Moi, je veux être une sorcière de Marie Pavlenko et Joséphine Onteniente

Moi, je veux être une sorcière – Ménopause, le dernier tabou de Marie Pavlenko et Joséphine Onteniente.

Bayard, collection Graphic, septembre 2023, 112 pages, 22 €, ISBN 978-2-227-50120-1.

Genres : bande dessinée française, essai.

Marie Pavlenko naît le 30 septembre 1974 à Lille dans le Nord. Elle étudie les lettres modernes à Sorbonne-Nouvelle (Paris 3) puis le journalisme à l’école supérieure de journalisme de Lille. Elle est journaliste, romancière (fantasy et littérature jeunesse) et reçoit plusieurs prix littéraires. Elle vit entre la région parisienne et les Cévennes et elle est engagée pour l’écologie. Plus d’infos sur son site officiel. J’ai déjà lu ses romans Charamba, hôtel pour chats – Bobine s’en mêle et Charamba, hôtel pour chats – Félins pour l’autre.

Joséphine Onteniente est diplômée de l’ÉDAIC, l’École d’Arts appliqués, design, Architecture d’Intérieur et Conception 3D. Elle est illustratrice, dessinatrice et scénariste de bandes dessinées depuis 2018. Plus d’infos sur son site officiel et sur son instagram.

J’ai envie de vous donner le topo de l’éditeur : « Parce qu’elle a perdu la capacité à donner la vie, la femme ménopausée devient un rebut à écarter du cœur de la vie et de la cité, un corps inutile, périmé. Sa place ? Effacée. Son vécu ? Le Grand méchant tabou. Il est temps de briser cette vision éculée. Sans faux-semblant et avec humour, cet essai graphique décortique et dédramatise la période de l’arrivée de la ménopause, et tente de comprendre pourquoi la femme de 50 ans disparaît des radars dans les sociétés occidentales. Une histoire patriarcale à renverser cul par-dessus tête pour mieux vivre, pour exister. »

La citation en entête fait peur… « ‘Pas vraiment homme, pas non plus femme fonctionnelle, ces individus* vivent dans un monde d’intersexe. Ayant épuisé leurs ovaires, elles ont épuisé leur utilité en tant qu’être humain.’ Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe, David Reuben, 1969. *Les femmes ménopausées donc… » ! (p. 5).

« C’est quoi être une femme ? Et où commence la féminité ? Que recouvre ce mot ? Est-ce la maternité ? Se maquiller ? Porter des talons ? Dans ce cas, est-on féminine ou se transforme-t-on en fantasme masculin ? Quels sont les critères féminins de la féminité ? » (première planche, p. 7). L’autrice va répondre à ces questions et bien plus !

Cette bande dessinée est vraiment très instructive, non seulement pour les femmes mais je pense aussi pour les hommes, et pourquoi pas pour les plus jeunes qui voudraient savoir ou… devenir gynécologues !

Je dois avouer que j’ai été privilégiée : contrairement à certaines copines, je n’avais pas mal durant les règles ; l’accouchement s’est déroulé par césarienne ; par contre j’ai été ménopausée plus tard que la moyenne mais j’avais des métrorragies (à cause de fibromes et polypes dans l’utérus, qui ont été retirés et qui étaient heureusement non cancéreux). Puis mon gynécologue m’a dit que mon col se fermait. Je n’ai pas eu de bouffées de chaleur et de suées nocturnes sauf quand il faisait très chaud, j’ai parfois été fatiguée et énervée (mais il y avait d’autres raisons). J’ai l’impression que je fais partie des femmes qui échappent aux symptômes et problèmes liés à la ménopause et ça me convient très bien !

