Elle et son chat de Makoto Shinkai et Tsubasa Yamaguchi

Elle et son chat de Makoto Shinkai et Tsubasa Yamaguchi.

Pika, collection Seinen, septembre 2021, 164 pages, 4,49 €, ISBN 978-2-81166-258-5. Kanojo to kanojo no neko (彼女と彼女の猫, Kôdansha, 2016) est traduit du japonais par Claire Olivier.

Genres : manga, seinen.

SHINKAI Makoto 新海 誠 naît le 9 février 1973 à Nagano (Japon). Il est surtout connu en tant que réalisateur de films d’animations (La tour au-delà des nuages en 2004, 5 centimètres par seconde en 2007, Voyage vers Agartha en 2011, Your name en 2016 et Les enfants du temps en 2019) mais il est aussi voix de doublage (dans ses films), graphiste pour des jeux vidéo et auteur. Plus d’infos sur son site officiel et son Twitter.

YAMAGUCHI Tsubasa 山口つばさ naît un 26 juin à Tôkyô (Japon). Elle étudie les arts à l’université de Tôkyô et commence sa carrière de mangaka. Ses séries sont Kanojo to kanojo no neko (2016) et Blue period (ブルーピリオド, 2017, en cours). Plus d’infos sur son site officiel et son Twitter.

Un jour de pluie, une jeune femme trouve un chat, le ramène chez elle et le nomme Chobi. Le chat est le narrateur. « Voilà comment je suis devenu son chat. » La jeune femme, Miyu, vit seule et elle est souvent triste ; Chobi ne comprend pas pourquoi mais il ressent cette tristesse. Cependant il est heureux de la retrouver tous les soirs lorsqu’elle rentre du travail. La journée, il sort parfois et passe du temps avec sa petite copine, « un chaton, du nom de Mimi. […] Elle est petite et mignonne. Et elle adore se faire dorloter. »

Mais les saisons passent, printemps, été, automne et Miyu est de plus en plus triste… « Je ressens sa détresse au bout de chacun de mes poils… ».

Un manga one-shot tout en douceur et en délicatesse, très bien dessiné, avec un côté mignon mais pas mièvre, qui parle principalement du monde du travail et de la difficulté d’être une femme seule au Japon, et aussi de l’amour entre un chat et son humaine.

Il existe un roman éponyme paru chez Charleston en octobre 2021. Un court métrage d’animation réalisé par Makoto Shinkai en 1999. Et une série animée en 4 épisodes réalisée par Kazuya Sakamoto en 2016 (site officiel) et dont la bande annonce est ci-dessous. C’est pourquoi je mets ce manga dans le challenge Les adaptations littéraires.

Et aussi dans La BD de la semaine, BD 2022, Des histoires et des bulles (catégorie 29, une adaptation d’un film, d’une série, voir explication ci-dessus) et Jeunesse young adult #11.

Plus de BD de la semaine chez Moka.

Un assassin à New York de Jinpachi Môri et Jirô Taniguchi

Un assassin à New York de Jinpachi Môri et Jirô Taniguchi.

Pika, collection Pika Graphic, octobre 2021, 224 pages, 16 €, ISBN 978-2-81166-285-1. Benkei in New York (N.Y.の弁慶, Shôgakukan, 1996) est traduit du japonais par Thibaud Desbief.

Genres : manga, seinen, ‘roman’ policier.

Jinpachi Môri 毛利甚八 naît en 1958. Il est mangaka mais aussi écrivain, scénariste et photographe. Il meurt le 21 novembre 2015.

Jirô Taniguchi 谷口 ジロー (14 août 1947-11 février 2017). Vous pouvez lire mon billet qui lui est consacré (biographie et bibliographie).

Benkei, un Japonais exilé à New York tient « un petit bar sans prétention, en sous-sol, à Greenwich Village » (p. 11). Il choisit lui-même ses clients en les abordant, en discutant avec eux et en leur offrant une lampée d’un excellent whisky.

