Journal d’un jeune naturaliste de Dara McAnulty

Journal d’un jeune naturaliste de Dara McAnulty.

Gaïa, janvier 2021, 240 pages, 22 €, ISBN 978-2-84720-970-9. Diary of a Young Naturalist (2020) est traduit de l’anglais (Irlande du Nord) par Laurence Kiefé.

Genres : littérature irlandaise, roman autobiographique, journal.

Dara McAnulty naît en 2004 en Irlande du Nord. Son Journal d’un jeune naturaliste est mi-autobiographique mi-fictionnel puisqu’il grandit en fait à Belfast. Il est porteur de troubles du spectre de l’autisme (TSA). Naturaliste, militant pour l’environnement (principalement pour les oiseaux et en particulier pour les rapaces, mais aussi contre l’effondrement de la biodiversité), « il est le plus jeune auteur jamais sélectionné pour le prix Wainwright, pour UK Nature Writing, et il a remporté le prix 2020. […] Il est aussi le plus jeune récipiendaire de la médaille de la Royal Society for the Protection of Birds. » (source Wikipédia). Plus d’infos sur son site officiel, Naturalist Dara, sa page FB et son compte TW.

Dara McAnulty a 14 ans lorsqu’il commence son journal. « Ce journal relate un tournant de mon univers, du printemps à l’hiver, chez nous dans la nature, dans ma tête. Il parcourt l’Irlande d’ouest en est, du comté de Fermanagh au comté de Down. Il rend compte de déracinement d’un déménagement, de changement de comté et de paysage et, parfois, du déchirement de mes sens et de mon esprit. » (p. 9, début du livre). Ce journal, parsemé de poèmes britanniques, dure un an, couvrant les quatre saisons, printemps, été, automne, hiver.

Dara est un adolescent de 14 ans, son frère Lorcan en a 13 et sa sœur Bláthnaid en a 9. Les parents issus tous les deux du monde ouvrier ont étudié. Le père est « un scientifique, d’abord spécialiste des océans et maintenant de la défense de l’environnement. » (p. 10). La mère, Róisín, est universitaire, journaliste musicale et professeur à domicile. Si Lorcan est un musicien autodidacte et un grand sportif, Dara est passionné par la nature et tout ce qui la concerne, quant à Bláthnaid elle aime les insectes et elle est douée en circuits électriques. La famille vit avec Rosie, une levrette surnommée « chien-tigre » dans le village d’Enniskillen dans le comté de Fermanagh. « Non seulement notre famille est unie par les liens du sang, mais nous sommes tout autistes, tous sauf papa […]. » (p. 11).

Je voudrais donner les significations irlandaises des prénoms. Dara (Dáire) signifie « le chêne et aussi sage, fécond » (p. 231), Lorcan signifie « l’acharné » (p. 232), Bláthnaid signifie « celle qui s’épanouit du mot blath qui signifie fleur » (p. 229), Róisín signifie « petite rose » (p. 234). Il n’y a pas le prénom du père mais le nom de famille McAnulty (Mac An Ultaigh) signifie « fils de l’Ulster » (p. 233). J’ai senti la fierté pour eux d’être Irlandais et j’ai trouvé que les trois prénoms correspondaient bien aux enfants.

Au printemps 2018, Dara a 14 ans et, depuis l’âge de 3 ans, il aime particulièrement les oiseaux et, dans le jardin de leur maison, il y en a beaucoup, merles, pinsons, rouges-gorges, grives musiciennes… Le jardin, la forêt, le lac… tout cela est son univers et il comprend mieux les animaux que les humains. Lorsque la famille passe quelques jours sur l’île de Rathlin, Dara est un peu inquiet (comme lors de tout changement dans son quotidien) mais « Nous sommes dans un autre univers. Pas de voitures. Pas de gens. Rien que la nature dans toute sa splendeur. » (p. 27).

C’est fin mai que les parents annoncent le déménagement. « Changer de maison. Changer de comté, de paysage, d’entourage. Déménager. […] J’approuve d’un hochement de tête. Je comprends. Je comprends mais je me sentais la gorge en feu […]. » (p. 51). « Déni. Désarroi. […] angoisse de l’inconnu. » (p. 52).