Pour Un mois au Japon. Au Japon, la ménopause n’existe pas : les Japonais parlent de konenki. « Ce terme recouvre bien plus que l’arrêt des règles. Il englobe le blanchiment des cheveux, le corps qui se transforme peu à peu, la vue qui baisse, etc. ‘La notion de konenki n’est ni sexuée ni associée à une période de la vie : les hommes comme les femmes passent par le konenki’, note Cécile Charlap. Les femmes ne sont donc pas mises sur la touche et montrées du doigt sous prétexte qu’elles ne peuvent plus avoir d’enfants. La période considérée est plus large, globale, et dès lors, moins discriminatoire. » (p. 66-67). J’aime le Japon, les Japonais et leur respect des personnes âgées ! Je ne suis pas invisible, je ne suis pas malade, je ne suis pas fragile (cf. l’industrie pharmaceutique, p. 74).

Et n’oublions pas, qu’à partir de 50 ans, les hommes vivent la même chose avec l’andropause et le même genre de symptômes, « Simplement on en parle moins. » (p. 72).

Marie Pavlenko a fait un grand travail pour le scénario de cette bande dessinée et tout est bien expliqué, tant au niveau social que médical ou même historique. « Pourquoi tu crois qu’on a brûlé autant de vieilles pendant les chasses aux sorcières ? Elles connaissaient les plantes, habitaient souvent seules. Elles étaient savantes, et donc moins contrôlables, moins soumises. Elles étaient libres et proches du vivant. » (p. 99), d’où le titre de la bande dessinée. De plus, le ton n’est pas aigri ou violent, il est juste, avec une pointe d’humour, ce qui rend cette bande dessinée indispensable, une pierre à l’édifice.

Quelques mots sur les dessins de Joséphine Onteniente (je ne connaissais pas cette dessinatrice) : ils sont spéciaux, oui, mais ils illustrent très bien le propos, sans faux-semblants et sans tabou !

Pour La BD de la semaine Bulles documentaires (plus de BD de la semaine chez Fanny) et Petit Bac 2024 (catégorie Personne humaine pour Sorcière).

Novela Negra, le polar latino (film documentaire)

Mercredi soir, j’ai regardé en deuxième partie de soirée sur Arte Novela Negro, le polar latino, un documentaire de 56 minutes réalisé par Andreas Apostolides (Grèce) en 2020.

Comme vous le devinez, ce documentaire parle du roman noir, du roman policier dans les pays d’Amérique du Sud des années 70 à nos jours. Et je me suis dit que j’allais le regarder et prendre quelques notes pour en parler dans le cadre du Mois espagnol et sud américain.

« Dans les années 70, un nouveau genre de roman policier a été créé en Amérique latine. » Des images d’archives en noir et blanc puis en couleurs, des extraits de romans lus par des auteurs, des extraits de films noirs… Plusieurs auteurs racontent leur vision du roman noir et leur écriture de romans policiers différents des romans européens et états-uniens même si le roman noir et les films noirs français (qui arrivent en Amérique latine dans les années 70) sont pris en exemple.

Paco Ignacio Taibo II (Mexique) parle de la « réinvention du genre » dans les années 70 avec les dictatures militaires puis Luis Sepúlveda (Chili) continue en expliquant que dans le genre noir classique, les auteurs ont rajouté de l’Histoire, beaucoup d’histoire (« l’une des dernières interviews avant sa disparition en avril 2020 »). Interviennent ensuite Claudia Piñeiro (Argentine), Leonardo Padura (Cuba), Juan Sasturain (Argentine), Santiago Roncagliolo (Pérou) ainsi que deux spécialistes (un journaliste et un professeur universitaire dont je n’ai pas noté les noms).

Des romans noirs urbains qui dénoncent la violence, les crimes, les crimes d’État et le pouvoir corrompu. C’est que, dans toutes les grandes villes d’Amérique latine, la promiscuité entre les riches et les pauvres (qui arrivent de la campagne et qui se sentent comme sur une autre planète) engendre des inégalités croissantes et un basculement vers des dictatures en particulier en Argentine et au Chili (avec tortures, exécutions, crimes non élucidés, enfants disparus…).

