Rooster Fighter – Coq de baston 3 de Shu Sakuratani

Rooster Fighter – Coq de baston 3 de Shu Sakuratani.

Mangetsu, collection Shônen, septembre 2022, 210 pages, 7,95 €, ISBN 978-2-38281-092-7. Rooster Fighter volume 3 (2022) オンドリの戦闘機 ou ニワトリ・ファイター (Niwatori Fighter) est traduit du japonais par Alexandre Fournier.

Genres : manga, shônen, science-fiction, fantastique, horreur.

Shu Sakuratani 桜谷シュウ naît… eh bien quelque part au Japon (aucune info) et il est mangaka. Son premier manga T-Dragon (ヒーローズコミックス 10 tomes entre 2015 et 2019) n’est pas traduit en français. Plus d’infos (et plein de dessins de coqs) sur son compte twitter et son instagram.

Prises de becs et célébrité pour Keiji, Piyoko et Elizabeth ! Mais c’est un peu galère car plusieurs personnes veulent les attraper… ou les filmer ce qui les rend encore plus célèbres.

Et un flashback pour comprendre qui est Sara et ce qui lui est arrivé.

Mais quand la haine s’empare d’un être, c’est la cata !

Piyoko est encore plus sous le charme et Keiji ferait-il des émules ? « Je veux suivre les traces de ce coq. » (p. 51).

En tout cas, une rencontre va bouleverser Keiji. « J’ignorais qu’il y avait des kijû comme toi. Te rencontrer m’a ouvert les yeux, Morio, merci. » (p. 88).

Chaque rencontre apporte quelque chose mais c’est sûr qu’il est préférable que la rencontre soit agréable.

Après la lecture du tome 1, et du tome 2, j’ai pu embrayer avec ce tome 3 puisque je l’avais sous la main.

Combats incroyables et humour sont les ingrédients principaux de cette série mais ce tome est différent, plus sérieux mais aussi plus philosophique, ce qui prouve que le mangaka ne va pas tourner en rond, il maîtrise son histoire et innove pour l’étoffer (et rendre ses lecteurs encore plus accros), j’ai donc hâte de lire le tome 4 que, heureusement, j’ai !

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Fanny), BD 2023, Contes et légendes #5, Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11 et Petit Bac 2023 (catégorie Animal pour Rooster / Coq).

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Charamba, Félins pour l’autre de Marie Pavlenko et Marie Voyelle

Charamba, hôtel pour chatsFélins pour l’autre de Marie Pavlenko et Marie Voyelle.

Flammarion Jeunesse, septembre 2022, 128 pages, 10,90 €, ISBN 978-2-08027-431-1.

Genres : littérature française, littérature jeunesse.

Marie Pavlenko naît le 30 septembre 1974 à Lille dans le Nord. Elle étudie les lettres modernes à Sorbonne-Nouvelle (Paris3) puis le journalisme à l’école supérieure de journalisme de Lille. Elle est journaliste, romancière (fantasy et littérature jeunesse) et reçoit plusieurs prix littéraires. Elle vit entre la région parisienne et les Cévennes et elle est engagée pour l’écologie. Plus d’infos sur son site officiel.

Marie Voyelle est illustratrice jeunesse (romans et BD) et pour la presse (jeunesse et féminine) pour plusieurs éditeurs. Plus d’infos sur son site officiel et sa page FB.

Après avoir beaucoup aimé le 1er tome, Charamba, hôtel pour chats – Bobine s’en mêle, je ne pouvais que lire ce 2e tome !

Nous retrouvons donc Magda, la propriétaire de l’hôtel Charamba et les chats, Bobine, Mulot, Carpette (toujours fan de Johnny) et Couscousse (toujours en communication avec le fantôme d’Albert Einstein, dit Bertou).

Hôtel Charamba, fin août, plusieurs pensionnaires sont partis. Mais, il y a deux nouveaux, « Mouna, chatte écaille de tortue rigolote et avenante […], et Samba, jeune chat roux ayant débarqué la veille. » (p. 18).

Et, dans la chambre 6, un couple de Maine Coon est récemment arrivé et Carpette surprend une conversation : « ‘Quand on est arrivés, j’ai senti. – Senti quoi ? – La viande ! – Mon pauvre Brandon, tu dis n’importe quoi ! – Tais-toi Branda, tais-toi, sinon…’ Carpette se concentra sur la suite. Sinon… Sinon quoi ? La suite n’arriva pas. » (p. 23).

Mais, en rejoignant ses amis chats, Carpette s’évanouit car une autre pensionnaire vient d’arriver : « une perruche couleur vert pomme Granny, avec le bec et le tour de l’œil rouge. » (p. 27)… Cependant, ce n’est pas ce que vous pensez : Carpette est tombé amoureux ! Les humains de la perruche l’appelle Framboise mais son vrai nom, c’est Akemi ce qui signifie ‘beauté naissante’ ou ‘jolie aube’ en japonais.

Évidemment les chats adorent croquer les oiseaux, et même jouer avec, alors Magda leur interdit d’être près de Framboise, mais Carpette ne pense qu’à une chose, être proche de son « Âme Sœur » (p. 37).

Bon, rien ne va plus, Mulot a disparu, Brenda aussi (Brandon est furieux et traite Bobine de mamie…) et Carpette qui n’a pas pu approcher d’Akemi est effondré mais heureusement « son caractère vaillant avait repris le dessus. Son énergie était fixée sur un unique but : rejoindre Akemi coûte que coûte. » (p. 72). Mais Carpette pourra-t-il vivre son histoire d’amour avec Akemi ?

Comme pour le premier tome, Marie Pavlenko s’adresse parfois aux lecteurs (pour leur expliquer des choses ou les faire rire) et crée de nombreux jeux de mots voire des mots inventés ou même des expressions comme « faire pleurer un parpaing » (p. 88). C’est vraiment une lecture très intelligente, non seulement pour la jeunesse mais aussi pour les adultes. Alors que le 1er tome parlait de harcèlement, celui-ci parle de violence (masculine contre féminine) et du problème des oiseaux en cage. Et les illustrations de Marie Voyelle s’harmonisent parfaitement avec le texte et l’humour de l’autrice.

Une lecture idéale ! Pour Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 6, un livre avec un chat sur la couverture, 2e billet), Challenge lecture 2023 (catégorie 40, un roman dont la couverture est un dessin, 3e billet), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11 et Petit Bac 2023 (catégorie Bâtiment pour Hôtel).

