Des pensées pour Violette de Charlotte Bousquet

Des pensées pour Violette de Charlotte Bousquet.

Scrineo, collection Faune, octobre 2022, 192 pages, ISBN 978-2-38167-161-1.

Genres : littérature française, littérature jeunesse.

Charlotte Bousquet naît le 9 janvier 1973 en France. Elle étudie la philosophie et soutient une thèse sur les mondes imaginaires, Les mondes imaginaires et le déplacement du réel : un questionnement de l’être humain, à la Sorbonne en 2002. Mais elle est aussi romancière, Zaïna et le fils du vent (1999), Le défi de Zaïna (2001), la trilogie Cœur d’Amarantha (2004-2006), la trilogie L’archipel des Numinées (2009-2011), la série La peau des rêves (4 tomes, 2011-2013), etc. Elle est également nouvelliste, essayiste, scénariste de bandes dessinées et éditrice (CDS-éditions). Littérature pour adultes, pour la jeunesse, de l’imaginaire, elle a plusieurs cordes à son arc et reçoit de nombreux prix littéraires. J’ai très envie de lire Le dernier ours paru en 2012 et qui se situe au Groenland an 2037. Plus d’infos sur son blog (pas mis à jour).

Adagio est un chat tigré aux yeux verts ; il est heureux avec son humaine, Violette, une ancienne pianiste mais un jour Violette n’est plus là, elle est à l’hôpital, dans le coma…

Pauline, la petite-fille de Violette, était dans le désert du Sahara, un voyage qu’elle a fait seule car son ami d’enfance Younès est mort trois mois avant leur départ. Alors elle ne veut pas perdre sa mamie Violette dont elle est proche depuis toujours. « Et Adagio ? Comment il va ? – Adag… Oh mon Dieu ! Ça fait quatre jours qu’il est seul, le pauvre. Dans la panique, je n’ai même pas pensé à le nourrir. Il doit être affamé ! Je… – Je m’en occupe, décide Pauline. Le temps de poser mon sac, et je fonce chez mamie. » (p. 19).

Les chapitres alternent entre Adagio, Pauline, 20 ans, et Kirian, 17 ans (les petits-enfants de Violette). Pauline voudrait voyager dans le monde entier et Kirian dessine et aime la musique (il cite le groupe Tool p. 37). En tout cas, ils ne renoncent pas à leur grand-mère bien-aimée et feront tout pour qu’elle revienne ! En attendant, ils essaient de récupérer Adagio pour qu’il ne soit plus seul avec sa peine. « Entre l’accident de mamie Violette, l’hystérie de Julie [c’est la femme de ménage et elle n’aime pas Adagio], le SAMU qui débarque et la solitude, le pauvre n’a rien dû comprendre. » (p. 47).

Et puis, il y a Élias, le médecin, qui accepte Adagio. « Il va tenter l’expérience. À titre exceptionnel, le chat tigré sera admis, aux heures de visite, dans la chambre de son humaine. » (p. 68).

C’est non seulement un roman très touchant mais aussi une véritable ronron-thérapie. L’autrice aborde avec sensibilité les thèmes du coma, des soins palliatifs, de la présence de la famille et surtout de l’animal auprès de la personne qui en a besoin, et bien sûr de l’amour. Un livre lu après avoir vu la note de lecture de Sharon.

Pour Challenge lecture 2023 (catégorie 48, un roman de moins de 200 pages), Jeunesse & young adult #12, Petit Bac 2023 (catégorie Prénom pour Violette) et Un genre par mois (en mars, jeunesse, young adult).

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Une rencontre inattendue d’A.D. Martel

Une rencontre inattendue d’A.D. Martel.

Scrineo, décembre 2022, 11 pages, nouvelle illustrée, lecture numérique.

Genres : littérature française, nouvelle, jeunesse, steampunk.

