Nyaight of the Living Cat 1 à 3 de Hawkman et Mecha-Roots

 

Nyaight of the Living Cat 1 – Catpocalypse Now ! de Hawkman et Mecha-Roots.

Mangetsu, collection Seinen, avril 2023, 192 pages, 8,20 €, ISBN 978-2-28281-203-7. Nyaight of te Living Cat Vol. 1 (2021) est traduit du japonais par François Boulanger.

Genres : manga, seinen, science-fiction, post-apocalyptique.

Hawkman est le scénariste. Mecha-Roots est le dessinateur. Aucune info…

Des zombies ? Non, des chats !

« Le monde est à présent sous la domination des chats. Parmi les chats nés au cours d’un processus d’élevage secret, un spécimen unique vit le jour. Par la suite, il fut baptisé ‘L’originel’ car il était le premier porteur du virus M.M. Ce dernier se transmet par le toucher et transforme les humains en félins. Dans une société où la majorité de la population avait un chat comme animal de compagnie, la pandémie ne tarda pas à se répandre. Ainsi débuta ‘L’apocalypse féline’. » (p. 10-11). J’adore !

Deux survivants, Kaoru et Kunagi (qui adorent les chats) trouvent refuge dans un supermarché où d’autres humains se sont déjà réfugiés. Mais les chats guettent et tous les humains sont en danger ! « Bon sang… Quelles magnifiques créatures… » (p. 172). Surtout ne pas se laisser attendrir ! OK ?

 

Nyaight of the Living Cat 2 – Le jour d’après les chats de Hawkman et Mecha-Roots.

Mangetsu, collection Seinen, septembre 2023, 176 pages, 8,20 €, ISBN 978-2-38281-262-4. Nyaight of te Living Cat Vol. 2 (2022) est traduit du japonais par François Boulanger.

Les chats sont tellement nombreux que ni les membres du « chat-binet du premier ministre » (p. 10) ni l’armée ne peuvent faire quoi que ce soit. « Nous avons déjà essayé les bouteilles en plastique, les picots répulsifs, les ultrasons antichats, et même les arroseurs… Seul ou en groupe, un chat déborde d’énergie et de curiosité ! Il s’agit d’une forme d’intelligence parfaite qui dépasse l’entendement humain ! » (p. 11). Ouah, je lis ça avec deux chats à mes côtés, j’ai un peu peur… 😛

De toute façon, un « centre spécial de gestion des catastrophes liées à la mignonitude suprême des petits chats » (p. 9) a été créé au ministère mais « Tout humain qui se respecte est incapable de tirer sur un chat. C’est aussi simple que cela. […] Si nous étions attaqués par des aliens hostiles, nous pourrions nous défendre, mais là… Nos soldats préféreraient sans doute mourir plutôt que de faire du mal à ces petites bêtes. » (p. 12).

Un seul objectif, sauver les chats et les humains encore non infectés !

On retrouve les réfugiés toujours humains du supermarché et Kunagi est persuadé que Tsutsumi sera très utile parce qu’elle a une telle allergie aux chats qu’elle sent où ils sont.

Toujours aussi génial, à la fois mignon et effrayant ; la poursuite avec Kunagi en moto est extraordinaire ; il n’y a aucun temps mort, de l’humour et les dessins sont incroyables (tous les chats sont différents). En fin de volume, du contenu bonus avec Tanishi histoire inédite et plusieurs planches de courtes histoires inédites.

 

Nyaight of the Living Cat 3 – Mad cats de Hawkman et Mecha-Roots.

Mangetsu, collection Seinen, décembre 2023, 160 pages, 8,20 €, ISBN 978-2-38281-572-4. Nyaight of te Living Cat Vol. 3 (2022) est traduit du japonais par François Boulanger.

L’humanité s’est effondrée. Quelques humains vivent à Wendelstein, un ancien musée mais il y a des « bandits sans foi ni loi […] de plus en plus nombreux » (p. 68), comme dans Mad Max et, bien sûr, de plus en plus de chats. J’aime beaucoup les costumes de protection des personnages principaux (que l’on suit depuis le début), Arata, Kaoru et Kunagi. Et il y a de nouveaux personnages.

En dire plus serait divulgâcher si sous souhaitez lire cette excellente série post-apocalyptique à la fois drôle et dramatique. En fin de volume, Tsutsumi, histoire inédite et de courtes histoires alternatives sur le mode « Cat if… ? ».

Le tome 4 est paru en mars 2024 en France et le tome 5 en février 2024 au Japon. En japonais, site officiel du manga, site officiel de l’animé et, ci-dessous, la bande annonce de l’animé. Trop hâte de lire la suite !

Pour La BD de la semaine (sauf que j’ai oublié de donner mon lien…), Challenge lecture 2024 (catégorie 16, un livre dont le titre fait au moins 40 points au Scrabble, j’ai calculé 46 points avec le titre générique) et Littérature de l’imaginaire #12.

La librairie Morisaki de Satoshi Yagisawa

La librairie Morisaki de Satoshi Yagisawa.

Hauteville, collection Romans, septembre 2023, 192 pages, 16,95 €, ISBN 978-2-38122-239-4. Morisaki shoten no hibi serif; »>森崎書店の日々 (2010) est traduit du japonais par Deborah Pierret-Watanabe.

