Zaï zaï zaï zaï, un road movie de Fabcaro.
6 pieds sous terre [lien], collection Monotrème (mini), 72 pages, 13 €, ISBN 978-2-35212-116-9.
Fabcaro est le nom d’artiste de Fabrice Caro, né le 10 août 1973 à Montpellier, connu dans le monde de la BD depuis le début des années 2000 et principalement publié aux éditions La Cafetière et 6 pieds sous terre.
Dans un magasin, un client ne retrouve pas sa carte de fidélité, oubliée dans la poche d’un autre pantalon. La caissière appelle le service de sécurité et la direction. Le client menace un vigile avec un poireau et s’enfuit. « Le fugitif est toujours activement recherché par la police. Le ministre de l’intérieur assure mettre tout en œuvre pour le retrouver… » (p. 15).
Enquête avec prélèvement d’ADN, course poursuite, interviews des voisins, émissions spéciales, chacun y va de son petit avis et tout s’enchaîne pendant que le client, un auteur de BD d’une quarantaine d’années, marié et père de deux filles, essaie de rentrer chez lui en stop. À travers un fait divers banal, monté en épingle, Fabcaro montre une société qui place la consommation et le sensationnel au-dessus de tout (au-dessus de l’humain et de toutes nos valeurs) et se moque gentiment des policiers, des hommes politiques, des journalistes…
Ce que j’aime chez Fabcaro, c’est son humour absurde voire surréaliste ! Les dessins sont simples, en bichromie, les décors sont au minimum : l’auteur dit que le récit compte pour lui plus que les dessins. Et les textes sont vraiment justes et drôles. Extrait de la chanson de soutien au fugitif : « Les auteurs de BD sont des êtres humains au même titre que les clochards arméniens. […] À tous les médisants, à ceux qui ont peur, ouvrez bien les yeux, voyez votre bonheur. Un jour peut-être c’est vous qui serez auteur de BD, ça n’est la faute de personne, c’est la fatalité. » (p. 55). Zaï zaï zaï zaï est sûrement une des bandes dessinées les plus décapantes parues en 2015 !
Je voulais publier cette note de lecture hier mais je l’ai décalée à aujourd’hui pour qu’elle entre dans le challenge Un genre par mois, le premier genre pour le mois de janvier étant bande dessinée.
Monsieur a lu cette bande dessinée (et je l’entendais bien rigoler) : il l’a trouvée hilarante, a apprécié la critique de la société (les journalistes qui meublent l’antenne, les parents qui plaisantent sur des sujets qui ne concernent pas les enfants, etc.) et compare carrément Fabcaro a un Kafka moderne !
Et, au fait, « zaï zaï zaï zaï », vous connaissez ? Voici mon petit bonus personnel. 😉
Le titre m’a fait penser à cette chanson, également.
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Je crois que l’auteur est fan de musique (voir sa bande dessinée Like a steak machine parue en 2009 aux éditions La Cafetière).
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Tout le monde en dit le plus grand bien, il faut absolument que je découvre cet album !
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Oh oui, Jérôme, sinon tu rates une excellente lecture !
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Je n’ai lu que Carnet du Pérou de Fabcaro mais je suis fan aussi de l’humour de l’auteur !
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Alors, tu dois te ruer sur Zaï zaï zaï zaï 🙂
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J’adore Joe Dassin, d’ailleurs, ça me donne l’idée de l’écouter tout à l’heure sur le chemin du travail. Merci.
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C’était un chanteur que j’aimais aussi, ses chansons étaient simples, belles et avaient de l’esprit.
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Voilà une BD intéressante dans son propos. Fabcaro a réussit à faire une critique de notre société de manière originale.
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Tout à fait, une des meilleures BD de 2015 en plus 🙂
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