Histoires bizarroïdes d’Olga Tokarczuk

Histoires bizarroïdes d’Olga Tokarczuk.

Noir sur blanc, octobre 2020, 192 pages, 19 €, ISBN 978-2-88250-657-3. Opowiadania bizarne (2018) est traduit du polonais par Maryla Laurent.

Genres : littérature polonaise, nouvelles, fantastique, science-fiction.

Olga Tokarczuk naît le 29 janvier 1962 à Sulechów (voïvodie de Lubusz) en Pologne. Elle étudie la psychologie à l’université de Varsovie et travaille bénévolement avec des personnes souffrant de troubles mentaux puis elle devient psychothérapeute à Wałbrzych (voïvodie de Basse-Silésie, près de la frontière tchèque). Mais en 1997, elle se consacre à l’écriture et contribue à la revue littéraire britannique Granta. Elle reçoit de nombreux prix littéraires et le prix Nobel de littérature 2018. Plusieurs de ses romans et nouvelles sont traduits en français et édités chez Robert Laffont ou chez Noir sur blanc. Plus d’infos sur son site officiel (en polonais).

Le passager – Lors d’un voyage en avion, la narratrice écoute un passager de plus de 60 ans raconter ses terreurs nocturnes durant l’enfance. « La cause de ses effrois nocturnes étaient inexprimable, il ne savait pas trouver les mots pour les raconter. » (p. 8).

Les enfants verts – Printemps 1656. « William Davisson, médecin de Sa Majesté Jean II Casimir, Roi de Pologne » (p. 11) ignore tout de la Pologne lorsque cet Écossais accepte « les charges de premier médecin du Roi de Pologne et de surintendant du Jardin des Plantes de Leurs Majestés. » (p. 11). Malheureusement l’hiver est très long, très froid, et le pays est attaqué à la fois par les Suédois à l’Ouest et les Russes à l’Est… Il se prend de passion pour l’étude de la plique (kołtun en polonais). Pendant un voyage avec le roi, Davisson rencontre deux enfants avec les cheveux et le visage verts, des « enfants verts » (p. 18).

Les bocaux – Après la mort de sa mère, un homme, la cinquantaine, cherche « … il ne savait quoi d’ailleurs » (p. 37). Comme il ne trouve rien d’intéressant, il décide « de descendre à la cave. Il n’y était pas allé depuis des lustres alors qu’elle, sa mère, y séjournait fréquemment, ce qui, pourtant, ne l’avait jamais intrigué. » (p. 38). Bizarrement, « la cave était incroyablement bien tenue. » (p. 38) et il est surpris d’y trouver de si nombreux bocaux. Mais certains sont très anciens et leur contenu est… peu reluisant.

Les coutures – Veuf, monsieur B. dort mal depuis qu’il a sorti d’un tiroir un collier de sa défunte épouse et que, « le cordon usé s’était rompu laissant se disperser les perles éteintes au sol. » (p. 43). C’est à ce moment-là qu’il se rend compte aussi que ses chaussettes ont toutes une couture « sur toute leur longueur, des orteils jusqu’à l’élastique en passant par la plante des pieds. » (p. 43). Au magasin, les chaussettes ont aussi cette couture… Les chaussettes seraient-elles « devenues différentes de ce qu’elles avaient toujours été » (p. 45) ? Mais il n’y a pas que les chaussettes ! « Il n’était pas fou, tout de même » (p. 48).

La visite – « Débranche-moi ! Maintenant » (p. 53), supplie Léna. C’est l’histoire de quatre femmes issues de l’homogenèse qui vivent ensemble (Alma, Léna, Fania et la narratrice) et qui ont un fils de trois ans, Chalim. Chacune fait ce qu’elle a à faire ; la narratrice, elle, est autrice et dessinatrice ; elle fait vivre la famille. Mais, aujourd’hui, leur « nouveau voisin doit passer prendre un café avant midi. Un étranger dans la maison. » (p. 55).

Une histoire vraie – Dans une gare, en descendant de l’escalator, une femme tombe. Personne ne s’arrête sauf un professeur. Cela ne lui porte pas chance… Et en dit long sur la société dans laquelle il (on) vit.

Le cœur – Chaque hiver, monsieur et madame M. partent en Asie ou la vie est moins chère. Mais, au retour, monsieur M. a « l’air fatigué et même malade. » (p. 79). L’hiver suivant, le cœur de monsieur M. allant au plus mal, le couple part en Chine pour la greffe d’un nouveau cœur. Mais « Il ne se sentait pas bien, il avait des vertiges et ne cessait d’écouter battre son nouveau cœur. Il lui semblait que les battements étaient différents, poussifs, un peu comme si monsieur M. était en train de courir, de fuir. » (p. 81).

Le Transfugium – Une femme part rendre visite à sa sœur aînée, Renata, au Transfugium. Elle est accueillie par le Dr Choï. Renata a demandé une transfugation et elle doit « terminer les formalités » (p. 98) mais elle n’y comprend rien (et, à vrai dire, moi non plus).

La montagne de Tous-les-Saints – Zurich, sous la neige en mai. La narratrice, psychologue, âgée et malade, est là pour une mission : « soumettre un groupe d’adolescents à un test » (p. 114). Elle va travailler avec Victor et Dany ; le programme prévoit « l’analyse de l’influence du capital social sur l’évolution de l’individu (dit-il), et/ou l’interférence de l’éventail des variables du milieu social sur les futurs succès professionnels (dit-elle) » (p. 120) sur des enfants adoptés. Pendant son temps libre, elle passe son temps avec les bonnes sœurs âgées. Cette histoire est plus mystérieuse et mystique.

Le calendrier des fêtes humaines – Ilon le Masseur est un excellent masseur, un raikone, le masseur attitré de Monokikos. Mais il ne pourra pas transmettre son art et son don à un fils car, veuf, il n’a qu’une fille de seize ans, Oresta. « Il s’inquiétait pour son avenir et, s’il savait parfaitement qu’elle ne pourrait pas prendre sa suite, il lui enseignait tout de même son art. » (p. 148). Dans la première partie, le lecteur a l’impression que cette histoire se déroule dans l’Antiquité mais la deuxième partie vient contredire cette idée.