En plus du déménagement, du changement de maison, de comté, de collège de repères, etc., Dara fait face aux transformations de l’adolescence. « Mercredi 25 juillet. Nous avons déménagé. C’est fait. Nous avons changé de comté et de maison. Je vis maintenant à Castlewellan, dans le comté de Down, dans un petit lotissement moderne. Il y a des arbres dans le jardin : un sorbier, un frêne, un cerisier et un sycomore. Les troncs sont couverts de lierre et le parc forestier est de l’autre côté de la rue. Les derniers jours ont été un véritable tourbillon […]. » (p. 105). Mais Dara, entouré par sa famille et toujours curieux, ne se laisse pas emporté par ce tourbillon, il découvre son nouvel univers. « L’odeur n’est pas la même, j’explique. Ça n’est pas forcément négatif, mais ce n’est pas pareil. Les bruits sont différents, aussi, mais là c’est positif. Ici, il y a vraiment beaucoup plus d’oiseaux, beaucoup plus d’insectes. » (p. 112). En plus, il se fait deux copains ! Jude, le voisin, puis Rory, son binôme au collège. « […] je suis revenu dans la vie que j’aime mener, il s’agit d’explorer, d’observer, d’apprendre. Je commence à m’ouvrir […], on partage des infos sur la vie qui se déroule sous nos yeux. Ça fait tellement de bien. » (p. 116).

Un de mes passages préférés. « Quand on est différent, quand on est exubérant et joyeux, quand on surfe sur la vague au quotidien, ça déplaît à beaucoup d’individus. Qui ne m’aiment pas. Mais je me refuse à modérer mon enthousiasme. Pourquoi le ferais-je ? » (p. 70). Oh, je ne suis pas autiste mais comme je me reconnais dans cet extrait ! Le fait d’être toujours de bonne humeur, dynamique, optimiste, dérange, vous ne pouvez pas savoir !, et pour certains c’est déstabilisant et stressant mais je ne vais pas changer pour devenir triste, maussade et pessimiste !

Ce roman est un mélange de journal intime, de souvenirs d’enfance, d’observations, en particulier des oiseaux mais aussi des mousses, des lichens, des insectes, etc., et source de nombreuses informations non seulement sur l’Irlande (histoire, société) mais aussi sur sa faune, sa flore, ses montagnes, ses lacs, de très belles balades, un magnifique voyage ! C’est que « La nature déclenche la créativité. » (p. 192, ma phrase préférée).

Dara, cet ado différent (et qui revendique cette différence et il a bien raison), qui lit des romans de fantasy en plus des documents sur la nature, qui écoute de la musique punk, qui aime (à petite dose) les jeux vidéos, mais surtout qui aime sa famille, les balades, les oiseaux, la Nature, y marcher, l’observer, la comprendre, la vivre, est vraiment très attachant. Et aussi, même s’il est devenu militant (un peu à l’insu de son plein gré), il est lucide quant à la politique et les beaux discours (inutiles et improductifs). Alors, autiste, oui mais heureux de vivre malgré ses angoisses, curieux, sensible, sincère, profondément humain dans le bon sens du terme (si tous les ados, si tous les humains même, étaient comme lui, le monde serait plus beau).

J’ai appris beaucoup de choses et j’ai mis un mot sur quelque chose que j’ai déjà observé plusieurs fois, la « murmuration d’étourneaux », mais ici on dit « nuage d’oiseaux » ou « ballet d’oiseaux » et je peux vous dire que c’est simplement magnifique et toujours émouvant.

En fin de volume, il y a un glossaire avec les significations de plusieurs mots irlandais (dont les prénoms que j’ai cités ci-dessus) mais, souvent, les mots sont déjà expliqués dans le journal. (ce qui n’est pas plus mal car je n’aime pas trop les glossaires en fin de livre, je préfère les notes en bas de page plus faciles à consulter durant la lecture).

Merci Dara, merci pour ce très beau livre, merci pour les souvenirs d’enfance et d’adolescence que ça a réveillés en moi : j’ai vécu en ville (dans un quartier en banlieue) mais il y avait (encore) des friches, un bois, un point d’eau et j’ai observé pas mal d’animaux dont des oiseaux et des insectes, et même encore maintenant j’aime m’arrêter, observer les nuages, les arbres, les animaux que je peux voir et ça me ravit bien plus que la folie des humains. À vrai dire je suis devenue écolo dans les années 80 alors que ce n’était pas à la mode mais j’ai arrêté de militer parce que (politiquement) c’est comme Don Quichotte qui se bat contre des moulins à vent… Cependant, mes chers lecteurs, je vous invite vivement à lire ce Journal d’un jeune naturaliste et à vous imprégner du miracle incessant de la Nature en espérant qu’elle survivra à tout ce que les humains lui font subir…

J’avais repéré ce titre chez Maeve, coup de cœur lors de son Mois irlandais en mars mais d’autres l’ont lu et apprécié comme Books, Moods and more ou Charlotte Parlotte, bon sang trop peu de lecteurs finalement alors lisez-le et parlez-en sur votre blog et sur les réseaux sociaux !

