Nyaight of the Living Cat 1 à 3 de Hawkman et Mecha-Roots

 

Nyaight of the Living Cat 1 – Catpocalypse Now ! de Hawkman et Mecha-Roots.

Mangetsu, collection Seinen, avril 2023, 192 pages, 8,20 €, ISBN 978-2-28281-203-7. Nyaight of te Living Cat Vol. 1 (2021) est traduit du japonais par François Boulanger.

Genres : manga, seinen, science-fiction, post-apocalyptique.

Hawkman est le scénariste. Mecha-Roots est le dessinateur. Aucune info…

Des zombies ? Non, des chats !

« Le monde est à présent sous la domination des chats. Parmi les chats nés au cours d’un processus d’élevage secret, un spécimen unique vit le jour. Par la suite, il fut baptisé ‘L’originel’ car il était le premier porteur du virus M.M. Ce dernier se transmet par le toucher et transforme les humains en félins. Dans une société où la majorité de la population avait un chat comme animal de compagnie, la pandémie ne tarda pas à se répandre. Ainsi débuta ‘L’apocalypse féline’. » (p. 10-11). J’adore !

Deux survivants, Kaoru et Kunagi (qui adorent les chats) trouvent refuge dans un supermarché où d’autres humains se sont déjà réfugiés. Mais les chats guettent et tous les humains sont en danger ! « Bon sang… Quelles magnifiques créatures… » (p. 172). Surtout ne pas se laisser attendrir ! OK ?

 

Nyaight of the Living Cat 2 – Le jour d’après les chats de Hawkman et Mecha-Roots.

Mangetsu, collection Seinen, septembre 2023, 176 pages, 8,20 €, ISBN 978-2-38281-262-4. Nyaight of te Living Cat Vol. 2 (2022) est traduit du japonais par François Boulanger.

Les chats sont tellement nombreux que ni les membres du « chat-binet du premier ministre » (p. 10) ni l’armée ne peuvent faire quoi que ce soit. « Nous avons déjà essayé les bouteilles en plastique, les picots répulsifs, les ultrasons antichats, et même les arroseurs… Seul ou en groupe, un chat déborde d’énergie et de curiosité ! Il s’agit d’une forme d’intelligence parfaite qui dépasse l’entendement humain ! » (p. 11). Ouah, je lis ça avec deux chats à mes côtés, j’ai un peu peur… 😛

De toute façon, un « centre spécial de gestion des catastrophes liées à la mignonitude suprême des petits chats » (p. 9) a été créé au ministère mais « Tout humain qui se respecte est incapable de tirer sur un chat. C’est aussi simple que cela. […] Si nous étions attaqués par des aliens hostiles, nous pourrions nous défendre, mais là… Nos soldats préféreraient sans doute mourir plutôt que de faire du mal à ces petites bêtes. » (p. 12).

Un seul objectif, sauver les chats et les humains encore non infectés !

On retrouve les réfugiés toujours humains du supermarché et Kunagi est persuadé que Tsutsumi sera très utile parce qu’elle a une telle allergie aux chats qu’elle sent où ils sont.

Toujours aussi génial, à la fois mignon et effrayant ; la poursuite avec Kunagi en moto est extraordinaire ; il n’y a aucun temps mort, de l’humour et les dessins sont incroyables (tous les chats sont différents). En fin de volume, du contenu bonus avec Tanishi histoire inédite et plusieurs planches de courtes histoires inédites.

 

Nyaight of the Living Cat 3 – Mad cats de Hawkman et Mecha-Roots.

Mangetsu, collection Seinen, décembre 2023, 160 pages, 8,20 €, ISBN 978-2-38281-572-4. Nyaight of te Living Cat Vol. 3 (2022) est traduit du japonais par François Boulanger.

L’humanité s’est effondrée. Quelques humains vivent à Wendelstein, un ancien musée mais il y a des « bandits sans foi ni loi […] de plus en plus nombreux » (p. 68), comme dans Mad Max et, bien sûr, de plus en plus de chats. J’aime beaucoup les costumes de protection des personnages principaux (que l’on suit depuis le début), Arata, Kaoru et Kunagi. Et il y a de nouveaux personnages.

En dire plus serait divulgâcher si sous souhaitez lire cette excellente série post-apocalyptique à la fois drôle et dramatique. En fin de volume, Tsutsumi, histoire inédite et de courtes histoires alternatives sur le mode « Cat if… ? ».

Le tome 4 est paru en mars 2024 en France et le tome 5 en février 2024 au Japon. En japonais, site officiel du manga, site officiel de l’animé et, ci-dessous, la bande annonce de l’animé. Trop hâte de lire la suite !