Genres : littérature japonaise, premier roman, feel good.

Satoshi Yagisawa 八木沢 里志 naît en 1977 dans la préfecture de Chiba. Il étudie à la Nihon Daigaku (la plus grande université japonaise). La librairie Morisaki est son premier roman et a été adapté au cinéma.

Shinjuku, Tokyo. Takako n’en revient pas ! Elle est au restaurant avec Hideaki qu’elle fréquente depuis un an et il lui annonce, avec désinvolture, qu’il va se marier l’année prochaine avec sa petite amie ! Une collègue qui travaille dans la même entreprise qu’eux et avec qui il est depuis deux ans et demi. « Mais tu sais, Takako, on pourra toujours se voir de temps en temps, a-t-il ajouté avec un sourire. » (p. 9).

Takako, à 25 ans, a l’impression de n’avoir encore rien fait de sa vie et son monde s’effondre car elle est très amoureuse de Hideaki. Elle donne sa démission. « Lors de mon dernier jour au bureau, Hideaki m’a joyeusement dit que, même si je démissionnais, rien ne nous empêchait d’aller manger un bout ensemble, un de ces quatre. » (p. 11-12). Takako dort pendant un mois puis écoute un message de son oncle Satoru qui a « hérité de la librairie fondée par mon arrière-grand-père à Jinbôchô » (p. 13-14).

J’ai visité ce quartier, Jinbôchô et j’ai aimé les nombreux libraires et bouquinistes implantés sur Yasukuni-dôri alors que ce roman s’y déroule me met en joie. « La vue de toutes ces librairies alignées avait de quoi donner le vertige. » (p. 19, Takako) et « Ici, c’est le plus grand quartier des bouquinistes au monde. » (p. 23, Satoru). Par contre, je ne savais pas que Jinbôchô était considéré comme le Quartier latin de Tokyo (ou alors j’ai oublié).

Après des débuts difficiles durant l’été et beaucoup de sommeil, Takako se met soudain à lire. Quand même, avec tous ces livres d’auteurs japonais modernes autour d’elle ! « Il arrive parfois qu’un événement imprévu ouvre une porte dont on ignorait l’existence. C’est précisément ce que j’ai ressenti, à cette étape de ma vie. » (p. 53).

Je ne vous raconte pas ce que Takako va vivre, simplement que… « Les livres ont joué un rôle essentiel dans ma transformation bien sûr, mais j’y ai aussi rencontré tellement de personnes, appris tellement de choses… j’ai enfin commencé à apercevoir ce qui était important dans la vie. Voilà pourquoi mon séjour à la librairie Morisaki restera à jamais gravé dans mon cœur. » (p. 121).

J’ai noté quelques titres de livres cités dans ce roman. Jusqu’à la mort d’une certaine fille de Muro Sasei (p. 51). Un paysage intérieur de Kajii Motojiro (p. 54). Écolière de Dazai Osamu (p. 58). L’Amitié de Mushanokoji Saneatsu (p. 136). Musashino de Kunikida Doppo (p. 143). Je ne sais pas s’ils sont traduits en français mais on ne sait jamais.

Comme pour beaucoup de romans feel good, l’histoire peut paraître simple ou simpliste voire cousue de fil blanc. Ce n’est pas le cas, déjà parce que l’auteur s’attache beaucoup aux relations humaines et parle beaucoup de littérature et des bienfaits de la lecture. C’est pourquoi je vous conseille cette agréable lecture. Par contre il y a un chat sur la couverture mais pas dans le roman…

Pour Un mois au Japon et Challenge lecture 2024 (catégorie 12, un livre dont le titre comporte 4 mots, le titre japonais est Morisaki shoten no hibi), Lire en thème, les saisons (ce roman se déroule en été), Monde ouvrier et mondes du travail (pour découvrir le travail dans une librairie d’occasion à Tokyo) et Petit Bac 2024 (catégorie Lieu pour Librairie).

La bibliothèque des rêves secrets de Michiko Aoyama

La bibliothèque des rêves secrets de Michiko Aoyama.

Nami, mai 2022, 352 pages, 19 €, ISBN 978-2-49381-602-3. お探し物は図書室まで Osagashimono wa toshoshitsu made (2020) est traduit du japonais par Alice Hureau.

Genres : littérature japonaise, roman.

Michiko Aoyama 青山美智子 naît le 9 juin 1970 dans la province d’Aichi au Japon. Elle fréquente le Lycée Seto Nishi de la préfecture d’Aichi puis étudie à l’Université privée de Chukyo toujours à Aichi. Elle est journaliste (elle a étudié un an en Australie puis a travaillé deux ans pour un journal de Sydney). De retour au Japon, elle s’installe à Tokyo où elle travaille comme journaliste puis elle vit à Yokohama (avec son mari et leurs enfant) et commence une carrière d’autrice (nouvelles et romans). La bibliothèque des rêves secrets est son premier roman paru en France mais pas son premier roman paru au Japon : Un jeudi saveur chocolat 木曜日にはココアを est paru en 2017. (Source Wikipédia Japon).