Pour cette lecture commune consacrée à Olga Tokarczuk, dans le cadre du Mois Europe de l’Est, j’ai privilégié ce recueil de nouvelles, pensant qu’il serait plus abordable (facile et rapide à lire) qu’un gros roman mais je suis un peu dans l’expectative… Je n’ai vu aucune histoire qui sortait du lot, que ce soit dans le passé, le présent, le futur, et ce, même si l’autrice traite de nombreux thèmes. Et, justement, c’est peut-être trop hétéroclite pour attirer l’attention, la mienne en tout cas, ou alors ce n’était pas le bon moment pour lire ces dix nouvelles…

Mais, bien que mon avis général soit mitigé, le style est quand même agréable et les histoires toutes différentes ont tout de même un intérêt littéraire et philosophique. L’autrice parle aussi bien de l’Histoire humaine que des relations avec le monde qui nous entoure, de la relation (ou la non-relation) avec l’environnement et les animaux, de la solitude, de l’âpreté de la vie, de choses qui nous dépassent, etc. Le tout de manière assez froide et sombre mais toujours avec intelligence et avec une imagination immense. Ainsi, je vais voir quels titres proposent les autres participants à la LC pour noter celui (ou ceux) qui m’attirera (m’attireront) le plus afin de le(s) lire mais plus tard car j’ai déjà énormément de livres en ce moment.

Pour ABC illimité (lettre T pour nom), Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 22, un recueil de nouvelles, 2e billet), Challenge lecture 2023 (catégorie 17, un livre avec des voyages dans le temps, ici pas de voyages avec une machine à voyager dans le temps mais avec une machine littéraire qui emmène le lecteur, au fil des histoires, dans le passé, le présent et le futur), Littérature de l’imaginaire #11, Tour du monde en 80 livres et Voisins Voisines (Pologne).

La tour des Anges de Philip Pullman

La tour des Anges de Philip Pullman.

Folio Junior, n° 1052, octobre 2017 (nouvelle édition), 450 pages, 9,30 €, ISBN 978-2-07-509124-4. The Subtle Knife (1997) est traduit de l’anglais par Jean Esch.

Deuxième tome de la trilogie À la croisée des mondes qui m’a été envoyé par Lecteurs.com, merci !

Genres : littérature anglaise, littérature jeunesse, fantastique, science-fiction.

Philip Pullman [je remets ce que j’ai écrit pour Les royaumes du nord] naît le 19 octobre 1946 à Norwich dans le Norfolk en Angleterre. Son père étant pilote de la Royal Air Force, la famille le suit en Afrique (Rhodésie, Zimbabwe…) mais lorsque le père meurt dans un crash d’avion au Kenya en 1954, la mère et les deux garçons rentrent en Angleterre, et Philip et Francis grandissent chez leurs grands-parents à Norwich. Philip Pullman étudie à l’école bilingue Ysgol Ardudwy (Pays de Galles) puis à l’Université d’Oxford (Angleterre). Il devient professeur universitaire et se lance en littérature aussi bien pour la jeunesse que pour les adultes (romancier, dramaturge). Plus d’infos sur son site officiel.

La lecture de ce deuxième tome, c’est tout nouveau pour moi puisque j’avais lu le premier tome il y a des années (peu de temps après sa parution) et j’avais vu le premier film mais je n’ai aucune idée de la suite. D’ailleurs, ça démarre avec un certain William (Will) Parry que je ne connais pas.

Will, 12 ans, laisse sa mère, prise de confusion mentale depuis que deux inconnus sont venus la harceler, chez madame Cooper, la professeure de piano. Deux hommes sont dans leur maison et l’un deux meurt en trébuchant sur le chat Moxie… Will s’enfuit avec le seul bien de sa mère, une écritoire en cuir vert qui contient des lettres, et part à la recherche de son père, disparu depuis dix ans. La seule chose que sa mère lui a dite est que « John Parry était un bel homme, un officier des Royal Marines, courageux et intelligent, qui avait quitté l’armée pour devenir explorateur et conduire des expéditions dans les endroits les plus reculés du globe. » (p. 20) mais Will n’a jamais trouvé aucune trace de lui. Par contre, il trouve une brèche et, en s’y cachant, il arrive dans un autre monde où il rencontre « Lyra Belacqua, surnommée Lyra Parle-d’Or par le roi Iorek Byrnison. » (p. 72). Cette ville, en bord de mer, abandonnée, c’est Cittàgazze et il y a des Spectres qui ont vidé les adultes de leur substance. « Peut-être une guerre dans les cieux parviendra-t-elle à chasser tous les Spectres de ce monde et à les renvoyer dans les enfers d’où ils sont sortis. Quel bienfait ce serait ! Nour pourrions enfin vivre heureux, libérés de cet effroyable fléau ! » (p. 185).

Pendant ce temps, madame Coulter complote avec des membres de l’Église et la sorcière Serafina Pekkala réunit un concile avec des sœurs, dont Ruta Skadi, qui elles aussi ont vu des horreurs faites aux enfants et à leur dæmon, et pour la première fois un homme y assiste, c’est Lee Scoresby.

Grâce à la brèche empruntée par Will, Lyra et Will vont dans le monde de Will pour effectuer chacun des recherches, Lyra sur la Poussière, ici appelées les Ombres avec le Dr Mary Malone, et Will pour découvrir des choses sur son père. Mais l’Oxford de Will est vraiment différent de l’Oxford de Lyra et les deux jeunes ne doivent pas se faire repérer, chacun pour des raisons différentes.

Il y a bien des dangers, les Spectres, le Couteau, madame Coulter, Lord Boreal… Dans ce deuxième tome, le lecteur suit particulièrement Lyra, Will et Lee Scoresby, les sorcières menées par leur reine Serafina Pekkala, le Dr Mary Malone, Marisa Coulter, et ce sur au moins trois mondes. « Lee sentit son moral remonter en même temps que son ballon. Un jour, il avait dit à Serafina Pekkala que voler ne l’intéressait pas, ce n’était qu’un métier pour lui, mais il n’était pas sincère en disant cela. S’élever dans les airs, avec un vent propice dans le dos, et devant soi, un nouveau monde : que pouvait-il y avoir de meilleur dans la vie ? » (p. 290). L’aléthiomètre est toujours là mais l’objet principal ici est le poignard subtil et il est question de l’Æsahahættr (un être humain, un objet, un Ange ?).

