Romance d’Outre-Tombe de Natsuki Sumeragi

Romance d’Outre-Tombe de Natsuki Sumeragi.

Delcourt / Akata (plus au catalogue), avril 2007, 192 pages, 7,95 €, ISBN 978-2-7560-0311-5. Ryôsanpaku to Shukeidai (Kadokawa Shôten, 1992) est traduit du japonais par Yuki Kakiichi et adapté par Laurence Gillet.

Genres : manga, seinen.

Natsuki Sumeragi 皇名月 (ou 皇なつき pour signer ses mangas) naît le 21 août 1967 à Ôsaka au Japon. Elle étudie la littérature japonaise à l’Université de Ritsumeikan à Kyôto. Elle est passionnée par la Chine et la Corée et ses dessins sont extraordinaires par rapport au contexte historique et culturel (kimonos, décors…). J’ai ses autres titres, La voix des fleurs (花情曲 ou はなのこえ, Hana no koe, 1991), Intrigues au pays du matin calme (李朝・暗行記 ou りちょうあんぎょうき, Richô Angyouki, 1993), Pékin années folles (燕京伶人抄, Peking reijin shô, 1995) et Un destin clément (恋泉 花情曲余話, Rensen Hana no koe yowa, 1998), ce qui est dommage c’est qu’ils n’existent plus chez l’éditeur… Plus d’infos sur son blog (plus mis à jour).

L’histoire du temple Shuzen – d’après L’histoire du temple Shuzen de Kidô Okamoto (1872-1939), auteur de Fantômes et samouraïs – Hanshichi mène l’enquête à Edo, entre autres. Fin du XIIe siècle, des combats sanglants éclatent entre les samouraïs. Katsura et Kaede, deux sœurs, filles du sculpteur Yashaô d’Izu, se chamaillent. Kaede a épousé l’artisan qui seconde son père mais Katsura rêve d’un mariage avec un noble. C’est à ce moment-là qu’arrive le Shogun Yori-ié Minamoto, 23 ans : il a commandé un masque en bois à Yashaô mais celui-ci tarde à arriver… « J’ai sculpté sans relâche mais jusqu’à présent les résultats n’ont pas été satisfaisants… […] Un masque demande plus que de la technique ! Il s’agit d’y mettre de l’âme ! » (p. 13). Katsura, sous le charme du noble accepte d’être à son service mais… Celui-ci est tourmenté, il a peur de la mort. Katsura et Yori-ié pourront-ils s’aimer ? « Je ne pensais pas que les personnes de haut rang souffraient autant. » (p. 44). Ce conte japonais est une belle histoire d’amour tragique, inspirée de faits (plus ou moins) réels puisque le masque est devenu le trésor du temple Shuzen.

L’ogre de Sôzudono – « Grand frère, tout le monde sait qu’un ogre habite Sôzudono, ce n’est pas une plaisanterie ! » (p. 72). Le grand-frère réprimande Munechika, quelle idée pour un jeune homme de croire ce genre d’absurdités ! Mais il est embarqué un peu à l’insu de son plein gré par Munechika et ils vont tous deux à Sôzudono… pour y trouver leur destin. Une histoire d’amour, de jalousie et de haine entre deux frères, l’aîné ayant plus de droits (et de devoirs) que son jeune frère (et, à notre époque, rien n’a changé, rien de nouveau sous le soleil comme on dit).

Romance d’Outre-Tombe – d’après La romance de Liang Shanbo et Zhu Yingtai (梁山伯与祝英台, en pinyin liáng shānbó yŭ zhù yīngtái, parfois traduit par Les amants papillons, du fait de la traduction anglaise Butterfly Lovers). Cette légende chinoise est un genre de Roméo et Juliette antique, présentée au classement de l’UNESCO dans l’objectif d’entrer à son répertoire du patrimoine oral et immatériel en 2006 (source Wikipédia). Ying-tai, 16 ans, ne va pas bien mais le médecin dit qu’elle n’a aucun problème de santé. Un ‘devin réputé’ dit à son père qu’elle devrait aller à Hang-zhou. « Si vous la laissez partir, elle échappera à un destin tragique. » (p. 100). Le père accepte – un de ses vieux amis, He Tian-you, y tient une école – mais Ying-tai doit absolument revenir au bout d’un an et personne ne doit découvrir son identité. Elle se fait alors passer pour un homme et part avec sa servante, Yin-xin, qu’elle fait passer pour sa jeune sœur qui l’accompagne. Dans une auberge, elle rencontre un beau jeune homme – qui l’intimide – et ils font route ensemble. « Qui sont ces deux-là ? – Ah, eux deux ! Ce sont Liang Shan-bo et Zhu Ying-tai. Ils sont arrivés en même temps à l’école de Maître He l’année dernière. Il paraît qu’ils se sont rencontrés pendant leur voyage et ont sympathisé, depuis ils sont inséparables comme des frères. » (p. 109). Mais l’année est passée et Maître He oblige Ying-tai à rentrer, or son père veut la marier… Une très belle histoire d’amour, romantique et… tragique bien sûr.

En fin de volume, un Livre des merveilles du monde regroupe une postface illustrée de la mangaka et des clés de compréhension sur le Japon et la Chine antiques et médiévales. Les trois histoires sont évidemment dramatiques : il y a Outre-Tombe dans le titre, ce qui veut tout dire mais elles sont agréables à lire non seulement grâce aux superbes dessins de Natsuki Sumeragi mais aussi grâce aux textes épurés, centrés sur le nécessaire pour le format court et avec une pointe de fantastique. À découvrir assurément !