Mot de l’éditeur (un éditeur que je n’ai encore jamais lu mais j’avais repéré les romans avec leurs belles couvertures colorées !) : « Symbole du mouvement perpétuel de la vie, Nami signifie vague en japonais. C’est aussi la maison d’édition qui donne vie à une littérature de l’intime. Une littérature qui nous parle de nos joies, de nos peines, de nos défis et de nos choix. » (p. 1). Voici Nami en kanji (idéogramme) 波 et vous pouvez devinez les vagues (la clé sur la gauche), le kanji de l’eau 水 (au-dessous) et ce qui représenterait le littoral donc le sol (en haut).

Mais entrons dans le roman !

Tomoka Fujiki a 21 ans, elle a grandi à la campagne mais elle a étudié et elle vit à Tokyo où elle est vendeuse à Éden, un grand magasin de prêt-à-porter féminin. Pourtant elle trouve sa vie insignifiante et craint de vieillir sans avoir rien fait de sa vie… Je précise que, dans la tradition japonaise, les femmes doivent être mariées avant l’âge (fatidique) de 30 ans mais les mentalités évoluent. « […] c’était intéressant de relire une fois adulte un livre découvert dans son enfance. On repérait de nouveaux éléments. » (p. 38) et « C’était une autre manière de voir les choses. » (p. 41).

Ryô Urase a 35 ans, il habite dans la préfecture de Kanagawa (capitale Yokohama) et il travaille comme comptable chez un fabricant de meubles mais « que [son] supérieur soit incompétent et [sa] subordonnée démotivée [lui] était insupportable. » (p. 81) et il n’a qu’une envie, démissionner et ouvrir un magasin de brocantes. Il s’ouvre à sa petite amie, Nina et j’aime beaucoup sa réponse, « Voilà, c’est ça ! Et je suis sûre que les choix faits grâce à cet enthousiasme seront plus justes que ceux qui reposent sur la raison. » (p. 136).

Natsumi Sakitani a 40 ans et elle est « employée au service documentation d’une maison d’édition » (p. 144) mais, avant la naissance de sa fille, elle était membre du service éditorial pendant plus de dix ans… « Je me sentais au bord du précipice, j’avais l’impression que je ne valais plus rien. » (p. 148). En même temps, son mari accumule « plus d’heures supplémentaires et de voyages d’affaires pour son entreprise » (p. 149). Cette phrase m’a touchée, « La plus grande chose que tu aies accomplie, c’est ta naissance. Rien de ce que tu vis ensuite n’est aussi dur que cet événement extraordinaire. Mais tu y as résisté, alors tu peux tout surmonter. » (p. 166).

Hiroya a 30 ans, adorant les mangas il a étudié dans une école d’art mais il est sans emploi et vit chez sa mère. Son rêve était de devenir un grand dessinateur. Il n’est pas retourné dans son lycée depuis 12 ans mais, lors de l’ouverture de leur capsule temporelle, il revoit Seitarô qui rêvait de devenir écrivain. « Chacun avait sa propre histoire… » (p. 277).

Masao Gonno a 65 ans, il a occupé un poste de chef de service commercial dans une entreprise pendant 42 ans et il est maintenant retraité. Or il n’a plus tous les contacts qu’il avait en travaillant ; il n’a pas de centres d’intérêts et son épouse travaille encore. « Que ferais-je de ma vie, dès demain ? » (p. 280).

Quel est le lien entre ces cinq Japonais qui ne se connaissent pas ?

En ce qui concerne le bien-être et le feel good, les Japonais sont différents des Européens, je dirais même des Occidentaux ; ils abordent ces thèmes d’une façon et d’une écriture différentes mais qui sont agréables et donnent à réfléchir. Ici, c’est particulièrement le monde du travail qui est ‘décortiqué’ par l’autrice et j’ai beaucoup aimé ces histoires et cette histoire. Mais pas que, il y a aussi les relations humaines, les liens qui nous lient ainsi que la bienveillance (la bibliothécaire, Sayuri Komachi) et la poésie de la vie.

Lu pour Un mois au Japon, ce joli roman va aussi dans Challenge lecture (catégorie 1, un roman avec un ou des livre(s) sur la couverture) et Petit Bac 2024 (catégorie Lieu pour bibliothèque).

Gachiakuta 1 de Kei Urana

Gachiakuta 1 de Kei Urana.

Pika, collection Shônen, juin 2023, 192 pages, 7,20 €, ISBN 978-2-8116-7983-5. Gachiakuta vol. 1 ガチアクタ (2022, Kôdansha) est traduit du japonais par Nathalie Lejeune.

Genres : manga, shônen, fantasy.

Kei Urana 裏那圭 est mangaka (scénariste et dessinatrice). Plus d’infos sur ses comptes Instagram et Twitter. Gachiakuta est prépublié dans Weekly Shônen Magazine et Shônen Pocket de Kôdansha.

Abandonné bébé, Rudo a été recueilli par Regto qui l’a élevé comme un père. Mais Rudo fait partie de la peuplade qui vit dans le bidonville à côté de la ville et en profite pour dévaliser leurs poubelles et vendre ce qui peut encore être utile.

Accusé du meurtre de Regto, Rudo est condamné et précipité dans l’abîme rempli des souillures. Il est attaqué par des créatures faites d’ordures (des composites) et sauvé par Enjin. Y a-t-il d’autres humains ?

