Epsil∞n n° 14 (août 2022)

Les précédents numéros : Epsil∞n n° 1 (juillet 2021), Epsil∞n n° 2 (août 2021), Epsil∞n n° 3 (septembre 2021), Epsil∞n n° 4 (octobre 2021), Epsil∞n n° 5 (novembre 2021), Epsil∞n n° 6 (décembre 2021), Epsil∞n n° 7 (janvier 2022), Epsil∞n n° 8 (février 2022), Epsil∞n n° 9 (mars 2022), Epsil∞n n° 10 (avril 2022), et Epsil∞n n° 11 (mai 2022), Epsil∞n n° 12 (juin 2022) et Epsil∞n n° 13 (juillet 2022).

Epsil∞n n° 14 (août 2022).

Epsil∞n, édité par Unique Héritage Média (UHM), 100 pages, août 2022, 4,90 €.

Un numéro toujours passionnant et parfaitement illustré avec 89 scientifiques du monde entier interrogés. Et par rapport à la couverture, « Ici, pour la mort, c’est blanc, solennel, calme. Pas de bruit, pas de perturbation : une plénitude. » (extrait de l’édito, p. 3).

Au sommaire, Club Epsil∞n (courriers des lecteurs), les rubriques Fil d’actus (plusieurs sujets abordés), En images (pages 14-15, la première image envoyée par James Webb ! Et page 16, une superbe photo d’abeilles sauvages), Labyrinthe (les biocarburants), Contre-pied (« Non, dormir d’une traite n’est pas naturel »), Analyse (la montée des eaux), C’est dans l’air (« Quand les télescopes captent des signes d’E.T. »). Ce mois-ci, pas de rubriques Atlas et Big data, dommage…

L’enquête, « Jeux vidéo : le piège se referme » (p. 20-27). « Certains jeux sont conçus pour inciter à dépenser le plus d’argent possible à travers une intrigue et un mode injustes et manipulateurs. » (p. 22), c’est-à-dire des « motifs sombres ». Je joue à des jeux gratuits (auparavant sur ma tablette et sur FB, et depuis quelques années sur mon smartphone mais je ne paye jamais pour aller plus loin dans le jeu, par contre s’il faut regarder une pub – entre 5 et 30 secondes en général – pour avoir une partie supplémentaire ou un bonus, eh bien je regarde la pub…).

Le dossier, « Le monde comme on ne l’a jamais vu » (p. 38-53), « d’ici à 2025, grâce à la technologie Lidar, l’IGN va produire une cartographie 3D ultra-précise de toute la France. Chaque dune, chaque arbre, chaque monument sera modélisé […]. » (p. 38). Lidar, je ne connais pas… J’ai pu voir Montpellier, Saint-Émilion, les monts d’Ardèche, le Gard (le pont), Romans sur Isère, Marseille (des endroits que j’ai visités) effectivement comme je ne les avais jamais vus ! Le Lidar est utilisé par la France, il existe aussi l’imagerie hyperspectrale (pour la lumière renvoyée par les végétaux) et l’interférpmétrie (pour les émissions d’ondes radios. Quant au projet Icarus, il veut suivre les animaux (comptage, découverte de nouvelles populations, secret des migrations, de la reproduction) (p. 48). Tout ça est fascinant car les scientifiques découvrent des tas de choses surprenantes (sur les forêts, les volcans, etc.). Plus sur les bases de données Geobon.org et sur NeonScience.org.

Puis diverses rubriques Juste avant la mort (« L’expérience interdite » avec la publication du « premier enregistrement de l’activité neuronale d’un humain en train de mourir », p. 55), Hors normes (« Le plus grand organisme du monde fait 180 km », je vous rassure cet organisme n’est pas animal mais végétal), Voitures volantes (« Cette fois, ça y est ! », « Notre échéance est claire : 2024 et les JO de Paris », p. 68), Terra incognita (« Mission Uranus », « 13 ans de voyage pour atteindre Uranus », p. 74) et Maths (« Oui, certains problèmes sont sans doute compliqués », les maths, même si c’est compliqué, c’est passionnant !).

