Solo 5 – Marcher sans soulever la poussière d’Oscar Martin.
Delcourt, collection Contrebande, janvier 2021, 88 pages, 14,95 €, ISBN 978-2-41302-269-5. Solo. Historias Caníbales 5 (2020) est traduit de l’espagnol par Miceal O’Grafia.
Genres : bande dessinée espagnole, science-fiction.
Oscar Martin naît en 1962 à Barcelone (Espagne). Il est dessinateur, scénariste et coloriste depuis 1983 : Tom et Jerry (animation), La Guilde (bandes dessinées). Plus d’infos sur son site officiel.
Ça faisait plus d’un an que j’avais lu Solo 1 – Les survivants du chaos, et je n’avais pas pu lire les tomes suivants cette année pour le Mois espagnol (qui a pourtant duré deux mois, mai et juin)… J’ai alors enchaîné le tome 2, Le cœur et le sang, le tome 3, Le monde cannibale, le tome 4, Legatus et heureusement que j’avais ce tome 5 !
Le topo. Sur une Terre post-apocalyptique, ravagée par les produits chimiques et les armes nucléaires vivent de gros prédateurs aux allures préhistoriques, des humains parfois mutants ou hybrides et des animaux géants ou plus ou moins dégénérés, des rats, des félins, des singes, des chiens, des cochons, des lapins avec des fusils (comment ça, mais non, ce n’est pas ma faute si vous pensez à une certaine chanson !)…
Legatus est parti apporter son message de paix et d’union ailleurs mais il a laissé derrière lui des êtres convaincus par de belles valeurs et qui agrandissent toujours plus la communauté des pensants.
Cependant, un militaire déchu et devenu cinglé (ou sûrement l’était-il déjà depuis le début) est devenu gouverneur de la colonie centrale des humains et appelle ses généraux à la destruction des communautés libérées. « Allons-y avec toutes nos forces, une colonie rebelle après l’autre, et soumettons-les ! Reprenons la main sur le territoire. Reformons l’armée grâce à un recrutement forcé. Ou tu es avec nous ou tu meurs ! » (p. 25). Belle mentalité face au message pacifique porté par Legatus et ses ‘disciples’…
En tout cas, dans le monde vert qui a recueilli Legatus, des lapins, des chats et d’autres animaux herbivores vivent en harmonie mais ils sont entourés par des carnivores et ils ne savent pas encore que les humains ont décidé de les détruire, leur but étant de « [vivre] dans un seul et même monde mais qu’il faut savoir regarder, apprendre et gérer avec sagesse. » (p. 64).
Un beau tome plein de surprises ! Et j’espère qu’un tome 6 arrivera bientôt puisqu’il est stipulé à la fin « fin du volume 2 de la trilogie » donc Solo tomes 1, 2, 3 représentent une première trilogie et Solo tomes 4, 5, 6 représentent une deuxième trilogie. Les tomes 4 et 5 sont très bons mais plus courts que les précédents… Cependant j’apprends qu’il y a deux autres tomes, des spin off : Solo – Chemins tracés d’Oscar Martin (au scénario) et Alvaro Iglésias (au dessin) dont l’héroïne est Fortuna, une chatte (parution chez Delcourt en mars 2019) et Solo Alphas d’Oscar Martin (au scénario) et Juan Alvarez (au dessin) avec des chiens (parution chez Delcourt en janvier 2022), une bonne nouvelle et j’espère que la bibliothèque les a !
Le lecteur ne peut qu’adhérer au message délivré par les êtres pacifiques. En fin de volume, des fiches techniques sur ce qui s’est passé « après la Fin », au sud le monde cannibale désertique et violent (première trilogie donc), au nord le monde vert en fait appelé Corindon (deuxième trilogie donc) et comment les herbivores ont évolué sereinement et agrandi leurs territoires grâce aux travailleurs de force (gros herbivores comme les hippopotames), aux forgerons et charpentiers (des castors et des tortues), aux navigateurs qui allaient d’île en île pour planter des graines et déposer de petites colonies (lapins…), aux soldats pour se protéger des cannibales (des rhinocéros) et aux messagers (des chevaux), bref un développement bien plus équitable et profitable que celui des humains. Qui en avait douté ?
Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Fanny) et les challenges BD 2022 et Littérature de l’imaginaire #10.