné, 13 ans. Celles-ci la maltraitent et lui font croire qu’elle a été adoptée avant que leur mère, Harriet, ne meure dans un accident d’alpinisme. Mais ce n’est pas parce qu’elle est la plus jeune que Flavia se laisse faire ! Comme elle est douée en chimie, elle a l’autorisation d’utiliser l’ancien laboratoire d’oncle Tarquin décédé en 1928 et elle réserve quelques surprises à ses aînées. « Le laboratoire d’oncle Tar resta fermé à clé durant des années dans une immobilité poussiéreuse jusqu’à ce que mes « étranges talents », selon le terme de Père, se manifestent et qu’on m’autorise à me l’approprier. » (p. 18). Mais le matin du 2 juin 1950, un oiseau mort sur le perron avec un timbre poste collé sur le bec effraie son père. Et le lendemain matin, Flavia découvre dans le potager le cadavre d’un homme avec lequel son père s’est disputé la veille. Elle prévient Arthur Dogger, l’homme à tout faire de la maison. « On pourrait croire que j’eus peur, mais non. Pas le moins du monde. C’était de loin la chose la plus intéressante que j’avais vue de toute ma vie. » (p. 37). Influencée par Madame Mullet, la cuisinière qui fait des tartes à la crème horribles, grande lectrice de romans policiers, Flavia décide d’enquêter. D’autant plus, qu’elle doit innocenter son père arrêté par l’inspecteur Hewitt. « Il y a des questions à poser et d’autres qu’il vaut mieux garder pour soi. » (p. 150) mais « […] le silence peut parfois coûter très cher. » (p. 224).

Les étranges talents de Flavia de Luce est un très agréable mystery dans lequel Flavia va tout étudier minutieusement y compris le passé de son père et il n’est pas reluisant. Mais elle est vive, intelligente, intrépide, drôle (c’est elle la narratrice) et il y a plusieurs références à Sherlock Holmes et à la littérature : les sœurs de Flavia lisent beaucoup et piochent des livres dans la bibliothèque de leur mère (j’ai relevé plusieurs titres que je mettrai ci-dessous).

Dommage que l’auteur ne s’attarde pas trop sur le manoir mais je pense que la pièce la plus importante pour Flavia est le laboratoire et lui est bien décrit. Il y a aussi la campagne anglaise, très agréable à vélo, et le village de Bishop’s Lacey (j’ai vérifié, il existe vraiment).

Comme il n’y a pas de tomaison, je pensais que ce roman était un volume unique mais en fait deux autres titres sont parus au Masque : La mort n’est pas un jeu d’enfant (septembre 2011) et La mort dans une boule de cristal (octobre 2012). Depuis mai 2013, la série est rééditée aux éditions 10/18 dans la collection Grands détectives. Site officiel de la série : http://www.flaviadeluce.com/. C’est donc avec grand plaisir que je lirai à l’occasion les autres titres !

Les œuvres relevées dans ce roman au cas où j’aurais envie d’en lire quelques-unes (en vrac !) : Le château d’Otrante de Horace Walpole (1764, Vie et aventures de Nicholas Nickleby de Charles Dickens (1839), Le rameau d’or de James George Frazer (1890), La courtisane hollandaise de John Marston (1605), Anne… La maison aux pignons verts de Lucy Maud Montgomery (1908), Les vacances de Jane de Lucy Maud Montgomery (1937), Penrod de Booth Tarkington (1914), Les épouvantables révélations de Maria Monk (1836), La maison d’Âpre-Vent de Charles Dickens (1853), Pelham ou les aventures d’un gentleman d’Edward Bulwer-Lytton (1828), Le prisonnier de Zenda d’Anthony Hope (1894).

Une lecture effectuée lors de la Reading’s week # 3 que je mets dans les challenges 1 mois, 1 plume, Arche de Noé (oiseau et chat sur la couverture), Jeunesse & young adults # 3, Littérature du Commonwealth, Mois américain (le Canada anglophone est inclus), Petit Bac 2014 (catégorie Prénom), Premier roman, Thrillers et polars # 3.