Algue et la sorcière de Pınar Selek.
Éditions des lisières, collection Pinson des arbres, novembre 2021, 56 pages, 13 €, ISBN 979-10-96274-27-7. Siyah pererinli kiz (2009) est traduit du turc par Lucie Lavoisier ; illustré par Elvire Reboulet et linogravé par Maud Leroy.
Genres : littérature turque, roman-conte.
Pınar Selek naît le 8 octobre 1971 à Istanbul en Turquie. Elle étudie au lycée Notre-Dame de Sion à Istanbul puis à l’université de Strasbourg. Elle est sociologue, autrice (romans, contes, essais) et militante féministe et antimilitariste. Elle s’intéresse aux groupes opprimés (femmes, enfants des rues, Kurdes, Arméniens…). Le 1er livre de Pınar Selek chez les lisières est Verte et les oiseaux, plus d’autres livres chez d’autres éditeurs.
J’aime bien les livres sans texte sur la 4e de couverture, ils attisent ma curiosité ! Celui-ci est un roman-conte illustré pour les adultes.
Sur l’île aux Moules, la malédiction de la Sorcière à la Cape Noire date de loin. Tous en ont entendu parler. Mais c’est une chose d’en avoir entendu parler depuis l’enfance, d’y croire, d’avoir peur même, et c’en est une autre d’entrer dans l’histoire. La narratrice en a fait l’expérience.
La vie est agréable sur cette île verdoyante aux rivages rocheux et « tous les rochers sont couverts de moules grosses comme ma main, ou plutôt celle de mon père. » (p. 8). Moules et poissons sont le quotidien des habitants qui profitent de la mer, de la lune et ont tout pour être heureux « sauf que la Sorcière à la Cape Noire ne nous laissait pas mener une vie heureuse. On racontait qu’elle venait du septième sous-sol. Du pays des ténèbres. […] La sorcière était à l’origine de tous les malheurs. Elle était derrière tous les échecs, derrière les douleurs, les maladies, les sécheresses, les tempêtes, les bagarres » (p. 11) mais tout cela restait flou, éloigné… Jusqu’à ce que la sorcière vienne frapper avec son balai le frère de la narratrice le jour où il se marie… « Je décidai donc de retrouver la sorcière et de lui demander des comptes. » (p. 13).
« Au fait, je ne me suis pas présentée. Je m’appelle Algue. Je suis grande à présent, j’ai douze ans. J’en avais neuf quand mon frère s’est fait rouer de coups. » (p. 14).
Mais comment trouver cette sorcière d’autant plus qu’elle ne se montre qu’aux hommes ?
Ma phrase préférée. « L’important n’est pas de savoir mais de faire. » (le chêne à Algue, p. 41).
Algue et la sorcière est un conte pour aller au-delà des préjugés et de la peur. Il conviendra aux ados et aux adultes.
Pour Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 19, un livre qui se passe sur une île, 4e billet), Challenge lecture 2023 (catégorie 26, un livre dont le titre comporte le nom d’un aliment, ici Algue est un prénom mais c’est aussi un aliment), Contes et légendes (conte turc), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Petit Bac 2023 (catégorie Végétal pour Algue), Tour du monde en 80 livres (Turquie), Un genre par mois (en mars, album donc illustré, young adult), Voisins Voisines (Turquie).