Je mets cette lecture dans Challenge Cottagecore (catégorie euh…, eh bien, ce livre entre dans les catégories 2, 3 et 4), Challenge de l’été #2 (un très beau voyage en Irlande du Nord), Challenge lecture 2021 (catégorie 20, un roman écrit par un auteur de moins de 20 ans) et Voisins Voisines 2021 (Irlande du Nord).

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Challenge British Mysteries #5 en 2020

Bizarrement, j’ai zappé l’édition de 2019… Je m’inscris donc pour le British Mysteries #5 qui se déroule durant l’année 2020 avec le Mois British Mystery en mars. Infos, inscription et logos chez My Lou Book et chez Hilde + groupe FB.

« Tous les types de billets sont acceptés : chroniques en rapport avec la littérature, la littérature jeunesse, les séries, films, BD, documentaires… Présentation de documentaires écrits, audio et vidéo, d’essais, d’articles. Reportages, photos et récits de voyage. »

Avec comme thématique du challenge, les mystères britanniques et irlandais : 1- Detective stories contemporaines, policiers vintage et historiques, cosy mysteries y compris en littérature jeunesse (par exemple Agatha Raisin de M.C. Beaton, Julia Chapman, Agatha Christie, Anne Perry, Dan Waddell, Patricia Wentworth…). 2- Essais, documentaires ou tout autre support traitant de meurtres non résolus (Jack the Ripper, l’affaire Caroline Luard, Madeleine Smith…). 3- Toute histoire ayant sa part de mystère, d’obscurité, voire de surnaturel (Wilkie Collins, Sheridan Le Fanu, Bram Stoker, histoires de fantômes, monstre du Loch Ness et autres légendes, maisons mystérieuses, portraits de médiums, le culte du deuil à l’époque victorienne…).

Et avec pour cadre géographique : Angleterre, Écosse, Pays de Galles, Irlande (nord et sud). Pas de Brexit pour le British Mysteries !

Les catégories

Esprit es-tu là ? : manifestations sporadiques et inattendues, effet garanti – entre 1 et 5 participations. Quelques-uns doutent de vous et vous prennent pour un charlatan, mais votre expérience des mystères de l’au-delà a fait de vous une référence parmi les amateurs de tables tournantes. Et vous comptez bien nous faire une petite démonstration pour nous montrer vos talents.

Résidant de Baker Street : entre 6 et 10 participations, vous deviendrez bientôt un limier expert. Employé de bureau le jour, vous rêvez le soir venu d’aider vos voisins Holmes et Watson dans leurs enquêtes. C’est pourquoi vous lisez avec le plus grand sérieux toutes les histoires policières qui vous tombent entre les mains afin d’être en mesure de résoudre un jour les plus grands mystères.

Gardien de Highgate Cemetery : 11 participations et plus. Des histoires sombres, vous en avez vu passer depuis que vous détenez les clefs du célèbre cimetière. Aujourd’hui vous avez décidé de pousser pour nous quelques portes aux secrets bien gardés.

Les thèmes mensuels proposés

20 février : hommage à M.C. Beaton avec un roman policier au choix

Du 1er au 31 mars : mois British Mysteries avec de nombreux rendez-vous (challenge honoré avec 5 lectures mais seulement 3 notes de lectures publiées dans les temps).

20 avril : Sherlock Holmes et ses adaptations : j’ai pris un peu d’avance avec les Dossiers Chtlhu (voir ci-dessous).

20 mai : Julia Chapman : j’ai pris un peu d’avance avec le tome 1 (voir ci-dessous) mais peut-être le tome 2 en mai.

20 juin : Agatha Christie, romans ou dérivés

20 juillet : un roman se passant à Londres

20 septembre : un classique (par exemple Wilkie Collins, Mary Elizabeth Braddon, Le Fanu, Stoker, nouvelles de Dickens, Polidori, Byron, Ann Radcliffe, Lewis…)

20 octobre : fantôme ou cimetière britannique

20 novembre : cosy mystery, pour se préparer à l’hiver

20 décembre et tout au long du mois : polar de Noël (Anne Perry, M.C. Beaton, Agatha Christie, anthologies…).