Pour La BD de la semaine (sauf que j’ai oublié de donner mon lien…), Challenge lecture 2024 (catégorie 16, un livre dont le titre fait au moins 40 points au Scrabble, j’ai calculé 46 points avec le titre générique) et Littérature de l’imaginaire #12.

Moi, je veux être une sorcière de Marie Pavlenko et Joséphine Onteniente

Moi, je veux être une sorcière – Ménopause, le dernier tabou de Marie Pavlenko et Joséphine Onteniente.

Bayard, collection Graphic, septembre 2023, 112 pages, 22 €, ISBN 978-2-227-50120-1.

Genres : bande dessinée française, essai.

Marie Pavlenko naît le 30 septembre 1974 à Lille dans le Nord. Elle étudie les lettres modernes à Sorbonne-Nouvelle (Paris 3) puis le journalisme à l’école supérieure de journalisme de Lille. Elle est journaliste, romancière (fantasy et littérature jeunesse) et reçoit plusieurs prix littéraires. Elle vit entre la région parisienne et les Cévennes et elle est engagée pour l’écologie. Plus d’infos sur son site officiel. J’ai déjà lu ses romans Charamba, hôtel pour chats – Bobine s’en mêle et Charamba, hôtel pour chats – Félins pour l’autre.

Joséphine Onteniente est diplômée de l’ÉDAIC, l’École d’Arts appliqués, design, Architecture d’Intérieur et Conception 3D. Elle est illustratrice, dessinatrice et scénariste de bandes dessinées depuis 2018. Plus d’infos sur son site officiel et sur son instagram.

J’ai envie de vous donner le topo de l’éditeur : « Parce qu’elle a perdu la capacité à donner la vie, la femme ménopausée devient un rebut à écarter du cœur de la vie et de la cité, un corps inutile, périmé. Sa place ? Effacée. Son vécu ? Le Grand méchant tabou. Il est temps de briser cette vision éculée. Sans faux-semblant et avec humour, cet essai graphique décortique et dédramatise la période de l’arrivée de la ménopause, et tente de comprendre pourquoi la femme de 50 ans disparaît des radars dans les sociétés occidentales. Une histoire patriarcale à renverser cul par-dessus tête pour mieux vivre, pour exister. »

La citation en entête fait peur… « ‘Pas vraiment homme, pas non plus femme fonctionnelle, ces individus* vivent dans un monde d’intersexe. Ayant épuisé leurs ovaires, elles ont épuisé leur utilité en tant qu’être humain.’ Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe, David Reuben, 1969. *Les femmes ménopausées donc… » ! (p. 5).

« C’est quoi être une femme ? Et où commence la féminité ? Que recouvre ce mot ? Est-ce la maternité ? Se maquiller ? Porter des talons ? Dans ce cas, est-on féminine ou se transforme-t-on en fantasme masculin ? Quels sont les critères féminins de la féminité ? » (première planche, p. 7). L’autrice va répondre à ces questions et bien plus !

Cette bande dessinée est vraiment très instructive, non seulement pour les femmes mais je pense aussi pour les hommes, et pourquoi pas pour les plus jeunes qui voudraient savoir ou… devenir gynécologues !

Je dois avouer que j’ai été privilégiée : contrairement à certaines copines, je n’avais pas mal durant les règles ; l’accouchement s’est déroulé par césarienne ; par contre j’ai été ménopausée plus tard que la moyenne mais j’avais des métrorragies (à cause de fibromes et polypes dans l’utérus, qui ont été retirés et qui étaient heureusement non cancéreux). Puis mon gynécologue m’a dit que mon col se fermait. Je n’ai pas eu de bouffées de chaleur et de suées nocturnes sauf quand il faisait très chaud, j’ai parfois été fatiguée et énervée (mais il y avait d’autres raisons). J’ai l’impression que je fais partie des femmes qui échappent aux symptômes et problèmes liés à la ménopause et ça me convient très bien !

Pour Un mois au Japon. Au Japon, la ménopause n’existe pas : les Japonais parlent de konenki. « Ce terme recouvre bien plus que l’arrêt des règles. Il englobe le blanchiment des cheveux, le corps qui se transforme peu à peu, la vue qui baisse, etc. ‘La notion de konenki n’est ni sexuée ni associée à une période de la vie : les hommes comme les femmes passent par le konenki’, note Cécile Charlap. Les femmes ne sont donc pas mises sur la touche et montrées du doigt sous prétexte qu’elles ne peuvent plus avoir d’enfants. La période considérée est plus large, globale, et dès lors, moins discriminatoire. » (p. 66-67). J’aime le Japon, les Japonais et leur respect des personnes âgées ! Je ne suis pas invisible, je ne suis pas malade, je ne suis pas fragile (cf. l’industrie pharmaceutique, p. 74).