Ce documentaire – et les romans noirs (romans politiques et sociaux) écrits par les auteurs cités ci-dessus – révèlent la face cachée des grandes villes : Mexico, Buenos Aires, La Havane, Santiago du Chili, Lima.

Une seule autrice dans ce documentaire, Claudia Piñeiro, une « écrivaine à part », différente dans le monde du roman policier, peut-être parce que ses romans sont plus récents (années 2000-2010).

Vous pouvez (re)voir cet instructif film documentaire sur Arte jusqu’au 10 juillet 2021, profitez-en !

Séries scandinaves pour Décembre nordique

Après avoir vu Une si belle famille, j’ai décidé de faire un billet sur les séries scandinaves vues en 2020 pour le challenge Décembre nordique. Eh bien je n’en ai pas vu tant que ça, des séries scandinaves, cette année, en fait !

Danemark avec Kidnapping, une très bonne série policière en 8 épisodes sur Arte.

Norvège avec Magnus, une série mi-policière mi-fantastique vraiment décalée et drôle en 6 épisodes sur le replay de Série Club.

Pays-Bas avec Les enquêtes du commissaire Van der Valk, une série policière en 3 épisodes sur France3, adaptée des romans de Nicolas Davidson sous le pseudonyme de Nicolas Freeling.

Suède avec Une si belle famille, une série familiale dramatique en 4 épisodes, qui m’a agréablement surprise car généralement Arte diffuse plutôt des séries policières le jeudi soir.

Deux documentaires sur la littérature scandinave : Le monde enchanté d’Andersen (Danois) et Sur les traces de Nils Holgersson : Selma Lagerlöf, une conteuse moderne (Suédoise).

Et deux films d’animation à la fois danois et finlandais.

Niko le petit renne (Niko – Lentäjän poika) réalisé par Michael Hegner (Danois) et Kari Juusonen (Finlandais) en 2008. Niko est un mignon petit renne qui, depuis qu’il a appris que son père, Furie, est membre de la brigade des rennes du Père Noël, veut voler mais, sur son chemin, il y a des méchants loups. Heureusement Niko a des amis, en particulier Julius, un écureuil volant, puis Wilma, une belette chanteuse.

Niko le petit renne 2 (Niko 2 – Lentäjäveljekset) réalisé par Jørgen Lerdam (Danois) et Kari Juusonen (Finlandais) en 2012. Niko, le petit renne a retrouvé son père mais il apprend que sa mère a un nouveau compagnon, Lenni, qui a lui-même un fils, Jonni. Niko n’a pas du tout envie de s’occuper de ce petit frère… Mais Niko et ses amis – dont un nouveau, le vieux renne Tobias – vont devoir affronter les aigles et sauver la brigade des rennes.

Deux documentaires sur la littérature scandinave

Hier soir, samedi, sur Arte, deux très beaux documentaires sur la littérature scandinave, parfaits pour Décembre nordique !

Le monde enchanté d’Andersen, documentaire allemand réalisé par Sabine Bier en 2020 sur le Danois Hans Christian Andersen et ses contes dramatiques. Une narration instructive, un agréable exposé historique et social, de belles images et des extraits de petit théâtre en papier d’après les contes (La reine des neiges, Le vilain petit canard, Le soldat de plomb, La princesse au petit pois, La petite sirène…). Je ne vous refais pas le documentaire mais, quelques infos. Andersen naît le 2 avril 1805 à Odense dans une famille très pauvre. Il est très connu pour ses contes (156 contes traduits dans le monde entier) mais il a écrit des romans, des nouvelles, de la poésie, du théâtre, il était aussi dessinateur, artiste (découpages papier, silhouettes) et a beaucoup voyagé (récits de ses voyages). Il meurt le 4 août 1875 à Copenhague. Depuis 1967, le 2 avril est le jour de la Journée internationale du livre pour enfants en hommage au jour de naissance de Hans Christian Andersen. Documentaire de 52 minutes à (re)voir sur Arte. J’aime les contes d’Andersen et je veux vous dire que le challenge Des contes à rendre que j’ai créé en décembre 2012 (il y a 8 ans jour pour jour !) existe toujours mais chez Pauline depuis mai 2015 et le groupe FB est toujours fréquenté.