A.D. Martel fait des études scientifiques mais est doctorante en histoire. Elle aime lire depuis l’enfance, en particulier les littératures de l’imaginaire, et elle se lance tôt dans l’écriture de romans plutôt aventures, fantasy et science-fiction mais aussi quelques romances. Plus d’infos sur son site officiel sur lequel je suis surprise de voir autant de romans déjà écrits.

Rowena, orpheline de 12 ans, est la « meilleure mécanicienne d’Arkantras » (p. 1) mais elle a réparé l’automate pour l’apprenti Arnold et il refuse de la payer… Pire, le contremaître d’Arnold la fiche dehors en déchirant ses vêtements ! « Pourquoi le monde était-il si cruel ? Pourquoi avait-elle été stupide au point de croire que cet apprenti tiendrait parole ? » (p. 4).

Pendant que les riches s’affairent pour Noël, Rowena est maintenant déguenillée, trempée et seule au monde… Alors elle décide de se venger et, en pleine nuit, va récupérer dans l’automate la pièce qu’elle a réparée. Malheureusement elle met trop longtemps et au petit jour, elle est poursuivie par les dockers… Elle doit se cacher et entend « un son étouffé […]. Cela ressemblait… à une plainte. » (p. 7). C’est alors que Rowena découvre un chaton d’environ un mois, « vivant, mais plus pour longtemps » (p. 8). Ce chaton, c’est Monsieur Gratouille.

Scrineo fait mouche avec cette nouvelle inédite offerte pour Noël afin de donner envie de lire De rouages et de sang d’A.D. Martel. Steampunk, chat, cette série a tout pour me plaire et le côté jeunesse ne me dérange pas – au contraire puisque je participe comme chaque année au challenge Jeunesse young adult #12.

Je note donc les deux premiers tomes. Les disparus d’Arkantras paru en mars 2022 et Le trésor du Pink Lady paru en août 2022, les deux tomes étant illustrés par Myrtille Vardelle.

Myrtille Vardelle étudie les métiers du livre (édition-librairie) et la communication puis travaille dans un studio graphique. Elle est illustratrice, photographe et vit à Toulouse. Elle illustre de nombreuses couvertures et romans des éditions Scrineo. Plus d’infos sur son site officiel, Paper & Berries (plus mis à jour), sa page FB et son instagram.

Rosa Parks, elle a dit non au racisme de Florence Lamy

Rosa Parks, elle a dit non au racisme de Florence Lamy.

Scrineo, août 2018, 128 pages, 10,90 €, ISBN 978-2-36740-626-8.

Genres : littérature française, jeunesse, Histoire.

Florence Lamy naît en 1946 à Marseille. Elle étudie les Lettres à l’université d’Aix en Provence et devient professeur de français en collège. Elle se consacre maintenant à l’écriture de romans. Du même auteur : Tourbillon noir (2019).

Montgomery, Alabama, États-Unis. Rosa Parks est mariée avec Raymond. Elle travaille depuis des années au Montgomery Fair Department Store, un « grand magasin de vêtements et d’accessoires de mode où elle est employée comme couturière-retoucheuse » (p. 8). Pourtant elle a étudié, à l’Industrial School for Girls, pour devenir institutrice mais la maladie de sa grand-mère puis de sa mère en ont décidé autrement.

Avec son ami, le juriste Fred Gray, elle se bat pour que les Noirs votent. Pour cela ils doivent non seulement s’inscrire sur les listes électorales mais aussi passer un test de lecture et d’écriture et payer une taxe ! Ce qui n’est pas à la portée de tous. « Eh oui, mais c’est bien contre toutes ces injustices qu’il faut se battre. Le vote est un droit et nous devons le faire appliquer ! » (p. 12).