Mais Benkei, en plus d’être un truand (il revend des œuvres d’art volées) et un barman un peu spécial (son bar, extrêmement bien achalandé est en sous-sol et n’a pas d’enseigne), est « un entremetteur de vengeance… En japonais, on appelle ça un ada’uchi. » (p. 30).

Découvrez 7 vengeances surprenantes, implacables et raffinées, intitulées Haggis, Hook, Throw Back, The Cry, Sword Fish, Neck Lace, A Basement. Elles ont pour thème la guerre du Vietnam, la prostitution, le pouvoir et les exactions des militaires, la mafia (trafics d’œuvres d’art et de drogues), entre autres.

Même si Jinpachi Môri dit dans sa postface qu’il n’est « pas sûr d’avoir réussi à décrire correctement les tourments de Benkei » (p. 222), c’est vif, rythmé, les regards et les coups sont incisifs, le noir et blanc est ample, profond. On reconnaît le dessin de Taniguchi mais c’est plus noir. « Dis-moi, Benkei… Il paraît que tu n’utilises jamais d’armes à feu ? – Avec elles, il y a toujours plus de morts que prévu. » (p. 124).

Une grosse faute : « c’est le signe que le dialogue est exclue » (p. 71), aïe, ça fait mal aux yeux ! Mais il ne faut pas se priver de lire ce manga grand format que l’on peut qualifier de roman noir même si chaque histoire est indépendante, les personnages qui subissent la vengeance de Benkei ne se connaissant pas d’une histoire à l’autre (sauf pour la mafia italienne qui fait d’ailleurs voyager les lecteurs en Sicile) mais Benkei, lui, est le lien entre ces 7 histoires.

Pour La BD de la semaine, Bingo littéraire d’Hylyirio (n° 27, un recueil de nouvelles ou une nouvelle, ces 7 histoires sont indépendantes mais ont un fil directeur), Challenge lecture 2022 (catégorie 17, un livre publié après le décès de l’auteur), Des histoires et des bulles (catégorie 1, une BD de Jirô Taniguchi, 2e billet), Petit Bac 2022 (catégorie Lieu pour New York) et Polar et thriller 2021-2022. Plus de Bd de la semaine chez Noukette.

Chihayafuru 1 de Yuki Suetsugu

Chihayafuru 1 de Yuki Suetsugu.

Pika, collection Cherry Blush, décembre 2013, 192 pages, 7,50 €, ISBN 978-2-81161-409-6. ちはやふる Chihayafuru (2008, Kôdansha) est traduit du japonais par Fédoua Lamodière.

Genres : manga, shôjo.

Yuki Suetsugu 末次由紀 naît le 8 septembre 1975 dans la préfecture de Fukuoka. Elle dessine depuis l’enfance et sa carrière débute en 1992. Déjà connue de cette mangaka, la série Eden no hana (エデンの花). Plus d’infos sur son Twitter et sur son Instagram.

Le Karuta est un jeu de poèmes basé sur la phonétique. Chihayaburu est un des titres des poèmes et l’héroïne s’appelle Chihaya.

Il y a 6 ans, dernière année dans l’école primaire (ce qui correspond à la 6e de collège chez nous en fait) de Higashi Ôsato à Tôkyô. Dans la classe de Chihaya Ayase, il y a un nouvel élève qui vient de Fukui, Arata Wataya. La classe doit participer à un tournoi de hyakunin isshu mais il faut réciter les 100 poèmes et elle n’arrive à en retenir que 20… C’est grâce à Arata que Chihaya découvre le Karuta : Arata rêve de devenir champion, un maître du Karuta.

Comme le Karuta ne se joue qu’au Japon, « Le meilleur joueur du Japon est forcément le meilleur du monde. » !

Heureusement, Arata devient ami avec Chihaya et Taichi Mashima et ensemble ils vont s’inscrire dans un club.