Sur les traces de Nils Holgersson : Selma Lagerlöf, une conteuse moderne, documentaire allemand réalisé par André Schäfer en 2020. Un beau voyage dans la Suède du XIXe siècle et dans la littérature suédoise. Selma Lagerlöf naît le 20 novembre 1858 dans le Värmland en Suède. Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède est son roman le plus connu mais elle a écrit d’autres romans (une trentaine), des nouvelles (une centaine), de la poésie, ses mémoires ; elle est aussi artiste ; elle était membre de l’Académie les Neuf (académie littéraire suédoise pour promouvoir la littérature, la paix et les droits des femmes) et fut la première femme à être élue à l’Académie suédoise au fauteuil 7 (en 1914) et à recevoir le Prix Nobel de littérature (en 1909) ; elle a elle aussi voyagé en Europe avec son amie Sophie Elkan. Elle était engagée (droits des femmes, politique, homosexualité…). Elle meurt le 16 mars 1940 dans la maison où elle est née. Documentaire de 53 minutes à (re)voir sur Arte. Je n’ai jamais lu cette autrice mais je la lirai un jour, peut-être Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède (1906-1907) ou Jerusalem (1901).

Noctenbule a également vu ces deux documentaires.

 Et n’oubliez pas de visiter Mon avent littéraire 2020 pour le jour n° 20.

J’étais là, série d’animation québécoise

J’étais là est une série d’animation québécoise en 8 épisodes réalisés par 4 illustrateurs et 4 illustratrices. Une série à l’identité québécoise marquée qui a nécessité 2 ans de travail.

Les épisodes
1/8. Nirvana aux Foufs
2/8. Bed-in pour la paix à Montréal
3/8. Gorge profonde
4/8. Premier mariage gay
5/8. Miracle sur glace
6/8. Tunnel sous la manche
7/8. Festival de Woodstock
8/8. Première photo par drone primée

J’ai pris un grand plaisir à voir ces 8 documentaires animés qui durent entre 5 et 7 minutes chacun. Les épisodes les plus émouvants : Nirvana aux Foufs et Festival de Woodstock. L’épisode le plus drôle : Gorge profonde. Mes épisodes préférés : Nirvana aux Foufs et Première photo par drone primée.

Pour les Québécois, c’est sur https://ici.tou.tv/j-etais-la. Mais, en Europe, c’est disponible sur le site d’Arte (apparemment jusqu’en mars 2023).

Un billet pour Québec en novembre.

La bande annonce est sur Arte (impossible de l’intégrer ci-dessous).

Corée, une guerre sans fin (documentaire)

J’ai regardé ce documentaire en replay sur Arte. Regardez-le aussi avant qu’il ne disparaisse (apparemment il est disponible jusqu’au 17 juillet 2020) ou alors vous aurez accès à la VOD ou au visionnage en DVD.

Corée, une guerre sans fin est un documentaire français réalisé par John Magio en 2017 ; il dure 89 minutes.

La Corée ou Choson, « pays du matin calme », n’a malheureusement pas été si calme au XXe siècle.

Toutes les guerres sont horribles mais la guerre de Corée, pendant la guerre froide, a été vraiment horrible et de nombreux militaires et civils sont morts dont certains exécutés (j’ai pris quelques notes : 36 000 GI et plus de 2 millions de Coréens sont morts…).

En voyant ce documentaire, on comprend mieux la fascination du leader nord-coréen (des trois leaders qui se sont suivis en fait) pour le nucléaire et la haine envers les Américains. Et aussi une menace qui pèse sur le monde depuis des décennies (nucléaire mais pas seulement).

Août 1945 : avec la capitulation du Japon, les Japonais quittent la Corée après 40 ans d’occupation, ça c’est la bonne nouvelle pour les Coréens !