Jeudi 1er décembre 1955. En sortant du travail, elle voit un attroupement : un homme noir a été tabassé à coup de batte de base-ball car il a bu de l’eau à une fontaine « White only » (Blancs seulement). Malgré l’abolition de l’esclavage le 18 décembre 1865, c’est la ségrégation dans les États du sud où « la discrimination sévit » (p. 19), le « separate but equal » (séparés mais égaux) et aussi le Ku Klux Klan (KKK). Il fait nuit, Rosa a froid, elle est fatiguée, elle a mal au dos, elle se hâte vers l’arrêt de bus mais « Ce soir elle n’a aucune envie de rester debout pendant tout le trajet. Une demi-heure sur la plate-forme arrière, c’est plus qu’elle ne peut endurer. » (p. 26). Ce soir-là, elle s’assoit dans la zone médiane, ce qui est autorisé aux personnes noires mais, après quelques arrêts, elle refuse de laisser la place à un homme blanc qui vient de monter. « Elle ne cédera pas. Allez savoir pourquoi. Rien ne le laissait prévoir. En montant dans ce bus jamais elle n’aurait imaginé pareille confrontation. Elle voulait juste faire le trajet confortablement assise. » (p. 33). L’homme blanc n’a pas besoin de quatre places assises !

Rosa est arrêtée sans ménagement et conduite en détention provisoire puis à North Ripley Street à la prison pour femmes. « Seule, privée d’eau, sans possibilité de prévenir son mari, elle se sent abandonnée. » (p. 47). Heureusement, une femme l’a reconnue dans le bus et a prévenu sa famille. Ses amis de la paroisse et de la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People c’est-à-dire Association nationale pour la promotion des gens de couleur) font le nécessaire le soir-même : il faudra payer la caution de 100 dollars, il est prévu de boycotter les bus le lendemain. « Cette fois il faut frapper fort ! Crois-moi ! Ça va faire mal. On nous suivra, j’en suis sûr. La communauté noire en a plus qu’assez de ces humiliations. » (p. 58). La NAACP voit en elle le case-test tant attendu : « C’est une femme exemplaire […]. La presse blanche ne trouvera rien pour la salir. Bonne chrétienne, travailleuse, honnête et discrète. Exactement ce qu’il nous faut pour amorcer la bombe ! » (p. 59). On parle bien sûr de bombe médiatique !

Le lendemain soir, dans l’église baptiste de Dexter Avenue, un jeune pasteur officie : « Il s’appelle Martin Luther King. Toutes les femmes n’ont d’yeux que pour lui car en plus d’être un bel homme, toujours très élégant, il sait toucher leurs cœurs même si beaucoup pensent quand même qu’il est trop naïf. » (p. 69). C’est ce jour-là que « il prononce le premier grand discours qui va le rendre célèbre » (p. 70).

Rosa sera finalement jugée coupable « pour délit de trouble à l’ordre public et violations des lois locales sur la ségrégation dans les transports publics » (p. 86) mais ces lois locales sont contraires aux lois fédérales depuis plus de cent ans ! Cela va activer la rébellion et un soulèvement national.

Voilà, c’est la « petite » histoire qui fait la « grande » Histoire. Je connaissais l’histoire de Rosa Parks mais cet agréable livre est vraiment bien pour la jeunesse (le lectorat ciblé, à partir de 12 ans) car Rosa Parks – surnommée la rose dans le bus jaune – est devenue une icône : pas une starlette en mal de reconnaissance, mais une véritable icône soutenue par les Noirs mais aussi des Blancs et des Juifs dans tous les États-Unis et même à l’international car elle avait la raison et le Droit constitutionnel de son côté. Toute sa vie, elle aura été un modèle, elle aura lutté contre les préjugés et la haine raciale, elle aura défendu les Droits civiques et ainsi la liberté et la justice. Ceci malgré les injures et les menaces de mort constantes…

Les dernières pages sont des compléments historiques sur Rosa Parks : elle est « considérée aujourd’hui comme l’une des vingt personnes les plus importantes du XXe siècle » (p. 120), sur Martin Luther King et son célèbre discours I Have a Dream… toujours d’actualité.