« Jusqu’à récemment, pour moi, le Karuta… c’était juste un passe-temps… un jeu de société comme un autre… Mais en fait, pas du tout… C’est un sport ! ».

Une autre info importante : Chihaya a une sœur aînée, Chitose, qui rêve de devenir mannequin et qui fait la fierté de leurs parents au détriment de Chihaya.

Bon, encore une série qui se déroule (en partie) dans un établissement scolaire… Arata, en tant que « étranger » pauvre et qui vient de la campagne est le souffre-douleur des autres enfants… J’aime le Japon mais, ça, c’est quelque chose que je ne comprends pas, mais alors pas du tout, pire, ça me révolte et parler toujours de ça dans les mangas pour la jeunesse, ce n’est pas pour dénoncer, ça montre que c’est un fait établi…

Cependant, ce manga est très beau et instructif : je ne connaissais pas le Karuta ! L’ambiance, la compétition et la rapidité avec laquelle il faut récupérer les cartes (bien rendu dans le manga) m’a un peu fait penser à Hikaru no go (que j’ai lu il y a des années et dont j’ai vu l’animé aussi). Il y a de superbes dessins pleine page, bref ce manga est une réussite !

Les personnages sont tous différents (donc faciles à reconnaître !) et j’aime beaucoup les trois jeunes principaux : Chihaya, Arata et Taichi (ce sont leurs prénoms) qui ont 12 ans et le Docteur qui gère le club de Karuta.

En fin de volume, il y a des bonus (strips) et un petit dossier sur le Karuta (c’est un véritable sport avec des compétitions et des dan !).

Mais, que vois-je ? S’il y a 32 tomes déjà parus en France, la série au Japon comporte… 44 tomes et est apparemment encore en cours !!! Il y a de plus une longue série animée, des romans, deux films, c’est tout un business ! Je laisse tomber, c’est dommage… mais plus de 40 tomes, c’est vraiment trop…

Une belle découverte toutefois pour La BD de la semaine, les challenges BD et Jeunesse Young Adult #10.

Plus de BD de la semaine chez Stéphie.

Quatre mangas parus chez Pika

Durant ces semaines, des éditeurs de mangas ont proposé l’opération journalière Reste chez toi avec un manga : merci beaucoup à eux. Après le billet, il y a deux semaines, Trois mangas shôjo parus chez Akata, voici les mangas que j’ai lus grâce à Pika (l’opération a duré une semaine de plus sur le site de Pika, merci à cet éditeur).

Ces mangas sont tous pour La BD de la semaine et les challenges BD, Jeunesse et Young Adult #9 et Un mois au Japon.

Les brigades immunitaires 1 d’Akane Shimizu.

Pika, juin 2017, 176 pages, 6-95 €, ISBN 978-2-81163-316-5. はたらく細胞 Hataraku saibô (2015, Kôdansha) est traduit du japonais par Sylvain Chollet.

Genres : manga, shônen.

Akane Shimizu 清水茜 naît le 28 janvier 1994 à Tôkyô. Son autre série : Cells at work.

AE3803 est une hématie (une globule rouge), elle doit livrer de l’oxygène aux poumons mais, suite à l’attaque d’une bactérie pneumocoque, elle est déboussolée et se perd. Elle rencontre 1146, un leucocyte (globule blanc) chargé de retrouver cette bactérie et de la détruire. Dans les épisodes suivants, l’allergie au pollen de cyprès, le virus de la grippe, l’éraflure.

Vous l’avez sûrement compris, nous sommes dans le corps humain avec tout ce qu’il contient (ici sous forme humaine, c’est assez amusant). Je n’avais jamais vu un manga de ce genre ! C’est surprenant, un vrai cours d’anatomie et pratiquement de médecine ! Je ne pense pas pouvoir retenir ce que j’ai appris mais c’est d’une violence tout ce qu’il se passe à l’intérieur, les agressions de bactéries, leur destruction… Lire ce manga avec le coronavirus en ce moment, ça fait bizarre mais il est super bien fait et a son brin d’humour.