Et à la fin, le cahier Pop’Sciences qui apporte humour et originalité tout en restant scientifique : le froid abyssal la nuit sur la Lune, la grosse voix des phoques, des chameaux géants, les cascades de dominos, le chant du corail (en bonne santé), Nikola Tesla, un immeuble téléphérique (Thaïlande), des maisons bulles de savon (Irlande), entre autres.

Un excellent magazine, toujours sérieux, abondamment illustré, et abordable pour tous les lecteurs même les moins fondus de sciences. J’ai enfin rattrapé mon retard puisqu’il ne me reste plus que le n° 15 (de septembre) et les 4 hors séries. Vous aimez les sciences ou vous êtes curieux de découvrir les sciences de façon agréable et à petit prix ? Lisez Epsil∞n ! Vous pouvez toujours consulter les sources sur epsiloon.com/sources.

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Epsil∞n n° 13 (juillet 2022)

Les précédents numéros : Epsil∞n n° 1 (juillet 2021), Epsil∞n n° 2 (août 2021), Epsil∞n n° 3 (septembre 2021), Epsil∞n n° 4 (octobre 2021), Epsil∞n n° 5 (novembre 2021), Epsil∞n n° 6 (décembre 2021), Epsil∞n n° 7 (janvier 2022), Epsil∞n n° 8 (février 2022), Epsil∞n n° 9 (mars 2022), Epsil∞n n° 10 (avril 2022), et Epsil∞n n° 11 (mai 2022) et Epsil∞n n° 12 (juin 2022).

Epsil∞n n° 13 (juillet 2022).

Epsil∞n, édité par Unique Héritage Média (UHM), 100 pages, juillet 2022, 4,90 €.

Un numéro toujours passionnant et joliment illustré avec 77 scientifiques du monde entier interrogés et une belle couverture futuriste, une image possible de ce que le télescope spatial James Webb (JWST) va découvrir dans le système Trappist-1. « l’exploration va commencer. Et nous vous embarquons pour vous faire vivre ce grand moment. » (extrait de l’édito, p. 5). Et pour ce numéro anniversaire (1 an), deux pages spéciales de dates importantes et des chiffres de l’année (bravo à l’équipe d’Epsil∞n !).

Au sommaire, Club Epsil∞n (courriers des lecteurs), les rubriques Fil d’actus (plusieurs sujets abordés), En images (extraordinaire photo de la langue d’un escargot turban p. 18-19 et superbe photo de l’un squelette de tricératops p. 20, entre autres), Labyrinthe (les OGM), Contre-pied (certains animaux sauvages vivraient mieux en milieu urbain, alors rat des champs ou rat des villes ?), Atlas (les températures extrêmes dans le monde, les chiffres et la mappemonde… ce n’est pas beau à voir !), Analyse (les voitures autonomes), C’est dans l’air (les animaux sauvages qui s’égarent). Pas de Big data ce mois-ci.

L’enquête, « Sida, le moment clé » (p. 24-31). « Un troisième cas de guérison […] » (p. 24), évidement c’est très peu mais c’est énorme pour la médecine, avec un vaccin à la clé ?

Le dossier, « L’autre Terre, l’exploration commence » (p. 44-59). « Tout le monde se prépare à vivre un moment historique. » (p. 45), je dirais même plus : historique et astronomique ! Alors, en route avec le télescope spatial James Webb qui va étudier plusieurs exoplanètes ! « JWST doit percer les secrets les mieux gardés de l’univers. Et il y a un petit coin du ciel, dans la constellation du Verseau, qui retient tout particulièrement l’attention : les planètes du système Trappist-1. » (p. 46). Pour la réalité, http://exoplanet.eu et https://exoplanetarchive.ipac.caltech.edu et pour la fiction, je me note Le Terminateur de Laurence Suhner (L’Atalante, 2017).