Pour La BD de la semaine spéciale Bulles d’amour (plus de BD de la semaine chez Fanny) et les challenges 2023 en classiques, ABC illimité (lettre R pour titre), BD 2023, Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 2, une BD ou un manga, 4e billet), Challenge lecture 2023 (catégorie 30, une BD qui est l’adaptation d’un roman), Contes et légendes #5, Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Un genre par mois (en février, du rire aux larmes, amour et drame).

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Mermaid Saga Intégrale 1 de Rumiko Takahashi

Mermaid Saga Intégrale 1 de Rumiko Takahashi.

Glénat, collection Seinen, octobre 2021, 400 pages, 14,95 €, ISBN 978-2-34404-792-7. 人魚シリーズ (Ningyo Shirîzu, 1985) est traduit du japonais par Nesrine Mezouane.

Genres : manga, shônen/seinen, fantastique.

Rumiko Takahashi 高橋 留美子 naît le 10 octobre 1957 à Niigata (préfecture de Niigata, Japon). Elle commence à dessiner très jeune puis, lorsqu’elle est étudiante à Tokyo, elle fréquente Gekiga Sonjuku, l’école de manga fondée par Kazuo Koike. Elle débute sa carrière avec des recueils amateurs appelés dôjinshi (1975) puis Urusei Yatsura (1978-1987). C’est une mangaka célèbre (au style reconnaissable) et elle a reçu plusieurs prix. J’ai lu ses chefs-d’œuvre, Inu-Yasha, Ranma 1/2, Urusei Yatsura que j’ai également vus en animation, ainsi que Maison Ikkoku (Juliette, je t’aime) en animation. J’ai aussi lu ses one-shots (parus chez Tonkam), La tragédie de P (1994), Le chien de mon patron (1999) et Un bouquet de fleurs rouges (2005). Quant à Mermaid Saga, j’ai vu les OAV et la série animée mais je n’avais jamais lu le manga.

Mermaid Saga est paru au Japon en 3 tomes entre 1984 et 1994, d’abord en prépublication dans Shônen Sunday Zôkan (1984-1985) puis dans Weekly Shônen Sunday (1987-1994) avant d’être édité par Shôgakukan (dès 1985) et adapté en animation (en 1991, 1993 et 2003). Le premier tome, Mermaid Forest 人魚の森 (Ningyo no mori soit la forêt des sirènes) est le seul tome traduit en français en 1998. Le tome 2, Mermaid’s Scar 人魚の傷 (Ningyo no kizu soit la cicatrice de la sirène) et le tome 3, Mermaid Gaze 夜叉の瞳 (Yasha no hitomi soit l’œil du démon) sont enfin traduits en français. Ce premier tome intégrale contient Mermaid Forest.

Yuta a mangé de la chair de sirène et il est devenu immortel (sauf s’il a la tête tranchée) alors que tous ses amis pêcheurs sont morts dans d’atroces souffrances. Il a 20 ans… depuis 500 ans mais souffre de voir tous ceux qu’il aime vieillir et mourir. Il voudrait donc redevenir mortel. « On m’a dit que pour redevenir humain, je devais rencontrer une sirène… ».

Mana a été capturée enfant par des sirènes qui l’ont obligée à manger de la chair de sirène afin, à leur tour, de se nourrir de sa chair pour redevenir jeunes et belles…. Elle a 16 ans, est aussi immortelle, et heureusement a réussi à s’enfuir grâce à Yuta qui est arrivé dans le village isolé où elle était prisonnière, c’est sûr « les sirènes ne savent pas rire ».

Des sirènes, des monstruosités, des pirates, de l’action, de l’aventure, parfait pour un shônen (manga pour garçons) mais il y a quelques scènes violentes et érotiques alors c’est plutôt un seinen (manga pour adultes). Il y a aussi d’horribles vieilles femmes et de l’humour, « Arrête de crier, ton dentier risque de tomber ! » (p. 188), mouah ah ah, elle est bien bonne !

Ce premier tome est un très beau livre, dans un format plus grand que les mangas habituels (145 x 210 mm). Les différentes histoires peuvent être lues indépendamment (comme des nouvelles) mais il y a une certaine continuité chronologique donc mieux vaut les lire dans l’ordre même s’il y a des flashbacks aussi bien pour Yuta que pour Mana. Vous pourrez être un peu énervés par le statut de Mana (jeune fille en détresse avec un héros qui la sauve à chaque fois) mais c’est typique des années 80 (j’appelle ça le syndrome de la Princesse Peach, pour ceux qui connaissent les jeux vidéo… La Princesse Peach se laisse toujours enlever par le méchant Bowser pour que Mario vienne la sauver). Une lecture pour les fans de Rumiko Takahashi et pour ceux qui veulent découvrir la mangaka et son univers. La bibliothèque a acheté le deuxième tome donc je le lirai sûrement dans pas longtemps.

Ils l’ont lu : Aelurus, Floriane, Hervé, Tampopo, d’autres ?

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Moka) et les challenges ABC illimité (lettre R pour prénom), BD 2023, Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 14, le nom d’un animal dans le titre, mermaid est l’anglais pour sirène), Challenge lecture 2023 (catégorie 28, un livre sans happy end), Contes et légendes, Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Petit Bac 2023 (catégorie Animal pour Mermaid = sirène), Tour du monde en 80 livres (Japon).

