Zadig de Voltaire

Zadig de Voltaire.

Lu en numérique, 92 pages. Entre 60 pages (édition de 1747) et 200 pages (éditions contemporaines). Vous pouvez lire Zadig librement et en toute légalité sur Wikisource.

Genres : littérature française, classique, conte philosophique.

Voltaire naît le 21 novembre 1694 à Paris. Il est romancier, poète, dramaturge, philosophe et encyclopédiste. Il aime les arts, les sciences et il est parmi les philosophes les plus connus du siècle des Lumières. Il meurt le 30 mai 1778 à Paris. Je ne veux pas en dire des tonnes (vous pouvez trouver tout sur Voltaire sur Internet ou dans des dictionnaires et encyclopédies). Ses œuvres les plus célèbres sont Lettres philosophiques (1734), Zadig ou la destinée (1748), Micromégas (1752), Candide ou l’optimisme (1759) et L’ingénu (1767).

Le titre complet est Zadig ou la destinée, histoire orientale. Et c’est l’édition de 1747 que j’ai lue : cette édition contient une approbation, une épître dédicatoire (une lettre de Zadig à la sultane Sheraa, extrait ci-dessous) et 21 chapitres ; elle est parue sous le titre Memnon, histoire orientale. L’œuvre est rééditée en 1748. Il faut attendre l’édition de 1775 (que je lirai une prochaine fois) et même l’édition de 1785 pour que d’autres chapitres soient ajoutés.

« Charme des prunelles, tourment des cœurs, lumière de l’esprit, je ne baise point la poussière de vos pieds, parce que vous ne marchez guère, ou que vous marchez sur des tapis d’Iran ou sur des roses. Je vous offre la traduction d’un livre d’un ancien sage qui, ayant le bonheur de n’avoir rien à faire, eut celui de s’amuser à écrire l’histoire de Zadig, ouvrage qui dit plus qu’il ne semble dire. Je vous prie de le lire et d’en juger ; car, quoique vous soyez dans le printemps de votre vie, quoique tous les plaisirs vous cherchent, quoique vous soyez belle, et que vos talents ajoutent à votre beauté ; quoiqu’on vous loue du soir au matin, et que par toutes ces raisons vous soyez en droit de n’avoir pas le sens commun, cependant vous avez l’esprit très sage et le goût très fin, et je vous ai entendue raisonner mieux que de vieux derviches à longue barbe et à bonnet pointu. Vous êtes discrète et vous n’êtes point défiante ; vous êtes douce sans être faible ; vous êtes bienfesante avec discernement ; vous aimez vos amis, et vous ne vous faites point d’ennemis. Votre esprit n’emprunte jamais ses agréments des traits de la médisance ; vous ne dites de mal ni n’en faites, malgré la prodigieuse facilité que vous y auriez. Enfin votre âme m’a toujours paru pure comme votre beauté. Vous avez même un petit fonds de philosophie qui m’a fait croire que vous prendriez plus de goût qu’une autre à cet ouvrage d’un sage. ».

« Du temps du roi Moabdar […] à Babylone un jeune homme nommé Zadig, né avec un beau naturel fortifié par l’éducation. Quoique riche et jeune, il savait modérer ses passions ; il n’affectait rien ; il ne voulait point toujours avoir raison, et savait respecter la faiblesse des hommes. ». C’est qu’il lisait Zoroastre et appliquait ses principes, il était Sage. Mais alors que Zadig doit épouser sa bien-aimée, Sémire, qui l’aime en retour, Orcan, le neveu d’un ministre, jaloux et vaniteux, la fait enlever par deux hommes armés qui la blessent… En défendant Sémire, Zadig est blessé à l’œil gauche et Sémire, refusant d’épouser un borgne, épouse finalement Orcan.

Zadig épouse alors Azora, une citoyenne « la plus sage et la mieux née de la ville ». Mais, au bout de quelques mois, il la répudie car elle est « devenue trop difficile à vivre » et il se lance dans l’étude de la Nature pour nourrir et élever son âme et aussi pour vivre tranquille. Il se retire alors « dans une maison de campagne sur les bords de l’Euphrate ». Mais il ne va pas rester tranquille longtemps ! « […] qu’il est difficile d’être heureux dans cette vie ! » surtout lorsqu’on doit faire face à des médiocres, des sots, des envieux, des fanatiques et des procéduriers… Malheureusement « L’occasion de faire du mal se trouve cent fois par jour, et celle de faire du bien, une fois dans l’année, comme dit Zoroastre. ».