Mais… Truman, président des États-Unis, d’un côté et Staline, leader de l’Union Soviétique de l’autre, se partagent en 30 minutes la Corée : une ligne droite est tracée au 38e Parallèle ! Au nord, Staline (puis Mao) soutient Kim Il-sung et les communistes ; au sud, les États-Unis soutiennent le premier président de Corée du Sud « libre », Rhee Syngman. Tout le monde pense que cette séparation est temporaire et que le pays sera réunifié jusqu’à ce que les soldats nord-coréens passent la « frontière » et s’abattent trois jours après sur Séoul. Truman, toujours président des États-Unis et l’ONU sont d’accord pour lutter contre la propagation de l’idéologie communiste et aider les Sud-Coréens.

Bien sûr, certains vont critiquer l’ingérence américaine sauf que si un pays appelle à l’aide, c’est logique d’y aller, non ? Donc près de 250 000 soldats non seulement américains (dont le célèbre général Douglas MacArthur, héros de guerre, basé au Japon), mais aussi anglais, australiens, français et d’une douzaine d’autres pays sont envoyés par l’ONU en Corée du Sud. Les soldats nord-coréens bien équipés avec les chars soviétiques ont envahi le sud ; il ne reste plus qu’une petite portion dans le sud-est, Pusan (renommée Busan). La guerre dure de 1950 à 1953. En Corée du Nord, il est enseigné que ce sont les Américains qui ont enclenché cette guerre… Il n’y a pas eu de cessez-le-feu, la guerre n’est pas finie…

Je ne vous raconte pas tout, il faut voir ce documentaire exceptionnel, objectif, passionnant, avec des images d’archives inédites et des témoignages émouvants. Plus tard, des journalistes ont enquêté sur les massacres de civils (des soldats Nord-Coréens pouvaient se cacher parmi eux donc personne n’était épargné, c’était les ordres mais c’était un crime de guerre…), en particulier sur le massacre de No Gun Ri dont j’avais déjà entendu parler car j’avais acheté Massacre au pont de NoGunRi de Park Kun-woong paru au premier trimestre 2007 aux éditions Coconino Press – Vertige Graphic qui, je le crains, n’existent plus… Mais si je retrouve ce manwha, je le lirai pour le Challenge coréen.

Pati fait son cinéma #4

Billets précédents de Pati fait son cinéma : #1, #2 et #3.

Après la parution de Pati fait son cinéma #3 – spécial Queen, je n’ai pas pris le temps de faire un autre billet pour les autres films vus en novembre donc voici un billet qui regroupe les films vus en novembre et décembre 2018.

Au cinéma

En novembre

Bohemian Rhapsody ❤ sur Pati fait son cinéma #3 – spécial Queen.

Les crimes de Grindelwald (Fantastic Beasts: The Crimes of Grindelwald) est le deuxième volet des Animaux fantastiques (2016), tous deux réalisés par David Yates d’après J.K. Rowling. C’est un film fantastique anglo-américain qui dure 134 minutes. On retrouve Norbert Dragonneau et ses créatures, les personnages du premier opus et on découvre de nouveaux personnages. C’est très beau, les images, les créatures, l’ambiance de la fin des années 20, mais lors des combats, c’est un peu rapide et donc confus. Le troisième opus dans deux ans ?

En décembre

Casse-Noisette et les quatre royaumes (The Nutcracker and the Four Realms) est un film américain réalisé par Lasse Hallström et Joe Johnston. C’est un film fantastique qui dure 99 minutes et qui est adapté du conte germanique Casse-Noisette et le roi des souris (Nußknacker und Mausekönig, Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, 1816) et du ballet féérique russe Щелкунчик (Chtchelkountchik) sur une composition du compositeur russe Piotr Ilitch Tchaïkovski. Londres, difficile de fêter Noël alors que Clara Stahlbaum (l’héroïne), sa sœur et son frère viennent de perdre leur mère. Mais la fête organisée chez son parrain, Drosselmeyer, est… magique ! Les images sont superbes, la musique de Tchaïkovski aussi et Misty Copeland (première danseuse à l’American Ballet Theatre) et Sergei Polunin (danseur ukrainien, ancien danseur au Royal Ballet de Londres) sont magnifiques.