Cette série est déclinée en manga shôjo (Hataraku saikin), en manga seinen (Hataraku saibô BLACK), en animés, en jeu vidéo et même en adaptation théâtrale.

Au Japon, 5 tomes parus (en France aussi) mais série encore en cours. À découvrir !

Love & lies 1 de Musawo.

Pika, novembre 2016, 192 pages, 6,95 €, ISBN 978-2-81163-085-0. 恋と嘘 Koi to uso (2015, Kôdansha) est traduit du japonais par Djamel Rabahi.

Genres : manga, shôjo.

Musawo Tsumugi 紬木 ムサヲ est mangaka. Pas d’infos supplémentaires…

Ce que je trouve intéressant dans ce shôjo, c’est que le narrateur soit un garçon plutôt qu’une fille (c’est donc pourquoi l’éditeur le classe en shônen) : Yukari Nejima, surnommé Neji. Il est amoureux de Misaki Takisaki depuis 5 ans. Sur un coup de tête, avec des copains de classe, ils décident de ne jamais se marier. Misaki qui était présente a mis aussi sa main. « Oups, désolée, les filles n’ont pas le droit de participer ? » (p. 9). Mais lorsqu’un citoyen reçoit l’avis gouvernemental, à l’âge de 16 ans, il n’a plus le droit de tomber amoureux et doit épouser la personne que le gouvernement a choisi ! C’est la Loi Yukari pour lutter contre la baisse de la natalité… Neji a pu donner rendez-vous à Misaki et ils s’avouent leur amour, quel beau cadeau d’anniversaire pour les 16 ans de Neji ! Mais il reçoit (forcément !) sa notification gouvernementale et il doit épouser une certaine Ririna Sanada ! Mais la première rencontre ne se passe pas très bien…

Le trio « amoureux » est différent des shôjos habituels (n’oublions pas que c’est un Japon de science-fiction) : Ririna n’est pas amoureuse de Yukari et Misaki est sensée s’incliner et ne plus aimer Yukari, et la réciproque. Mais… Qu’est-ce que l’amour, la passion ? Le lecteur saura peut-être dans les tomes suivants : la série est en cours au Japon avec déjà 9 tomes, c’est trop pour moi, je ne veux pas me lancer dans des séries longues.

Une série d’animation (de 12 épisodes en 2017 et 2 OAV en 2018) et un film (en 2017) ont adapté ce manga. Le site officiel de l’animé sur lequel vous pourrez voir la bande annonce.

To your Eternity 1 de Yoshitoki Ôima.

Pika, collection Shônen, avril 2017, 192 pages, 6,95 €, ISBN 978-2-81163-547-3. 不滅のあなたへ Fumetsu no anata e (Kodansha, 2017) est traduit du japonais par Thibaud Desbier.

Genres : manga, shônen, fantastique.

Yoshitoki Ôima 大今 良時naît le 15 mars 1989 à Ôgaki (préfecture de Gifu). De la même mangaka : A silent voice (sur la surdité) chez Ki-oon.

Un jour, une sphère arrive sur Terre ; au début, elle ne fait rien, elle est un caillou puis lorsqu’elle est recouverte de neige, un loup blessé s’approche d’elle ; elle devient alors le loup ; il guérit, il marche jusqu’à une maison où vit un jeune humain ; celui-ci connaît le loup, il est content de le revoir, il l’appelle Joan, il lui donne à manger et prend soin de lui. Depuis cinq ans, tout le monde est parti et l’adolescent vit seul dans la maison de sa grand-mère. Enfin, il n’est pas seul, il a Joan. « Joan… Je vais partir d’ici, moi aussi… J’ai envie de rencontrer des gens, de vivre des choses nouvelles… Je sais qu’il y aura des moments difficiles mais… Je veux découvrir le monde… Je t’emmène avec moi, bien sûr ! » (p. 31-32).