Enfin, reconnu à sa juste valeur par le roi Moabdar et la reine Astarté, Zadig pense « Je suis donc enfin heureux ! Mais il se trompait. ».

Il y a un petit côté « roi Salomon » chez Zadig : en appliquant les principes de Zoroastre, il démêle le vrai du faux, le bon du mauvais, et tire de bonnes conclusions avec subtilité et bonté mais qui ne peuvent plaire à tous…

En tout cas, c’est l’amour qui le condamne à mort et, grâce à son ami Cador, il fuit avec un serviteur et deux chameaux vers l’Égypte mais ils se retrouvent tous deux esclaves d’un marchand arabe, Sétoc : « et pourquoi ne le serais−je pas comme un autre, puisque je suis homme comme un autre ? Ce marchand ne sera pas impitoyable ; il faut qu’il traite bien ses esclaves, s’il en veut tirer des services. ».

Zadig est quelque peu poursuivi comme l’était Voltaire par le clergé et l’État : « Zadig marcha du côté de la Syrie, toujours pensant à la malheureuse Astarté, et toujours réfléchissant sur le sort qui s’obstinait à se jouer de lui et à le persécuter. Quoi! disait−il, quatre cents onces d’or pour avoir vu passer une chienne! condamné à être décapité pour quatre mauvais vers à la louange du roi! prêt à être étranglé parceque la reine avait des babouches de la couleur de mon bonnet! réduit en esclavage pour avoir secouru une femme qu’on battait; et sur le point d’être brûlé pour avoir sauvé la vie à toutes les jeunes veuves arabes! ».

Comme Flaubert a déclaré « Madame Bovary, c’est moi ! », Voltaire aurait pu déclarer « Zadig, c’est moi ! » mais il considérait son conte comme une « couillonnerie » (in L’encyclopédie des énigmes de docteur Mops et collectif) alors qu’en fait il utilise la science, le raisonnement et la philosophie de son époque (le siècle des Lumières).

Voltaire crée tout, un Orient imaginaire et fantaisiste inspiré des contes et des récits de voyages qu’il a lus. Il est parfois coquin (par exemple la jeune veuve Almona) mais, en tout cas, toujours philosophe. Et tout est bien qui finit bien, Voltaire créant ainsi une utopie (une des premières utopies littéraires avec La cité du Soleil de Tommaso Campanella écrite en 1602 puis réécrite en 1613 soit plus de 100 ans avant Zadig). Zadig signifie « le véridique » ou « l’ami » en arabe et « le juste » en hébreu et il est tout cela à la fois mais il faut qu’il se libère de ses imperfections et qu’il fasse face à l’adversité et à l’injustice. Sous couvert de récit oriental et d’aventures, Voltaire se moque de certains personnages français (comme Boyer qui devient Yébor) et critique la société et la politique françaises, sans oublier le clergé. Zadig est écouté et respecté pour ses bons avis mais il s’attire la convoitise, la jalousie voire la haine de certains.

À noter, l’ancien français comme fesant, bienfesant, parceque, long-temps.

C’est après avoir vu la série télévisée Les aventures du jeune Voltaire sur France2 (en février) et avoir suivi le MOOC 18e siècle, le combat des Lumières avec FUN MOOC (en mars) que j’ai décidé de relire Voltaire, que j’avais lu par obligation scolaire (au collège) mais aussi pour le plaisir car je trouvais son écriture plaisante, drôle et je sentais le potentiel de la compréhension augmenter lors de relectures. C’est pourquoi j’ai lu Zadig pour le Challenge lecture 2021 de mademoiselle Farfalle (catégorie 45, un livre que vous avez dû lire à l’école).

Je mets aussi cette lecture dans 2021 cette année sera classique (quoi de mieux comme classique pour finir l’année que Voltaire ?), Contes et légendes (comme c’est un « conte philosophique ») et Les textes courts.