Pour le Challenge du confinement (case Bonus pour roman historique), Jeunesse Young Adult #10 et Petit Bac 2020 (catégorie personne célèbre).

Louis XIV, un enfant roi dans la tourmente de Béatrice Égémar

Louis XIV, un enfant roi dans la tourmente de Béatrice Égémar.

Scrineo, octobre 2018, 128 pages, 11,90 €, ISBN 978-2-36740-638-1. llustré par Adèle Silly.

Genres : littérature française, jeunesse, Histoire.

Béatrice Égémar naît en 1961 dans le Gard mais vit en Touraine. Elle étudie le Droit et travaille comme juriste avant de se lancer, en 2013, dans l’écriture de romans historiques en particulier pour la jeunesse (une trentaine) et deux romans historiques pour les adultes : Le printemps des enfants perdus et Le fard et le poison (Presses de la Cité).

Nuit glaciale. 6 janvier 1649. « Le roi de France a dix ans, et à cette heure, il dort. » (p. 7). Louis est devenu roi, à la mort de son père, il n’avait même pas cinq ans ! En attendant qu’il soit majeur (dans trois ans), sa mère, Anne d’Autriche, est régente. Mais, pour l’instant, le maréchal de Villeroy le réveille en pleine nuit… C’est qu’Anne a décidé de quitter Paris – où la colère gronde – pour le château de Saint-Germain, avec ses deux enfants, Louis donc, dix ans, et Philippe, huit ans. Louis ne doit pas avoir peur : « Il serait un grand roi, un roi courageux ! » (p. 20).

Ce roman est plein de noms connus, Mazarin, Condé, Conti, d’Orléans, Vincent de Paul… Mais les relations ne sont pas simples et les Parisiens n’aiment ni le cardinal Mazarin (Italien) qui est ministre ni Anne d’Autriche (Espagnole mais venant de la famille des Habsbourg). La révolte est appelée la Fronde ; les frondeurs sont des bourgeois qui attisent la colère du peuple et qui, au passage, en profitent pour s’enrichir.

Louis « aimerait oublier un temps toutes ces luttes, ces complots et ces palabres, et vivre avec plus de légèreté. Mais ce n’est pas son destin. » (p. 111).

Mon passage préféré : le cardinal Mazarin, parrain de Louis, demande à ce que le roi vienne pour échanger avec lui. « L’instruction est une belle chose, je ne dirai pas le contraire, mais pour un roi, ce n’est pas le plus important. […] Non, Sire ! Le plus important pour un roi, ce n’est pas d’avoir la tête farcie de… comment dit-on en français ? Théorie ! Le plus important, c’est la pratique, l’expérience ! […] Observez les gens, poursuit le cardinal, voyez ce qui les motive, ce qui les pousse ! Pourquoi ils se battent, se fâchent… Étudiez-les, découvrez quels sont leurs points faibles, leurs passions. » (p. 79).

Ce roman historique prévu pour les jeunes à partir de 12 ans est bien raconté, avec des détails importants, mais sans fioritures, et, en fin de volume, il y a un dossier pour comprendre le rôle du Parlement (différent du Parlement actuel) et d’autres faits historiques marquants d’après la Fronde.

Une lecture historique pour Jeunesse Young Adult #10 et Petit Bac 2020 (catégorie Personne célèbre avec Louis XIV).

L’académie diplomatique d’Isuldain – Les ombres assassines d’Arthur Ténor

L’académie diplomatique d’Isuldain – Les ombres assassines d’Arthur Ténor.

Scrineo, août 2018, 176 pages, 12,90 €, ISBN 978-2-36740-628-2. Ce roman a été sélectionné pour le Prix Littéraire de l’Imaginaire BooktubersApp (PLIB) en 2019 et pour le Prix Livre Élu en Livradois-Forez en 2019-2020.

Genres : littérature française, jeunesse, fantasy.

