Rooster Fighter – Coq de baston 3 de Shu Sakuratani

Rooster Fighter – Coq de baston 3 de Shu Sakuratani.

Mangetsu, collection Shônen, septembre 2022, 210 pages, 7,95 €, ISBN 978-2-38281-092-7. Rooster Fighter volume 3 (2022) オンドリの戦闘機 ou ニワトリ・ファイター (Niwatori Fighter) est traduit du japonais par Alexandre Fournier.

Genres : manga, shônen, science-fiction, fantastique, horreur.

Shu Sakuratani 桜谷シュウ naît… eh bien quelque part au Japon (aucune info) et il est mangaka. Son premier manga T-Dragon (ヒーローズコミックス 10 tomes entre 2015 et 2019) n’est pas traduit en français. Plus d’infos (et plein de dessins de coqs) sur son compte twitter et son instagram.

Prises de becs et célébrité pour Keiji, Piyoko et Elizabeth ! Mais c’est un peu galère car plusieurs personnes veulent les attraper… ou les filmer ce qui les rend encore plus célèbres.

Et un flashback pour comprendre qui est Sara et ce qui lui est arrivé.

Mais quand la haine s’empare d’un être, c’est la cata !

Piyoko est encore plus sous le charme et Keiji ferait-il des émules ? « Je veux suivre les traces de ce coq. » (p. 51).

En tout cas, une rencontre va bouleverser Keiji. « J’ignorais qu’il y avait des kijû comme toi. Te rencontrer m’a ouvert les yeux, Morio, merci. » (p. 88).

Chaque rencontre apporte quelque chose mais c’est sûr qu’il est préférable que la rencontre soit agréable.

Après la lecture du tome 1, et du tome 2, j’ai pu embrayer avec ce tome 3 puisque je l’avais sous la main.

Combats incroyables et humour sont les ingrédients principaux de cette série mais ce tome est différent, plus sérieux mais aussi plus philosophique, ce qui prouve que le mangaka ne va pas tourner en rond, il maîtrise son histoire et innove pour l’étoffer (et rendre ses lecteurs encore plus accros), j’ai donc hâte de lire le tome 4 que, heureusement, j’ai !

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Fanny), BD 2023, Contes et légendes #5, Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11 et Petit Bac 2023 (catégorie Animal pour Rooster / Coq).

Publicité

Charamba, Félins pour l’autre de Marie Pavlenko et Marie Voyelle

Charamba, hôtel pour chatsFélins pour l’autre de Marie Pavlenko et Marie Voyelle.

Flammarion Jeunesse, septembre 2022, 128 pages, 10,90 €, ISBN 978-2-08027-431-1.

Genres : littérature française, littérature jeunesse.

Marie Pavlenko naît le 30 septembre 1974 à Lille dans le Nord. Elle étudie les lettres modernes à Sorbonne-Nouvelle (Paris3) puis le journalisme à l’école supérieure de journalisme de Lille. Elle est journaliste, romancière (fantasy et littérature jeunesse) et reçoit plusieurs prix littéraires. Elle vit entre la région parisienne et les Cévennes et elle est engagée pour l’écologie. Plus d’infos sur son site officiel.

Marie Voyelle est illustratrice jeunesse (romans et BD) et pour la presse (jeunesse et féminine) pour plusieurs éditeurs. Plus d’infos sur son site officiel et sa page FB.

Après avoir beaucoup aimé le 1er tome, Charamba, hôtel pour chats – Bobine s’en mêle, je ne pouvais que lire ce 2e tome !

Nous retrouvons donc Magda, la propriétaire de l’hôtel Charamba et les chats, Bobine, Mulot, Carpette (toujours fan de Johnny) et Couscousse (toujours en communication avec le fantôme d’Albert Einstein, dit Bertou).

Hôtel Charamba, fin août, plusieurs pensionnaires sont partis. Mais, il y a deux nouveaux, « Mouna, chatte écaille de tortue rigolote et avenante […], et Samba, jeune chat roux ayant débarqué la veille. » (p. 18).

Et, dans la chambre 6, un couple de Maine Coon est récemment arrivé et Carpette surprend une conversation : « ‘Quand on est arrivés, j’ai senti. – Senti quoi ? – La viande ! – Mon pauvre Brandon, tu dis n’importe quoi ! – Tais-toi Branda, tais-toi, sinon…’ Carpette se concentra sur la suite. Sinon… Sinon quoi ? La suite n’arriva pas. » (p. 23).

Mais, en rejoignant ses amis chats, Carpette s’évanouit car une autre pensionnaire vient d’arriver : « une perruche couleur vert pomme Granny, avec le bec et le tour de l’œil rouge. » (p. 27)… Cependant, ce n’est pas ce que vous pensez : Carpette est tombé amoureux ! Les humains de la perruche l’appelle Framboise mais son vrai nom, c’est Akemi ce qui signifie ‘beauté naissante’ ou ‘jolie aube’ en japonais.

Évidemment les chats adorent croquer les oiseaux, et même jouer avec, alors Magda leur interdit d’être près de Framboise, mais Carpette ne pense qu’à une chose, être proche de son « Âme Sœur » (p. 37).

