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Lundi Soleil 2023 #février (2)

Nous sommes toujours dans le deuxième thème de Lundi Soleil 2023, celui de février qui est le jaune.

Voici Pomelo, l’éléphant de Benjamin Chaud. Habituellement il est rose mais ici il est décoré principalement en jaune et il s’intitule « Pomelo Imagine ». Photo extraite de l’expo « Trait pour trait » dont j’ai parlé ici et ici.

Je vous souhaite une bonne semaine et vous dis à lundi prochain.

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Le jeudi, c’est musée/expo #33 – Benjamin Chaud

Après l’exposition Les Romantiques et l’exposition Trait pour trait, voici encore une sélection de photos de Trait pour trait et de la rencontre avec Benjamin Chaud. Un auteur illustrateur un peu réservé mais très agréable et ouvert qui parle volontiers de la traduction de ses livres et de ses voyages à l’étranger pour leur promotion (de supers anecdotes) et bien sûr de son travail, son dessin (ci-dessous, une vidéo) et… son crayon magique ! J’ai déjà chroniqué Les Romantiques, 60 classiques de la littérature en version érotique et Ma folle vie de dessinateur ou comment faire son autoportrait en toutes circonstances et demain, je présenterai la série Taupe et Mulot.

Ma folle vie de dessinateur de Benjamin Chaud

Ma folle vie de dessinateur ou comment faire son autoportrait en toutes circonstances de Benjamin Chaud.

Hélium, collection Humour, novembre 2021, 128 pages, 13,90 €, ISBN 978-2-330-15564-3.

Genres : beau livre, dessin, humour.

Benjamin Chaud naît le 29 janvier 1975 à Briançon dans les Hautes-Alpes. Il étudie les arts appliqués à Paris et les arts décoratifs à Strasbourg. Il est auteur et illustrateur, principalement pour la jeunesse, Les petits Marsus, l’éléphant Pomelo (avec Ramona Bádescu), la Fée Coquillette, entre autres. Plus d’infos sur son Instagram.

Benjamin Chaud, dessinateur consciencieux, se dessine pour « s’imaginer », « rêver », « s’accepter tel que l’on est », « sans se mettre en valeur » mais « se faire plaisir », « s’amuser follement », « gribouiller » même, « trouver sa couleur » mais « pas trop de couleur », « tenir bon », « entrer dans son dessin », « s’y fondre » même et pourquoi pas y « prendre racine » mais « dessiner toujours », « toujours dessiner », voici quelques-uns des 128 dessins / 128 autoportraits parce que Benjamin Chaud aime « n’en faire qu’à sa tête », « travailler trop tard » et boire beaucoup de café.

Après Les Romantiques, 60 classiques de la littérature en version érotique de Benjamin Chaud et Cécile Coulon et les deux expos Les Romantiques et Trait pour trait, je vous présente Ma folle vie de dessinateur qui ressemble à une petite bande dessinée pour découvrir la vie « statique » (en position assise) d’un dessinateur. C’est drôle, c’est tendre, c’est coloré, c’est inspiré, un livre artistique dont on ne se lasse pas ! Merci à Annick de me l’avoir fait lire (je l’ai déjà lu trois fois tellement j’aime les dessins).

Pour La BD de la semaine, Challenge lecture 2022 (catégorie 56, un livre que vous lisez pour la deuxième fois) et Petit Bac 2022 (catégorie Art pour Dessinateur). Plus de BD de la semaine chez Moka.

Le jeudi, c’est musée/expo #32 – Benjamin Chaud

Vous pouvez cliquez sur les photos !

Après des photos de l’exposition Les Romantiques jeudi dernier, voici d’autres dessins de Benjamin Chaud avec la deuxième exposition, Trait pour trait, tout public celle-ci.

C’est une première sélection (vues d’ensemble, dessins en couleurs, dessins en noir et blanc) mais si ça vous plaît, je peux publier un autre billet jeudi prochain.

Vous pouvez en tout cas voir des dessins de Benjamin Chaud sur sa page FB, sur Oh!Mirettes et bien sûr en achetant ses livres (vous en voyez quelques-uns sur les présentoirs) !