Mes billets pour ce challenge

1. The Rook de Daniel O’Malley (Super 8, 2014, Australie) – L’auteur est Australien mais le roman se déroule à Londres.

2. Son espionne royale et le mystère bavarois de Rhys Bowen (tome 2) (Robert Laffont, 2019)

3. Sherlock Holmes et les ombres de Shadwell : les Dossiers Cthulhu, 1 de James Lovegrove (Bragelonne, 2018)

4 . Rendez-vous avec le crime de Julia Chapman (Robert Laffont, 2018)

5. Sherlock, Lupin & moi, 2 – Dernier acte à l’opéra d’Irene Adler (Albin Michel 2017) – Les auteurs sont Italiens mais le roman se déroule à Londres et puis il y a Sherlock Holmes.

Catégorie Esprit es-tu là ? honorée 🙂

6. Sherlock, Lupin & moi, 3 – L’énigme de la rose écarlate d’Irene Adler (Albin Michel, 2017) – Idem

7. La clairvoyance du Père Brown de Gilbert Keith Chesterton (Omnibus, 2008)

8. Son espionne royale et la partie de chasse de Rhys Bowen (Robert Laffont, 2020)

9. L’affaire est close de Patricia Wentworth (10/18, 1937)

10. Sherlock Holmes et les monstruosités du Miskatonic de James Lovegrove (Bragelonne, 2019)

Catégorie Résidant de Baker Street honorée 🙂

11. L’ambre du Diable (Une aventure de Lucifer Box, 2) de Mark Gatiss (Bragelonne, 2016)

12. Une enquête de Basil et Victoria (tomes 1 et 2) de Yann et Édith (Les humanoïdes associés, 1990-1993) – Les auteurs sont Français mais ces BD se déroulent dans l’Angleterre victorienne

13. Wily Fox mène l’enquête, 1 – Une ombre au tableau d’Adam Frost (Thomas Jeunesse, 2017)

14. Wily Fox mène l’enquête, 2 – Un parfum de mystère d’Adam Frost (Thomas Jeunesse, 2017)

15. Smoke de Dan Vyleta (Le livre de poche, 2019) – L’auteur est Allemand (et Canadien) mais l’histoire se déroule dans l’Angleterre victorienne.

British Mysteries 2018

Pour le British Mysteries 2018 (3e édition), Lou a fait évoluer le challenge. J’avais participé à la précédente édition (mais je n’avais lu que trois livres…) et je suis ravie que ce challenge revienne jusqu’au 31 décembre 2018 ! En plus, en mars, il y aura un mois spécial Bristih Mysteries avec des LC (lectures communes) entre autres. Infos, logo et inscription chez Lou plus le groupe FB.

C’est parti pour des histoires policières (contemporaines, historiques, vintages), mystère, fantômes, légendes (monstre du Loch Ness, etc.)… en romans, essais, bandes dessinées, littérature jeunesse, films, documentaires, séries… en Angleterre, Écosse, Irlande (nord et sud) et Pays de Galles !

Les catégories

Esprit es-tu là ? Manifestations sporadiques et inattendues, effet garanti : entre 1 et 5 participations.

Détective de Scotland Yard : entre 6 et 10 participations, vous êtes devenu un limier expert.

Gardien de Highgate Cemetery : 11 participations et plus. Des histoires sombres, vous en avez vu passer depuis que vous détenez les clefs du célèbre cimetière. Aujourd’hui vous avez décidé de pousser pour nous quelques portes aux secrets bien gardés.

Je démarre tranquillou avec la première catégorie, Esprit es-tu là, et je verrai si je fais mieux !

Mes lectures pour ce challenge

1. Le diable de la Tamise (Une enquête d’Anna Kronberg et Sherlock Holmes, 1) d’Annelie Wendeberg (Presses de la Cité, 2016)

2. La dernière expérience (Une enquête d’Anna Kronberg et Sherlock Holmes, 2) d’Annelie Wendeberg (Presses de la Cité, 2017)

3. Le Club Vesuvius (Une aventure de Lucifer Box, 1) de Mark Gatiss (Bragelonne, 2015-2018)

4. 13 Devil Street 1888 de Benoît Vieillard (Filidalo, 2016)

5. La malédiction de la Maison Foskett (Les enquêtes de Middleton & Grice, 2) de M.R.C. Kasasian (City éditions, 2017 – Piment noir, 2018)

Catégorie « Esprit es-tu là ? » honorée.