Les sujets sont ‘classiques’ : d’un côté les riches et de l’autre les pauvres, un orphelin accusé à tort d’un meurtre qu’il n’a évidemment pas commis, la vengeance qui l’anime, le nouveau monde qu’il découvre en même temps que ses pouvoirs, ben oui, c’est un shônen.

Dans ce manga à la fois post-apocalyptique et dark fantasy, il y a beaucoup d’action et de mystère. En lisant cette série dynamique et déjantée, je suis sûre que Rudo et les lecteurs vivront d’incroyables aventures qui plairont aux fans de shônen. Mais, avec 10 tomes déjà parus au Japon et série encore en cours, ça me fait trop… Peut-être un ou deux tomes de plus me donneront envie de lire la série complète parce que les dessins et l’histoire me plaisent quand même bien. Vidéo bande-annonce ci-dessous.

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Moka), ABC illimité (lettre G pour titre), Challenge lecture 2024 (catégorie 24 un livre dont le titre comporte un seul mot), Littérature de l’imaginaire #12 et bien sûr Un mois au Japon.

Moi, je veux être une sorcière de Marie Pavlenko et Joséphine Onteniente

Moi, je veux être une sorcière – Ménopause, le dernier tabou de Marie Pavlenko et Joséphine Onteniente.

Bayard, collection Graphic, septembre 2023, 112 pages, 22 €, ISBN 978-2-227-50120-1.

Genres : bande dessinée française, essai.

Marie Pavlenko naît le 30 septembre 1974 à Lille dans le Nord. Elle étudie les lettres modernes à Sorbonne-Nouvelle (Paris 3) puis le journalisme à l’école supérieure de journalisme de Lille. Elle est journaliste, romancière (fantasy et littérature jeunesse) et reçoit plusieurs prix littéraires. Elle vit entre la région parisienne et les Cévennes et elle est engagée pour l’écologie. Plus d’infos sur son site officiel. J’ai déjà lu ses romans Charamba, hôtel pour chats – Bobine s’en mêle et Charamba, hôtel pour chats – Félins pour l’autre.

Joséphine Onteniente est diplômée de l’ÉDAIC, l’École d’Arts appliqués, design, Architecture d’Intérieur et Conception 3D. Elle est illustratrice, dessinatrice et scénariste de bandes dessinées depuis 2018. Plus d’infos sur son site officiel et sur son instagram.

J’ai envie de vous donner le topo de l’éditeur : « Parce qu’elle a perdu la capacité à donner la vie, la femme ménopausée devient un rebut à écarter du cœur de la vie et de la cité, un corps inutile, périmé. Sa place ? Effacée. Son vécu ? Le Grand méchant tabou. Il est temps de briser cette vision éculée. Sans faux-semblant et avec humour, cet essai graphique décortique et dédramatise la période de l’arrivée de la ménopause, et tente de comprendre pourquoi la femme de 50 ans disparaît des radars dans les sociétés occidentales. Une histoire patriarcale à renverser cul par-dessus tête pour mieux vivre, pour exister. »

La citation en entête fait peur… « ‘Pas vraiment homme, pas non plus femme fonctionnelle, ces individus* vivent dans un monde d’intersexe. Ayant épuisé leurs ovaires, elles ont épuisé leur utilité en tant qu’être humain.’ Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe, David Reuben, 1969. *Les femmes ménopausées donc… » ! (p. 5).

« C’est quoi être une femme ? Et où commence la féminité ? Que recouvre ce mot ? Est-ce la maternité ? Se maquiller ? Porter des talons ? Dans ce cas, est-on féminine ou se transforme-t-on en fantasme masculin ? Quels sont les critères féminins de la féminité ? » (première planche, p. 7). L’autrice va répondre à ces questions et bien plus !

Cette bande dessinée est vraiment très instructive, non seulement pour les femmes mais je pense aussi pour les hommes, et pourquoi pas pour les plus jeunes qui voudraient savoir ou… devenir gynécologues !

Je dois avouer que j’ai été privilégiée : contrairement à certaines copines, je n’avais pas mal durant les règles ; l’accouchement s’est déroulé par césarienne ; par contre j’ai été ménopausée plus tard que la moyenne mais j’avais des métrorragies (à cause de fibromes et polypes dans l’utérus, qui ont été retirés et qui étaient heureusement non cancéreux). Puis mon gynécologue m’a dit que mon col se fermait. Je n’ai pas eu de bouffées de chaleur et de suées nocturnes sauf quand il faisait très chaud, j’ai parfois été fatiguée et énervée (mais il y avait d’autres raisons). J’ai l’impression que je fais partie des femmes qui échappent aux symptômes et problèmes liés à la ménopause et ça me convient très bien !

Pour Un mois au Japon. Au Japon, la ménopause n’existe pas : les Japonais parlent de konenki. « Ce terme recouvre bien plus que l’arrêt des règles. Il englobe le blanchiment des cheveux, le corps qui se transforme peu à peu, la vue qui baisse, etc. ‘La notion de konenki n’est ni sexuée ni associée à une période de la vie : les hommes comme les femmes passent par le konenki’, note Cécile Charlap. Les femmes ne sont donc pas mises sur la touche et montrées du doigt sous prétexte qu’elles ne peuvent plus avoir d’enfants. La période considérée est plus large, globale, et dès lors, moins discriminatoire. » (p. 66-67). J’aime le Japon, les Japonais et leur respect des personnes âgées ! Je ne suis pas invisible, je ne suis pas malade, je ne suis pas fragile (cf. l’industrie pharmaceutique, p. 74).