Bonne fin de semaine.

Le jeudi, c’est musée/expo #31 – Les Romantiques

Suite à ma chronique de lecture de Les Romantiques, 60 classiques de la littérature en version érotique de Benjamin Chaud et Cécile Coulon (Robert Laffont, 2021), voici quelques photos de l’exposition Les Romantiques avec des dessins de Benjamin Chaud.

Je suis bien consciente que les dessins sont petits (format A5) et qu’on ne voit pas grand chose sur les photos… mais je voulais tout de même partager avec vous. Vous pouvez voir des dessins de Benjamin Chaud sur sa page FB, sur Oh!Mirettes et bien sûr en achetant le livre !

Bonne fin de semaine.

Les Romantiques de Benjamin Chaud et Cécile Coulon

Les Romantiques, 60 classiques de la littérature en version érotique de Benjamin Chaud et Cécile Coulon.

Robert Laffont, octobre 2021, 128 pages, 21 €, ISBN 978-2-22125-349-6.

Genres : beau livre, classiques, dessin, érotisme, humour.

Benjamin Chaud naît le 29 janvier 1975 à Briançon (Hautes-Alpes). Il étudie à l’École des arts Appliqués de Paris et à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. Il est illustrateur et auteur de littérature jeunesse (la Fée Coquillette, les Petits Marsus, Pomelo, Taupe et Mulot… pour lesquels il reçoit plusieurs pirx) mais Les Romantiques est un livre pour les adultes. Plus d’infos sur sa page FB.

Cécile Coulon naît le 13 juin 1990 à Saint Saturnin dans le Puy de Dôme (en Auvergne). Elle publie son premier roman à l’âge de 16 ans (Le voleur de vie, éditions revoir). Elle étudie le cinéma, hypokhâgne et khâgne (Lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand) et les lettres modernes. Elle reçoit des prix littéraires pour ses romans et sa poésie. Elle est romancière, nouvelliste, dramaturge et poétesse. Plus d’infos sur sa page FB.

« Quand il s’agit d’amour, de sexe et de littérature, il n’existe pas de petites espérances. » (2e de couverture et p. 64). La Bible, L’Odyssée, Les mille et une nuits, La divine comédie, Gargantua, Roméo et Juliette « Y a du monde au balcon. » (p. 16) !, Le songe d’une nuit d’été, Hamlet, Don Quichotte, Dom Juan, Gulliver, Robinson Crusoé, Candide, Justine ou les malheurs de la vertu, Les liaisons dangereuses, Le rouge et le noir, Les illusions perdues, Les trois mousquetaires, et même Moby Dick, le Capital et plusieurs autres, autant de classiques revisités par Cécile Coulon (texte) et Benjamin Chaud (dessin), le tout de façon subtile, amusante et érotique. Bien sûr, c’est coquin et tellement drôle ! Mon dessin préféré est page 115 sur Autant en emporte le vent.

Une lecture spéciale pour Les classiques c’est fantastique #2 (le thème de février est ‘les bijoux indiscrets’ que je mets aussi dans 2022 en classiques, Les adaptations littéraires et Challenge lecture 2022 (catégorie 32, un livre dont les initiales de l’auteur se suivent dans l’alphabet).

Et je vous parle de l’expo jeudi !

Haïkus des quatre saisons avec des estampes de Hokusai

Haïkus des quatre saisons avec des estampes de Hokusai.

Seuil, octobre 2010, 128 pages, 19,90 €, ISBN 978-2-02102-293-3. Haïkus traduits du japonais par Roger Munier.

Genres : littérature japonaise, poésie, classique.

Différents auteurs très connus comme Bashô, Buson, Issa, Shiki (plusieurs haïkus de chacun) et moins connus comme Chiyo-ni, Chora, Gonsui, Hashin, Kikaku, Kitô, Koyû-ni, Kubonta, Moritake, Onitsura, Saikaku, Senkaku, Shara, Taigi, Yayû, Yûsui (un ou deux haïkus de chacun).