Mais blessé à la jambe, il doit rebrousser chemin. Lorsqu’il meurt, Joan devient le jeune homme et il reprend la route. « Il s’est mis à marcher vers le sud. À l’origine, c’était juste une sphère que j’avais lancée… Qui sous l’effet d’une stimulation se métamorphose : pierre, mousse, loup… Et maintenant, elle se déplace sous une apparence humaine… En quête d’une nouvelle stimulation… » (p. 83). Or, dans un village, une fillette, March, doit être sacrifiée au seigneur Oniguma pour la sécurité et la prospérité de tous. Mais March arrive à s’enfuir et rencontre le jeune homme loup. « Mais… où tu vas ? Je viens avec toi ! » (p. 131).

De très beaux dessins, surtout pour les paysages, une histoire intrigante, un superbe loup ! Cette sphère est-elle immortelle ? Que va-t-elle encore faire sur Terre ? J’aimerais lire la suite mais 12 tomes, série en cours au Japon, c’est long… Mais une adaptation animée est prévue pour octobre 2020.

En plus des challenges cités ci-dessus, ce manga entre dans les challenges Animaux du monde (loup et ours) et Littérature de l’imaginaire #8.

Waiting for spring 1 d’Anashin.

Pika, collection Cherry Blush, avril 2018, 200 pages, 6,95 €, ISBN 978-2-81165-528-0. 春待つ僕らHarumatsu bokura (Kodansha, 2014) est traduit du japonais par Isabelle Eloy.

Genres : manga, shôjo.

Anashin あなしん naît le 26 juin 1992 à Owase (préfecture de Mie). Cette mangaka ne fait que du shôjo.

Mitsuki Haruno est dans un lycée où elle ne connaît personne alors que les autres élèves de sa classe arrivent du même collège. Comme elle est effacée, c’est difficile pour elle de se faire des ami(e)s et les sorties se font sans elle… Mais pendant son temps libre, elle travaille au Words cafe. Et depuis que les quatre plus beaux garçons du lycée sont venus à ce café, sa vie a changé.

Un petit shôjo sans prétention mais agréable à lire. Série en 13 tomes, terminée au Japon, 11 tomes parus en France. C’est trop long pour moi, je n’ai plus la patience de lire des séries si longues (entre 3 et 5 tomes maximum, ça me convient mieux) mais je pense qu’il vaut le coup pour les fans de shôjo.

Voilà, deux shônen et deux shôjos, un que j’ai très envie de continuer : To your eternity malgré la longueur (12 tomes, série encore en cours) ou alors peut-être voir l’animé. Merci beaucoup à Pika.

Plus de BD de la semaine chez Noukette.

L’atelier des sorciers 1 de Kamome SHIRAHAMA

L’atelier des sorciers 1 de Kamome SHIRAHAMA.

Pika, collection Pika seinen, mars 2018, 208 pages, 7,50 €, ISBN 978-2-81163-877-1.

とんがり帽子のアトリエ Tongari bôshi no atelier (2016, prépublication dans le mensuel Monthly Morning Two, et 2017, Kôdansha) est traduit du japonais par Fédoua Lamodière.

J’ai lu hier ce premier tome et j’ai rédigé la note de lecture dans la foulée (comme quoi, toutes les chroniques en retard…).

Genres : manga, seinen, fantasy, fantastique.

Kamome SHIRAHAMA 白浜鴎 naît un 7 mai. Elle étudie le Design à l’Université des Arts de Tôkyô. Elle travaille pour DC-Comics et Marvel puis se lance dans le manga en 2011. Du même auteur : Divines, 3 tomes pré-publiés dans Harta ハルタ (anciennement Fellows), magazine spécialisé en seinen (vous connaissez peut-être Bride stories, Gisèle Alain, Isabelle Bird, Reine d’Égypte, etc.). Deux titres non traduits de Shirahama-san : わたしのクロちゃん Watashi no Kuro-chan (Ma petite Noir, 2011) et とんがり帽子のキッチン Tongari bôshi no Kitchin (L’atelier de cuisine magique, 2019). Plus d’infos sur son compte Twitter.