Et n’oublions pas, qu’à partir de 50 ans, les hommes vivent la même chose avec l’andropause et le même genre de symptômes, « Simplement on en parle moins. » (p. 72).

Marie Pavlenko a fait un grand travail pour le scénario de cette bande dessinée et tout est bien expliqué, tant au niveau social que médical ou même historique. « Pourquoi tu crois qu’on a brûlé autant de vieilles pendant les chasses aux sorcières ? Elles connaissaient les plantes, habitaient souvent seules. Elles étaient savantes, et donc moins contrôlables, moins soumises. Elles étaient libres et proches du vivant. » (p. 99), d’où le titre de la bande dessinée. De plus, le ton n’est pas aigri ou violent, il est juste, avec une pointe d’humour, ce qui rend cette bande dessinée indispensable, une pierre à l’édifice.

Quelques mots sur les dessins de Joséphine Onteniente (je ne connaissais pas cette dessinatrice) : ils sont spéciaux, oui, mais ils illustrent très bien le propos, sans faux-semblants et sans tabou !

Pour La BD de la semaine Bulles documentaires (plus de BD de la semaine chez Fanny) et Petit Bac 2024 (catégorie Personne humaine pour Sorcière).

initial_A. de Thierry Murat

initial_A. de Thierry Murat.

Log out, octobre 2023, 152 pages, 26 €, ISBN 978-2-491726-00-3.

Genres : bande dessinée française, science-fiction.

Thierry Murat naît le 31 janvier 1966 à Périgueux en Dordogne. Il étudie les arts appliqués à Poitiers (Vienne) puis travaille en communication visuelle à Bordeaux (Gironde). Il écrit et illustre quelques albums illustrés pour la jeunesse (Rouergue) avant de se lancer dans la bande dessinée (Delcourt, Futuropolis) et reçoit plusieurs prix. initial-A. est créée avec Midjourney, puissante I.A. qui génère des images. Plus d’infos sur son site officiel et sur son blog.

Cette bande dessinée est donc « un récit de Thierry Murat [avec des] images promptées et générées par l’auteur sur un réseau neuronal artificiel » (p. 5), dédicacée « à la mémoire de l’humanité… » (p. 6).

Telhus, une exoplanète parallèle. Alice (clin d’œil à Lewis Carroll) est seule pourtant elle entend une Voix-qui-parle et qui raconte son histoire afin de réinitialiser le Récit. Mais Alice n’est pas très coopérative et (se) pose beaucoup de questions. « J’ai mal à la tête… Je ne sais pas qui je suis… ni où je suis. » (p. 36).

Réalité, rêve, fiction, illusion… ? « Si tout ça n’a absolument aucun sens… qu’est-ce qui nous empêche d’en inventer un ? » (p. 59-60). Mais Alice disparaît soudainement !

Ma phrase préférée : « Les souvenirs engendrent les rêves, à moins que ce ne soit l’inverse… Toi seule le sais. » (p. 100).

Scénario et dessins se marient parfaitement bien parce que les humains mêlent finalement réel et fiction pour (sur)vivre. Ici, Telhus, planète jumelle de la Terre, est composée de végétation désordonnée et de bâtiments plus ou moins en ruines. Je trouve ça très beau, vraiment réussi. Je sais qu’il y a une polémique au sujet de cette BD et de ses dessins générés par l’I.A. mais il y a une réelle réflexion philosophique sur l’humanité et le fait d’exister, sur la conscience et la mémoire.

C’est aussi une sacrée expérience graphique et littéraire puisque, comme le dit l’éditeur, c’est la « première bande dessinée publiée en France entièrement conçue par un auteur dont les images ont été générées avec une intelligence artificielle ». Une lecture étonnante que je vous conseille fortement si vous êtes curieux !

Ils l’ont lue aussi : L.B. sur 1autremonde, Noctenbule, d’autres ? Plus une interview réalisée par Didier Pasamonik sur ActuaBD.

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Moka), ABC illimité (lettre I pour titre), Challenge lecture 2024 (catégorie 5, un livre d’un genre que je n’ai pas l’habitude de lire, un livre dessiné par une IA, première fois !), Départements français en lectures (Dordogne), Lire en thème (automne, couverture orange) et Littérature de l’imaginaire #12.

Epsil∞n n° 28 (octobre 2023)

Epsil∞n n° 28 (octobre 2023).

Epsil∞n, édité par Unique Héritage Média (UHM), 100 pages, octobre 2023, 5,90 €.

98 scientifiques du monde entier interrogés. À noter que 3 livres de la maison d’édition Epsil∞n sont parus début octobre 2023 : En images, le monde vu par la science (194 pages, 40 €), Fun science (144 pages, 6,90 €) et Les voyages d’Epsil∞n – Dans la Lune (194 pages, 20 € que j’ai acheté).

Au sommaire, Club Epsil∞n (courriers des lecteurs), les rubriques Fil d’actus (plusieurs sujets abordés de façon courte), En images (une photographie inédite de notre galaxie, des polypes, le champignon Rhodotus palmatus, entre autres), Atlas (du mieux pour les forêts), Analyse (discrimination positive, est-ce que ça fonctionne ?), C’est dans l’air (quand la supraconductivité rend fou), Big data (le sol abrite 59 % de la biodiversité). Pas de Labyrinthe et de Contre-pied ce mois-ci.