Serii de Takehito Moriizumi

Serii de Takehito Moriizumi.

Atelier Akatombo, juin 2020, 190 pages, 13 €, ISBN 978-2-37927-061-1. セリー est traduit du japonais par Dominique et Franck Sylvain.

Genres : manga, seinen, science-fiction.

Takehito Moriizumi 森泉 岳土 naît en 1975 à Tôkyô au Japon. Il travaille dans une entreprise mais se rend compte que sa passion (depuis l’enfance) est le dessin. Son premier manga, Mori no Mari (Marie de la forêt) paraît dans Monthly Comic Beam alors qu’il a 35 ans. Sa technique de dessin est similaire au lavis (encre de Chine). Les mystérieux hasards de l’hiver et autres histoires paraît en 2019 (Lézard noir) et 1984 de George Orwell/La Luciole de Haruki Murakami en juin 2021 (Atelier Akatombo). Plus d’infos sur ses comptes facebook, twitter et instagram.

Un jeune homme, Kakeru, vit avec une androïde, Serii. Depuis une catastrophe, ils sont confinés dans une maison remplie de livres. Heureusement, il y a des réserves de nourriture pour Kakeru, un générateur pour l’électricité et le chauffage. « Kakeru… La situation est telle que nous ne pouvons plus sortir d’ici… Il s’est passé beaucoup de temps depuis que nous sommes sans nouvelles de l’extérieur. Ce monde… Y a-t-il d’autres personnes en vie à part toi, Kakeru ? » (p. 18-19).

Serii fait la lecture à Kakeru, de la fiction (Ursula Le Guin, Jack London…) ou des livres scientifiques (Paul Davis…) mais subitement ses yeux ne fonctionnent plus alors c’est Kakeru qui fait la lecture. Cependant Serii demande « Kakeru, et si tu me redémarrais à zéro ? Ça permettrait de me réparer, je pense. » (p. 69) mais Kakeru refuse car Serii est une véritable mémoire depuis qu’il est enfant et la redémarrer signifierait qu’elle perde tout ce qu’elle a enregistré ! Douze ans après, Kakeru meurt et Serii se retrouve seule…

Dans cette histoire post-apocalyptique en huis-clos, il y a une certaine douceur, pas de peur, pas d’horreur, c’est plutôt intimiste et philosophique. Les dessins sont très minimalistes, parfois simplement esquissés, et il y a de moins en moins de dialogues, peut-être parce que Kakeru et Serii sont usés par cette vie d’isolement ou alors parce qu’ils n’ont pas besoin d’autre chose que la lecture. Serii est, en tout cas, un très bel objet en tant que livre (à un prix très raisonnable) et c’est justifié vu l’importance des livres et de la transmission dans ce récit. C’est que Takehito Moriizumi aime la lecture depuis l’enfance et que Serii est un vibrant hommage à la littérature qu’elle soit de fiction ou scientifique.

Serii est suivie par 2 histoires courtes, Le sang de l’après-midi (les pages sont jaunes) et Ce jour-là, avec toi : Kuching (2015), Venise (2016), Okayama (2017), trois voyages que l’auteur a faits avec son épouse, puis une postface, Celle que je ne peux oublier (2018). La littérature « C’est un endroit où l’on peut se rendre chaque jour, mais où l’on est accompagné par le sentiment que rien ne se clôturera. » (p. 184). Ces histoires sont plus dramatiques, elles parlent de la famille, des souvenirs, et auraient pu se dérouler avant Serii.

Ils l’ont lu : Anne-Laure de Chut… Maman lit, Le Chroniqueur, Fondu au noir, L’œil de Luciole, d’autres ?

Pour La BD de la semaine, BD 2022, Littérature de l’imaginaire #10, Un genre par mois (de l’amour dans l’air, ici une histoire d’amour différente) et ABC illimité (lettre T pour prénom).

 

L’Éden des sorcières (tomes 1 à 3) de Yumeji

L’Éden des sorcières de Yumeji.

魔女のエデン (Majo no Eden) est traduit du japonais par Géraldine Oudin.

Genres : manga, seinen, dark fantasy, post-apocalyptique.

Yumeji ゆめじ aime la lecture, le dessin et les jeux vidéo depuis l’enfance. Elle est fascinée par les contes, les légendes, les créatures et les monstres. Elle étudie donc le manga et devient assistante (d’auteurs de mangas d’horreur) avant de se lancer avec L’Éden des sorcières mais elle est aussi puéricultrice. Plus d’infos sur son twitter et son pixiv.

Tome 1 : Ki-oon, collection Seinen, juillet 2021, 184 pages, 7,90 €, ISBN 979-10-327-1003-6.

« Si les plantes avaient un cœur et une volonté propre, voudraient-elles vivre avec les humains ? Et si je devenais un être végétal ? Et si la flore disparaissait de notre monde ? Voilà le genre de questions qui m’a traversé l’esprit quand j’ai commencé à écrire mon histoire… J’espère qu’elle vous plaira ! » (Yumeji, page de rabat de la couverture).