Que d’aventures dans cette Tour des Anges ! Un tome dense, avec de nouveaux personnages, plein de dangers et d’imaginaire à la fois fantastique et science-fiction ! Les lecteurs apprennent de plus en plus de choses de plusieurs personnes différentes et se sentent un peu privilégiés car ils en savent plus que Lyra et Will réunis. D’ailleurs, au contact de Will, Lyra a mûri, elle s’est radoucie, en un mot elle est moins arrogante. Cependant, l’histoire s’éparpille peut-être un peu mais bon… Prêts pour le tome 3, pour le combat impitoyable entre les différentes forces ?

Pour Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 11, un livre avec une couverture bleue, 3e billet), Challenge lecture 2023 (catégorie 12, un livre avec une plante sur la couverture, il y a 4 palmiers et plusieurs arbres), Contes et légendes 2023 (dæmons, sorcières, Anges, autres mondes…), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Petit Bac 2023 (catégorie Bâtiment pour Tour, 2e billet), Un genre par mois (en février, c’est toujours drame) et Voisins Voisines 2023 (Angleterre).

Les royaumes du nord de Philip Pullman

Les royaumes du nord de Philip Pullman.

Folio Junior, n° 1051, octobre 2017 (nouvelle édition), 528 pages, 10,30 €, ISBN 978-2-07-509123-7. Northern Lights (1995) est traduit de l’anglais par Jean Esch.

Premier tome de la trilogie À la croisée des mondes qui m’a été envoyé par Lecteurs.com, merci !

Genres : littérature anglaise, littérature jeunesse, fantastique, science-fiction.

Philip Pullman naît le 19 octobre 1946 à Norwich dans le Norfolk en Angleterre. Son père étant pilote de la Royal Air Force, la famille le suit en Afrique (Rhodésie, Zimbabwe…) mais lorsque le père meurt dans un crash d’avion au Kenya en 1954, la mère et les deux garçons rentrent en Angleterre, et Philip et Francis grandissent chez leurs grands-parents à Norwich. Philip Pullman étudie à l’école bilingue Ysgol Ardudwy (Pays de Galles) puis à l’Université d’Oxford (Angleterre). Il devient professeur universitaire et se lance en littérature aussi bien pour la jeunesse que pour les adultes (romancier, dramaturge). Plus d’infos sur son site officiel.

Jordan College, Oxford. Lyra, 11 ans, et son dæmon Pantalaimon (Pan) sont entrés dans le Salon où ne se réunissent que des hommes, les Érudits. Pris au piège, ils se cachent et voient le Maître verser de la poudre dans la carafe de Tokay 1898 destinée à Lord Asriel. « En fait, elle était surtout inquiète, mais pas pour elle-même. À force de se trouver dans des situations délicates, elle avait fini par s’y habituer. Non, cette fois, elle s’inquiétait au sujet de Lord Asriel, et se demandait ce que tout cela signifiait. Ce n’était pas souvent qu’il venait ici au Collège, et le fait que sa visite ait lieu en période de fortes tensions politiques indiquait qu’il ne venait pas seulement pour manger, boire et fumer avec quelques vieux amis. Elle savait que Lord Asriel et le Maître étaient l’un et l’autre membres du Conseil du Cabinet, l’organe consultatif particulier du Premier Ministre ; mais les réunions du Conseil se déroulaient au Palais, et non pas dans le Salon de Jordan College. » (p. 19-20). Lyra ne peut pas laisser son oncle se faire empoisonner !

En prévenant son oncle in extremis, Lyra lui sauve la vie mais elle voit les photos qu’il montre aux Érudits et elle veut aller avec lui dans le Grand Nord ! « Je veux voir les Lumières du Nord, les ours et les icebergs, et tout le reste. Je veux savoir ce qu’est cette Poussière. Et cette ville flottante. Est-ce un autre monde ? » (p. 43). Vous pensez bien que Lord Asriel refuse.

Ce roman se déroule dans notre monde mais pas vraiment notre monde, un monde imaginaire avec des petits côtés steampunk, fantastique, science-fiction et évidemment beaucoup d’aventures. Par exemple, il y a, dans le royaume de Britannia, entre autres une Cour de Discipline Consistoriale, un Conseil d’Oblation, un Magisterium, un pape Jean Calvin qui a « transféré le siège de la Papauté à Genève » (p. 45), une théorie Barnard-Stokes, « deux théologiens renégats qui posèrent comme hypothèse l’existence de nombreux autres mondes semblables à celui-ci, ni ciel ni enfer, mais des mondes matériels souillés par le péché. Tout proches de nous, mais invisibles et inaccessibles. La Sainte Église a tout naturellement réfuté cette hérésie abominable, et Barnard et Stokes furent réduits au silence. » (p. 46), des mondes parallèles donc. Et Lyra, sans le savoir, est déjà mêlée à tout ça mais contrairement aux apparences, le Maître et le Bibliothécaire de Jordan College font tout pour la protéger le plus longtemps possible.

Roger, le meilleur ami de Lyra, est un marmiton avec qui Lyra s’amuse beaucoup (escalades des toits du Collège, crachats de noyaux de prunes, imitations, courses folles, vols à l’étalage et petites bagarres entre bandes rivales). Mais une femme avec un singe doré enlève les enfants prépubères dans plusieurs villes ; les habitants les appellent les Enfourneurs et personne ne revoit jamais les enfants. Pour Lyra, ce n’était qu’une rumeur jusqu’à ce que des enfants – dont Roger – disparaissent à Oxford…

Quand Lyra fait la connaissance de madame Coulter, elle ne sait pas que c’est cette femme et son singe doré qui enlèvent les enfants… Elle doit partir avec elle et elle en est ravie, quelle aventure ! Mais avant le départ, le Maître lui remet un genre de boussole, en fait un aléthiomètre, « Il n’en existe que six dans le monde, celui-ci est l’un deux. Je te le répète, Lyra : ne le montre à personne. Il serait même préférable que Mme Coulter ne le voie pas. Ton oncle… […] Ça sert à dire la vérité. Mais pour savoir comment le lire, tu devras apprendre par toi-même. Va-t-en maintenant… le jour se lève. […] Lord Asriel a présenté cet instrument à Jordan College il y a quelques années. Peut-être pourra-t-il… […] Fais vite, petite, dit-il à voix basse. Les forces de ce monde sont très puissantes. Les hommes et les femmes obéissent à des courants beaucoup plus féroces que tu ne peux l’imaginer, qui nous balayent et nous entraînent malgré nous. Va, Lyra, que Dieu te protège. Et surtout, garde tes pensées pour toi. » (p. 100-101).