L’enquête, « Polluants éternels : le casse-tête de l’interdiction » (p. 22-29). Ces polluants éternels (PFAS pour per-and polyfluoroalkyl substances ou substances perfluorées en français) sont partout… depuis 70 ans… rejetés dans la nature… et le corps humain met deux ans pour les éliminer seulement de moitié… « vestes imperméabilisées, détergents, cosmétiques, papiers toilette, couches pour bébé, emballages alimentaires, réfrigérateurs, poêles, ordinateurs, smartphones, voitures… […] dispositifs médicaux comme les cathéters, les stents… […] les peintures, les lubrifiants, et bien sûr les nombreux procédés industriels dont l’extraction du pétrole ou le placage chromé des robinetteries. » (p. 25). Heureusement l’Europe, à défaut d’interdire, va en réduire l’usage ! Mais il faudra régler aussi le problème des 260 substances identifiées comme PMT soit Persistent, Mobile et Toxique.

Le dossier, « Au plus près du Big Bang, la nouvelle histoire par JWST » (p. 40-56). « Trop ! Trop de lumière, trop de poussière, trop de trous noirs, trop gros, trop vite ! Les premières images du télescope spatial James-Webb donnent le vertige. En remontant à 200 millions d’années seulement du big bang, il explose les records et donne un coup de pied dans le modèle standard. Et si tout ne s’était pas passé comme on le pensait. La communauté des astrophysiciens retient son souffle. » (p. 41). Des infos et des photos incroyables ! « Galaxies trop lumineuses et trop matures. Trous noirs trop massifs. Trop nombreux. Poussière trop précoce. Trop, trop, toujours trop. C’est le sentiment qui ressort de la première année de plongée du télescope spatial James-Webb, le JWST, au cœur de l’univers primordial. » (p. 48). Rajendra Gupta, physicien à l’université d’Ottawa au Canada dit que « L’Univers pourrait être deux fois plus vieux qu’on ne le pense. » (p. 54). Plus sur https://webb.nasa.gov.

Puis diverses rubriques : À table (la psychologie s’empare de la table), Perucetus Colossus (« Au fin fond du désert d’Ica, au Pérou, le vieux paléontologue Maraio Urbina a déterré il y a quelques années des morceaux de fossiles aux proportions jamais vues… Les vestiges d’un squelette titanesque ? », p. 65), Minerais stratégiques (la forge des volcans), Dans la neige (« C’est tout un écosystème qui se révèle, inattendu, riche, unique, fragiel. », p. 73) et Papillomavirus (« Près d’un tiers des hommes sont porteurs du papillomavirus ; retour sur une très, très lente prise de conscience. », p. 80-81).

Et à la fin, le cahier Pop’Sciences qui apporte humour et originalité tout en restant scientifique, avec une citation différente d’Albert Einstein « L’imagination est plus importante que le savoir » (p. 85), j’approuve ! : évacuation des poissons néons bleus, des petits mammifères mangeaient des dinosaures, la transpiration des champignons, la gestation des baleines boréales est de 23,5 mois soit 10 mois de plus qu’estimé, la Maison Poincaré à Paris est le premier musée consacré aux mathématiques (et Epsil∞n en est partenaire), un pont science-fiction à New York, entre autres.

Je le répète, Epsil∞n est un excellent magazine, toujours sérieux, abondamment illustré, abordable pour tous les lecteurs même les moins fondus de sciences (et qui apporte des rectificatifs en cas d’erreurs). Il me reste à lire les numéros 29 (novembre 2023) et 30 (décembre 2023) et je me suis enfin abonnée pour l’année 2024. Vous aimez les sciences ou vous êtes curieux de découvrir les sciences de façon agréable et à petit prix ? Lisez Epsil∞n ! Vous pouvez toujours consulter les sources sur epsiloon.com/sources.

Le château solitaire dans le miroir 3 et 4 de Tomo Taketomi

Voici les tomes 3 et 4 après la lecture des deux premiers tomes, billet sur lequel il y a des infos sur le roman dont est adapté le manga et sur le film d’animation.

Le château solitaire dans le miroir 3 de Tomo Taketomi.

Nobi Nobi, collection Genki, novembre 2023, 224 pages, 7,20 €, ISBN 978-2-38496-063-7. Kagami no kojô かがみの孤城 (2019) est traduit du japonais par Claire Olivier.

Genres : manga, seinen, fantastique.

Tomo Taketomi 武富 智 est mangaka. Il débute avec Caramela (2001), A Scene et B Scene (2003) et Evil Heart (2006 à 2011). Son site (pas mis à jour).

Grâce à Aki venue en uniforme dans le château, Fûka, Kokoro, Masamune, Rion et Ureshino découvrent qu’ils sont dans le même collège ! Subaru aurait dû y être aussi s’il n’était pas parti à Hawaï. Ils découvrent aussi que « Chacun a donc une chambre adaptée à ses goûts ? C’est plaisant… Mais aussi un brin inquiétant que Mademoiselle Loup en sache autant sur nous… ».