Que dire sur ce recueil de poésie en dehors du fait que, bien sûr, il est magnifique tant au niveau des haïkus qu’au niveau des estampes. Je vais donc parler un peu du haïku et des haijin, des estampes et de Hokusai puis donner mes quatre haïkus préférés (un par saison). Hier, j’ai publié une photo qui montre un extrait de ce recueil.

Le haïku. Le haïku 俳句 est un poème japonais court se composant obligatoirement de : 1. 17 mores (syllabes pour les Occidentaux) disposées d’une certaine façon (5/7/5), 2. un kigo (un mot de saison) et 3. un kireji (une césure). Le haïku est très codifié et s’il ne comporte pas de saison ou pas de césure, ce n’est pas un haïku, c’est un muki. Ou un senryu qui parle des faiblesses humaines de façon cynique (*). Le mot haïku est créé en 1891 par Masaoka Shiki (qui fait partie des auteurs de ce recueil). Car au XVIe siècle, les Japonais utilisaient haïkaï-renga ou renga (au moins deux strophes). Et le mot hokku désigne la première strophe d’un renga. Shiki a donc contracté haïkaï et hokku pour créer haïku. Pour conclure, le haïku parle de ce qu’a vu ou ressenti son auteur durant une saison (par exemple des cerisiers en fleurs symbolisent le printemps). (*) J’ai rencontré des gens qui disent écrire des haïkus mais qui n’y parlent que de leurs problèmes personnels et existentiels, ils ont bien du mal à comprendre que ce ne sont pas des haïkus… Ces gens regardant uniquement en eux et n’observant pas du tout la Nature et les saisons !

Les haijin. Les auteurs de haïkus sont des haijin 俳人 (ou haïkistes pour les Occidentaux). Les premiers haijin vivaient au XVIe siècle : Sôkan Yamazaki (1465-1553) dit Sôkan n’est pas présent dans ce recueil mais Arakida Moritake (1473-1549) dit Moritake y est. Les haijin les plus connus sont Bashô Matsuo (1644-1694) dit Bashô, Buson Yosa (1716-1783) dit Buson dont j’ai déjà publié 66 haiku, Issa Kobayashi (1763-1828) dit Issa et Masaoka Shiki (1867-1902) dit Shiki qui représentent les XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles apportant chacun des évolutions. Quatre siècles sont donc représentés dans ce recueil. À noter que le célèbre romancier et nouvelliste Natsume Sôseki (1867-1916) dit Sôseki a écrit des haïkus après sa rencontre avec Masaoka Shiki en 1887.

Les estampes japonaises. L’ukiyo-e (浮世絵) signifiant « image du monde flottant » est une technique artistique japonaise de peinture (e) gravée sur bois créée à l’époque d’Edo (1603-1868). Sont représentés des paysages naturels (incluant les animaux) et des lieux célèbres mais aussi des personnes réelles comme des acteurs du théâtre kabuki, des lutteurs de sumô… et des femmes, des femmes belles (bijin), des courtisanes (oiran), parfois dans des scènes érotiques (« maisons vertes », Yoshiwara le quartier des plaisirs…), et aussi des créatures fantastiques comme les yôkai (fantôme, esprit, démon). Les ukiyo-e peuvent aussi être des illustrations de calendrier (egoyomi) et de cartes de vœux privées luxueuses (surimono).