Et voici Lyra lancée dans le monde, à Londres où madame Coulter connaît « beaucoup de gens différents, qu’elle rencontrait dans toutes sortes d’endroits » (p. 110), des explorateurs, des militaires, des Skraelings, des scientifiques, des politiciens… Lyra découvre les grands magasins, les salons de thé, le théâtre… et madame Coulter lui enseigne tout ce qu’une jeune fille doit savoir, bref une vie trépidante, « élégante et raffinée » (p. 115) mais manquant cruellement de liberté. Lyra et Pan s’enfuient mais la ville de Londres est dangereuse et elle obtient le secours de gitans qui sur leur péniche se rendent à Byanplats dans les Fens mais je ne vous en dis pas plus car Lyra et Pan ont encore beaucoup de choses à vivre et à découvrir.

Je rajoute simplement que l’ours Panserbjorn sur la couverture, c’est Iorek Byrnison. Les gitans et Lyra sont aussi accompagnés de Lee Scoresby, un voyageur qui a un ballon dirigeable. Tous se dirigent vers Bolvangar dans le Grand Nord.

Deux ans avant la parution du premier tome de Harry Potter, voici le premier tome de la trilogie de Philip Pullman. Un tome plein, non pas vraiment de magie, mais de questionnements sur la vie, la parentalité, le passage à l’âge adulte, le pouvoir, la religion (le péché originel), la philosophie, l’avenir, et un mélange de science-fiction (technologie, steampunk, Poussière ou particules élémentaires inconnues, univers parallèles…) et de fantastique (dæmons, animaux qui parlent, ours en armures, sorcières…). Et bien sûr de l’aventure, de l’amitié, du courage et des dangers ! Je situerais le roman début du XXe siècle avec les grandes expéditions dans le nord mais l’auteur n’en dit rien, ce n’est donc qu’une supposition. En tout cas, Lyra – et les lecteurs captivés – vont de rebondissements en révélations dans ce premier tome foisonnant et passionnant ! Attention froid glacial dans le Grand Nord alors un feu de cheminée ou un plaid sont les bienvenus ! Les descriptions sont géniales et mes deux personnages préférés sont le dæmon Pantalaimon et l’ours Iorek Byrnison mais tous les personnages ont leurs particularités et l’auteur les a très bien élaborés.

Je suis très contente d’avoir relu Les royaumes du nord et je vais enfin pouvoir lire la suite !

Pour ABC illimité (lettre P pour prénom), Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 11, une couverture bleue), Challenge lecture 2023 (catégorie 40, un livre dont la couverture est un dessin), Contes et légendes 2023 (légendes du Nord, dæmons, sorcières…), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Petit Bac 2023 (catégorie Lieu pour Nord), Un genre par mois (en février, drame) et Voisins Voisines 2023 (Angleterre).

19 jours sans Noa d’Anne-Gaëlle Balpe

19 jours sans Noa d’Anne-Gaëlle Balpe.

L’école des loisirs, collection Neuf, août 2022, 264 pages, 11 €, ISBN 978-2-21131-928-7. Illustré par Clémence Monnet.

Genres : littérature française, jeunesse, aventure, fantastique.

Anne-Gaëlle Balpe naît en 1975 en France et vit en région parisienne. Elle étudie la philosophie, le multimédia et la langue tibétaine puis devient professeur et écrivain (en particulier pour la jeunesse) et anime aussi des ateliers d’écriture.

Cosmo et Salma (son aînée de 5 ans) vivent dans une oasis dans le désert mais ils sont seuls depuis 18 jours, depuis que leur frère aîné, Noa, est parti chercher des dattes et n’est pas revenu. Ce matin-là, il fait très chaud, comme chaque jour, et Cosmo va chercher de l’eau au puits. En observant un curieux fennec, il voit « un trou creusé dans le sable » (p. 15). Il donne une datte au fennec qui le suit, au retour, jusque sous la tente où l’attend Salma ! Il décide de l’appeler Dune.

Mais, dans la nuit du 19e jour sans Noa, Salma entend des bruits à l’extérieur de leur tente et préviens son petit frère. « Tu fais ce que je te dis, Cosmo. Tu cours sans t’arrêter et tu te caches dans les rochers. Elle saisie une grosse pierre noircie, qu’elle souleva au-dessus de sa tête […]. » (p. 35). Ce sont finalement des musiciens voyageurs, deux hommes et trois femmes, qui à l’aube sont partis laissant la kora miniature sur le sable. « Ils ont oublié ça. » (p. 43).

Cosmo récupère la kora et se rend au puits où il retrouve Dune mais tout à coup « un grondement sourd » (p. 46), « le ciel s’assombrit [et] un mur de sable. » (p. 48). C’est fascinant mais Cosmo ne doit pas rester là sinon il va être enseveli avec tout le reste ! Il court derrière Dune et se glisse dans le trou à la suite du fennec. « C’était un terrier beaucoup plus profond que ce qu’il avait imaginé. […] La tempête submergea les rochers en hurlant. » (p. 50). Au bout d’un moment, Cosmo tombe dans le vide et pense que, peut-être, il est arrivé la même chose à Noa.

Seul dans une grotte, le fennec étant passé dans une fente trop étroite pour Cosmo, l’enfant se met à jouer de la kora, pour dépasser sa peur, « pour faire taire ses pensées » (p. 58) et se rend compte qu’il joue pour la première fois et chante même. Une créature ressemblant à un fantôme s’approche de lui, lui dit que le fennec est le « roi de Souterre » (p. 61) et qu’il devra rester ici « Comme tous ceux qui viennent de là-haut. » (p. 61).

Non, Cosmo ne peut pas rester ici et laisser Salma seule ! Il continue d’avancer dans la grotte (je pense que les petites lueurs sont des lucioles) et découvre un monde « splendide » (p. 66).

Voilà je ne peux en dire plus pour ne pas divulgâcher mais à partir de là, les lecteurs plongent (c’est le cas de le dire) dans du fantastique. Cette histoire de monde souterrain m’a fait penser à Mardy & Ozgo – Le monde d’en dessous de Marie Lenne-Fouquet et Marie Morelle et bien sûr à Alice aux pays des merveilles. La musique est très importante parce qu’elle est symbole de « l’espoir, l’amour et la liberté » (p. 137). Une très belle lecture pour jeunes (et moins jeunes), prenante (je n’ai pas lâché le livre), qui permet d’affronter sa peur, de prendre ses propres décisions et de grandir.