Le début : « Autrefois, tous les êtres qui peuplaient la Terre communiquaient les uns avec les autres… Ils se respectaient mutuellement et vivaient en harmonie avec leur environnement… Jusqu’à ce qu’apparaisse une créature qui allait tout bouleverser… L’homme. Incapable de comprendre le langage des autres êtres vivants… il n’éprouvait aucun scrupule à leur faire du mal… Profondément attristées… les plantes enveloppèrent les animaux pour les protéger puis se retirèrent… abandonnant les bourreaux à leur sort. Et depuis ce temps… le monde n’est plus qu’une vaste étendue de sable et de pierre… À l’exception des oasis où se cachent les sorcières. » (premières pages en couleur).

Toura est très âgée et Pilly, sa disciple, a pris la relève pour s’occuper du jardin mais elle n’est qu’une apprentie sorcière et se tracasse, « Je ne serai jamais à la hauteur… C’est évident… », parce qu’elle n’entend pas la voix des amurds (les plantes) comme les autres sorcières. Toura l’encourage, « Un jour tu seras si puissante que tu pourras rejoindre l’Éden ! », un lieu sacré que « seules quelques Élues ont la possibilité de fouler ». Mais Toura va mourir et, en allant chercher de l’aide chez les humains, Pilly attire Zakum, un scientifique fou et ses soldats dans leur oasis… Ils tuent Toura et veulent s’emparer de tout… Jusqu’à ce qu’un énorme loup mi animal mi végétal apparaisse et les chasse mais Pilly sait qu’ils vont revenir plus nombreux et tout emporter…

Un très beau premier tome avec des dessins délicats et détaillés (en particulier pour Oak, le loup, en couverture avec Pilly). Quant à l’histoire et l’ambiance, elles me plaisent beaucoup et j’espère que Pilly prendra confiance en elle. J’embraie avec le tome 2 !

Tome 2 : Ki-oon, collection Seinen, novembre 2021, 196 pages, 7,90 €, ISBN 979-10-327-1027-2.

Pilly continue sa route avec Oak, elle espère échapper à Zakum et aux soldats qui poursuivent les sorcières pour les étudier ou les brûler, et trouver l’Éden. Elle rencontre Laminala, une sorcière itinérante qui a quitté son oasis sombre et humide pour découvrir le monde. « Tout était gris, il n’y avait que des pierres et du sable… En revanche, la lumière était éblouissante et la sensation d’espace, incroyable… À ce moment-là, j’ai ressenti une forte émotion et j’ai su que je voulais explorer ce vaste monde… ». Après que Laminala lui ait appris à se nourrir et à s’entraîner, chacune reprend sa route et Pilly découvre une communauté de sorcières mais, même l’ancienne, ne sait pas où est l’Éden… « Les sorcières sont le seul espoir de ce monde… » (le père de la petite Hina, un humain hérétique).

Cachée par des montagnes, les abris des sorcières sont des endroits luxuriants et magiques (en couverture avec Pilly) mais certaines sorcières très jeunes comme Hina (qui signifie fleur) sont instables et ne maîtrisent pas leurs pouvoirs. De plus, dans l’ombre, Zakum et les militaires cherchent toujours les sorcières. Une fois l’histoire et les personnages principaux mis en place dans le tome 1, ce tome 2 est plus abouti au niveau psychologie des personnages, en particulier pour Pilly qui mûrit, mais Oak, qui a un comportement étrange, m’intrigue et j’ai hâte de lire le tome 3.

Tome 3 : Ki-oon, collection Seinen, mai 2022, 196 pages, 7,90 €, ISBN 979-10-327-1111-8.

Les soldats les ont trouvées… Pilly, blessée, a été emmenée dans une forteresse et Zakum va venir la chercher mais Fruditilla (en couverture), une sorcière qui n’entend pas la voix des amurds, la soigne avec des herbes et « Je ne te laisserai pas tomber aux mains de ce scientifique cruel ! Ne t’inquiète pas… Je suis ton alliée ! Je serai toujours là pour te protéger ! ». Alors, amie ou ennemie ?

Pilly est devenue plus forte mais Oak la retrouvera-t-il ? Pourra-t-il la sauver ?

Un tome plus sombre, qui met en scène la folie, celle des humains, celle des sorcières ? Mais un monde toujours magique et poétique qui enchante le lecteur. Dommage que la médiathèque n’a pas encore le tome 4 paru en octobre 2022 mais je le lirai dès qu’il sera disponible (et j’ai vu que la série est en cours au Japon, à suivre donc).

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Fanny) et le challenge BD 2022, ainsi que Contes et légendes, Fantastique et horreur au Japon (sur FB avec Un mois au Japon et le challenge Halloween), Littérature de l’imaginaire #10, Un genre par mois (fantastique et horreur pour octobre).

Le chat qui rendait l’homme heureux – et inversement – tome 2 d’Umi Sakurai

Le chat qui rendait l’homme heureux – et inversement – tome 2 d’Umi Sakurai.

Soleil Manga, collection Seinen, décembre 2021, 144 pages, 11,95 €, ISBN 978-2-302-09518-2. Ojisama to neko vol. 2 おじさまと猫 (Square Enix, 2018) est traduit du japonais par Sophie Piauger.

Genres : manga, seinen.

Umi Sakurai 桜井海 est une mangaka japonaise mais je n’ai pas trouvé beaucoup d’infos… Son premier manga, 神とよばれた吸血鬼 (Kami to yoba reta kyûketsuki), est paru de septembre 2014 à février 2017. Plus d’infos sur son Twitter et son Pixiv.