Hokusai. Parmi les artistes d’estampes japonaises les plus célèbres, il y a Kitagawa Utamaro (c. 1753-1806) dit Utamaro, spécialiste des portraits (okubi-e qui signifie « image de grosse tête »), Utagawa Hiroshige (1797-1858) dit Hiroshige, spécialiste des estampes de la ville d’Edo et du Mont Fuji et Katsushika Hokusai (1760-1849) dit Hokusai et surnommé le « Vieux fou de dessin » spécialement connu pour ses vues du Mont Fuji et pour sa Grande vague de Kanagawa. Mais les estampes de ce recueil ne se limitent pas au Fuji et à la vague, elles montrent des paysages (des arbres, des fleurs, des points d’eau, des montagnes…), des animaux, des personnages (à l’intérieur ou à l’extérieur) et même des objets. Né à Edo (l’ancien nom de Tôkyô), Hokusai a vécu pratiquement toute sa vie à Asakusa (quartier que j’aime beaucoup) mais il a voyagé en particulier à Kyôto et a eu une carrière de 70 ans (durant laquelle il a régulièrement changé de nom d’artiste). Ses œuvres sont visibles dans deux musées : le Hokusai-kan à Obuse dans la préfecture de Nagano (depuis 1976) et le Sumida Hokusai Bijutsukan (Musée Sumida Hokusai) à Tôkyô (depuis 2016). À noter que sa fille cadette, Katsushika Ôi (c. 1800–c. 1866), est devenue peintre et est connue grâce à une série de manga Sarusuberi de Hinako Sugiura (3 tomes, 1983-1987) et un très beau film d’animation Sarusuberi Miss Hokusai réalisé par Keiichi Hara (2015).

Voilà, j’espère que ce billet vous a plu, vous a donné envie de lire ces haïkus et, avant de vous donner mes quatre haïkus préférés (un par saison donc, mais ils peuvent changer au gré de mes relectures et de mon humeur), je voulais vous dire que les Japonais sont fiers d’avoir quatre saisons et ont du mal à croire qu’en Europe aussi il y a quatre saisons (peut-être qu’au Japon, les saisons sont plus « marquées » qu’ici).

Printemps : Rien d’autre aujourd’hui / que d’aller dans le printemps / rien de plus (Buson).

Été : Montagnes au loin / où la chaleur du jour / s’en est allée (Onitsura).

Automne : De temps à autre / les nuages accordent une pause / à ceux qui contemplent la lune (Bashô).

Hiver : Les chiens poliment / laissent passage / dans le sentier de neige (Issa).

Pour le Mois au Japon et 2021, cette année sera classique, Challenge lecture 2021 (catégorie 55, un recueil de poèmes), Hanami Book Challenge pour le menu 1, Au temps des traditions, pour le sous-menu 4, fête traditionnelle, nature, écologie (chaque changement de saison est une fête au Japon et aussi bien les haïkus que les estampes font ici honneur à la Nature), Petit Bac 2021 (catégorie Météo, les saisons étant acceptées).

Poissons, écrevisses et crabes […] illustré par Samuel Fallours

Histoire naturelle des plus rares curiositez de la mer des Indes, tome 1 – Poissons, écrevisses et crabes de diverses couleurs et figures extraordinaires que l’on trouve autour des isles Moluques et sur les côtes des terres australes illustré par Samuel Fallours.

Louis Renard, éditeur scientifique, 1719, 62 pages.

Genres : ouvrage scientifique anglais illustré, classique.

Cet ouvrage scientifique paru en 1719 a demandé 30 ans de travail aux commanditaires du contenu, Adrien Van der Stell (1655?-1720?) et Baltazar Coyett (1650?-1725?), au dessinateur, Samuel Fallours et à l’éditeur, Louis Renard, « agent de Sa Majesté britannique » (1648?-1746) puisqu’il était commandité par le « Sérénissime et Très-Puissant Prince George, Roi de la Grande-Bretagne, de France et d’Irlande, Duc de Bronswick-Lunebourg, Électeur du St.Empire ».

Les estampes sont des « gravures à l’eau-forte coloriées » et cet ouvrage, tombé dans le domaine public, est en ligne sur Gallica-BnF, véritable mine au trésor ! Franchement, depuis que j’ai lu Éloquence de la sardine de Bill François, je suis attirée par la vie et les représentations des créatures marines et les estampes de ce livre sont vraiment somptueuses.

Après les pages de politesse, épître au Roi, avertissement de l’éditeur, témoignages, lettres et certificats, table alphabétique des noms, le lecteur ébahi peut voir les poissons d’une très grande variété de couleurs et qui sont magnifiques.