Publicité

La cité du Soleil de Tommaso Campanella

La cité du Soleil de Tommaso Campanella.

Lu en numérique, 80 pages. La città del Sole ou Civitas Solis en latin. Il existe des éditions récentes en français : chez Mille et une nuit (2000, 96 pages) ci-contre et chez Aden (2016, 200 pages) ci-dessous.

Genres : littérature italienne, roman utopique.

Tommaso Campanella naît le 5 septembre 1568 à Stilo en Calabre (sud de l’Italie). Alors que sa famille est analphabète, il étudie chez les Dominicains. En 1590, il publie Philosophia Sensibus Demonstrata (théories naturalistes), il est alors accusé d’hérésie et emprisonné. À sa libération, il parcourt l’Italie, rencontre Galilée (qu’il défend), essaie de renverser le pouvoir espagnol en place en Italie et il est à nouveau condamné pour hérésie et emprisonné. Il rédige plusieurs livres dont La cité du Soleil en 1602 (version publiée en 1604) qu’il réécrit en 1613 (version publiée en 1623). Après sa libération, en 1629, il se réfugie en France et meurt le 21 mai 1639 à Paris.

Sous-titré Idée d’une république philosophique, ce roman est un dialogue entre Le Grand Maître des Hospitaliers et un hôte, un capitaine de vaisseau génois.

« L’Hospitalier – Raconte-moi, de grâce, toutes les particularités de ce voyage. » (p. 2).

« Le Génois – Tu sais déjà comment j’ai fait le tour du monde, et comment, étant parvenu à Taprobane, je fus contraint de descendre à terre, où, par crainte des habitants, je me cachai dans une forêt ; après l’avoir traversée je me trouvai dans une grande plaine, sous l’Équateur. […] Je me vis tout-à-coup au milieu d’une troupe nombreuse d’hommes et de femmes armés. La plupart d’entre eux parlaient notre langue. Ils me conduisirent aussitôt à la cité du Soleil. » (p. 2-3).

La Cité est immense, divisée en sept cercles avec des enceintes intérieures (imprenables) et comportant quatre portes (une à chaque point cardinal). Des corniches, des colonnes, des terrasses, des portiques, des escaliers… Il est regrettable que des illustrations n’accompagnent pas le texte. Mais le lecteur peut aussi imaginer !

L’Hospitalier est très curieux de la cité et de son gouvernement. Le souverain de cette cité est Soleil, pour les Européens c’est un Métaphysicien. Il est assisté par trois chefs, Pon, Sin et Mor, leurs noms signifiant Puissance (affaires de la guerre et de la paix), Sagesse (arts et sciences) et Amour (unions, éducation des enfants, médecine, agriculture et tout le nécessaire pour le bien-être de la population et des générations futures).

Ce peuple possède un langage (et il a même de nombreux interprètes qui connaissent les autres langues), une écriture et de grandes connaissances (en particulier de la faune, de la flore, de la géographie, de l’astronomie mais aussi du reste du monde, de ses grand noms et aussi… de ses défauts et problèmes !).

Le Génois décrit une société idéale où hommes et femmes sont égaux et apprennent les mêmes choses, où les enfants étudient tous le même programme, où tout le monde est traité de façon égale et reçoit ce dont il a besoin, une société sans jalousie, sans égoïsme, sans criminalité, sans oisiveté. Mais cette société des Solariens est-elle parfaite ?

Par contre, ça, ça me plaît bien : « Dans la cité du Soleil, […] les magistratures, les arts, les travaux et les charges étant également distribués, chacun ne travaille pas plus de quatre heures par jour. Le reste du temps est employé à étudier agréablement, à discuter, à lire, à faire et à entendre des récits, à écrire, à se promener, à exercer enfin le corps et l’esprit, tout cela avec plaisir. » (p. 33).