En début d’année, j’avais beaucoup aimé Le chat qui rendait l’homme heureux – et inversement – tome 1 d’Umi Sakurai. Je ne pouvais que lire la suite !

On retrouve dont le professeur Kanda (Fuyuki de son prénom) et l’Exotic Shorthair Fukumaru qui a un petit défaut de langage. Parfois Kanda passe un peu de temps avec son meilleur ami, Kobayashi, qui lui a un chien.

C’est vraiment amusant et tendre quand Kanda joue avec Fukumaru. « Tu m’adores, c’est ça ? – Miaaou ! Une fois de plus, il traduisait comme ça l’arrangeait. » (p. 12). Mais Fukumaru « adore les caresses ! Ça mie rappelle quand maman mie léchait ! Ça mie fait du bien… Ça mie détend… Ça mie fait chaud au cœur ! » (p. 15).

Il n’y a pas à dire, Kanda et Fukumaru sont heureux ensemble, très heureux même, mais chacun a sa faiblesse : Kanda est souvent triste lorsqu’il pense à sa défunte épouse et Fukumaru a peur de perdre son papa lorsqu’il part au travail. Heureusement les retrouvailles, les câlins et les gros dodos sont comme magiques. « Encore une journée pleine de bisous » (p. 57).

Mais, de temps en temps, Fukumaru fait des bêtises… « Ah ! Ne fais pas tes griffes sur le canapé ! Non, non ! Le canapé n’est pas ton griffoir ! Non ! Non ! J’ai dit non ! Fukumaru ! Arrête ! Fukumaru !!! Mais ? C’est moi ou plus je le gronde, plus ça l’encourage ? » (p. 71), tiens, j’ai déjà vécu ça ! J’avais lu que ‘non’ est le mot que les chats entendent le plus souvent et qu’ils font semblant de ne pas comprendre le plus.

En tout cas, ce que Fukumaru déteste toujours, c’est le ‘truc noir’, c’est-à-dire le piano. Mais le principal, c’est d’être heureux, n’est-ce pas ? « Moi, je suis vraiment très heureux. C’est peut-être toi, en fin de compte, qui prends bien soin de moi. » (Kanda, p. 130).

Et ce manga, ces petites histoires de Kanda et de Fukumaru, les petites touches de leur passé qui reviennent peu à peu, c’est un pur bonheur. Vivement la suite ! Le tome 3 est paru en mars 2022 et le tome 4 est annoncé pour juin 2022.

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Moka) et BD 2022 mais aussi pour Hanami Book Challenge #2 menu 2 (passé, présent et futur du Japon) et sous-menu 3 (l’individu dans la société), Un genre par mois (en avril, ce sont les BD qui sont à l’honneur) et Un mois au Japon.

Un assassin à New York de Jinpachi Môri et Jirô Taniguchi

Un assassin à New York de Jinpachi Môri et Jirô Taniguchi.

Pika, collection Pika Graphic, octobre 2021, 224 pages, 16 €, ISBN 978-2-81166-285-1. Benkei in New York (N.Y.の弁慶, Shôgakukan, 1996) est traduit du japonais par Thibaud Desbief.

Genres : manga, seinen, ‘roman’ policier.

Jinpachi Môri 毛利甚八 naît en 1958. Il est mangaka mais aussi écrivain, scénariste et photographe. Il meurt le 21 novembre 2015.

Jirô Taniguchi 谷口 ジロー (14 août 1947-11 février 2017). Vous pouvez lire mon billet qui lui est consacré (biographie et bibliographie).

Benkei, un Japonais exilé à New York tient « un petit bar sans prétention, en sous-sol, à Greenwich Village » (p. 11). Il choisit lui-même ses clients en les abordant, en discutant avec eux et en leur offrant une lampée d’un excellent whisky.

Mais Benkei, en plus d’être un truand (il revend des œuvres d’art volées) et un barman un peu spécial (son bar, extrêmement bien achalandé est en sous-sol et n’a pas d’enseigne), est « un entremetteur de vengeance… En japonais, on appelle ça un ada’uchi. » (p. 30).

Découvrez 7 vengeances surprenantes, implacables et raffinées, intitulées Haggis, Hook, Throw Back, The Cry, Sword Fish, Neck Lace, A Basement. Elles ont pour thème la guerre du Vietnam, la prostitution, le pouvoir et les exactions des militaires, la mafia (trafics d’œuvres d’art et de drogues), entre autres.

Même si Jinpachi Môri dit dans sa postface qu’il n’est « pas sûr d’avoir réussi à décrire correctement les tourments de Benkei » (p. 222), c’est vif, rythmé, les regards et les coups sont incisifs, le noir et blanc est ample, profond. On reconnaît le dessin de Taniguchi mais c’est plus noir. « Dis-moi, Benkei… Il paraît que tu n’utilises jamais d’armes à feu ? – Avec elles, il y a toujours plus de morts que prévu. » (p. 124).

Une grosse faute : « c’est le signe que le dialogue est exclue » (p. 71), aïe, ça fait mal aux yeux ! Mais il ne faut pas se priver de lire ce manga grand format que l’on peut qualifier de roman noir même si chaque histoire est indépendante, les personnages qui subissent la vengeance de Benkei ne se connaissant pas d’une histoire à l’autre (sauf pour la mafia italienne qui fait d’ailleurs voyager les lecteurs en Sicile) mais Benkei, lui, est le lien entre ces 7 histoires.