Il y a de très beaux poissons particulièrement colorés comme le Koutoueuw, espère de Romora (n° 3), l’Anniko-Moor (n° 6), le Bezaan (n° 13), le Kamboton (n° 20), le Tandock (n° 23) dont on a l’impression qu’il est à l’envers, le Jourdin (n° 49), le Douwing Princesse (n° 59), le Besaantie (n° 76), le Douwing Admiral (n° 92), le May Coulat (n° 185), le Sofor (n° 206), entre autres.

Le Troutoen ( n° 32) avec ses pics et ses dents fait peur !

Certains sont surprenants comme les poissons tout en longueur, le Joulong-Joulong (n° 18), le Boujaya Couning (poisson n° 30), le Parring of Chnees (n° 55), le Geep Serooy (n° 56), le Cambat (n° 57), le Bouaya (n° 73), entre autres ; ou très gros, le Macolor, espèce de Kakatoe ou Poisson Perroket (n° 60), le Canjounou (n° 70), le Omma (n° 79), le Courkipas (n° 107) qui a de grosses nageoires, l’Aagie van Enchuysen (n° 119), le Jean Peti (n° 152), le Toutetou Toua (n° 188), le Jean Swangi Touwa (n° 199), entre autres.

Mais les plus surprenants sont à mon avis le Lasacker (n° 65) qui ressemble à un sous-marin rose, le Vliegnede Zee-Uyl ou Hibou-Marin (n° 205) et le Lokje-Lokje (n° 208) qui ressemble à un genre de termite ! Et le plus petit est le Zee Luys ou Pou de mer (n° 125).

Ensuite il y a quelques crabes. Et la suite dans le tome 2.

Histoire naturelle des plus rares curiositez de la mer des Indes, tome 2 – Poissons, écrevisses et crabes de diverses couleurs et figures extraordinaires que l’on trouve autour des isles Moluques et sur les côtes des terres australes illustré par Samuel Fallours.

Louis Renard, éditeur scientifique à Amsterdam, 1719, 66 pages.

Ce deuxième tome est construit de la même façon que le premier (témoignages, lettres, certificats…) puis les planches de dessins.

Il y a encore de très beaux poissons, les couleurs sont superbes (principalement rouge, orange, vert, parfois bleu, jaune…).

Il y a des mastodontes comme le Parequiet (n° 9), le Jean Tomtombo (n° 24), le Macolor (n° 30), le Jean Satan (n° 35), le Maan-Viseh (n° 138), le Babara (n° 142), « un des meilleurs Poissons de toutes les Indes », le Groote-Balser (n° 142) qui a un ventre énorme, le Keyser van Japan (n° 238) qui est le « Poisson le plus délicieux et le plus beau qui soit au monde ».

D’autres sont plus petits. Et il y a bien sûr encore des poissons surprenants comme le Zee-Kat (n° 38) qui ressemble à un escargot, le Draekje (n° 52) qui ressemble à une libellule, le Bolam de la Baye (n° 90) qui est « huileux et dégoûtant » (le pauvre !) ou le Tamaota (n° 115) qui a une grande moustache et le Caffertie (n° 200) qui a un bec de perroquet !

Le Jean Suangi (n° 72) avec ses épines dorsales et ses dents fait plutôt peur, ainsi que l’Alforeese (n° 85).

Il y a même des poissons sans nom : un « monstre qui fut pêché au passage de Baguewal près d’Amboine en 1709 […] long de trois pieds et demi » (n° 185), un « monstre semblable à une Sirenne » (n° 240) et une « Écrevisse extraordinaire » (n° 241).

Tous ces poissons dont certains étaient « fort gras et de bon goût », raies, crabes, écrevisses « délicieuses » et même sauterelles marines étaient pêchés, consommés alors je crains que la majorité d’entre eux ait malheureusement disparu… et qu’il ne reste que ces dessins et descriptions parfois approximatives. Mais ces deux livres sont un véritable trésor de la fin du 17e et début du 18 siècle (30 ans de travail donc entre 1689 et 1719).