Et n’oublions pas, qu’à partir de 50 ans, les hommes vivent la même chose avec l’andropause et le même genre de symptômes, « Simplement on en parle moins. » (p. 72).

Marie Pavlenko a fait un grand travail pour le scénario de cette bande dessinée et tout est bien expliqué, tant au niveau social que médical ou même historique. « Pourquoi tu crois qu’on a brûlé autant de vieilles pendant les chasses aux sorcières ? Elles connaissaient les plantes, habitaient souvent seules. Elles étaient savantes, et donc moins contrôlables, moins soumises. Elles étaient libres et proches du vivant. » (p. 99), d’où le titre de la bande dessinée. De plus, le ton n’est pas aigri ou violent, il est juste, avec une pointe d’humour, ce qui rend cette bande dessinée indispensable, une pierre à l’édifice.

Quelques mots sur les dessins de Joséphine Onteniente (je ne connaissais pas cette dessinatrice) : ils sont spéciaux, oui, mais ils illustrent très bien le propos, sans faux-semblants et sans tabou !

Pour La BD de la semaine Bulles documentaires (plus de BD de la semaine chez Fanny) et Petit Bac 2024 (catégorie Personne humaine pour Sorcière).

initial_A. de Thierry Murat

initial_A. de Thierry Murat.

Log out, octobre 2023, 152 pages, 26 €, ISBN 978-2-491726-00-3.

Genres : bande dessinée française, science-fiction.

Thierry Murat naît le 31 janvier 1966 à Périgueux en Dordogne. Il étudie les arts appliqués à Poitiers (Vienne) puis travaille en communication visuelle à Bordeaux (Gironde). Il écrit et illustre quelques albums illustrés pour la jeunesse (Rouergue) avant de se lancer dans la bande dessinée (Delcourt, Futuropolis) et reçoit plusieurs prix. initial-A. est créée avec Midjourney, puissante I.A. qui génère des images. Plus d’infos sur son site officiel et sur son blog.

Cette bande dessinée est donc « un récit de Thierry Murat [avec des] images promptées et générées par l’auteur sur un réseau neuronal artificiel » (p. 5), dédicacée « à la mémoire de l’humanité… » (p. 6).

Telhus, une exoplanète parallèle. Alice (clin d’œil à Lewis Carroll) est seule pourtant elle entend une Voix-qui-parle et qui raconte son histoire afin de réinitialiser le Récit. Mais Alice n’est pas très coopérative et (se) pose beaucoup de questions. « J’ai mal à la tête… Je ne sais pas qui je suis… ni où je suis. » (p. 36).

Réalité, rêve, fiction, illusion… ? « Si tout ça n’a absolument aucun sens… qu’est-ce qui nous empêche d’en inventer un ? » (p. 59-60). Mais Alice disparaît soudainement !

Ma phrase préférée : « Les souvenirs engendrent les rêves, à moins que ce ne soit l’inverse… Toi seule le sais. » (p. 100).

Scénario et dessins se marient parfaitement bien parce que les humains mêlent finalement réel et fiction pour (sur)vivre. Ici, Telhus, planète jumelle de la Terre, est composée de végétation désordonnée et de bâtiments plus ou moins en ruines. Je trouve ça très beau, vraiment réussi. Je sais qu’il y a une polémique au sujet de cette BD et de ses dessins générés par l’I.A. mais il y a une réelle réflexion philosophique sur l’humanité et le fait d’exister, sur la conscience et la mémoire.

C’est aussi une sacrée expérience graphique et littéraire puisque, comme le dit l’éditeur, c’est la « première bande dessinée publiée en France entièrement conçue par un auteur dont les images ont été générées avec une intelligence artificielle ». Une lecture étonnante que je vous conseille fortement si vous êtes curieux !

Ils l’ont lue aussi : L.B. sur 1autremonde, Noctenbule, d’autres ? Plus une interview réalisée par Didier Pasamonik sur ActuaBD.

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Moka), ABC illimité (lettre I pour titre), Challenge lecture 2024 (catégorie 5, un livre d’un genre que je n’ai pas l’habitude de lire, un livre dessiné par une IA, première fois !), Départements français en lectures (Dordogne), Lire en thème (automne, couverture orange) et Littérature de l’imaginaire #12.