Ils décident de faire quelque chose ensemble pour Noël et Mademoiselle Loup se joint à eux même si elle ne peut pas manger sa part de gâteau à cause de son masque. Après la fête, Masamune propose timidement quelque chose, « Euh… Ce… serait… juste pour une journée… mais… Vous seriez partants… pour venir en cours au troisième trimestre ? Juste… un jour, c’est tout. ».

C’est beau de voir ces sept collégiens en rupture se confier, s’amuser ensemble, se faire confiance, se challenger et chercher ensemble la clé pour que leur vœu soit exaucé. Mais le 10 janvier, au collège, rien ne se passe pas comme prévu…

L’histoire est toujours bien menée avec des dessins très expressifs. La tension monte, une certaine peur s’installe, heureusement j’ai le tome 4 à lire !

Le château solitaire dans le miroir 4 de Tomo Taketomi.

Nobi Nobi, collection Genki, février 2024, 224 pages, 7,20 €, ISBN 978-2-38496-064-4. Kagami no kojô かがみの孤城 (2019) est traduit du japonais par Claire Olivier.

Le mois de mars est déjà là et, le 30, le château fermera ses portes. Chacun retournera à sa vie mais si la clé est trouvée et que les vœux se réalisent, ils oublieront tout alors que sinon, ils garderont tout en mémoire, c’était le deal dès le début.

Kokoro réfléchit au mal que certains peuvent faire à d’autres. « Elle m’a volé tellement de temps. Une année de cours, de club, d’activité, de sortie, toute ma première année de collège. Comment ces gens font pour se considérer comme les maîtres du monde ? ».

Cependant « Plus le dernier jour approche, plus nous passons du temps ensemble. » et chacun trouve des solutions avec les parents, avec une aide extérieure et un autre collège ou une entrée au lycée pour les plus âgés.

Eh bien, je ne peux pas vous en dire plus, lisez cette série complète en 5 tomes. J’attends le 5e et dernier tome avec impatience, il est annoncé pour le 2 mai.

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Fanny), Challenge lecture 2024 (catégorie 46, un livre conseillé par un libraire ou bibliothécaire, les deux en fait), Littérature de l’imaginaire #12, Petit Bac 2024 (catégorie Objet avec Miroir) et Un genre par mois (en mars, fantasy ou fantastique).

L’ami arménien d’Andreï Makine

L’ami arménien d’Andreï Makine.

Grasset, janvier 2021, 216 pages, 18 €, ISBN 978-2-246-82657-6.

Genres : littérature franco-russe, roman.

Andreï Makine (Андрей Ярославович Макин, Andreï Yaroslavovitch Makine) naît le 10 septembre 1957 à Krasnoïarsk en Sibérie. Il apprend le français dès l’âge de 4 ans avec une vieille dame puis durant ses études. Il étudie la littérature française contemporaine à l’université de Kalinine (ou Tver) puis à l’université de Moscou et devient professeur de philologie à l’Institut pédagogique de Novgorod. Il s’installe en France en 1987, demande l’asile politique et est naturalisé Français. Il enseigne, devient écrivain et reçoit de nombreux prix littéraires. Depuis 2016, il est à l’Académie française.

Après la publication de ma note de lecture pour Au temps du fleuve Amour d’Andreï Makine, Rachel m’a parlé de L’ami arménien dans sa PàL (Pile à lire) et nous avons décidé d’une lecture commune. Je rajoute le lien vers son Instagram.

Le narrateur (une partie de l’auteur) a 13 ans, il vit dans un orphelinat de Sibérie et suit des cours de menuiserie avec Vardan. Il devient ami avec lui, qui est moqué par les autres enfants. Cependant, il apprend beaucoup de Vardan, d’un an son aîné. « Le malheur et la déchéance d’un être rendaient inacceptable toute la fourmilière humaine. Oui, tout entière ! » (p. 23).

Un jour, s’enfuyant devant des agresseurs, les deux adolescents courent jusqu’au quartier le « Bout du diable » surnommé le « royaume d’Arménie » et le narrateur fait la connaissance de Servan, « un vieil homme de grande taille » (p. 28), de Chamiram la mère de Vardan et de Gulizar qui va voir son mari en prison.

Que fait là cette dizaine d’Arméniens, logés dans un quartier désert de Sibérie où vivent principalement d’anciens prisonniers ? Ils se sont rapprochés de membres de leur famille « incarcérés dans l’attente d’un procès » (p. 20) dans la prison toute proche « sur les rives de l’Ienisseï » (p. 31), « à cinq mille kilomètres du Caucase » (p. 33).

Au fur et à mesure de ses visites, Chamiram raconte l’histoire du peuple arménien. « Puis, soudain, elle s’interrompait, le regard perdu dans ses souvenirs, ses mots butant sur un secret ou un aveu dont je ne devinais pas encore la douleur. » (p. 63).

Peu à peu l’auteur apprend ce qui est arrivé aux Arméniens et les événements qui ont relié Chamiram et Vardan. « Cinquante ans plus tard, […] ce visage, au milieu du ruissellement et des feuilles dorées, reste toujours d’une clarté très vivante parmi tout ce que j’ai vécu, depuis. » (p. 151).

Quel beau roman / témoignage ! « Dans ma mémoire, ces visites au ‘royaume d’Arménie’ allaient constituer toute une époque, comme toujours quand les rencontres exceptionnelles et les émotions intensément neuves dilatent le temps par la vérité et la puissance de ce que nous ressentons. » (p. 90).