Puis des rubriques Crac ! (« La pensée est une cassure de l’ADN », surprenant !), Coup de foudre (« La fin du mystère », avec le LOFAR), Dessine-moi un mouton (« L’art artificiel est né », ou la création d’images avec une phrase et un algorithme – DALL-E ou Imagen – j’aime beaucoup le koala DJ et le raton laveur astronaute), Brasiliensis (« Les vraies dents de la mer », ou le requin le plus petit mais le plus dangereux au monde) et Maudit Néolithique (« Le piège de l’agriculture », passionnant, j’avais déjà lu des articles qui allaient dans ce sens mais pas à ce point).

Et à la fin, le cahier Pop’Sciences qui apporte humour et originalité tout en restant scientifique : à dos d’escargot, de la géométrie des villes, Buzz l’éclair, des tours qui fabriquent des nuages, entre autres.

Un excellent magazine, toujours sérieux, abondamment illustré, et abordable pour tous les lecteurs même les moins fondus de sciences. J’ai pratiquement rattrapé mon retard puisqu’il ne me reste à lire que les n°s 14 (d’août) et 15 (de septembre) et les 3 hors séries (il faut que j’achète le 4e sur le thème des aliens). Vous aimez les sciences ou vous êtes curieux de découvrir les sciences de façon agréable et à petit prix ? Lisez Epsil∞n ! Vous pouvez toujours consulter les sources sur epsiloon.com/sources.

Et, comme c’est le n° de juillet et que le magazine fêtait à ce moment-là sa 1ère année, je vous remets la vidéo anniversaire.

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Projet 52-2021 #15

Quinzième semaine pour le Projet 52-2021 de Ma avec le thème géographie. Je vous l’ai déjà montré, le Col des Limouches, mais pas cette photo, prise dans la montée, avec vue sur le Vercors dans la Drôme. Géographie signifie « dessin de la Terre ». Cette géographie vous plaît-elle ? Je vous souhaite un bon week-end et, si vous voulez participer, allez voir Ma !

Ténèbre de Paul Kawczak

Ténèbre de Paul Kawczak.

La Peuplade, janvier 2020, 320 pages, 19 €, ISBN 978-2-924898-49-9.

Genres : littérature franco-québécoise, premier roman, Histoire.

Paul Kawczak naît le 12 novembre 1986 à Besançon (Franche-Comté) dans une famille d’origine polonaise. Il étudie la littérature en France puis en Suède. Il est poète, romancier et enseigne la littérature à l’Université du Québec à Chicoutimi (Saguenay). Du même auteur : L’extincteur adoptif (2015, recueil de textes) et Un long soir (2017, micro-récits).

1885, conférence de Berlin, les terres africaines sont partagées. « […] les majestés occidentales tranchèrent à vif la chair ; […] Angleterre, France, Belgique, Italie, Portugal, Espagne, Allemagne se lancèrent sans réserve dans la dévoration. » (p. 17).

Suite à des conflits locaux, en particulier entre Belges et Français, mais les Anglais ne sont pas en reste, le roi Léopold II envoie Pierre Claes, « un excellent géomètre, extrêmement prometteur » (p. 19) pour matérialiser et dessiner le tracé exact de la frontière nord du Congo alors belge. Pierre Claes est né à Bruges, il a moins de 30 ans et le 20 mars 1890 il arrive en Afrique. Port de Matadi puis Léopoldville où il contracte la malaria et où il rencontre Xi Xiao, un bourreau chinois originaire de la province de Guangdong (Canton) reconverti en maître tatoueur, qui devient son ami.

Le voyage est d’abord fluvial, Congo, Ubangui, Mbomou jusqu’à la source. Ensuite terrestre avec des porteurs Bantous. « L’Afrique était déjà mutilée, mais il fallait décider, tracer et enregistrer chaque kilomètre de frontière afin d’apaiser les tensions territoriales dont les voisins français et britanniques souhaitaient profiter pour envenimer une situation à leur avantage. » (p. 39).