Le château solitaire dans le miroir 3 et 4 de Tomo Taketomi

Voici les tomes 3 et 4 après la lecture des deux premiers tomes, billet sur lequel il y a des infos sur le roman dont est adapté le manga et sur le film d’animation.

Le château solitaire dans le miroir 3 de Tomo Taketomi.

Nobi Nobi, collection Genki, novembre 2023, 224 pages, 7,20 €, ISBN 978-2-38496-063-7. Kagami no kojô かがみの孤城 (2019) est traduit du japonais par Claire Olivier.

Genres : manga, seinen, fantastique.

Tomo Taketomi 武富 智 est mangaka. Il débute avec Caramela (2001), A Scene et B Scene (2003) et Evil Heart (2006 à 2011). Son site (pas mis à jour).

Grâce à Aki venue en uniforme dans le château, Fûka, Kokoro, Masamune, Rion et Ureshino découvrent qu’ils sont dans le même collège ! Subaru aurait dû y être aussi s’il n’était pas parti à Hawaï. Ils découvrent aussi que « Chacun a donc une chambre adaptée à ses goûts ? C’est plaisant… Mais aussi un brin inquiétant que Mademoiselle Loup en sache autant sur nous… ».

Ils décident de faire quelque chose ensemble pour Noël et Mademoiselle Loup se joint à eux même si elle ne peut pas manger sa part de gâteau à cause de son masque. Après la fête, Masamune propose timidement quelque chose, « Euh… Ce… serait… juste pour une journée… mais… Vous seriez partants… pour venir en cours au troisième trimestre ? Juste… un jour, c’est tout. ».

C’est beau de voir ces sept collégiens en rupture se confier, s’amuser ensemble, se faire confiance, se challenger et chercher ensemble la clé pour que leur vœu soit exaucé. Mais le 10 janvier, au collège, rien ne se passe pas comme prévu…

L’histoire est toujours bien menée avec des dessins très expressifs. La tension monte, une certaine peur s’installe, heureusement j’ai le tome 4 à lire !

Le château solitaire dans le miroir 4 de Tomo Taketomi.

Nobi Nobi, collection Genki, février 2024, 224 pages, 7,20 €, ISBN 978-2-38496-064-4. Kagami no kojô かがみの孤城 (2019) est traduit du japonais par Claire Olivier.

Le mois de mars est déjà là et, le 30, le château fermera ses portes. Chacun retournera à sa vie mais si la clé est trouvée et que les vœux se réalisent, ils oublieront tout alors que sinon, ils garderont tout en mémoire, c’était le deal dès le début.

Kokoro réfléchit au mal que certains peuvent faire à d’autres. « Elle m’a volé tellement de temps. Une année de cours, de club, d’activité, de sortie, toute ma première année de collège. Comment ces gens font pour se considérer comme les maîtres du monde ? ».

Cependant « Plus le dernier jour approche, plus nous passons du temps ensemble. » et chacun trouve des solutions avec les parents, avec une aide extérieure et un autre collège ou une entrée au lycée pour les plus âgés.

Eh bien, je ne peux pas vous en dire plus, lisez cette série complète en 5 tomes. J’attends le 5e et dernier tome avec impatience, il est annoncé pour le 2 mai.

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Fanny), Challenge lecture 2024 (catégorie 46, un livre conseillé par un libraire ou bibliothécaire, les deux en fait), Littérature de l’imaginaire #12, Petit Bac 2024 (catégorie Objet avec Miroir) et Un genre par mois (en mars, fantasy ou fantastique).

Humaine, trop humaine de Catherine Meurisse

Humaine, trop humaine de Catherine Meurisse.

Dargaud, novembre 2022, 96 pages, 22 €, ISBN 978-2-20508-512-9.

Genres : bande dessinée française, philosophie, humour.

Catherine Meurisse naît le 8 février 1980 à Niort dans les Deux-Sèvres. Elle est autrice et dessinatrice de bandes dessinées et aussi illustratrice de presse (rédactrice à Charlie Hebdo de 2005 à 2016). Elle participe aussi à des revues et des ouvrages collectifs. Le 15 janvier 2020, elle devient la première dessinatrice de bandes dessinées élue à l’Académie des Beaux-Arts affiliée à l’Institut de France (qui propose depuis 2019 des conférences).

J’ai vu passer cette bande dessinée sur les blogs, c’est pourquoi je l’ai réservée à la bibliothèque mais depuis, j’avais oublié de quoi elle parlait ! Je pensais qu’elle parlait de choses féminines (il y en a un peu) mais, en fait, elle parle de la philosophie et particulièrement de la domination masculine sur la philosophie.