6. Le Novelliste #1 – les nouvelles anglaises (Flatland, 2017)

7. Ann Radcliffe contre les vampires (Ville-Vampire) de Paul Féval (Les Moutons électriques, 2018, auteur français mais histoire anglaise)

+ ?

Le Jeudi Poésie avec Asphodèle #1

jeudipoesie-presentationAbandonné depuis le mois de mai, le Jeudi Poésie revient depuis octobre chez Asphodèle et je me rends compte que je n’ai pas participé à des ateliers d’écriture depuis… longtemps ! Et que ça me manque d’écrire ! Alors, le jeudi sur mon blog, c’est plutôt musée – avec Le jeudi, c’est musée – mais je n’arrive pas à m’y tenir toutes les semaines… Pourtant j’ai la matière ! Donc je me dis pourquoi pas poésie de temps en temps ?

Il existe deux jolis logos. Le premier est un oiseau couronné (d’Ana Rosa) à utiliser pour les participants qui veulent présenter un poème ou un(e) poète. Le deuxième, explicite, représente des crayons en bois pour ceux qui participent en écrivant un poème. Je pense que je participerai tantôt à l’un tantôt à l’autre, et pourquoi pas aux deux avec un poème ou un poète qui m’aurait inspirée mon propre poème. En tout cas, je suis plus dans le poème court (genre haïku), j’espère que ça ne vous dérange pas.

jeudipoesie-participationPour ma première participation au Jeudi Poésie, je présente un poème d’Oscar Wilde car je suis un mooc Oscar Wilde, écrivain et penseur du langage. Et je choisis Le jardin des Tuileries car le professeur du mooc a bien insisté sur la francophilie et l’amour de la France de l’auteur irlandais. J’espère que vous l’apprécierez car je trouve ce poème rafraîchissant, joyeux, et à l’approche de l’hiver, beaucoup d’entre vous rêvent peut-être de fleurs printanières !

Le jardin des Tuileries (poème extrait de La maison de la courtisane, 1919)

Cet air d’hiver est vif et froid, et vif et froid est ce soleil d’hiver, mais autour de ma chaise, les enfants courent : on dirait de menues choses en or qui dansent.

Parfois aux abords du kiosque bariolé, des soldats en miniature se promènent fièrement, allongent le pas. Parfois ce sont des brigands aux yeux bleus qui se cachent dans les fourrés dépouillés des massifs.

Et d’autres fois, pendant que la vieille bonne s’absorbe dans son volume, ils se risquent à traverser le square, et lancent leurs flottilles de papier parmi les gros tritons de bronze verdi qui se contorsionnent.

Puis ils font semblant de fuir en un vol rapide, et puis ils se lancent, bande turbulente, et s’aidant de leurs petites mains tour à tour, ils grimpent à l’arbre noir, effeuillé.

Ah ! cruel arbre, si j’étais vous, et si des enfants grimpaient sur moi, rien que pour eux, je ferais jaillir de tout mon corps, en dépit de l’hiver, des fleurs printanières, des blanches, des bleues.

Source : Paris Info (cliquez sur la photo)

The Magician’s Nephew (The Chronicles of Narnia, book 1) de C.S. Lewis

[Article archivé]

The Magician’s Nephew est le premier tome de The Chronicles of Narnia, une série de C.S. Lewis. Il est paru en 1955 aux éditions Bodley Head. C’est le 6e tome publié des Chroniques mais c’est en fait le 1er tome au niveau chronologique de l’histoire. L’édition que j’ai lue est – comme la première édition – illustrée par Pauline Bayles ; Harper Collins Publishers dans la collection Harper Trophy en 1983, réédition 2002 (241 pages, ISBN 0-06-023498-0).

Genres : littérature irlandaise, littérature jeunesse, fantasy.

C.S. Lewis (Clive Staples Lewis) est né le 29 novembre 1898 à Belfast (Irlande). Essayiste et universitaire : littérature du Moyen-Âge, théologie et littérature du christianisme, critique littéraire. Professeur de littérature anglaise. Écrivain : Le monde de Narnia, La trilogie cosmique, entre autres. Ami de J.R.R. Tolkien. Il est mort à Oxford (Angleterre) le 22 novembre 1963.