Bon, rien ne va plus, Mulot a disparu, Brenda aussi (Brandon est furieux et traite Bobine de mamie…) et Carpette qui n’a pas pu approcher d’Akemi est effondré mais heureusement « son caractère vaillant avait repris le dessus. Son énergie était fixée sur un unique but : rejoindre Akemi coûte que coûte. » (p. 72). Mais Carpette pourra-t-il vivre son histoire d’amour avec Akemi ?

Comme pour le premier tome, Marie Pavlenko s’adresse parfois aux lecteurs (pour leur expliquer des choses ou les faire rire) et crée de nombreux jeux de mots voire des mots inventés ou même des expressions comme « faire pleurer un parpaing » (p. 88). C’est vraiment une lecture très intelligente, non seulement pour la jeunesse mais aussi pour les adultes. Alors que le 1er tome parlait de harcèlement, celui-ci parle de violence (masculine contre féminine) et du problème des oiseaux en cage. Et les illustrations de Marie Voyelle s’harmonisent parfaitement avec le texte et l’humour de l’autrice.

Une lecture idéale ! Pour Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 6, un livre avec un chat sur la couverture, 2e billet), Challenge lecture 2023 (catégorie 40, un roman dont la couverture est un dessin, 3e billet), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11 et Petit Bac 2023 (catégorie Bâtiment pour Hôtel).

La fête des ombres (2 tomes) d’Atelier Sentô

La fête des ombres 1 d’Atelier Sentô.

Issekinicho, mars 2021, 80 pages, 16,90 €, ISBN 979-1-095397-12-0.

Genres : bande dessinée française, jeunesse, fantastique.

L’Atelier Sentô, « Cécile Brun et Olivier Pichard, est né de voyages au Japon, de rencontres, de dessins et de photographies ramenés du pays du Soleil Levant. Ils aiment faire découvrir un Japon inhabituel, composé de villages perdus dans les montagnes, de fêtes populaires et d’esprits oubliés. Leur précédent récit – Onibi – a été récompensé par le trophée d’argent du Japan International Manga Award. » (source éditeur). Les suivre sur leur site officiel, Facebook, Instagram, Twitter et YouTube.

Cet été, dans le village de la Vallée des ombres, Naoko tenait la main de la fillette mais celle-ci a quand même disparu dans la brume… « Je savais que c’était fini, que jamais je ne la reverrais. Mais je m’obstinais à la chercher, malgré les larmes qui troublaient ma vue. » (p. 4). À sa place, un jeune homme perdu est apparu.

Chaque mois, les habitants du village se réunissent et parlent de l’ombre qu’ils ont recueilli. Naoko est la plus jeune de ce groupe ; les autres sont principalement des personnes âgées.

Mais l’ombre – le jeune homme – que Naoko a recueilli ne se rappelle absolument de rien et dans un an, elle disparaîtra comme elle est arrivée. « Ça me va. Un an ici, c’est déjà un petit bout d’éternité. » (p. 19).

De plus, autour du village, des ombres noires apparaissent.

À travers des chapitres courts, comme autant de petites histoires qui se suivent, les auteurs racontent l’histoire de Naoko et de l’ombre dont elle s’occupe. Ce premier tome couvre l’automne et l’hiver. J’ai bien aimé le poisson sauvé (p. 34) et la fin est surprenante ; j’enchaîne avec le tome 2.

La fête des ombres 2 d’Atelier Sentô.

Issekinicho, octobre 2021, 80 pages, 16,90 €, ISBN 979-1-095397-13-7.

Katsu, l’ami d’enfance de Naoko, a enfin trouvé qui est l’ombre qu’elle a recueillie. Le jeune homme est Yukito Kondo, un artiste peintre de Tokyo, qui n’est pas mort mais dans le coma depuis sa tentative de suicide il y a huit mois et il vient de se réveiller !

Naoko se rend à Tokyo. « Tokyo… La ville de tous les possibles. Combien de fois avais-je rêvé de tout quitter pour m’y installer ? Mais aujourd’hui mon excitation se teinte d’angoisse. Et si j’avais fait une grave erreur en venant ici ? » (p. 5). Elle entre en contact avec Yukito.

Ce deuxième et dernier tome, qui couvre le printemps et l’été, est encore pus dramatique que le premier mais peu à peu, des vérités se font jour. « Et dire que le festival commence demain. Si seulement on pouvait demander une année supplémentaire… Il reste tant de questions… Mais à peine quelques heures. Tout ce qu’on peut faire, c’est profiter de cette dernière journée. » (p. 56).

La fête des ombres est un très beau diptyque qui conte le Japon traditionnel et moderne, le Japon de la campagne et de la ville, et aussi l’irruption du fantastique, du surnaturel dans le quotidien des villageois. Parce que c’est tout ça le Japon, et bien plus encore ! Vous pouvez lire une interview enrichissante des deux auteurs sur Journal du Japon. J’ai beaucoup aimé suivre les saisons et l’évolution des personnages avec un texte et des dessins peints vraiment très beaux. C’est coloré, poétique, philosophique mais… Est-ce vraiment destiné à la jeunesse ?