Chaque gag fait deux pages et concerne un philosophe, René Descartes, Voltaire, Gilles Deleuze, Blaise Pascal, Gottlob Frege (qu’il me semble ne pas connaître mais qui m’a bien fait rire), Denis Diderot, Søren Kierkegaard, Héraclite, Arthur Schopenhauer, Saint-Augustin, Jean-Jacques Rousseau, Socrate, Emmanuel Kant, Emil Cioran, Ulysse, Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Aristote, Thomas Hobbes, Martin Heidegger (je n’ai pas tout compris à son Dasein mais il paraît que c’est normal), Jean-Paul Sartre, Hannah Arendt, Simone de Beauvoir (ah, enfin, des femmes !), Albert Camus (un de mes chouchous, écrasé par le rocher de Sisyphe !), Alexis de Tocqueville (très visionnaire), Michel de Montaigne, Fénelon (au moins avec lui, les filles sont éduquées et les femmes peuvent travailler mais… dans avec certaines limites), Jean Baudrillard, Henry David Thoreau, Henri Bergson, Roland Barthes, Friedrich Nietzsche, Don Juan (tiens, il était philosophe, lui ?), François de la Rochefoucauld, Simone Weil, Vladimir Jankélévitch, Sigmund Freud, Karl Marx, Platon, Marcel Proust (plus écrivain que philosophe, n’est-ce pas ma chère Madeleine ?), Baruch Spinoza (tiens, il faut que je le relise, ça fait très longtemps), Pierre-Joseph Proudhon (je ne vous félicite pas, monsieur !), Alain, Charles Darwin, Edmund Husserl et… les trois singes de la sagesse ! Soit 3 femmes sur 46 entrées philosophiques.

J’ai beaucoup aimé l’humour et les anachronismes. Par exemple, Diderot est très connecté, Kierkegaard meurt lors d’un selfie, le soir pour Kant c’est karaoké (voir l’extrait ci-dessous), Darwin est en visioconférence (mais, devinez avec qui !), etc. Par contre, j’ai eu du mal à lire les textes manuscrits.

Extrait d’Abécédaire : « J comme Joie. ‘Évitons les passions tristes et vivons avec la joie pour être au maximum de notre puissance’, dit Spinoza, qui a fait de la joie un concept de résistance. La joie, c’est tout ce qui consiste à remplir une puissance. Au contraire, la tristesse, c’est être séparé d’une puissance dont on se croyait capable. » (p. 6), merci Gilles Deleuze mais ce n’est pas facile de garder la joie tout le temps, parfois elle nous échappe !

Extrait de Shopping : « Numéro 3. La quête du passé et le souci de l’avenir sont inutiles, seul le présent constitue le théâtre de notre bonheur. » (p. 20), merci Arthur Schopenhauer, je prends note !

Extrait de Critique de la faculté de chanter : « Kant on n’a que l’amooouuuur… […] Dis… Kant reviendras- ? Dis… au moins le sais-tu ? […] Kant la musique est bonne !!! […] Kant t’es dans le désert… depuis trop longtemps… » (p. 29), bravo Emmanuel Kant, j’ai bien ri !

Extrait de Le capitule : « Ne pas se leurrer sur le progrès technique, qui allonge la durée du temps de travail pour dégager plus de profits. » (p. 77), merci pour cette brillante analyse, Karl Marx, mais le problème c’est qu’on sait que le communisme (et ses horreurs) n’est pas la solution…

Je suis sûre que vous trouverez votre bonheur dans cette série de gags tous plus excellents les uns que les autres ! Et n’hésitez pas à déposer votre lien si vous aussi avez lu cette BD ou si vous conseillez un autre titre de cette autrice dessinatrice.

Pour La BD de la semaine sur le thème Bulles d’autrices (plus de BD de la semaine chez Moka) et aussi pour 2024 sera classique (comme ce sont des adaptations de classiques), Challenge lecture 2024 (catégorie 38, un livre féministe, ce qui va très bien avec le thème), Départements français en lectures (Deux-Sèvres), Petit Bac 2024 (catégorie Personne humaine avec Humaine sauf si Enna me dit que ça ne convient pas).

Hachi et Maruru, chats des rues 3 de Yuri Sonoda

Hachi et Maruru, chats des rues 3 de Yuri Sonoda.

Doki Doki, novembre 2023, 160 pages, 7,95 €, ISBN 979-10-411-0385-0. ツレ猫 マルルとハチ (Tsureneko Maruru to Hati volume 3, Kôdansha, 2023) est traduit du japonais par Pénélope Roullon-Ishihara.