Arthur Ténor, de son vrai nom Christian Escaffre, naît en 1959 dans l’Allier (Auvergne). Il était instituteur avant d’être écrivain jeunesse spécialisé dans l’imaginaire. Son premier roman paraît en 1998. Depuis, plus de 100 romans sont parus et il a reçu plusieurs prix littéraires. Du même auteur chez Scrineo : Les Fabuleux (2013), Le royaume des Sept Tours (2015), Pourquoi ? Le combat des anges (2017), Le collectionneur de monstres (2019), entre autres. Plus d’infos sur son blog.

Dans l’Empire d’Isuldain, à Éa-Kyrion, la capitale, « la ville aux mille dômes » (p. 29). De nuit, un rôdeur s’introduit dans la villa de maître Gouhni. Il tue les cinq veilleurs et maître Gouhni mais un mystérieux homme a raison de lui. « Tu avais raison, Athia, c’était une ombre assassine de la secte d’Anghor, déclara le justicier dans la langue des elfes. » (p. 12). Au même moment, un des silos à grains du Grand Marché est incendié et la nurserie des dragons sentinelles est attaquée. Parmi les spectateurs, impuissants, Memnéphiphéon (surnommé Phéon), un Elfide des Songes novice à l’Académie diplomatique. C’est donc sur des attaques terroristes que se déroule ce premier chapitre. Phéon partage sa chambre avec Mythrite, fille d’Akréon, une Sorcière, Éléona, une Elfide (heureusement, Özgorde, son dragon qui était à la nurserie est sain et sauf), Orhass, un Magicien, et Ivaar, fils d’Igmar le Preux, un Maraudeur. Leur mentor Méléandion, un humain, « dignitaire de la très puissante Confrérie des Magiciens » (p. 21) leur assigne un dernier locataire (car la chambrée est complète à six), un sang-gris ! « Déjà qu’à cinq on manque de s’étriper à chaque minute, si en plus un monstre mi-homme mi-orque nous rejoint… » (p. 25).

On devine dès le début que l’auteur parlera d’amitié, d’acceptation de l’autre, de solidarité, de confiance et de courage. C’est sûr que chacun a son histoire, ses traditions, ses a priori, et que ça ne va pas être facile surtout s’ils pensent être en compétition les uns avec les autres… C’est que le corps diplomatique est très important pour l’équilibre de l’Empire. Et, avec Anghor, un dieu ancien, oublié depuis des siècles, violent, fourbe, sorti de l’oubli par des fanatiques religieux sanguinaires, l’auteur parlera aussi des problèmes de société, de religion et de misogynie (ce dieu déteste les femmes et la féminité).

Mais, alors que les jeunes de la chambrée vont à la rencontre de leur sixième camarade, ils sont témoins d’un autre attentat : un homme lance des fioles qui explosent et s’enflamment au contact des passants. Akron, c’est le sang-gris, éberlué et indigné de voir ça dans cette belle cité, va être le seul à intervenir.

Akron, « éduqué par un maître-instructeur qui fut mentor auprès du roi de Ligourie » (p. 37) fait la connaissance de ses camarades de chambrée. « […] Akron éprouva une vive émotion, celle de prendre enfin conscience qu’une nouvelle vie commençait pour lui, avec de nouveaux compagnons d’apprentissage, point trop laids de surcroît. Cela ne lui était jamais arrivé d’en gagner cinq d’un coup. » (p. 37).

Il y a quatre chambrées de six élèves donc vingt-quatre novice d’accès (leur première année), « jeunes esprits issus de tous les horizons de l’Empire » (p. 39). Voilà, on est dans une histoire genres Harry Potter pour l’école et le Seigneur des anneaux pour la fantasy et toutes ses créatures. La chambrée de Phéon et ses camarades s’appelle les Crépusculaires (nom donné par Akron). Les autres chambrées se nomment les Vaillants, les Bienveillants et les Perspicaces.