« Notre monde est rempli de magie, cette force qui enrichit notre quotidien… Ce miracle dont on ne pourrait pas se passer. Mais comment fonctionne-t-elle ? Nul ne le sait… » (p. 9). Orpheline de père, Coco travaille avec sa mère qui a un atelier de couture mais, depuis l’enfance, la fillette est fascinée par la magie. Lorsque Kieffrey, un sorcier, vient dans le magasin et l’observe couper du tissu, Coco se rappelle d’un livre magique avec des images qu’elle a acheté enfant lors d’une visite au château du village.

Le soir, elle sort le livre magique, la baguette plume, l’encrier et dessine. Mais en recopiant un des dessins, elle ne sait pas de quel sort il s’agit… Sa maison et sa mère sont pétrifiées ! Pour sauver sa mère, elle devient l’apprentie de Kieffrey. Dans la maison isolée du sorcier à la campagne, elle rencontre Tetia et Trice, deux apprenties. « Est-ce que tu serais une… – Une quoi ? – J’en ai seulement entendu parler… Mais il paraît que les humains normaux ayant utilisé un sort interdit… sont parfois autorisés à conserver leur mémoire et à devenir des sorciers. » (p. 80). Alors, oui Coco est une simple humaine mais elle est sincère, drôle, et je pense qu’elle est plus qu’une simple humaine mais les tomes suivants le diront (ou pas !).

Puis elle fait la connaissance de sa colocataire, Agathe, moins sympathique… Car elle envoie Coco dans les Monts surréalistes pour passer une épreuve alors que Kieffrey s’est absenté pour aller à l’Académie ! « Dire que les techniques que j’ai apprises en aidant maman à la boutique… m’ont permis de pratiquer la magie… Je n’en reviens pas ! Attends-moi, maman… Je vais assumer les conséquences de ma bêtise… Et tout faire pour la réparer… » (p. 161-162).

Ne vous fiez pas à la jeunesse de Coco et des trois autres apprenties (je crois qu’en fait elles sont déjà disciples) : ce manga n’est ni un shôjo (pour filles) ni un shônen (pour garçons), c’est un seinen, c’est-à-dire un manga pour les jeunes adultes voire les adultes tout simplement. Et ce premier tome est vraiment une réussite ! Les personnages, les décors sont très beaux et l’ambiance médiévale est… magique ! J’ai bien aimé la ville de Carn et la boutique de fournitures magiques, L’épée étoilée. Il y a un petit côté Harry Potter ou autres romans du même genre, à la fois Fantasy et fantastique. « Waah… Il y a un arbre en plein milieu du magasin… – Une apprentie sorcière qui s’étonne devant un arbre argenté ? » (p. 184). Alors si vous voulez tout savoir sur la magie, le sang-résine, les éléments, les dragons, tout ça, lisez vite cette série !

Quant à moi, je lirai la suite (5 autres tomes, le tome 6 est annoncé en juin 2020), c’est sûr, et si les bibliothèques ne l’ont pas en rayon, j’irai à la librairie ! Oh, les médiathèques l’ont, c’est super, dès la fin du confinement, je les emprunterai !!! Là, c’est vraiment un coup de cœur pour moi ! Comme quoi, c’est bien de pouvoir lire des tomes 1, ça permet de voir ce qu’on aime vraiment et de mieux choisir ces séries ; merci à Pika d’avoir proposé ce premier tome dans son opération quotidienne Reste chez toi avec un manga (que font aussi Glénat, je crois qu’ils ont été les premiers, et Akata).

Une très belle lecture pour les challenges BD, Jeunesse Young Adult #9, Lire en thème (en avril, auteur découverte), Littérature de l’imaginaire #8, Petit Bac 2020 (pour la catégorie « au pluriel » avec sorciers) et bien sûr Un mois au Japon.