Genres : manga, seinen.

Yuri Sonoda naît le 12 mai 1986 dans la préfecture de Hyogo au Japon. Elle est mangaka (dessinatrice et scénariste). Plus d’infos sur son site officiel et son instagram, entre autres.

Nous retrouvons Hachi, Maruru et Écaille et, comme ils vont bien mieux, Yasuo décide de leur faire prendre un bain. Hachi y va le premier mais Maruru et Écaille sont inquiets : c’est quoi ces cris ? Après un bain de 20 minutes chacun, aucun des trois ne reconnaît l’odeur des autres…

Après cet épisode dramatique, Maruru est toujours aussi maladroit. « Maruru… Tu as de la chance qu’on t’ait sorti de la rue, toi, hein ? Tous les chats ne sont pas aussi agiles et débrouillards qu’on peut le penser. ». De plus Yasuo s’occupe de cinq tout petits chatons qu’il doit nourrir au biberon jour et nuit.

Hino, le jeune homme qui a trouvé Écaille blessée, revient au refuge pour aider Eriko et Yasuo, en plus de la jeune Lita. Quant à Yasuo, il aimerait bien trouver les autres chats que madame Mori nourrissait mais Tad’nœuds s’enfuit alors que Pelty monte carrément dans sa voiture ! C’est qu’il pense beaucoup à Hachi, Maruru et Écaille. « Je suis sûr que ma présence leur manque là-bas ! Je vais y aller aussi pour les rejoindre… J’ai hâte de voir la tête qu’ils feront ! ».

Plusieurs histoires bonus dans le volume et en fin de volume permet d’en savoir plus sur le passé et l’histoire de chaque chat. Cette série est vraiment très bien, à la fois amusante et à la fois instructive, l’idéal pour savoir à quoi s’attendre lorsqu’on veut vivre avec un chat ou plusieurs. On apprend aussi ce qu’il ne faut pas faire avec les chats. Le tout à la fois avec humour et sérieux.

J’ai hâte de lire le tome 4 avec les chats de madame Mori qui se sont retrouvés et avec les chatons.

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Noukette) et les challenges Littérature de l’imaginaire #12 (les chats parlent), Petit Bac 2024 (catégorie Prénom avec Hachi et Maruru) et Tour du monde en 80 livres (Japon).

Moi, Tsushima 1 d’Opû no Kyôdai

Moi, Tsushima 1 d’Opû no Kyôdai.

Le lézard noir, août 2022, 176 pages, 15 €, ISBN 978-2-35348-272-6. 俺、つしま Ore, Tsushima vol. 1 (2018) est traduit du japonais par Miyako Slocombe.

Genres : manga, seinen.

Opû no Kyôdai est un duo de Tokyo (frère et sœur). Lui est dessinateur, elle est scénariste. Leur blog sur les chats est lancé en 2005 et les histoires sont lancées sur Twitter en 2017.

Les personnages : Tsushima dit Tsu, est un gros chat d’âge indéterminé qui fouillait dans les poubelles du jardin de Papy avant de s’installer chez lui. Papy est en fait une vieille femme mais les chats pensent que c’est un vieillard à leur service. Patronne Zun est une chatte de 23 ans qui habite depuis toujours chez Papy. Tcha et Osamu sont des mâles d’âge indéterminé et ils aiment se balader dans le voisinage.

Ce manga est composé de gags qui font une page chacun (quelques gags font plus). Beaucoup tournent autour de la nourriture car Tsu se goinfre du matin au soir. « Pourquoi tu te jettes toujours comme ça sur la nourriture ? Elle ne va pas disparaître. – Je suis un chat sauvage. C’est ma façon de vivre. On ne sait jamais. Il faut manger quand on peut. Personne ne m’arrêtera. » (conversation entre Zun et Tsu, p. 9).

Flashback. Tsu raconte son histoire à Zun et comment il s’est retrouvé seul dans la rue. « Tu n’as pas eu la vie facile, toi. » (p. 22). Est-ce que Papy disparaîtra aussi un jour ?

Au début, j’ai eu du mal avec les dessins mais c’est vraiment attendrissant, très drôle et (sur)réaliste. S’il y a bien quelque chose que Tsu n’aime pas, c’est l’onpital et ce que fait parfois le doncteur (sic). Comme Zun, Tsu et Tcha existent en vrai, il y a aussi quelques photos ! J’ai beaucoup aimé les gags avec les cigales et autres insectes, Papy n’aimant pas du tout les insectes.