Mon passage préféré : « Les humains sont ainsi faits qu’ils éprouvent une aversion quasi instinctive envers leurs semblables, dès lors qu’ils présentent une singularité. C’est assez curieux d’ailleurs et difficile à comprendre : ils détestent l’uniformité et ne peuvent tolérer la différence. Si un jour tu trouves une explication, n’hésite pas à m’en faire part. » ( Éléona à Akron, p. 78-79).

Je n’en dis pas plus, lisez ce roman et vous passerez un bon moment de lecture ! Belle couverture, en tout cas, avec les six membres des Crépusculaires. J’aurais voulu en savoir un peu plus sur eux, leur passé, leur motivation, on en sait un peu sur Akron mais pas sur les autres, peut-être y aura-t-il une suite ?

Pour les challenges Jeunesse Young Adult #9, Littérature de l’imaginaire #8 et Summer Short Stories of SFFF – S4F3 #6.

Agence Mysterium – Le fantôme de Saint-Malo de Loïc Le Borgne

Agence Mysterium – Le fantôme de Saint-Malo de Loïc Le Borgne.

Scrineo, octobre 2017, 240 pages, 14,90 €, ISBN 978-2-36740-479-0.

Genres : littérature française, jeunesse, aventure, science-fiction.

Loïc Le Borgne naît le 7 mai 1969 à Rennes (Bretagne). Il étudie les sciences, l’Histoire et la communication. Il travaille comme journaliste avant de se lancer dans l’écriture de romans en littérature de l’imaginaire en 2006. Il écrit pour les enfants (sous le pseudonyme de Loïc Léo), les adolescents et les jeunes adultes. Plus d’infos sur son blog.

Les personnages principaux de la série Agence Mysterium vivent à Paris. Kim Kraken est la fondatrice de l’Agence Mysterium ; elle a 13 ans et aime la science. Tristan, surnommé Magic Man, a 13 ans et demi ; c’est un geek et un bricoleur qui aime la nature. Salma, surnommée Miss Samouraï, a 12 ans, c’est une grande sportive, ; elle aime aussi les enquêtes et l’Histoire. La Plasmachine, pilotée par Moov, une intelligence artificielle, a été trouvée par Kim ; construit en l’an 7777 en Chine, ce prototype de machine à téléportation a reculé dans le temps.

Ronan Tremen est antiquaire à Saint-Malo. Sa fille, Églantine, 10 ans, a remarqué qu’une « silhouette vaporeuse » vole des objets dans le magasin, la nuit. « Toujours d’anciens instruments de navigation. » (p. 13). Effrayée, Églantine contacte l’Agence Mysterium. « Première affaire ! Première affaire ! » (p. 42).

Grâce à la Plasmachine, le trio (Kim, Tristan et Salma) est téléporté à Saint-Malo, rencontre Églantine et se retrouve rapidement nez à nez avec le voleur qui passe à travers les murs et les portes ! Qui est-il ? Un fantôme ? Un magicien ? « […] il a forcément un truc. Comme nous quand on se téléporte ! » (p. 90).

Les agents Mysterium vont découvrir une histoire de pirates, de corsaires, de flibustiers, quelque chose d’énorme !

Aventure à Saint-Malo et sa région, mystères et amitié sont au rendez-vous de ce charmant roman un poil science-fiction avec un petit voyage à la fin du XVIIe siècle à l’époque des flibustiers. « Rien n’est parfait, mais rien ne vaut la liberté, réplique Barborange en souriant à travers sa moustache rousse. » (p. 227).

Un tome 2 de l’Agence Mysterium est paru en octobre 2018 chez Scrineo : Le diable des Pyrénées que je lirai si j’en ai l’occasion.

Pour les challenges Jeunesse Young Adult #9, Lire en thème 2020 (en mai, un livre dont le titre fait plus de trois mots), Littérature de l’imaginaire #8, Petit Bac 2020 (pour la catégorie lieu avec Saint-Malo) et Printemps de l’imaginaire francophone 2020.