Au niveau de la religion, les Solariens connaissent les religions et les philosophies du monde mais ils ont leurs propres croyances. « Les Solariens attendent donc la rénovation du monde, et peut-être aussi sa destruction. Ils disent qu’il est fort difficile de décider si le monde a été créé de rien, ou des débris d’autres mondes, ou tiré du chaos ; mais ils ajoutent qu’il est vraisemblable, ou plutôt certain qu’il n’exista pas de toute éternité. » (p. 64) et « Sans les adorer, ils honorent le soleil et les étoiles, comme des êtres vivants et comme les statues, les temples, les autels animés de Dieu. » (p. 65).

Ce roman métaphysique analyse la vie, la foi, le péché, la « loi naturelle », le libre-arbitre, la vie collective et L’Hospitalier en est émerveillé ! « Dieu ! que de subtilité ! » (p. 68). À noter que deux passages parlant d’astrologie de façon inintelligible ou très obscure ont été retirés. D’ailleurs Campanella est méprisé par certains de ses contemporains (en particulier par Descartes qui refuse de le rencontrer) parce qu’il utilise trop l’astrologie. Il est pourtant un précurseur du socialisme utopique (il est influencé par les idées de Platon) et La cité du Soleil est une des premières utopies littéraires (Thomas More et Rabelais ayant précédé Campanella). Il a inspiré Ernst Jünger pour son Heliopolis en 1949. Vous pouvez lire une très bonne analyse de La cité du Soleil par Constance Mercadante dans Cahiers d’études romanes.

Pour le challenge Les classiques c’est fantastique #2, le thème de juillet est « on dirait le Sud » (littérature italienne, portugaise, espagnole, du bassin méditerranéen…) et je n’avais à ma disposition ni L’ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche de Miguel de Cervantes (paru en 1605-1615 en Espagne) que je n’ai jamais lu ni Les aventures de Pinocchio de Carlo Collodi (je voulais relire ce roman de 1881) alors je me suis tournée vers un autre classique italien que je ne connaissais pas, La cité du Soleil de Tommaso Campanella (1602).

Je mets également cette lecture dans 2021 cette année sera classique, Challenge de l’été #2 (l’auteur est Italien mais emmène son lecteur sur l’île de Ceylan), Littérature de l’imaginaire #9, Petit Bac 2021 (catégorie Météo pour Soleil), S4F3 #7 et Les textes courts.

Semiosis de Sue Burke

Semiosis de Sue Burke.

Albin Michel Imaginaire, septembre 2019, 448 pages, 24,90 €, ISBN 978-2-22643-888-1. Semiosis (2018) est traduit de l’américain par Florence Bury.

Genres : littérature états-unienne, science-fiction.

Sue Burke naît en 1955. Elle est traductrice (de l’espagnol à l’américain) et depuis peu romancière puisque Semiosis est son premier roman. Plus d’infos sur son site officiel (sur lequel j’apprends qu’une suite est parue en 2019, Interference) et le site officiel de Semiosis-The Planet Pax. Et son nouveau roman, Immunity Index (2020) : hâte que ces deux titres arrivent en France.

Cinquante hommes et femmes d’une vingtaine d’années ont quitté la Terre. Ils ont voyagé dans l’espace, en hibernation, durant 158 ans et se sont installés sur Pax. Y a-t-il encore des humains sur Terre ? Ils ne le sauront sans doute jamais. Leur objectif était de se rapprocher de la Nature, de créer une utopie loin des guerres, de la pollution et de l’argent.

Ils vont être servis car Pax est une belle planète étonnante mais dangereuse ! Trois femmes parties cueillir des fruits, Ninia, Zee et Carrie, sont retrouvées mortes. « Elles avaient eu une mort paisible. Ce qui forcément nous surprenait. On regarda autour de nous, effrayés, silencieux. Quelque chose avait tué, sans méthode ni mobile évidents. » (p. 12). Une planète avec des dangers qu’il est impossible d’évaluer. « On ne s’attendait pas à trouver le paradis. On pensait être confrontés à des épreuves, du danger, voire à l’échec. On espérait créer une nouvelle société, en pleine harmonie avec la nature, mais dix-neuf d’entre nous avaient péri dans des accidents ou succombé à des maladies depuis notre arrivée, en comptant les trois femmes mortes la veille sans raison apparente. » (p. 14). Bon, peut-être que partir à cinquante, ce n’était pas suffisant mais c’était sûrement le maximum que leur vaisseau spatial pouvait contenir ! Ils ne sont donc plus que trente-et-un et ils vont vivre une aventure passionnante.