Je mets ces deux tomes dans La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Fanny) et les challenges BD 2023, Contes et légendes #5, Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11 et Un genre par mois (en mai, genre expressif, la narration doit être en « je » et c’est le cas pour Naoko).

 

9 albums illustrés des éditions Chat-Minou

Je n’ai pas eu le temps de programmer un billet bande dessinée alors voici 9 albums illustrés des éditions Chat-Minou.

Genres : littérature jeunesse, albums illustrés.

CaligrAnimaux de Céline Lamour-Crochet.

Chat-Minou, novembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 979-10-9526-106-3.

Des calligrammes animaux très jolis. Mes préférés sont le flamand, le jaguar et la poule. Un album illustré pour découvrir les lettres de l’alphabet, les animaux et l’art.

L’escargot multicolore de Violette et Bernard Sicre.

Chat-Minou, décembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 979-10-9526-103-2.

Frédérique est une escargot qui rêve de couleurs et lorsqu’une marguerite vient se poser sur sa coquille, elle est très contente. Mais le vent emporte la fleur. Frédérique rencontre Chrysale la chenille, Ignace la limace, puis Claude, un congénère qui lui dit qu’elle est très jolie mais elle veut toujours de la couleur. Un album illustré sur l’acceptation de soi.

Les habits étranges de Nils.

Chat-Minou, décembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 79-10-9526-105-6.

Alors quels habits préférez-vous ? Un album pour comprendre la réalité et l’illusion.

L’imagier cache-cache des animaux d’Alexandra Gabrielli-Kuhn.

Chat-Minou, décembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 979-10-9526-107-0.

édition multilingue, par exemple l’album s’ouvre sur un proverbe persan écrit en français et écrit en persan (avec la prononciation). Des proverbes persan, espagnol, yiddish, arménien, gabonais (mon préféré, voir ci-dessous), grec, ashanti, anglo-saxon, égyptien, russe, japonais, chinois, avec des animaux kaléïdoscopiques. « On n’apprend pas à siffler à un perroquet qui parle. »

La coccinelle aux petites ailes de Sylvie Lavoie et Emmanuelle Moreau.

Chat-Minou, décembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 979-10-9526-102-5.

« Une famille de coccinelles vit sur une fleur de pavot. » Mais Crécelle, la plus jeune de la famille, a des ailes toutes petites alors elle ne peut pas s’envoler et partir à l’aventure comme ses sœurs… Un album illustré sur l’acceptation de soi et le courage.

Les filles et les garçons de France Quatromme et Élise Catros.

Chat-Minou, décembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 979-10-9526-100-1.

Annabelle et Anatole s’amusent à être un garçon ou une fille, déguisements, ombres chinoises. Un album pour jouer avec les genres, leurs similitudes et différences.

Niko dort de Kouam Tawa et Tiphaine Boilet.

Chat-Minou, décembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 979-10-9526-101-8.

Au zoo, Niko dort mais les visiteurs sont mécontents… « Nous ne sommes pas venus de si loin pour regarder le singe dormir !, se fâchent les touristes. » Au cirque, Niko dort aussi… « Nous n’avons pas payé si cher pour regarder le singe dormir !,s’emportent les spectateurs. » Un album pour que petits et grands comprennent que les animaux ne sont pas des objets, des jouets et qu’ils doivent vivre dans leur milieu naturel, leur paradis, sans que les humains ne les dérangent.

Nini… une mouche tout simplement d’Anne Vidal.

Chat-Minou, décembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 979-10-9526-108-7.

Nini est un des petits asticots issus des œufs qu’a pondu une mouche bleue. Comme les asticots sont nés sur un tas d’ordures, ils ont bien à manger mais « c’est fatiguant de ramper », de se tortiller. Un matin Nini se réveille avec trois paires de pattes et des ailes, elle va pouvoir s’envoler, « Nini a un monde à explorer. » ! Un album sur l’amitié, la liberté, l’acceptation de soi et des autres tels qu’ils sont.

Un renard dans le poulailler d’Anne Vidal.

Chat-Minou, décembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 979-10-9526-104-9.

« C’est la panique au poulailler ! / Le coq a été bâillonné, / Des poules plumées, des œufs volés, / On a même mordu le fermier ! / Mollasson le chien policier / Est appelé pour enquêter. / Ça sent le renard à plein nez : / Mon flair ne m’a jamais trompé ! » Le renard Fripon sera-t-il arrêté et puni ? Mais les animaux de la ferme comprennent pourquoi Fripon agit ainsi. Un album pour découvrir l’équilibre entre les animaux ‘domestiqués’ de la ferme et les animaux sauvages qui ont besoin de se nourrir et de se protéger.

J’ai apprécié tous ces albums illustrés, tant pour leurs illustrations que pour leurs messages. Mon top 3 : 1. Un renard dans le poulailler, 2. La coccinelle aux petites ailes ex aequo avec Niko dort, 3. Nini… une mouche tout simplement.

Malheureusement, je ne sais pas si cette maison d’éditions existe toujours et je n’ai pas pu lire le dixième album illustré, La vraie vie de Clément Robert et Alice Bunel (Chat-Minou, décembre 2016, 32 pages, 14 €) mais cet album avec un chat et des oiseaux m’aurait bien plu.