Pour ABC illimité (lettre A pour prénom), Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 9, un livre jeunesse, young adult), Challenge lecture 2023 (catégorie 9, un livre avec du sable sur la couverture), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Petit Bac 2023 (catégorie Moment de la journée pour Jour) et À la découverte de l’Afrique (il n’y a aucun pays de stipulé mais le fennec surnommé renard des sables ou renard des sables du Sahara vit dans tout le nord de l’Afrique).

Harper et le cirque des rêves de Cerrie Burnell

Harper et le cirque des rêves de Cerrie Burnell.

Albin Michel Jeunesse, collection Mes premiers Witty, février 2017, 176 pages, 9,90 €, ISBN 978-2-22639-226-8. Harper and the Circus of Dreams (2016) est traduit de l’anglais par Mickey Gaboriaud et illustré (en noir et blanc) par Laura Ellen Anderson.

Genres : littérature anglaise, jeunesse, fantastique.

Cerrie Burnell naît le 30 août 1979 à Petts Wood au sud-est de Londres (Angleterre). Elle étudie le théâtre à la Manchester Metropolitan University et elle a joué non seulement pour le théâtre mais aussi pour la télévision. Elle est actrice, chanteuse, autrice (pour la jeunesse et le théâtre) et elle a travaillé pour la chaîne pour enfants CBeebies de la BBC (en montrant son handicap, son bras droit s’arrêtant au coude). Plus d’infos sur son site officiel.

Laura Ellen Anderson naît en 1988 dans l’Essex (Angleterre) mais vit à Londres. Elle étudie l’illustration à l’University College Falmouth et en sort diplômée en 2010. Elle est autrice et illustratrice (albums, romans) depuis 2011. Elle est connue pour sa série Amelia Fang et le comics Evil Emperor Penguin. Plus d’infos sur son site officiel.

Alors que Harper est sur le toit de la résidence Haute-Tour avec son chat Minuit et qu’elle s’apprête à jouer du violoncelle, elle entend hurler Fumée, la louve de son ami Nate. « C’était une compagne sauvage, qui avait de la sagesse dans le cœur et de la pleine lune dans ses hurlements. Mais ce soir, quelque chose semblait la troubler. » (p. 9). Freddy et sa sœur Lisette les rejoignent sur le toit et tous s’envolent grâce au parapluie rouge magique (voir Harper et le parapluie rouge de Cerrie Burnell). Alors que l’équipage s’est arrêté sur un étrange nuage, « une fille vêtue d’une cape de neige » (p. 18) arrive à toute vitesse et une tempête de glace oblige Harper à reconduire tout le monde sur Haute-Tour.

Les lecteurs apprennent ce qui est arrivé à Harper durant la Tempête terrifiante cinq ans auparavant. « Bien sûr, il arrivait parfois, tard dans la nuit, que Harper se demande qui étaient ses parents, et où ils pouvaient bien se trouver. Mais, avec Minuit qui lui tenait compagnie et tous les habitants de la résidence de Haute-Tour qui veillaient sur elle, il était rare qu’elle en éprouve du chagrin. » (p. 29).

Le lendemain, alors qu’elle joue du piccolo auprès de Minuit, Harper fait la connaissance d’Étournelle, la fille aux oiseaux qui vole sur les nuages. « J’ai grandi dans un cirque, révéla Étournelle avec un sourire. Le vent nous porte à travers le monde. » (p. 37), « Je déclenche de violentes tempêtes afin que le Cirque des rêves puisse arriver en toute discrétion. » (p. 38).

Pour la première fois, Harper et ses amis, Freddy, Lisette, Nate et Fumée – suivis par Minuit – vont traverser la ville car ils veulent aller au cirque et ainsi « revenir avec plein d’histoires à raconter » (p. 49). Et, soudain, le chapiteau rouge et or apparaît flottant sur les nuages. « La petite troupe entra dans le chapiteau rouge et or. Et dans une nouvelle aventure. » (p. 62).

Après avoir lu le premier tome, Harper et le parapluie rouge, dans lequel j’a pu faire connaissance de Harper, ses voisins et les animaux qui vivent avec eux, j’étais ravie d’avoir emprunté en même temps ce tome 2 ! Un tome 3, Harper et la forêt de la nuit, est paru en octobre 2017 et je veux absolument le lire. Bizarrement, il y a deux autres titres parus en anglais, Harper and the Fire Star et Harper and the Sea of Secret mais pas (encore) traduits en français…

C’est vraiment un très bon roman jeunesse, joliment illustré, avec du mystère, de l’humour, de nouveaux personnages surprenants dans le monde du cirque, un monde magique, presque féerique, et poétique, et un secret dévoilé !

Pour Bingo littéraire d’Hylyirio 2023 (case n° 18, un livre dont vous auriez aimé être le personnage principal, le personnage de Harper est très attirant même si j’aurais le vertige avec le parapluie !), British Mysteries 2023 (pour le côté mystère et surnaturel), Challenge lecture 2023 (catégorie 6, un livre dont l’un des personnages principaux est un chat ou un chien, le chat Minuit et Harper sont les personnages principaux), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Petit Bac 2023 (catégorie Bâtiment pour Cirque), Tour du monde en 80 livres et Voisins Voisines 2023 (Angleterre).

Littérature de l’imaginaire #11

Il est des challenges que j’ai plaisir à retrouver chaque année, en particulier Littérature de l’imaginaire #11 qui dure du 1er janvier au 31 décembre 2023.

Infos, logos et inscription chez Ma lecturothèque. Il faudra déposer les liens dans la Chrobox (bon, ça ne fonctionne jamais pour moi…) et il y a le groupe Discord pour échanger (mais je n’y suis pas inscrite).

L’objectif est toujours de lire les littératures de l’imaginaire, science-fiction, fantasy, fantastique (et tous leurs sous-genres) avec des romans, nouvelles, essais, bandes dessinées incluant mangas et comics, ainsi que magazines spécialisés (comme Bifrost qui propose un contenu textuel), en format papier, numérique ou audio.

Les échelons En gras, mon choix mais je lis souvent plus.
1 : Atterrissage dans l’irréel – au moins 12 livres
2 : Immersion dans le vide – au moins 36 livres
3 : Absorption dans l’étrange – au moins 60 livres
4 : Fusion dans l’utopique – au moins 84 livres
5 : Synchronisation avec la page – au moins 108 livres

Les catégories En gras, mon choix, A, mais il est possible que j’entre dans D.

