Interfeel d’Antonin Atger.
PKJ, juin 2018, 496 pages, 18,50 €, ISBN 978-2-26624-828-0. En janvier 2020, parution en poche (544 pages, 8,20 €, ISBN 978-2-26630-480-1).
Genres : littérature française, premier roman, littérature jeunesse, science-fiction.
Depuis que j’ai rencontré Antonin Atger aux Cafés littéraires de Montélimar en octobre 2019, j’avais très envie de lire son premier roman, Interfeel. Ce fut chose faite, en février. J’avais pris quelques notes lors de la rencontre mais je ne sais pas où je les ai mises, peut-être même qu’elles sont au travail.
Antonin Atger naît en 1982 ; c’est un jeune auteur lyonnais. Je me rappelle qu’il a voyagé au Canada et au Japon avant de revenir en France et d’écrire Interfeel. Avec ce premier roman, il a gagné le premier concours d’écriture PKJ/We Love Words. Plus d’infos sur son blog et sur son compte Twitter.
Nathan Ethanin est un ado comme les autres qui étudie au lycée. Mais, dans ce monde du futur, chacun porte un Interfeel qui permet à tous de ressentir les sentiments et les émotions des autres. « Interfeel, le réseau de partage des émotions, était devenu le sixième sens de l’humanité. » (p. 15). Or, en bordure de la ville où vivent Nathan et ses parents (sa mère est médecin et son père est journaliste), il y a toute une communauté de gens qui refusent Interfeel et qui communique à l’ancienne. « Il ne put s’empêcher de ressentir une sorte de pitié pour ces personnes… et du dégoût. » (p. 19).
Mais, un vendredi soir, au dernier cours, le professeur de philosophie humaine, après la fin de son cours sur la servitude volontaire, se déconnecte et saute par la fenêtre ! Nathan et les autres ne comprennent rien à cet acte. « Une question surgit dans sa tête. La première. Pourquoi est-ce que je ne ressent rien ? » (p. 31). Pourtant, la vie de Nathan va changer !
Après une semaine de questionnement et de réflexion, Nathan prend le métro pour le quartier est et rencontre Élisabeth, une non-connectée et Sans-Réseau. Malgré son appréhension, il passe un agréable moment avec elle mais il est arrêté et interrogé par la police et Élisabeth est effacée de sa mémoire ! Cependant il continue de se poser des questions comme « Pourquoi est-ce que les Forces Spéciales sont intervenues aussi rapidement dans notre classe ? Pourquoi est-ce que je me suis fait torturer pour m’être promené deux heures dans le quartier est ? Pourquoi a-t-on décidé d’effacer ma mémoire ? » (p. 144).
Amitié, amour, réflexion, courage et trahison, les notions de liberté et de conditionnement sont à l’honneur dans Interfeel. « Alerte à la population […]. Les Forces Spéciales sont toujours à la recherche des cyristes responsables de l’évasion de Claude Érat. Nathan Ethanin, Hanek Ethel, Adila Vonal, Nadem Kijian et Élisabeth Saana, tous âgés de seize ans. Ne vous fiez pas à leur jeune âge, ils sont armés et dangereux. Prévenez immédiatement les autorités si vous avez la moindre information. » (p. 237). Les cyristes sont des cyber-terroristes.
En tout cas, je n’aimerais pas que tout le monde connaisse mes émotions, je ne porterais donc pas cet Interfeel si j’étais dans le monde de Nathan.
Ces presque 500 pages se dévorent sans que le lecteur s’en rende compte, du moins ce fut mon cas ! Et j’attends la suite de ce roman d’anticipation avec impatience ! Malheureusement, le tome 2, Les résistants, est paru en janvier 2020 et la médiathèque l’a sûrement acheté mais soit il n’était pas livré soit je ne l’ai pas vu et je n’ai pas pu l’emprunter ; je dois attendre la reprise donc.
Une lecture pour les challenges Jeunesse Young Adult #9, Lire en thème (c’était la première fois que je lisais cet auteur), Littérature de l’imaginaire #8 et Printemps de l’imaginaire francophone 2020.