Pour Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 9, livres jeunesse) et Jeunesse & young adult #12.

Des pensées pour Violette de Charlotte Bousquet

Des pensées pour Violette de Charlotte Bousquet.

Scrineo, collection Faune, octobre 2022, 192 pages, ISBN 978-2-38167-161-1.

Genres : littérature française, littérature jeunesse.

Charlotte Bousquet naît le 9 janvier 1973 en France. Elle étudie la philosophie et soutient une thèse sur les mondes imaginaires, Les mondes imaginaires et le déplacement du réel : un questionnement de l’être humain, à la Sorbonne en 2002. Mais elle est aussi romancière, Zaïna et le fils du vent (1999), Le défi de Zaïna (2001), la trilogie Cœur d’Amarantha (2004-2006), la trilogie L’archipel des Numinées (2009-2011), la série La peau des rêves (4 tomes, 2011-2013), etc. Elle est également nouvelliste, essayiste, scénariste de bandes dessinées et éditrice (CDS-éditions). Littérature pour adultes, pour la jeunesse, de l’imaginaire, elle a plusieurs cordes à son arc et reçoit de nombreux prix littéraires. J’ai très envie de lire Le dernier ours paru en 2012 et qui se situe au Groenland an 2037. Plus d’infos sur son blog (pas mis à jour).

Adagio est un chat tigré aux yeux verts ; il est heureux avec son humaine, Violette, une ancienne pianiste mais un jour Violette n’est plus là, elle est à l’hôpital, dans le coma…

Pauline, la petite-fille de Violette, était dans le désert du Sahara, un voyage qu’elle a fait seule car son ami d’enfance Younès est mort trois mois avant leur départ. Alors elle ne veut pas perdre sa mamie Violette dont elle est proche depuis toujours. « Et Adagio ? Comment il va ? – Adag… Oh mon Dieu ! Ça fait quatre jours qu’il est seul, le pauvre. Dans la panique, je n’ai même pas pensé à le nourrir. Il doit être affamé ! Je… – Je m’en occupe, décide Pauline. Le temps de poser mon sac, et je fonce chez mamie. » (p. 19).

Les chapitres alternent entre Adagio, Pauline, 20 ans, et Kirian, 17 ans (les petits-enfants de Violette). Pauline voudrait voyager dans le monde entier et Kirian dessine et aime la musique (il cite le groupe Tool p. 37). En tout cas, ils ne renoncent pas à leur grand-mère bien-aimée et feront tout pour qu’elle revienne ! En attendant, ils essaient de récupérer Adagio pour qu’il ne soit plus seul avec sa peine. « Entre l’accident de mamie Violette, l’hystérie de Julie [c’est la femme de ménage et elle n’aime pas Adagio], le SAMU qui débarque et la solitude, le pauvre n’a rien dû comprendre. » (p. 47).

Et puis, il y a Élias, le médecin, qui accepte Adagio. « Il va tenter l’expérience. À titre exceptionnel, le chat tigré sera admis, aux heures de visite, dans la chambre de son humaine. » (p. 68).

C’est non seulement un roman très touchant mais aussi une véritable ronron-thérapie. L’autrice aborde avec sensibilité les thèmes du coma, des soins palliatifs, de la présence de la famille et surtout de l’animal auprès de la personne qui en a besoin, et bien sûr de l’amour. Un livre lu après avoir vu la note de lecture de Sharon.

Pour Challenge lecture 2023 (catégorie 48, un roman de moins de 200 pages), Jeunesse & young adult #12, Petit Bac 2023 (catégorie Prénom pour Violette) et Un genre par mois (en mars, jeunesse, young adult).

Rooster Fighter – Coq de baston 2 de Shu Sakuratani

Rooster Fighter – Coq de baston 2 de Shu Sakuratani.

Mangetsu, collection Shônen, juillet 2022, 192 pages, 7,90 €, ISBN 978-2-38281-086-6. Rooster Fighter volume 2 (2021) オンドリの戦闘機 ニワトリ・ファイター (Niwatori Fighter) est traduit du japonais par Alexandre Fournier.

Genres : manga, shônen, science-fiction, fantastique, horreur.15

Shu Sakuratani 桜谷シュウ naît… eh bien quelque part au Japon (aucune info) et il est mangaka. Son premier manga T-Dragon (ヒーローズコミックス 10 tomes entre 2015 et 2019) n’est pas traduit en français. Plus d’infos (et plein de dessins de coqs) sur son compte twitter et son instagram.

Keiji, le coq aux supers pouvoirs, continue son combat contre les kijûs, « Cocori-K-O ! », talonné par la poussinette amoureuse de lui. Mais comment une énorme limace peut-elle être immortelle ? « Impossible… J’ai pourtant tué les autres en visant leur tête ou leur cœur… Il a forcément un point faible. »

Les scènes de combat sont spectaculaires et il y a beaucoup d’humour : qu’est-ce qui est le plus dangereux, un kijû ou… Elizabeth jalouse ?!!! Combat redoutable !