D’ailleurs, ils n’ont pas été choisis au hasard. Par exemple Paula Shanley et Octavio Pastor sont botanistes. Plus de trente ans après, la deuxième génération n’est pas dans un réflexe utopiste. « Plutôt mourir que continuer à vivre ainsi. » (p. 73). En allant beaucoup plus loin que leurs parents ne sont allés, Sylvia et Julian découvrent une cité de pierres et de verre en ruines. Ou alors « Ils savaient. Ils avaient toujours su. Toute notre vie, ils nous avaient menti. » (p. 85).

Il est intéressant de voir comment cette nouvelle humanité évolue dans l’adversité et sur le long terme. Les humains restent humains qu’ils vivent sur Terre ou sur Pax. « Les parents. Ils avaient fait taire Julian. Ils m’avaient fait le plus mal possible. Je savais ce qu’ils voulaient, et je savais ce que je voulais. Tout ce qu’ils m’avaient fait subir n’y changeait rien. Si ce n’est que désormais, j’étais prête à employer tous les moyens : l’hérésie, la rébellion et enfin la guerre. » (p. 99). Mais vivre dans la peur, les mensonges et la violence n’est pas du tout conforme à l’idée de départ…

Installés dans la cité rebaptisée Arc-en-Ciel, les humains de deuxième et troisième générations vivent en harmonie avec un Bambou qui pense et essaie de communiquer avec eux grâce à une modératrice. « J’aurais péri sans ces nouveaux étrangers. Je mourrai sans eux, mais j’ai pu constater que l’intelligence rend les animaux instables. » (p. 123). Comme les habitants précédents travaillaient le verre, les Pacifistes (les habitants de Pax) les ont nommés les Verriers. Mais où sont-ils ? Sont-ils en vie quelque part sur Pax ?

Le Bambou fait preuve d’humour parfois. « C’est tout ce que je peux dire à la jeune femme tandis que Lux se lève et que l’aube approche. Elle et moi tuons le temps en discussions. L’entretien des tiges de communication me coûte, et bavarder dilapide mes réserves immédiates d’adénosine triphosphate, de sorte que je préférerais garder le silence en cette période troublée, mais l’inaction pèse aux Pacifistes, me dit la jeune femme, et elle doit rester vigilante. Cinq jours de confinement entre les murs ont rompu l’équilibre des Pacifistes, qui ont besoin d’activité. » (p. 317). Cinq jours ? Petits joueurs ! Je dois dire que j’ai lu ce roman le week-end du 18-19 avril (oui, oui, je sais, j’ai du retard dans mes notes de lectures…).

Enfin, le lecteur l’a compris, cette planète a un écosystème végétal très important, voire primordial et dominateur, et les humains ne sont que partie rapportée sur Pax. Et les Pacifistes – que l’auteur présente sur cinq générations (chacun prenant la parole dans l’ordre chronologique) – vont découvrir bien d’autres choses encore, et pas seulement dans la faune et dans la flore ! Feront-ils les mêmes erreurs que leurs ancêtres Terriens ou privilégieront-ils la paix et la communication entre tous les êtres vivants aussi différents soient-ils ?

Semiosis – qui a une très belle couverture illustrée par Manchu (un illustrateur et peintre français) – débute comme un space opera, continue comme une utopie sur une autre planète et Sue Burke livre un premier roman magistral, grandiose et éblouissant avec une certaine finesse philosophique qui donne de l’ampleur au récit et aux idées. Eh oui, vous l’avez compris, coup de cœur pour moi et dépaysement total.

Dans Mon avent littéraire 2020, pour le jour n° 10 (aujourd’hui donc), sur le thème « Le livre qui m’a mis des étoiles dans les yeux », j’ai choisi ce roman alors il fallait absolument que je publie ma note de lecture !

Et je mets Semiosis dans les challenges Animaux du monde #3 (car cette planète est évidemment peuplée d’animaux, inconnus et différents de ceux de la Terre mais espèces animales quand même) et Littérature de l’imaginaire #8.