Mamie Polar – Ramdam au musée de Régis Delpeuch

Mamie Polar – Ramdam au musée de Régis Delpeuch.

Scrineo, mars 2017, 160 pages, 8,90 €, ISBN 978-2-36740-452-3. Illustré par Caroline Ayrault.

Genres : littérature française, jeunesse, roman policier.

Régis Delpeuch est né le 5 février 1956. Il fut enseignant pendant 20 ans avant de se lancer dans l’écriture de romans jeunesse. Il a créé le salon du livre jeunesse Lecteurs en herbe en 2001. Du même auteur : Rififi au collège (2003), Quand Marcel et ses amis découvrirent la grotte de Lascaux (2016), la série Histoires de pirates (20 tomes), L’enfant d’Oradour (2019) et la série Mamie Polar (5 tomes), entre autres.

Mamie Jo était directrice d’école pendant plus de 25 ans, elle est à la retraite depuis 2 ans. Elle a un teckel de 8 ans, Don Quichotte, un petit-fils de 11 ans, Lucas et une petite-fille de 10 ans, Camille. Camille et Lucas sont cousins. Les samedis matins, Mamie Jo arrive tôt avec Don Quichotte car leurs parents travaillent. Mais ce matin, Lucas et Camille sont inquiets : Momo a disparu ! « Si vous me disiez d’abord qui est Momo ? – C’est notre SDF, répond Lucas. – Votre SDF ! – Oui, un clochard qui fait la manche, tout près de l’école. » (13). Momo était gardien de musée avant et il a disparu depuis 4 jours !

Duflair, 45 ans, est capitaine de police mais il n’est pas très doué pour résoudre une enquête, surtout si Mamie Jo s’en mêle.

Suite à un indice, direction le Musée des Beaux-Arts. Mais Mamie-Jo entend une conversation à travers une porte. « Oui, je l’ai déménagé ! Il y avait deux chiens qui hurlaient devant l’entrepôt : ça aurait pu attirer les curieux… Eux aussi, je m’en suis occupé… Non, il ne veut rien savoir : une vraie tête de mule !… Tu as raison, il sait trop de choses. S’il en parle à la police, on est fichus… OK. On n’a plus le choix. Je te rappelle. » (p. 61). Deux chiens parce que Don Quichotte a retrouvé Ulysse, le chien de Momo, qui l’a conduit à un entrepôt où était enfermé Momo.

Sympa, cette série, Mamie Polar : il y a même quelques jeux, énigmes pour distraire les enfants !

Bon, Mamie Jo, pour Josette, est un roman amusant, plutôt rocambolesque, mais ça dénigre quand même beaucoup la police… Est-ce bien pour les enfants ? Peut-être sont-ils capable de faire la part des choses… En tout cas, je remercie Srineo de l’avoir proposé en ligne gratuitement ; ça m’a permis de découvrir cette série et cet auteur !

Pour les challenges Animaux du monde (deux chiens importants pour l’enquête !), Jeunesse Young Adult #9, Lire en thème (en avril, découverte d’un auteur, auteur jamais lu auparavant) et Polar et thriller 2019-2020.

L’éléphant Junior

Connaissez-vous les éditions Scrineo axée sur « le savoir et l’imaginaire » et leur revue de culture générale, L’éléphant ? En début d’année, un numéro hors-série L’éléphant Junior est paru (68 pages, 6,90 €). Ce numéro pilote (ou n° 0) a tellement plu que L’éléphant Junior devient une véritable revue ciblée sur les 9-13 ans.

D’abord, il y a 4 personnages qui guident le jeune lecteur : Zoé, curieuse et intrépide, Robin, son meilleur ami, inventif et malin, Elsa, la grande sœur de Zoé, toujours avec son portable, et le Professeur Philéas, avec sa malice, son savoir encyclopédique et sa tête d’éléphant !