Malheureusement, les kijûs étaient auparavant rouges ou bleus et n’étaient pas très intelligents mais Elizabeth a remarqué que des kijûs mutants de toutes les couleurs arrivaient, « Ils possèdent des émotions et une intelligence proches de celles des humains… ainsi que leur propre caractère » (p. 78).

Keiji n’est plus seul, la poussinette (finalement nommée Piyoko) et Elizabeth seront sûrement utiles pour lutter contre ces kijûs mutants et contre l’immense kijû blanc. Mais en attendant, besoin de se rétablir et de se reposer alors un bon bain aux sources chaudes, ça vous dit ?

Après la lecture du tome 1, j’avais hâte de lire la suite mais j’ai dû attendre que les tomes arrivent (à la médiathèque). Un tome 2 très énergique, avec des dessins toujours très beaux et un ton humoristique – au milieu de toute cette horreur – qui me plaît bien. L’auteur continue de montrer la nature humaine et la possibilité que nous soyons des monstres au fond de nous sans même le savoir ou plutôt sans vouloir se l’avouer.

J’aime beaucoup Keiji mais Piyoko est peut-être mon personnage préféré (tellement mignonne). Je ne vais pas attendre trop longtemps pour retrouver le trio de choc puisque j’ai les tomes 3 et 4, ouf !

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Fanny), BD 2023 et Challenge lecture 2023 (catégorie 7, un livre qui fait rire), Contes et légendes #5, Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Petit Bac 2023 (catégorie Animal pour Rooster / Coq) et Un genre par mois (en mars, young adult).

Algue et la sorcière de Pınar Selek

Algue et la sorcière de Pınar Selek.

Éditions des lisières, collection Pinson des arbres, novembre 2021, 56 pages, 13 €, ISBN 979-10-96274-27-7. Siyah pererinli kiz (2009) est traduit du turc par Lucie Lavoisier ; illustré par Elvire Reboulet et linogravé par Maud Leroy.

Genres : littérature turque, roman-conte.

Pınar Selek naît le 8 octobre 1971 à Istanbul en Turquie. Elle étudie au lycée Notre-Dame de Sion à Istanbul puis à l’université de Strasbourg. Elle est sociologue, autrice (romans, contes, essais) et militante féministe et antimilitariste. Elle s’intéresse aux groupes opprimés (femmes, enfants des rues, Kurdes, Arméniens…). Le 1er livre de Pınar Selek chez les lisières est Verte et les oiseaux, plus d’autres livres chez d’autres éditeurs.

J’aime bien les livres sans texte sur la 4e de couverture, ils attisent ma curiosité ! Celui-ci est un roman-conte illustré pour les adultes.

Sur l’île aux Moules, la malédiction de la Sorcière à la Cape Noire date de loin. Tous en ont entendu parler. Mais c’est une chose d’en avoir entendu parler depuis l’enfance, d’y croire, d’avoir peur même, et c’en est une autre d’entrer dans l’histoire. La narratrice en a fait l’expérience.

La vie est agréable sur cette île verdoyante aux rivages rocheux et « tous les rochers sont couverts de moules grosses comme ma main, ou plutôt celle de mon père. » (p. 8). Moules et poissons sont le quotidien des habitants qui profitent de la mer, de la lune et ont tout pour être heureux « sauf que la Sorcière à la Cape Noire ne nous laissait pas mener une vie heureuse. On racontait qu’elle venait du septième sous-sol. Du pays des ténèbres. […] La sorcière était à l’origine de tous les malheurs. Elle était derrière tous les échecs, derrière les douleurs, les maladies, les sécheresses, les tempêtes, les bagarres » (p. 11) mais tout cela restait flou, éloigné… Jusqu’à ce que la sorcière vienne frapper avec son balai le frère de la narratrice le jour où il se marie… « Je décidai donc de retrouver la sorcière et de lui demander des comptes. » (p. 13).

« Au fait, je ne me suis pas présentée. Je m’appelle Algue. Je suis grande à présent, j’ai douze ans. J’en avais neuf quand mon frère s’est fait rouer de coups. » (p. 14).

Mais comment trouver cette sorcière d’autant plus qu’elle ne se montre qu’aux hommes ?

Ma phrase préférée. « L’important n’est pas de savoir mais de faire. » (le chêne à Algue, p. 41).

Algue et la sorcière est un conte pour aller au-delà des préjugés et de la peur. Il conviendra aux ados et aux adultes.

Pour Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 19, un livre qui se passe sur une île, 4e billet), Challenge lecture 2023 (catégorie 26, un livre dont le titre comporte le nom d’un aliment, ici Algue est un prénom mais c’est aussi un aliment), Contes et légendes (conte turc), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Petit Bac 2023 (catégorie Végétal pour Algue), Tour du monde en 80 livres (Turquie), Un genre par mois (en mars, album donc illustré, young adult), Voisins Voisines (Turquie).

La tour des Anges de Philip Pullman

La tour des Anges de Philip Pullman.

Folio Junior, n° 1052, octobre 2017 (nouvelle édition), 450 pages, 9,30 €, ISBN 978-2-07-509124-4. The Subtle Knife (1997) est traduit de l’anglais par Jean Esch.

Deuxième tome de la trilogie À la croisée des mondes qui m’a été envoyé par Lecteurs.com, merci !