Deux très beaux livres d’Art à découvrir que je mets dans les challenges A year in England 2021 (because travail commandité par le roi George Ier et éditeur Sujet anglais de Sa Majesté), Animaux du monde #3, 2021, cette année sera classique, Challenge lecture 2021 (catégorie 13, un livre dont le titre comprend le nom d’un animal), Les étapes indiennes #2 car ces deux livres contiennent « un très-grand nombre de Poissons les plus beaux & les plus rares de la Mer des Indes », Petit Bac 2021 (catégorie Lieu pour Isles Moluques et terres australes) et Les textes courts (62 pages pour le tome 1 et 66 pages pour le tome 2).

Les chats de Louis Wain

[Article archivé]

Un ami m’a montré la vidéo Schizophrenic painter sur YouTube et j’ai été estomaquée par l’œuvre de Louis Wain et surtout par son évolution.

Mais qui est Louis Wain ? Il ne me semble pas avoir déjà entendu ce nom. Mais ses chats, je crois par contre en avoir déjà vus. Ah oui, sur les couvertures de Lilian Jackson Braun édité par 10/18 !

Louis Wain naît le 5 août 1860 à Clerkenwell, un quartier du centre de Londres surnommé la Petite Italie. Il grandit entouré de ses 5 sœurs cadettes mais à cause d’un bec-de-lièvre, il fréquente peu l’école. Il devient tout de même instituteur à la mort de son père : il n’a que 20 ans mais doit subvenir aux besoins de sa mère et de ses sœurs (la plus jeune est internée). Rapidement il préfère devenir un artiste en freelance. Il commence à dessiner des animaux et des scènes campagnardes pour divers journaux. Il épouse Emily, la gouvernante de ses sœurs : il a 23 ans et elle 33, un scandale pour l’époque. Quand il apprend que son épouse est malade (un cancer), il se met à dessiner des chats anthropomorphes pour la divertir. Ses premiers dessins inspirés par leur chat Peter paraissent à Noël 1886. Ses illustrations ont beaucoup de succès et sont publiées en cartes postales, calendriers, et aussi dans une centaine de livres pour enfants. Emily n’est plus là pour voir le succès de son mari, elle est morte 3 ans après leur noce… En 1907, après un voyage à New York où il dessine quelques strips, il revient ruiné à cause de mauvais placements et apprend la mort de sa mère. C’est certainement à ce moment-là que son état mental se dégrade, alors qu’il s’était déjà réfugié dans l’imaginaire depuis longtemps. Le diagnostic tombe : schizophrénie ! Il continue de dessiner, des chats bien sûr, et c’est là qu’on peut voir l’évolution de son dessin, de sa vision des choses et surtout des êtres. C’est hallucinant, certains chats font même peur. Lui aussi doit faire peur… : en 1924, ses sœurs n’arrivant plus à s’occuper de lui le font interner mais l’hôpital (pour les pauvres) est plutôt un mouroir. Après la parution de son histoire dans les journaux et les interventions de personnalités comme H.G. Wells et le Premier Ministre, il est transféré en 1930 dans un autre hôpital : il y est bien traité, il peut dessiner, peindre et il passe les dernières années de sa vie au milieu des chats. Il meurt le 4 juillet 1939.

Les chats de Wain sont un peu comme les animaux de La Fontaine : Wain les dessine pour montrer le ridicule de certaines situations chez les humains et de la mode (très présente dans l’Angleterre victorienne) et il est bien conscient de faire un travail parodique voire satirique. Il s’est aussi engagé dans la protection des chats et la lutte contre la vivisection (quel mot horrible !).

Son histoire est une histoire triste et grandiose comme il y en a eu beaucoup au XIXe siècle et je voulais vous la conter. Plusieurs livres sont parus sur Louis Wain et ses chats en Grande-Bretagne. En 2000, la Bibliothèque de l’Image a publié Les chats de Louis Wain par Patricia Allderidge, réédité en 2003 mais malheureusement épuisé, il vous faudra donc vous tourner vers les livres en anglais.

Vous pouvez découvrir et admirer les chats de Louis Wain sur Chris Beetles (galerie d’Art) [j’avais repéré d’autres sites mais ils ne sont plus en ligne].