La revue est composée de 4 grands thèmes : Histoire, Sciences, Monde et Nature. Il y en a ainsi pour tous les goûts.

Comme le dit l’édito : « Un concentré de jeux, de B.D. et de découvertes » avec de l’humour et une énigme à résoudre !

J’ai vu une petite faute : « une disque » page 28. Mais c’est une revue belle et intelligente, si vous avez de jeunes ados, n’hésitez pas à leur offrir un abonnement.

Mes trois articles préférés sont Le Japon, pays des mangas (dans Monde) et L’intelligence animale et Les monstres marins, mythes et réalité (dans Nature) mais tous les articles sont intéressants.

La mort du temps d’Aurélie Wellenstein

La mort du temps d’Aurélie Wellenstein.

Scrineo, mai 2017, 288 pages, 16,90 €, ISBN 978-2-36740-500-1.

Genres : science-fiction, littérature jeunesse.

Aurélie Wellenstein, née en 1980 à Paris, a publié des romans de fantasy : Le roi des fauves (2015), Les loups chantants (2016), Le Dieu Oiseau (2018), des romans jeunesse : Le cheval de l’ombre (2013), Chevaux de foudre (2015), La fille de Tchernobyl (2016) et des nouvelles. Plus d’infos sur http://lafilleperchee.com/.

Paris, l’été. Callista Sirahaj, 16 ans, entend ses parents se disputer comme d’habitude. Alors elle a préparé son sac, elle va fuguer avec sa meilleure amie, Emma. Mais… « le bruit devint assourdissant. […] Une boule de lumière surgit à l’horizon, l’obligeant à plisser les yeux. L’éclair aveuglant s’élargit en un cercle concentrique, comme l’onde de choc d’une bombe. » (p. 6). Une explosion nucléaire ? Un puissant tremblement de terre ? Lorsque Callista se réveille, il y a très peu de survivants et il se passe des choses étranges. « Les gens se battaient, couraient, hurlaient, oscillaient entre la folie et la révolte, questionnaient le vide : ‘Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui se passe ?’ » (p. 19). Après ces événements horribles et la fuite chaotique, « le silence. Profond. Effroyable. Surnaturel. » (p. 27). Callista veut aller vers l’est, dans les Vosges, où elle espère retrouver Emma mais il n’y a plus de réseau, plus vraiment de routes, tout est défoncé et peuplé d’horribles créatures. « Il y avait peu de corps dans cette région rurale, mais nul survivant non plus. Était-il réellement possible que le séisme ait secoué la Terre entière ? » (p. 97).

L’auteur balade ses lecteurs d’abord dans un Paris en ruines, secoué de flashs temporels et de séismes spatio-temporels ensuite sur la route entre Paris et un village des Vosges, Xertigny. « Tous ces gens… Tous ces gens, anéantis d’un seul coup. » (p. 64). Dans un monde où les temps et les espaces ont fusionné… Ainsi Callista rencontre entre autres Roland de Forceval, un chevalier né en 1199, qui a fusionné avec son cheval, Tyrael, puis Gascogne, un chasseur transformé en homme-loup.

Et, comme Callista, le lecteur s’interroge sur le monde, la vie… « Là. Pas là. Vivant. Mort. » (p. 171).

En commençant La mort du temps, j’ai vraiment pensé au premier tome d’Autre-Monde de Maxime Chattam mais le traitement des personnages est différent et l’histoire est également différente, plus science-fiction post apocalyptique que la fusion fantasy fantastique horreur de la série Autre-Monde. Et puis, ici, il n’y a qu’un tome au déroulement surprenant mais qui trouve une fin finalement logique.

Une chouette lecture pour les challenges Jeunesse Young Adult #7, Littérature de l’imaginaire, Petit Bac 2018 (encore pour la catégorie « Passage du temps »), Printemps de l’imaginaire francophone 2018 et que je mets aussi dans le Challenge de l’épouvante parce qu’il y a des choses effrayantes dans ce roman.