A : Ange gardien de la Simplicité – Le challenge reste comme il était jusque-là, à savoir tous les supports sont acceptés et vous lisez tous les genres des lectures de l’imaginaire.

B : Balrog des mots – On bannit les BD et les mangas, la place est réservée aux romans uniquement. Tous genres confondus.

C : Cerbère de la Multidisciplinarité – Vous devrez choisir un genre en début de challenge entre la fantasy et la SF. Ils ont tous deux des sous-genres ; dans cette catégorie vous devrez lire un livre par sous-genre. À vous de voir ce que vous lisez pour le reste de la catégorie.

Fantasy : Dark Fantasy / Heroic Fantasy / Fantasy épique (dans laquelle je regroupe volontairement la High Fantasy et le Sword & Sorcery) / Light Fantasy / Romantic Fantasy / Science Fantasy

Science-fiction : Anticipation / Cyberpunk / Hard-Science ou voyage dans le temps (au choix) / Space Opéra / Steampunk / Uchronie

D : Dragons de l’incontournable – Vous lirez ce que vous voudrez durant ce challenge dans le genre que vous voulez MAIS il vous sera obligatoire de lire 3 livres écrits par des auteurs que l’on qualifie de « classiques » de l’imaginaire. Les incontournables quoi.

Les thèmes bimestriels (facultatifs)
Janvier/février : premier contact
Mars/avril : villes personnages
Mai/juin : adaptation
Juillet/août : enquête
Septembre/octobre : lieu hanté
Novembre/décembre : épistolaire

Mes lectures de l’imaginaire

1. Darwin’s incident 1 de Shun Umezawa (Kana, 2022, Japon)

2. Harper et le cirque des rêves de Cerrie Burnell (Albin Michel Jeunesse, 2017, Angleterre)

3. 19 jours sans Noa d’Anne-Gaëlle Balpe (L’école des loisirs, 2022, France)

4. Charamba, hôtel pour chat – Bobine s’en mêle de Marie Pavlenko et Marie Voyelle (Flammarion Jeunesse, 2022, France)

5. Mermaid Saga Intégrale 1 de Rumiko Takahashi (Glénat, 2021, Japon)

6. Rita trace sa route de Flor Lurienne (Velvet, 2022, France)

7. Boubou et ses amis de Yoon-sun Park (Biscoto, 2022, Corée du Sud)

8. Où est Anne Frank ! d’Ari Folman et Lena Guberman (Calmann Lévy, 2021, Israël)

9. Romance d’Outre-Tombe de Natsuki Sumeragi (Delcourt/Akata, 2007, Japon/Chine)

10. Les royaumes du nord de Philip Pullman (Folio Junior, 2017, Angleterre)

11. La tour des Anges de Philip Pullman (Folio Junior, 2017, Angleterre)

12. Algue et la sorcière de Pınar Selek (Éditions des lisières, 2021, Turquie)

Atterrissage dans l’irréel – au moins 12 livres honoré 🙂

13. Histoires bizarroïdes d’Olga Tokarczuk (Noir sur blanc, 2020, Pologne)

14. Rooster Fighter – Coq de baston 2 de Shu Sakuratani (Mangetsu, 2022, Japon)

15. La fête des ombres (2 tomes) d’Atelier Sentô (Issekinicho, 2021, France – Japon)

16. Charamba, hôtel pour chats – Félins pour l’autre de Marie Pavlenko et Marie Voyelle (Flammarion Jeunesse, 2022, France)

17. Rooster Fighter – Coq de baston 3 de Shu Sakuratani (Mangetsu, 2022, Japon)

Harper et le parapluie rouge de Cerrie Burnell

Harper et le parapluie rouge de Cerrie Burnell.

Albin Michel Jeunesse, collection Mes premiers Witty, septembre 2016, 160 pages, 9,50 €, ISBN 978-2-22632-855-7. Harper and the Scarlet Umbrella (2015) est traduit de l’anglais par Mickey Gaboriaud et illustré (en noir et blanc) par Laura Ellen Anderson.

Genres : littérature anglaise, jeunesse, fantastique.

Cerrie Burnell naît le 30 août 1979 à Petts Wood au sud-est de Londres (Angleterre). Elle étudie le théâtre à la Manchester Metropolitan University et elle a joué non seulement pour le théâtre mais aussi pour la télévision. Elle est actrice, chanteuse, autrice (pour la jeunesse et le théâtre) et elle a travaillé pour la chaine pour enfants CBeebies de la BBC (en montrant son handicap, son bras droit s’arrêtant au coude). Plus d’infos sur son site officiel.

Laura Ellen Anderson naît en 1988 dans l’Essex (Angleterre) mais vit à Londres. Elle étudie l’illustration à l’University College Falmouth et en sort diplômée en 2010. Elle st autrice et illustratrice (albums, romans) depuis 2011. Elle est connue pour sa série Amelia Fang et le comics Evil Emperor Penguin. Plus d’infos sur son site officiel.

Harper est douée pour la musique et elle aime son chat noir, Minuit. Elle vit à la résidence de Haute-Tour avec sa grand-tante Suzie dans la cité des Nuages mais, lorsque celle-ci « habilleuse en chef de l’Opéra des Pays-Bas » (p. 9) s’absente, Harper monte chez Élise Caraham, la voisine du dessus, une vieille dame bizarre. Alors qu’elle accompagne Suzie sur le toit, Harper voit son parapluie emporté et… se casser. Depuis l’hélicoptère, Suzie lui lance « Ma chérie, prends le parapluie rouge. Il t’a été laissé par… » (p. 13) mais Harper n’entend pas la fin.

Cependant elle est ravie de pouvoir enfin utiliser le parapluie rouge enfermé depuis toujours dans une cage à oiseaux et veut le montrer à son chat. « Minuit, viens voir mon incroyable parapluie ! Mais Minuit est introuvable. » (p. 18). Pire, il n’a pas touché à son bol de crème, n’a pas joué avec la souris à la menthe poivrée et ne répond pas au son du piccolo dont joue Harper… alors qu’habituellement il suit toujours la fillette. Harper se sent alors « terriblement seule » (p. 21) et c’est à ce moment-là que le parapluie rouge montre sa magie !