Genres : littérature anglaise, littérature jeunesse, fantastique, science-fiction.

Philip Pullman [je remets ce que j’ai écrit pour Les royaumes du nord] naît le 19 octobre 1946 à Norwich dans le Norfolk en Angleterre. Son père étant pilote de la Royal Air Force, la famille le suit en Afrique (Rhodésie, Zimbabwe…) mais lorsque le père meurt dans un crash d’avion au Kenya en 1954, la mère et les deux garçons rentrent en Angleterre, et Philip et Francis grandissent chez leurs grands-parents à Norwich. Philip Pullman étudie à l’école bilingue Ysgol Ardudwy (Pays de Galles) puis à l’Université d’Oxford (Angleterre). Il devient professeur universitaire et se lance en littérature aussi bien pour la jeunesse que pour les adultes (romancier, dramaturge). Plus d’infos sur son site officiel.

La lecture de ce deuxième tome, c’est tout nouveau pour moi puisque j’avais lu le premier tome il y a des années (peu de temps après sa parution) et j’avais vu le premier film mais je n’ai aucune idée de la suite. D’ailleurs, ça démarre avec un certain William (Will) Parry que je ne connais pas.

Will, 12 ans, laisse sa mère, prise de confusion mentale depuis que deux inconnus sont venus la harceler, chez madame Cooper, la professeure de piano. Deux hommes sont dans leur maison et l’un deux meurt en trébuchant sur le chat Moxie… Will s’enfuit avec le seul bien de sa mère, une écritoire en cuir vert qui contient des lettres, et part à la recherche de son père, disparu depuis dix ans. La seule chose que sa mère lui a dite est que « John Parry était un bel homme, un officier des Royal Marines, courageux et intelligent, qui avait quitté l’armée pour devenir explorateur et conduire des expéditions dans les endroits les plus reculés du globe. » (p. 20) mais Will n’a jamais trouvé aucune trace de lui. Par contre, il trouve une brèche et, en s’y cachant, il arrive dans un autre monde où il rencontre « Lyra Belacqua, surnommée Lyra Parle-d’Or par le roi Iorek Byrnison. » (p. 72). Cette ville, en bord de mer, abandonnée, c’est Cittàgazze et il y a des Spectres qui ont vidé les adultes de leur substance. « Peut-être une guerre dans les cieux parviendra-t-elle à chasser tous les Spectres de ce monde et à les renvoyer dans les enfers d’où ils sont sortis. Quel bienfait ce serait ! Nour pourrions enfin vivre heureux, libérés de cet effroyable fléau ! » (p. 185).

Pendant ce temps, madame Coulter complote avec des membres de l’Église et la sorcière Serafina Pekkala réunit un concile avec des sœurs, dont Ruta Skadi, qui elles aussi ont vu des horreurs faites aux enfants et à leur dæmon, et pour la première fois un homme y assiste, c’est Lee Scoresby.

Grâce à la brèche empruntée par Will, Lyra et Will vont dans le monde de Will pour effectuer chacun des recherches, Lyra sur la Poussière, ici appelées les Ombres avec le Dr Mary Malone, et Will pour découvrir des choses sur son père. Mais l’Oxford de Will est vraiment différent de l’Oxford de Lyra et les deux jeunes ne doivent pas se faire repérer, chacun pour des raisons différentes.

Il y a bien des dangers, les Spectres, le Couteau, madame Coulter, Lord Boreal… Dans ce deuxième tome, le lecteur suit particulièrement Lyra, Will et Lee Scoresby, les sorcières menées par leur reine Serafina Pekkala, le Dr Mary Malone, Marisa Coulter, et ce sur au moins trois mondes. « Lee sentit son moral remonter en même temps que son ballon. Un jour, il avait dit à Serafina Pekkala que voler ne l’intéressait pas, ce n’était qu’un métier pour lui, mais il n’était pas sincère en disant cela. S’élever dans les airs, avec un vent propice dans le dos, et devant soi, un nouveau monde : que pouvait-il y avoir de meilleur dans la vie ? » (p. 290). L’aléthiomètre est toujours là mais l’objet principal ici est le poignard subtil et il est question de l’Æsahahættr (un être humain, un objet, un Ange ?).

Que d’aventures dans cette Tour des Anges ! Un tome dense, avec de nouveaux personnages, plein de dangers et d’imaginaire à la fois fantastique et science-fiction ! Les lecteurs apprennent de plus en plus de choses de plusieurs personnes différentes et se sentent un peu privilégiés car ils en savent plus que Lyra et Will réunis. D’ailleurs, au contact de Will, Lyra a mûri, elle s’est radoucie, en un mot elle est moins arrogante. Cependant, l’histoire s’éparpille peut-être un peu mais bon… Prêts pour le tome 3, pour le combat impitoyable entre les différentes forces ?

Pour Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 11, un livre avec une couverture bleue, 3e billet), Challenge lecture 2023 (catégorie 12, un livre avec une plante sur la couverture, il y a 4 palmiers et plusieurs arbres), Contes et légendes 2023 (dæmons, sorcières, Anges, autres mondes…), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Petit Bac 2023 (catégorie Bâtiment pour Tour, 2e billet), Un genre par mois (en février, c’est toujours drame) et Voisins Voisines 2023 (Angleterre).