Pour La BD de la semaine, Bingo littéraire d’Hylyirio (n° 27, un recueil de nouvelles ou une nouvelle, ces 7 histoires sont indépendantes mais ont un fil directeur), Challenge lecture 2022 (catégorie 17, un livre publié après le décès de l’auteur), Des histoires et des bulles (catégorie 1, une BD de Jirô Taniguchi, 2e billet), Petit Bac 2022 (catégorie Lieu pour New York) et Polar et thriller 2021-2022. Plus de Bd de la semaine chez Noukette.

Le chat qui rendait l’homme heureux – et inversement – tome 1 d’Umi Sakurai

Le chat qui rendait l’homme heureux – et inversement – tome 1 d’Umi Sakurai.

Soleil Manga, collection Seinen, septembre 2021, 144 pages, 11,95 €, ISBN 978-2-302-09517-5. Ojisama to neko vol. 1 おじさまと猫 (Square Enix, 2018) est traduit du japonais par Sophie Piauger.

Genres : manga, seinen.

Umi Sakurai 桜井海 est une mangaka japonaise mais je n’ai pas trouvé beaucoup d’infos… Son premier manga, 神とよばれた吸血鬼 (Kami to yoba reta kyûketsuki), est paru de septembre 2014 à février 2017. Plus d’infos sur son Twitter et son Pixiv.

Personne ne veut adopter ce chat, il attend dans sa cage au magasin… C’est un Exotic Shorthair, et comme il est déjà adulte (il a un an) et qu’il est tout rond, personne ne l’achète alors que son prix a baissé de 302.000 ¥ à 90.000 ¥. En plus, il a un défaut de langage, « ça recommience […] les gens disent tous la miême chose. […] Pas question de finir dans les miarchandises retournées ! », mais ça c’est uniquement pour les lecteurs !

Et puis, un jour, un homme seul l’achète, « J’ai eu envie de l’adopter. Je le trouve tellement… Tellement mignon… ». « Sois à mioi… », se dit le chat tout heureux et ému. L’homme (il s’appelle monsieur Kanda, Fuyuki Kanda, et il est professeur) décide de l’appeler Fukumaru qu signifie « bonheur en rond » (‘maru’ c’est rond) ou « bonheur entier, parfait ». Ce nom va super bien au chat !

Peu à peu, les lecteurs comprennent la raison de cette adoption. Parce que son meilleur ami, Kobayashi, est raide dingue de son chien, Chako, et le tannait pour qu’il prenne un chien aussi, mais monsieur Kanda a adopté un chat et ils sont vraiment heureux tous les deux. « Quel bonheur ! L’animal ne pourra que t’adorer ! Tu avais peut-être raison… ».

Fukumaru aime tout sauf trois choses : le collier anti-étranglement, le truc tout noir (c’est un piano), « Je te déteste, toi ! Grrr… T’es juste grand ! T’es juste noir ! Tu fais juste un peu de bruit ! », et quand son « papa » n’est pas là.

Chaque chapitre est une petite histoire et le tout forme le quotidien des deux personnages. Un beau chat, des dessins tout mignons, une histoire intelligente entre l’humain et le chat, de l’humour, de la tendresse (sans mièvrerie), ce manga était fait pour moi ! Et pour vous aussi, si vous aimez les chats !

De mon côté, je veux lire le deuxième tome paru en décembre 2021 et le troisième tome à paraître début mars 2022. Mais la série est pour l’instant à 8 tomes en cours au Japon, j’espère qu’elle ne sera pas plus longue…

Dans la postface, la mangaka dit qu’elle a d’abord créé ce manga pour le plaisir et l’a posté (en feuilleton) sur son Twitter donc idéal pour Des histoires et des bulles (catégorie 7, une BD issue d’un blog) ainsi que pour La BD de la semaine, Bingo littéraire d’Hylyirio (n° 10, un manga, 2e billet), Challenge lecture 2022 (catégorie 13, un livre avec un chat sur la couverture), Petit Bac 2022 (catégorie Ponctuation pour les deux tirets) et Le tour du monde en 80 livres (Japon). Plus de BD de la semaine chez Stéphie.

Les carnets de l’Apothicaire 1 de Natsu Hyûga, Itsuki Nanao et Nekokurage

Les carnets de l’Apothicaire 1 de Natsu Hyûga, Itsuki Nanao et Nekokurage.

Ki-oon, collection Seinen, janvier 2021, 178 pages, 7,90 €, ISBN 979-10-327-0778-4. Kusuriya no hitorigoto 1 薬屋のひとりごと (Square Enix, 2017) est traduit du japonais par Géraldine Oudin.

Genres : manga, seinen, Histoire, aventure.

Natsu Hyûga 日向 夏 est l’auteur (l’autrice ?) de la light novel (2011), aucune info… mais vous pouvez consulter son site officiel.

Itsuki Nanao, mangaka, s’est occupé du scénario et du story-board. Il a collaboré avec Jôgi Shiraishi pour Wandereing Witch – Voyage d’une sorcière (3 tomes parus chez Kurokawa).

Nekokurage ねこクラゲ, la dessinatrice, naît un 30 juin à Kumamoto. Elle est passionnée par la période des Trois Royaumes. Plus d’infos sur son Pixiv Fanbox, sur son tumblr et sur son twitter.