Mais un jour Papy est obligé d’emmener Tsu chez le vétérinaire pour une opération… Tsu ne lui pardonne pas. « Je ne pouvais plus faire confiance aux humains. […] C’est ainsi que j’ai fugué. » (p. 103-104).

Ore, Tsushima est une série en 3 tomes au Japon et il y a une adaptation en animé (vidéos ci-dessous).

Pour La BD de la semaine et le challenge ABC illimité (lettre O pour nom).

Les souris du Louvre 1 et 2 de Joris Chamblain, Sandrine Goalec et Drac

Les souris du Louvre 1 – Milo et le monde caché de Joris Chamblain, Sandrine Goalec et Drac.

Delcourt, collection Le Louvre, novembre 2018, 32 pages, 10,50 €, ISBN 978-2-41301-149-1.

Genres : bande dessinée française, littérature jeunesse, fantastique.

Joris Chamblain naît le 29 janvier 1984 en France. Il est scénariste de bande dessinée et auteur de romans et albums jeunesse. Sa première œuvre est Les carnets de Cerise avec Aurélie Neyret au dessin (énorme succès mais je n’ai pas encore lu cette série de bandes dessinées parues entre 2012 et 2018). Je vous laisse découvrir tous ses titres et séries sur Wikipédia.

Sandrine Goalec naît en 1967 à Antony (Haut de Seine) et elle vie en région parisienne. Après avoir étudié au Lycée d’Arts Graphiques Corvisart et à l’École de l’image des Gobelins (section film d’animation), elle travaille dans l’animation (du story-board à la supervision de séries au Vietnam et en Corée du Nord) mais elle se lance aussi dans la bande dessinée. Elle travaille sur le story-board d’Ernest et Celestine (en 2015) et sa première bande dessinée, L’Atelier Détectives, avec BeKa au scénario, paraît chez Bamboo (en 2017).

Drac est ici le coloriste mais il est aussi dessinateur et scénariste.

Milo a 10 ans et, lorsqu’il sort de l’école, il va au Louvre avec sa nounou, Alexandra. Le garçon connaît bien le Louvre car sa maman, Sara, en est la conservatrice. Pendant qu’Alexandra dessine, Milo y retrouve Henryk, gardien à la retraite qui aime continuer à arpenter les allées du musée et voir « la patronne [qui lui] fait toujours son petit sourire coquin ! » (p. 9), c’est-à-dire la Joconde.

Milo prend des photos au Louvre, mais pas des œuvres (qu’il connaît par cœur), des « personnes qui les regardent. » (p. 4). Mais Victoire, la copine de classe de Milo, se rend compte qu’il y a une souris qui l’observe, lui, sur une photo ! Des souris au musée ? Milo demande à Henryk qui a passé 40 ans dans le musée et celui-ci doit lui révéler son secret. « Je n’ai plus vraiment le choix de toute façon. » (p. 12).

J’ai aimé faire la connaissance d’Ésope, formé pour devenir aède, de son grand frère, Talos, qui ne sait dire que « zooop » et des clans des souris. Le clan d’Ésope est le clan grec et son père est le roi Xanthos. Il y a aussi le clan mésopotamien, le clan égyptien et le clan romain, mais au fil du temps ils sont devenus ennemis…

Voilà, je n’en dis pas plus sur l’histoire. Cette bande dessinée est parfaite pour faire découvrir aux enfants (et aux grands aussi en fait !) le Louvre différemment. L’histoire, les dessins et les couleurs (plutôt dans des tons orangés mais aussi bleus) sont bien agréables. Et les lecteurs comprendront qu’il y a des mystères dans les musées, des endroits auxquels le public n’a pas accès, et peut-être quelques souris finalement ! En fin de volume, Le petit plus… La Pyramide du Louvre, explique l’agrandissement du Louvre (devenu Le Grand Louvre) et la construction de la pyramide de verre et de métal (toute en légèreté). Et j’apprends que le Grand Louvre est « le troisième plus grand musée du monde après le Metrepolitan Museum of Art of New York et le musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. » (p. 32).

Les souris du Louvre 2 – Le damier de Babel de Joris Chamblain, Sandrine Goalec et Drac.

Delcourt, collection Le Louvre, octobre 2019, 32 pages, 10,50 €, ISBN 978-2-41301-994-7.

Henryk n’a plus le droit de circuler comme il le veut dans le Louvre… Milo le rejoint sur sa péniche mais, pendant que le retraité explique à Milo ce qu’il attend de lui, il se passe des choses chez les souris !