La balle rouge d’Iga et Przemysław Ścibek

La balle rouge d’Iga Ścibek et Przemysław Ścibek.

La Partie, septembre 2022, 48 pages, 13,90 €, ISBN 978-2-49276-842-2. Co to za kuleczka (2021) est traduit du polonais par Lydia Waleryszak.

Genres : littérature polonaise, littérature jeunesse, album illustré.

Iga Ścibek naît en 1989 en Pologne. Elle suit des études de paysagiste puis étudie les Beaux-Arts à Varsovie. Elle est autrice et illustratrice. La balle rouge est son premier livre et il lui rapporte un prix.

Przemysław Ścibek naît en 1987 en Pologne. Il étudie les Beaux-Arts à Cracovie, à Varsovie puis à Lisbonne et devient designer industriel (spécialisé dans la conception d’expositions, d’objets et de meubles). Il est l’auteur de La balle rouge, son premier livre, et Iga Ścibek, son épouse est co-autrice et illustratrice.

Je vous mets le résumé de la 4e de couv’, c’est plus pratique : « Tytus est un renard touffu. Touffu au-delà du raisonnable… jusqu’au jour où une solution lui tombe du ciel. »

Tytus vit « dans un terrier, au pied d’un majestueux ginkgo. » mais sa fourrure, « c’est une mine de problèmes ! ». Pourtant il suffit d’un peu de bonheur et de s’accepter tel qu’on est pour être bien ! N’est-ce pas ? Parfois il faut un peu d’aide, comme une jolie balle rouge par exemple.

Un très bel album illustré tout en délicatesse, subtilité et philosophie qui va hypnotiser les petits et les grands.

Pour ABC illimité (lettre I pour prénom), Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 9, un livre jeunesse ou YA, 2e billet), Challenge lecture 2023 (catégorie 23, un livre écrit à quatre mains), Jeunesse & young adult #12 et Tour du monde en 80 livres (Pologne).

Les royaumes du nord de Philip Pullman

Les royaumes du nord de Philip Pullman.

Folio Junior, n° 1051, octobre 2017 (nouvelle édition), 528 pages, 10,30 €, ISBN 978-2-07-509123-7. Northern Lights (1995) est traduit de l’anglais par Jean Esch.

Premier tome de la trilogie À la croisée des mondes qui m’a été envoyé par Lecteurs.com, merci !

Genres : littérature anglaise, littérature jeunesse, fantastique, science-fiction.

Philip Pullman naît le 19 octobre 1946 à Norwich dans le Norfolk en Angleterre. Son père étant pilote de la Royal Air Force, la famille le suit en Afrique (Rhodésie, Zimbabwe…) mais lorsque le père meurt dans un crash d’avion au Kenya en 1954, la mère et les deux garçons rentrent en Angleterre, et Philip et Francis grandissent chez leurs grands-parents à Norwich. Philip Pullman étudie à l’école bilingue Ysgol Ardudwy (Pays de Galles) puis à l’Université d’Oxford (Angleterre). Il devient professeur universitaire et se lance en littérature aussi bien pour la jeunesse que pour les adultes (romancier, dramaturge). Plus d’infos sur son site officiel.

Jordan College, Oxford. Lyra, 11 ans, et son dæmon Pantalaimon (Pan) sont entrés dans le Salon où ne se réunissent que des hommes, les Érudits. Pris au piège, ils se cachent et voient le Maître verser de la poudre dans la carafe de Tokay 1898 destinée à Lord Asriel. « En fait, elle était surtout inquiète, mais pas pour elle-même. À force de se trouver dans des situations délicates, elle avait fini par s’y habituer. Non, cette fois, elle s’inquiétait au sujet de Lord Asriel, et se demandait ce que tout cela signifiait. Ce n’était pas souvent qu’il venait ici au Collège, et le fait que sa visite ait lieu en période de fortes tensions politiques indiquait qu’il ne venait pas seulement pour manger, boire et fumer avec quelques vieux amis. Elle savait que Lord Asriel et le Maître étaient l’un et l’autre membres du Conseil du Cabinet, l’organe consultatif particulier du Premier Ministre ; mais les réunions du Conseil se déroulaient au Palais, et non pas dans le Salon de Jordan College. » (p. 19-20). Lyra ne peut pas laisser son oncle se faire empoisonner !

En prévenant son oncle in extremis, Lyra lui sauve la vie mais elle voit les photos qu’il montre aux Érudits et elle veut aller avec lui dans le Grand Nord ! « Je veux voir les Lumières du Nord, les ours et les icebergs, et tout le reste. Je veux savoir ce qu’est cette Poussière. Et cette ville flottante. Est-ce un autre monde ? » (p. 43). Vous pensez bien que Lord Asriel refuse.