Dans cette Afrique bigarrée, il y a bien sûr des Noirs (de différentes ethnies), des Belges, des Français, des Britanniques, des Allemands (dont un fumier qui tire une balle dans la tête du chimpanzé qu’il avait adopté), mais aussi un capitaine de bateau polonais, Jósef Teodor Konrad Korzeniowski (qui a son rôle à jouer) et, on l’a déjà vu, le Chinois Xi Xiao, et aussi beaucoup d’animaux dont la majorité sont dangereux (mais pas plus que les humains finalement). Ce récit extraordinaire fait même croiser Baudelaire, Hugo, Verlaine (dans les souvenirs belges et français de Vanderdorpe avec Manon Blanche) avec plusieurs clins d’œil à la littérature de la fin de ce XIXe siècle.

Mais revenons à Pierre Claes. Abandonné par son père adoptif (l’homme qui a épousé sa mère), le jeune homme hait les Blancs au Congo, qui « ne valaient à ses yeux guère plus que des excroissances improbables de vie dans la chaleur africaine, polypes puants de Léopold II, agents vides de la cancérisation du monde moderne. La prolifération fiévreuse et stérile d’une Europe malade sur le reste de la planète. » (p. 86). Pourtant « Raciste, Pierre Claes l’était certainement, comme tout colonial de sa génération, mais sa haine se portait ailleurs que sur les Noirs. » (p. 105). D’ailleurs, j’ai apprécié son amitié avec Mpanzu, le mécanicien du Fleur de Bruges.

Ténèbre est un premier roman très réussi qui se lit d’une traite (sans vilain jeu de mots). C’est un roman historique et géographique bien construit, un roman de voyage bien documenté, un récit d’amour et de haine (parfois érotique), de passions et de drames. Un coup de cœur donc et j’ai également bien aimé les flashbacks et les passages oniriques mais « Ce monde était une abomination. » (p. 208). Le tout forme un roman puissant, violent, charnel, viscéral même (l’Afrique a été « découpée » et Xi Xiao découpe les corps et peut-être les âmes aussi). « Tout, autour d’eux, était devenu mort, peine et violence. » (p. 244). Paul Kawczak emmène ses lecteurs loin dans la ténèbre (暗黑).

Toutefois je voudrais revenir sur une phrase (je l’ai soulignée ci-dessous) qui m’a interpellée dès le début du roman (heureusement quand même que j’ai continué ma lecture !). « L’histoire qui suit n’est pas celle des victimes africaines de la colonisation. Celle-ci revient à leurs survivants. L’histoire qui suit est celle d’un suicide blanc […]. » (p. 12). L’auteur pense ça, OK, c’est son droit mais je ne suis pas d’accord, je pense que les auteurs peuvent écrire sur le thème qui leur plaît et qui les intéresse. Par exemple, dans Cartographie de l’oubli de Niels Labuzan (un premier roman également), l’auteur français parle très bien de la colonisation allemande en Namibie et des populations noires (ce roman m’a passionnée et j’ai appris beaucoup de choses), pas besoin d’être Allemand ou Africain pour s’emparer de ce sujet ! En ce moment, il y a des polémiques sur qui a le droit de parler de tel pays ou de tel thème, qui a le droit de traduire, je trouve ça immonde, un auteur a le droit d’écrire sur ce qu’il veut et un traducteur qui maîtrise la langue qu’il doit traduire est approprié à traduire même s’il n’est pas de la même nationalité ou du même genre que l’auteur d’origine (et quand j’écris auteur et traducteur, je prends ça pour du neutre, ça inclut autrice et traductrice, et cette autre polémique me saoule aussi mais c’est une autre histoire !).

Bref, je ne peux vous conseiller qu’une chose : lisez Ténèbre de Paul Kawczak, un auteur que je vais suivre (d’ailleurs j’ai aimé tous les livres que j’ai lus publiés par La Peuplade, maison d’édition québécoise).

Pour le Challenge lecture 2021 (catégorie 38, un livre sur le thème du voyage, 2e billet) et À la découverte de l’Afrique.