La jeune Mao Mao (17 ans) était apothicaire dans le quartier des plaisirs mais, il y a trois mois, elle a été enlevée alors qu’elle cueillait des plantes médicinales. La voici servante à la Cour intérieure, un pavillon du Palais royal réservé aux femmes. « Je ne sais pas si j’ai été vendue ou échangée contre une autre femme… Mais j’aurais préféré ne jamais mettre les pieds ici ! ».

Shaolan, une autre petite servante, lui apprend que trois nouveaux-nés de l’Empereur sont morts en bas-âge. Rumeur ou empoisonnement ?

Grâce à un subterfuge de Mao Mao, Gyokuyo, la favorite de l’Empereur, a pu sauvé son nourrisson et Mao Mao devient sa cinquième dame de compagnie au Pavillon de Jade. « Je crois que je viens d’être promue. » Mais n’est-elle pas tombée dans le piège de Jinshi ?

Les décors et les personnages sont très réussis. L’histoire est prometteuse (Chine impériale, jalousies, complot…), en fait c’est presque un huis-clos puisque le récit se déroule en milieu fermé. Jinshi est un haut-fonctionnaire qui dirige tout mais il n’a pas l’air d’être un eunuque alors qu’il vit avec les femmes (c’est pourquoi Mao Mao le trouve bizarre et le surveille). Je veux lire la suite d’autant plus que j’ai toujours apprécié les choix éditoriaux de Ki-oon. Ce manga ressemble à un shôjo (manga pour filles, jolis personnages, amour) mais il a des côtés shônen (manga pour garçons, mystères, intrigues) et il est en fait classé en seinen (manga pour adultes) donc il peut plaire à (presque) tous par son thème, sa beauté et sa richesse.

Un petit conseil : soulevez la jaquette pour lire les yonkoma sur la couverture (un yonkoma est une histoire humoristique en 4 cases, du même genre que les comics strips américains).

La série est en cours au Japon (9 tomes parus entre 2017 et 2021) et, en France, 6 tomes sont parus dont les 3 premiers en coffret (début décembre).

Si vous êtes intéressée, voici les liens vers le Web Novel, le Light Novel, le site officiel du manga chez Square Enix et le site officiel du manga dérivé chez Shôgakukan.

Pour les challenges BD : La BD de la semaine, Des histoires et des bulles (catégorie 33, une BD offerte). Plus de BD de la semaine chez Moka.

Pour les autres challenges : Adaptations littéraires (adaptation d’un roman en manga), Bingo littéraire d’Hylyirio (n° 10, un manga), Challenge lecture 2022 (catégorie 6, un livre dont le titre comporte un métier), Jeunesse young adult #11 et Un genre par mois (en janvier fantasy ou aventure).

Terrarium 1 de Yûna Hirasawa

Terrarium 1 de Yûna Hirasawa.

Glénat, collection Seinen, juin 2021, 176 pages, 7,60 €, ISBN 978-2-344-04471-1. Kagitsuki Terrarium 1 鍵つきテラリウム (Flex Comix, 2019) est traduit du japonais par Yohan Leclerc.

Genres : manga, seinen, science-fiction.

Yûna Hirasawa 平沢ゆうな naît le 6 septembre 1985 et débute sa carrière en 2015. La mangaka dit qu’elle pense depuis 20 ans à cette histoire et que ça fait un an et demi que le premier chapitre a été publié sur Comic Meteor. Plus d’infos sur son tumblr, son pixiv fanbox, son compte twitter et sa chaîne youtube.

Après la Grande guerre et l’avènement de l’Arcologie, Chico (fille avec un exosquelette), technologue d’investigation, et Pino (robot) sont en mission.

Ils découvrent la Colony58, « par contre, il n’y a pas de Colonie 58 dans la base de données centrale… Sommes-nous les bienvenus ici ? » (p. 18). Ils ne rencontrent que « Naver, robot soignant modèle n-511 » (p. 35) qui continue de s’occuper des malades… déjà réduits en état de cadavres.

En fait, Chico et Pino recherchent leur mère, la technologue Pethie, disparue lors d’une expédition, mais ils veulent surtout sauver l’Arcologie et l’humanité.

Plus loin, ils rencontrent un robot facteur, JPK-35, un petit robot teigneux prêt à en découdre avec ceux qui voudraient voler le courrier ! « Faites gaffe, je le défendrai jusqu’au bout, parole d’honneur !!! » (p. 116) mais il n’y a plus aucun habitant pour recevoir du courrier.

Les dessins post-apocalyptiques sont vraiment beaux, l’histoire est amusante surtout avec Chico qui a toujours faim et le lecteur s’interroge sur cette Grande guerre, sur ce qu’est l’Arcologie, etc. Vivement la suite ! Les tomes 2 et 3 sont parus (respectivement en septembre et novembre 2021) et le tome 4 (le dernier tome de la série) est annoncé pour février 2022.

Bien sûr, ce manga m’a fait penser à Tsugumi Project 1 d’Ippatu, un manga post-apocalyptique intrigant également, mais l’histoire, les dessins, les personnages sont totalement différents, Terrarium étant plus drôle et plus poétique (les deux séries sont à suivre donc !).

Une série courte (4 tomes) à lire absolument si vous aimez la science-fiction, le post-apocalyptique, les robots et l’humour. À noter que la mangaka est née garçon qui a subi une opération chirurgicale de réattribution sexuelle, épreuve racontée dans 僕が私になるために (2016) qui peut être traduit par Pour que je sois moi.