Ésope quitte son clan car Phémis, sa grand-mère conteuse qui lui a tout appris, lui a donné une mission : réunifier les clans pour qu’il n’y ait plus de guerres et que les souris retrouvent leur mission initiale qui est de protéger les œuvres du Louvre. Tout est possible « par le verbe » (p. 19). Il rencontre Isis dans le clan des Égyptiens. Mais son père, le roi Xanthos, mijote quelque chose…

Une excellente suite au premier tome avec de nouveaux personnages (les Égyptiens, les conteurs…) et, en fin de volume, Le petit plus… Le département des Antiquités égyptiennes dans lequel on apprend, entre autres, que « Riche de près de 70 000 œuvres, le département des Antiquités égyptiennes conserve l’une des plus importantes collections du monde après le Musée égyptien du Caire et le British Museum à Londres. » (p. 32).

Je n’ai pas les tomes suivants, dommage, mais je vais me faire un plaisir de les emprunter à la médiathèque !

Pour La BD de la semaine et les challenges Littérature de l’imaginaire #12, Petit Bac 2024 (catégorie Lieu pour Louvre).

Hachi et Maruru, chats des rues 2 de Yuri Sonoda

Hachi et Maruru, chats des rues 2 de Yuri Sonoda.

Doki Doki, juin 2023, 160 pages, 7,95 €, ISBN 979-10-411-0062-0. ツレ猫 マルルとハチ (Tsureneko Maruru to Hati volume 2, Kôdansha, 2022) est traduit du japonais par Pénélope Roullon-Ishihara.

Genres : manga, seinen.

Yuri Sonoda naît le 12 mai 1986 dans la préfecture de Hyogo au Japon. Elle est mangaka (dessinatrice et scénariste). Plus d’infos sur son site officiel et son instagram, entre autres.

Ma note de lecture du tome 1.

Madame Mori, la grand-mère ayant été obligée de partir, les chats se retrouvent sans personne qui leur donne à manger… Alors, comme les autres chats, Hachi et Maruru quittent le parc et essaient de trouver de quoi se nourrir et boire. « Ça n’a pas l’air marrant tous les jours… de n’être qu’un pauvre chat des rues ! »

Mais s’ils font d’agréables rencontres comme le chat Pelty et Merry la chienne avec lesquels ils peuvent s’endormir au chaud dans la niche, Hachi est attaqué par le gros chat bagarreur… Il sait que cette fois, il ne se remettra pas, la seule solution est-elle de se réfugier dans une cage piège pour se laisser attraper par le zigouilleur ? « Maruru… j’ai décidé de m’en remettre aux humains… […] Avec les blessures que j’ai, je suis fait quoi qu’il en soit… Même en espérant qu’elles se referment un jour, je serai mort de faim avant ! ».

Pas question que Maruru laisse Hachi seul dans cette cage ! Je vous laisse découvrir ce qui arrive à Hachi et Maruru.

Il y a du dramatique, de l’humour, de la méfiance, mais aussi des odeurs et plusieurs histoires bonus divertissantes ou instructives. Les personnages humains sont très bien, deux garçons, deux filles. « Nous ne savions toujours pas ce qui nous attendait ensuite… mais ça ne faisait plus rien. Plus rien ne nous importait tant nous étions heureux de nous retrouver ! »

Que j’aime cette série ! Et j’espère que vous l’aimerez aussi. C’est beau, c’est intelligent, c’est drôle et la couverture est encore très belle.

Première BD de l’année pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Moka) et les challenges Littérature de l’imaginaire #11 (fantastique, les chats parlent) et Un genre par mois (en janvier, c’est contemporain).

La BD de la semaine 2024

Ma 8e année pour La BD de la semaine. Un rendez-vous hebdomadaire, le mercredi, qui consiste à publier une note de lecture d’une bande dessinée (contemporaine ou classique, franco-belge, européenne, comics, manga…).

6 lectures en 2017, 19 en 2018, 14 en 2019, 47 en 2020, 43 en 2021, 47 en 2022 et 42 en 2023.

Je publie ce billet ce premier mercredi de l’année puisque le rendez-vous démarre le mercredi 10 janvier avec toujours Moka, Noukette et Fanny aux commandes. Plus d’infos sur le groupe FB, plus logos et mercredis thématiques (ci-contre, vous pouvez cliquer).

1. Moi, Tsushima 1 d’Opû no Kyôdai (Le lézard noir, 2022, Japon)

2. Hachi et Maruru, chats des rues 3 de Yuri Sonoda (Doki Doki, 2023, Japon)