Pauline (Diana) Baynes est née le 9 septembre 1922 à Hove dans le Sussex (Angleterre). Elle a grandi en Inde avant de revenir en Angleterre pour étudier. Elle a travaillé au Ministère de la Défense (maquettes, cartographie). Elle a illustré les livres de C.S. Lewis et de J.R.R. Tolkien. Elle et morte le 2 août 2008 à Dockenfield dans le Surrey (Angleterre).

Le monde de Narnia / The Chronicles of Narnia est une série jeunesse en 7 tomes qui sont parus entre 1950 et 1956 mais ils n’ont pas été écrits et publiés dans l’ordre chronologique de l’histoire. Voici un tableau pour tout comprendre :

Titres originaux Parution Titres français Tome
The Lion, the Witch and the Wardrobe 1950 Le Lion, la sorcière blanche et l’armoire magique 2
Prince Caspian : The Return to Narnia 1951 Le prince Caspian 4
The Voyage of the Dawn Treader 1952 L’odyssée du passeur d’aurore 5
The Silver Chair 1953 Le fauteuil d’argent 6
The Horse and His Boy 1954 Le cheval et son écuyer 3
The Magician’s Nephew 1955 Le neveu du magicien 1
The Last Battle 1956 La dernière bataille 7

The Magician’s Nephew se déroule à Londres durant l’été 1900. « It is a very important story because it shows how all the comings and goings between our own world and the land of Narnia first began. » (p. 1). Polly Plummer et Digory Kirke (ils ont une dizaine d’années) sont voisins et deviennent amis. Digory, dont la mère est mourante et le père en Inde, vit chez son oncle Andrew Ketterley, un magicien. Les enfants explorent le grenier, surprennent Andrew dans ses recherches et vont se retrouver, grâce à des bagues magiques, dans le Wood between the worlds, le Bois-d’entre-les-mondes. Ils vont d’abord visiter Charn, un pays en ruines, sombre et silencieux où règne la Reine Jadis, en fait la Sorcière blanche. Puis ils vont dans un bois immense et obscur et font la connaissance du lion Aslan, fils de l’Empereur d’au-delà de la Mer et Roi de Narnia qu’il crée en chantant. « It’s not the sort of place where things happen. The trees go on growing, that’s all. » (p. 33). « The Lion was pacing to and fro about that empty land and singing his new song. It was softer and more lilting than the song by which he had called up the stars and the sun ; a gentle, rippling music. And as he walked and sang the valley grew green with grass. » (p. 123).

Il y a de la magie, Narnia est un monde enchanté. Comme dans Alice au pays des merveilles ou Peter Pan, les enfants s’enfuient du quotidien et du monde des adultes qu’ils ne comprennent pas avec la découverte d’un monde magique, d’un monde enchanté, de passages entre les différents mondes qu’ils peuvent emprunter, parfois en bravant le danger mais tout se termine bien. Apparemment ce tome fut plus difficile à écrire car C.S. Lewis le commença en 1949 mais ne le termina qu’en 1955 après l’avoir abandonné plusieurs fois, et cinq autres tomes (qui étaient en fait les tomes 2 à 6) étaient déjà parus lorsqu’il fut terminé et publié ! Peut-être parce qu’il y a un peu de lui dans Digory (mère morte, père éloigné, etc.) ? Le style de C.S. Lewis est simple, il y a un peu d’humour, il est – avec Tolkien – un des précurseurs de la Fantasy. J’ai lu ce tome facilement mais j’ai quand même cherché quelques mots. J’ai vraiment eu l’impression de lire un livre ancien, surtout à cause des pages jaunies et des illustrations qui font un peu vieillottes mais qui sont jolies (par exemple, voici Aslan p. 127).

J’ai trouvé cette lecture agréable (j’ai fait abstraction des controverses concernant l’apologie du christianisme, la lutte du Bien contre le Mal, les arguments sur le sexisme, le racisme, le paganisme, l’occultisme…). Peut-être lirais-je les autres tomes en anglais aussi…

En attendant, c’est une lecture pour les challenges A reading’s week # 2, Animaux du monde (lion), Fant’classique, Jeunesse & young adults # 3, Le mélange des genres (Fantasy), Petit Bac 2014 (catégorie Sphère familiale avec le neveu), Un classique par mois et Vendredi VO.