Ce roman se déroule dans notre monde mais pas vraiment notre monde, un monde imaginaire avec des petits côtés steampunk, fantastique, science-fiction et évidemment beaucoup d’aventures. Par exemple, il y a, dans le royaume de Britannia, entre autres une Cour de Discipline Consistoriale, un Conseil d’Oblation, un Magisterium, un pape Jean Calvin qui a « transféré le siège de la Papauté à Genève » (p. 45), une théorie Barnard-Stokes, « deux théologiens renégats qui posèrent comme hypothèse l’existence de nombreux autres mondes semblables à celui-ci, ni ciel ni enfer, mais des mondes matériels souillés par le péché. Tout proches de nous, mais invisibles et inaccessibles. La Sainte Église a tout naturellement réfuté cette hérésie abominable, et Barnard et Stokes furent réduits au silence. » (p. 46), des mondes parallèles donc. Et Lyra, sans le savoir, est déjà mêlée à tout ça mais contrairement aux apparences, le Maître et le Bibliothécaire de Jordan College font tout pour la protéger le plus longtemps possible.

Roger, le meilleur ami de Lyra, est un marmiton avec qui Lyra s’amuse beaucoup (escalades des toits du Collège, crachats de noyaux de prunes, imitations, courses folles, vols à l’étalage et petites bagarres entre bandes rivales). Mais une femme avec un singe doré enlève les enfants prépubères dans plusieurs villes ; les habitants les appellent les Enfourneurs et personne ne revoit jamais les enfants. Pour Lyra, ce n’était qu’une rumeur jusqu’à ce que des enfants – dont Roger – disparaissent à Oxford…

Quand Lyra fait la connaissance de madame Coulter, elle ne sait pas que c’est cette femme et son singe doré qui enlèvent les enfants… Elle doit partir avec elle et elle en est ravie, quelle aventure ! Mais avant le départ, le Maître lui remet un genre de boussole, en fait un aléthiomètre, « Il n’en existe que six dans le monde, celui-ci est l’un deux. Je te le répète, Lyra : ne le montre à personne. Il serait même préférable que Mme Coulter ne le voie pas. Ton oncle… […] Ça sert à dire la vérité. Mais pour savoir comment le lire, tu devras apprendre par toi-même. Va-t-en maintenant… le jour se lève. […] Lord Asriel a présenté cet instrument à Jordan College il y a quelques années. Peut-être pourra-t-il… […] Fais vite, petite, dit-il à voix basse. Les forces de ce monde sont très puissantes. Les hommes et les femmes obéissent à des courants beaucoup plus féroces que tu ne peux l’imaginer, qui nous balayent et nous entraînent malgré nous. Va, Lyra, que Dieu te protège. Et surtout, garde tes pensées pour toi. » (p. 100-101).

Et voici Lyra lancée dans le monde, à Londres où madame Coulter connaît « beaucoup de gens différents, qu’elle rencontrait dans toutes sortes d’endroits » (p. 110), des explorateurs, des militaires, des Skraelings, des scientifiques, des politiciens… Lyra découvre les grands magasins, les salons de thé, le théâtre… et madame Coulter lui enseigne tout ce qu’une jeune fille doit savoir, bref une vie trépidante, « élégante et raffinée » (p. 115) mais manquant cruellement de liberté. Lyra et Pan s’enfuient mais la ville de Londres est dangereuse et elle obtient le secours de gitans qui sur leur péniche se rendent à Byanplats dans les Fens mais je ne vous en dis pas plus car Lyra et Pan ont encore beaucoup de choses à vivre et à découvrir.

Je rajoute simplement que l’ours Panserbjorn sur la couverture, c’est Iorek Byrnison. Les gitans et Lyra sont aussi accompagnés de Lee Scoresby, un voyageur qui a un ballon dirigeable. Tous se dirigent vers Bolvangar dans le Grand Nord.

Deux ans avant la parution du premier tome de Harry Potter, voici le premier tome de la trilogie de Philip Pullman. Un tome plein, non pas vraiment de magie, mais de questionnements sur la vie, la parentalité, le passage à l’âge adulte, le pouvoir, la religion (le péché originel), la philosophie, l’avenir, et un mélange de science-fiction (technologie, steampunk, Poussière ou particules élémentaires inconnues, univers parallèles…) et de fantastique (dæmons, animaux qui parlent, ours en armures, sorcières…). Et bien sûr de l’aventure, de l’amitié, du courage et des dangers ! Je situerais le roman début du XXe siècle avec les grandes expéditions dans le nord mais l’auteur n’en dit rien, ce n’est donc qu’une supposition. En tout cas, Lyra – et les lecteurs captivés – vont de rebondissements en révélations dans ce premier tome foisonnant et passionnant ! Attention froid glacial dans le Grand Nord alors un feu de cheminée ou un plaid sont les bienvenus ! Les descriptions sont géniales et mes deux personnages préférés sont le dæmon Pantalaimon et l’ours Iorek Byrnison mais tous les personnages ont leurs particularités et l’auteur les a très bien élaborés.

Je suis très contente d’avoir relu Les royaumes du nord et je vais enfin pouvoir lire la suite !

Pour ABC illimité (lettre P pour prénom), Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 11, une couverture bleue), Challenge lecture 2023 (catégorie 40, un livre dont la couverture est un dessin), Contes et légendes 2023 (légendes du Nord, dæmons, sorcières…), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Petit Bac 2023 (catégorie Lieu pour Nord), Un genre par mois (en février, drame) et Voisins Voisines 2023 (Angleterre).