Mon passage préféré : l’œuf sauvé et couvé par les détenus et devenu un oisillon libre (p. 91-93).

Le passage qui m’a le plus touchée. « C’est à cet âge que j’ai compris à quel point la souriante platitude de l’adage ‘la vie continue !’ pouvait être insolemment impitoyable. Il fallait donc se résigner à une forme d’amnésie et d’insouciance, un sain réflexe de bonheur, une garantie de conformité sociale. Oui, il fallait savoir passer à autre chose, en oubliant cette poupée aux mains jointes, sur une vieille photo prise en Arménie, en 1913. » (p. 195).

L’ami arménien est un roman à la fois très beau et très triste, bien représentatif de la nostalgie et de l’âme russes même si Andreï Makine, naturalisé français, depuis quatre décennies, écrit en français. Il retranscrit parfaitement bien, longtemps après, non seulement sa nostalgie de cette enfance (je ne pense pas que le mot adolescence était utilisé en Union soviétique) et de son ami perdu mais aussi la nostalgie de ces Arméniens exilés qui ne reverraient jamais leur beau pays et qui s’attachaient à faire vivre leur foi et leurs traditions.

Comme toujours avec Andreï Makine (enfin, dans les titres que j’ai lus), l’écriture est belle, soignée, chaleureuse, touchante et il y a une chouette galerie de personnages, tous différents, qui apportent tous quelque chose au récit. J’ai vraiment été émue par ce récit (et pas seulement parce que j’ai vu récemment La promesse de Terry George sorti en 2017, c’est bizarre j’ai l’impression que j’ai oublié de le mettre dans les films vus en début d’année…).

Je vous conseille fortement ce roman que je mets dans Challenge lecture 2024 (catégorie 52, un livre qui m’a donné envie de voyager dans le pays où se déroule l’histoire, oui j’aimerais voyager en Russie mais je sais qu’il faut attendre…) et Petit Bac 2024 (catégorie Personne humaine avec Ami).

Chocotan 1 de Kozue Takeuchi

Chocotan 1 de Kozue Takeuchi.

Nobi Nobi, collection Shôjo, janvier 2018, 176 pages, 7,20 €, ISBN 978-2-37349-167-8. Chocotan! (Shueisha, 2011) est traduit du japonais par Manon Debienne.

Genres : manga, shôjo.

Takeuchi Kozue 武内こずえ naît le 19 novembre 1978 à Tsushima dans la province d’Ehime. Elle est scénariste et dessinatrice, en un mot mangaka.

« Mon pelage est couleur marron chocolat… aussi appelé ‘chocolate and tan’ en anglais. Ce qui a donné mon nom… Chocotan ! ». Chocotan est une femelle teckel nain qui vit avec son humaine, Nao Hatori.

Chocotan a renversé la fleur d’Arima… Cette plante était en salle de chimie et elle fanait alors Nao l’a récupérée pour la mettre au soleil. Ce que Chocotan sait, c’est que Nao est amoureuse d’Arima !

En tout cas, Nao veut devenir toiletteuse et Chocotan « adooore être bien habillée ! […] alors elle me fabrique plein de rubans et de vêtements ! ».

Un jour que Nao et Chocotan se promènent, elles font une rencontre, enfin deux rencontres ! Arima et son teckel Happy se promènent aussi. Mais, alors que Chocotan porte sa robe préférée, le teckel n’est pas agréable avec elle et le jeune homme ne l’est pas plus : « Pauvre bête, elle n’a rien demandé. Les chiens n’ont pas besoin de rubans et de froufrous. Ce ne sont pas des poupées à habiller. ». Je comprends bien le message car, au Japon (et ailleurs) trop de gens abusent en ce qui concerne leur animal de compagnie mais c’est un peu fort quand même.

Quant à Chocotan, de retour à la maison, elle est tellement mécontente d’Arima et de Happy qu’elle mange la plante… « J’ai aussi mangé la terre et le cache-pot ! Hé hé ! ». Non seulement elle est malade mais elle se rend compte ensuite qu’elle peut parler ! Seulement il ne faudrait pas qu’elle parle devant tout le monde…

Pour créer Chocotan, Kozue Takeuchi s’est inspirée de Shiina, sa teckel de 7 ans, mais Chocotan était trop sage alors elle s’est inspirée des teckels de ses parents, Runa et Sena et c’est pourquoi Chocotan fait des bêtises (in à propos des teckels, 3). En fin de volume, un chapitre spécial : Bébé Chocotan.

Au fil des chocopitres et de quelques chocoulisses, vous vous amuserez avec Nao et Chocotan qui est tellement mignonne mais qui ne comprend pas que la vie des humains soit si compliquée ! Vous connaîtrez mieux Arima et Happy. Et j’espère que comme moi, vous aimerez cette belle histoire vraiment bien dessinée façon shôjo (mignon mais pas mièvre).

Chocotan est vraiment bien mais c’est une série en 13 tomes… Aurais-je l’envie et le temps de lire 12 autres tomes ?

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Noukette) et Challenge lecture 2024 (catégorie 48, un manga), Littérature de l’imaginaire #12 et Un genre par mois (en mars, fantasy ou fantastique, ici avec un chien qui parle).