En cherchant Minuit dans l’immeuble, Harper se rend compte que Katarina, la minette de la famille brésilienne a disparu, ainsi que Ludo, le matou de la famille allemande, Flocon, le chat de l’école de danse, Memphis et Tallulah, les chats d’Élise Caraham. En fait, tous les habitants de la résidence ont un chat qui a disparu sauf la famille Nathanielson car Nate, malvoyant avait recueilli ce qu’il pensait être un chiot mais qui s’est révélée être « une louve, qui ne l’avait jamais plus quitté » (p. 37). Les chats auraient-ils été envoûtés par la musique de minuit ? « Au douzième coup de minuit, une étrange musique retentit et tous les chats la suivent, chuchota Élise. La plupart ne reviennent jamais. » (p. 35).

Accompagnée par ses jeunes voisins, Nate et sa louve Fumée, Freddy et sa sœur Lisette, Isabella la danseuse, Harper se rend à L’Inoubliable, la salle de concert qui se situe à la cave, avec des instruments de musique pour faire croire qu’ils sont des musiciens. Tous seront utiles, même Lisette qui préfère les souris aux chats.

Ce premier tome de Harper est une belle histoire d’amitié et d’aventure ou la musique et le handicap ont une place importante. J’ai bien aimé le dessin double page (p. 78-79) qui montre tous les chats avec le chef d’orchestre fou et ils ont chacun un instrument miniature pour jouer. « Oui, confirma Harper à voix basse. Les roux sont aux cuivres, les noirs aux bois, les blancs et gris aux cordes et les tigrés aux percussions. » (p. 80). Les enfants pourront-ils libérer les chats ?

Pour ABC illimité (lettre H pour titre), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #10, Petit Bac 2022 (catégorie Couleur pour Rouge), Voisins Voisines (Angleterre).

Rooster Fighter – Coq de baston 1 de Shû Sakuratani

Rooster Fighter – Coq de baston 1 de Shû Sakuratani.

Mangetsu, collection Shônen, mai 2022, 192 pages, 7,90 €, ISBN 978-2-38281-137-5. Rooster Fighter volume 1 (2021) オンドリの戦闘機 ou ニワトリ・ファイター (Niwatori Fighter) est traduit du japonais par Alexandre Fournier.

Genres : manga, shônen, science-fiction, fantastique, horreur.

Shû Sakuratani 桜谷シュウ naît… eh bien quelque part au Japon (aucune info) et il est mangaka. Son premier manga T-Dragon (ヒーローズコミックス 10 tomes entre 2015 et 2019) n’est pas traduit en français. Plus d’infos (et plein de dessins de coqs) sur son compte twitter et son instagram.

Pour l’instant 4 tomes sont parus au Japon : en prépublication dès décembre 2020 dans Hero’s Inc.’s Comiplex (extrait) et en parution dès mai 2021, et un tome est attendu pour 2023.

« Voici l’histoire d’un simple coq … déterminé à protéger l’humanité. » (p. 8). Il y a un an, le Japon a été envahi par des kijûs, des monstres gigantesques qui détruisent tout sur leur passage et bouffent les humains… Le coq sur la couverture, c’est Rooster Fighter ou Coq de baston, « Je vais tous vous éclater ! » (p. 6) mais son vrai nom est Keiji.

Ce coq, attrapé par deux chenapans (un veut le manger, l’autre le donner à son chat), est sauvé par un petit vieux, veuf et triste, qui lui donne à manger, « Désolé, je n’ai pas mieux à t’offrir… – Du riz complet, du maïs, de la pérille… C’est un festin digne d’un roi ! » (p. 22-23) lorsque un kijû fait son apparition, détruit la maison voisine et s’apprête à avaler les chenapans et le pépé alors le valeureux coq intervient et il réussit, « Cocori-K.-O. ! » (p. 46).

Keiji sait que d’autres kijûs apparaîtront alors il essaie d’être au bon endroit au bon moment. Mais il a un défaut, il ne sait pas nager et, après l’épisode du zoo, il est coincé sur une île : j’ai beaucoup aimé sa rencontre avec la tortue millénaire, « T’es bien le premier qui ose tenir tête à Gin le borgne. » (p. 111) et il va falloir qu’il aille en mer…

Les kijûs ne sont-ils pas les monstres que la société japonaise génère ? Des jeunes délaissés par leurs proches ou martyrisés et qui ont la peur au ventre puis la haine, des gens abrutis par leur travail et qui n’ont pas de vie ou des femmes abandonnées alors ils et elles pètent un câble… Au-delà du côté shônen (manga pour garçons et adolescents) et du côté science-fiction, fantastique, horreur, le lecteur se pose des questions sur la vie et la société (avec par exemple les oiseaux exotiques au zoo et le sacrifice de papy Zena, ou le papounet yakuza qui avait un bon fond et qui a été abusé). Nous, les humains, ne sommes-nous pas des monstres en puissance ? Dans le sens ne pouvons-nous pas tous nous transformer en monstre, comme manger des êtres vivants morts (ou parfois encore vivants dans certaines gastronomie) ou prendre plaisir à voir des animaux enfermés ou faire souffrir les autres ou pire…

À noter que les kaijû 怪獣 sont des créatures étranges, mystérieuses, monstrueuses mais naturelles qu’on voit dans le kaijû eiga 怪獣映画, le cinéma japonais de monstres comme Godzilla pour ne citer que le plus connu mais ici, le mot kijû est inventé, peut-être parce que les créatures sont des humains qui se transforment et pas des créatures naturelles comme les kaijû.

Source : éditeur.

Hey, le business « dans le nettoyage. Le yakuza moderne se doit de gagner sa vie honnêtement. » (p. 153), un clin d’œil à La voie du tablier de Kôsuke Oono ? En fin de volume, il y a une histoire bonus, ah ah ah, une histoire de coq et de poulette… Bon c’est quand même un manga sérieux mais qui m’a fait rire et qui est super bien dessiné avec des détails très réalistes et fournis (ci-contre, mon image préférée). Quelle idée saugrenue et excellente de créer un coq sauveur de l’humanité ! C’est loufoque, sans aucun temps mort, et si vous n’aimez pas particulièrement la baston, ne passez pas votre chemin car dessins et messages valent vraiment le coup ! J’ai hâte de lire les tomes suivants pour en savoir plus sur Keiji, ses pouvoirs et sur ce qui l’a mené dans ce combat.

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Fanny), BD 2022 et les challenges ABC illimité (lettre S pour nom), Littérature de l’imaginaire #10, Petit Bac 2022 (catégorie Animal pour Rooster / Coq) et Un genre par mois (contemporain en novembre, avec justement un manga très contemporain au niveau dessin, histoire, traitement des thèmes…).