Pour La BD de la semaine et Des histoires et des bulles (catégorie 42, une BD que l’on m’a conseillée, merci Élodie !) et Jeunesse young adult #11. Plus de BD de la semaine chez Moka (lien à venir).

La tour fantôme (tomes 1 à 3) de Tarô Nogizaka

La tour fantôme (tomes 1 à 3) de Tarô Nogizaka.

Glénat, 2014, 7,60, 224 pages chaque tome. Yûreito 幽麗塔 (2011) est traduit du japonais par Victoria Tomoko Okada.

Genres : manga, seinen, thriller.

Tarô Nogizaka 乃木坂太郎 naît en 1968 à Nanao (Ishikawa, Japon). Il est dessinateur et scénariste. Du même auteur : Team Medical Dragon (2002), Le 3e Gédéon (2015) et Pour le pire (2019, série en cours).

Tome 1. Glénat, mars 2014, 224 pages, 7,60 €, ISBN 978-2-72349-352-9.

23 juin 1952, l’horloge de la tour ne fonctionne plus depuis plus d’un siècle mais ce jour-là, les aiguilles bougèrent et « Tatsu Fujimiya, 60 ans, fut sauvagement assassinée par sa fille adoptive, Reiko, 23 ans. ».

Kobe, 1954, Taïchi Amano n’a pas payé le loyer de sa chambre depuis des mois… Il saisit l’opportunité d’être le nouveau gardien de la tour considérée comme hantée. « C’est pour ça que tous les gardiens quittent ce lieu très rapidement. ». Mais, lorsqu’il se retrouve attaché aux aiguilles de l’horloge, Tetsuo Sawamura, le jeune homme étrange qui lui a proposé le poste, vient le sauver. Tetsuo ne veut pas que la police intervienne, il pense que la tour est « un gigantesque coffre-fort… maquillé en tour d’horloge. » et qu’il « garde jalousement… un trésor, peut-être de plusieurs milliards… ». Tetsuo propose à Taïchi de devenir son partenaire. « Ne veux-tu pas… devenir milliardaire avec moi ? ». Mais qui est réellement Tetsuo ? Pourquoi la maison où logeait Taïchi a-t-elle été incendiée ?

Les chapitres sont numérotés 1er tableau, 2e tableau, etc., ça donne un ton un peu artistique et mystérieux. Les dessins sont très beaux et l’histoire est judicieusement  intrigante.

Tome 2. Glénat, mai 2014, 224 pages, 7,60 €, ISBN 978-2-72349-353-6.

La journaliste Megumi, une ancienne copine de classe dont Taïchi était amoureux, a été retrouvée nue sur l’horloge de la tour… « Pour découvrir pourquoi Megumi a été tuée… je dois travailler sur l’assassinat de la vieille dame il y a deux ans. ». Reiko Fujiyima serait-elle encore en vie ?

Taïchi et Tetsuo se rendent sur Kure une petite île au large de Hiroshima à la recherche de Shiro Honjo qui était le fiancé de Reiko mais un typhon les empêche de partir, Taïchi est enlevé par des tueurs et Tetsuo rencontre Yamashina un policier de Kobe qui les a suivis, « Les habitants de l’île ont toujours réglé leurs problèmes entre eux ! », et qui leur apprend des choses sur le procureur Marube (il n’est pas net).

Le duo, Tetsuo-Taïchi, devient un trio avec Yamashina mais ils sont pris au piège par un savant fou. Un tome trépidant, intense, plein de dangers et de zones d’ombre avec toujours de très beaux dessins.

Tome 3. Glénat, juillet 2014, 224 pages, 7,60 €, ISBN 978-2-72349-938-5.

Tetsuo, Taïchi et Yamashina sont toujours confrontés au savant Tesla et à l’infirmière Q. « Taïchi, j’ai découvert que toi… Tu n’étais pas un meurtrier. C’est tout à fait personnel, ce que je dis, mais… je suis convaincu que tu n’as pas tué la journaliste. » (Yamashina). Tetsuo, Taïchi et Yamashina sont encore plus en danger ! Des rebondissements, de la densité, des dessins toujours beaux et soignés, des ambiguïtés et des révélations…

Au Japon, Yûreito paraît entre mai 2011 et octobre 2014 dans Big Comic Superior (Shôgakukan). En France, la série est complète en 9 tomes publiés chez Glénat entre mars 2014 et novembre 2015.

C’est un manga pour adultes (seinen) dans les genres thriller, fantastique voire horreur (avec de temps en temps une pointe d’érotisme). Tarô Nogizaka adapte en fait le roman Yûrei-tô d’Edogawa Ranpo (1894-1965) qui s’était inspiré du roman Une femme dans le gris (A Woman in Grey, 1898) d’Alice Muriel Williamson (1858-1933). Comme je l’ai déjà dit, c’est une lecture intense et j’ai hâte de lire les 6 tomes suivants (ouf, c’est une série courte mais ma bibliothèque ne les a pas alors je devrai les emprunter ailleurs).

Pour La BD de la semaine (cependant toujours en pause estivale) et les challenges BD, Challenge lecture 2021 (catégorie 12, un livre d’un auteur japonais, 4e billet), Des histoires et des bulles (catégorie 6, un seinen), Littérature de l’imaginaire #9, Petit Bac 2021 (catégorie Lieu pour Tour) et Polar et thriller 2021-2022.