L’exorcisme de Hannah Grace (The Possession of Hannah Grace) est un film américain réalisé par Diederik van Rooijen (réalisateur et scénariste néerlandais). C’est un film fantastique horreur qui dure 85 minutes. Megan Reed a perdu son poste de policière à Boston et démarre un travail de nuit à la morgue de l’hôpital mais, dès la première nuit, elle réceptionne le corps de Hannah Grace, jeune fille possédée par un démon et décédée… trois mois plus tôt ! Stana Katic (célèbre pour le rôle du lieutenant Kate Beckett dans la série Castle, 2009-2016) dans le rôle de Lisa, amie de Megan Reed et infirmière à l’hôpital de Boston. Un huis-clos effrayant dans une morgue grise, sombre et froide, moderne dans sa réalisation, quoique un peu long au début (pas besoin d’ouvrir cinq ou six fois le tiroir de la morgue, le spectateur a compris ! Mais l’actrice visiblement pas…).

Oscar et le monde des chats (Cats and Peachtopia) est un film chinois réalisé par Gary Wang. C’est un film d’animation qui dure 97 minutes. Leon, joli chaton, est devenu un bon gros chat d’appartement. Il ne sait pas quoi dire à son fils, le chaton Oscar, qui ne comprend pas pourquoi sa maman a disparu. Il lui raconte qu’elle est à Catstopia, un endroit magnifique où vivent les chats. Ni une ni deux, Oscar s’enfuit pour aller sur la montagne de l’autre côté du fleuve mais le danger rôde… Une aventure incroyable, drôle, triste, effrayante parfois pour tous les amoureux des chats. C’est le dernier film que j’ai vu au cinéma en 2018 😉

Overlord est un film américain réalisé par Julius Avery (qui dure 110 minutes). C’est un film de guerre différent car il a un côté fantastique horreur : un bon mélange, original de ce qu’on voit habituellement. L’action se déroule pendant le débarquement de Normandie mais les soldats américains parachutés près d’un village vont, après de lourdes pertes, découvrir une base dans laquelle les nazis font des expériences secrètes. Le film a en fait été tourné à Londres et les acteurs, en particulier Bokeem Woodbine, sont vraiment bons. La bande annonce en VO m’a scotchée et j’ai absolument voulu voir ce film !

Disponibles en DVD

En novembre

Cendres () est un film français de Mélanie Pavy et Idrissa Guiro sorti en 2013 ; il dure 75 minutes. Akiko, une franco-japonaise ayant grandi en France, a choisi de vivre au Japon même si elle n’a pas encore assimilé toutes les subtilités de la langue et des traditions. Mais sa mère, Kyoko, venant de mourir, Akiko doit retourner à Paris pour vider l’appartement. Elle découvre deux carnets datant des années 60 et apprend des choses sur son père (cinéaste français) et sa mère (japonaise devenue une égérie de la Nouvelle vague). Deux destins de femmes, le thème du deuil et de la double culture, un drame intimiste pour ce beau film documentaire. Le site officiel.

Jusqu’à ce que la mort nous unisse est un film français réalisé par Delphine Lemoine ; il dure 90 minutes et il est adapté du roman éponyme de Karine Giébel (2009). Il a été diffusé directement sur France3. L’adjudante Servane Breintenbach, Alsacienne, a demandé sa mutation à Colmar mais elle se retrouve en poste à Colmars-les-Alpes ! Disparition de l’épouse de Vincent Lapaz, guide de montagne, assassinat de son meilleur ami… La jolie Ophelia Kolb, déjà vue dans la récente série On va s’aimer un peu, beaucoup…, est convaincante. Il en est de même pour Bruno Debrandt, déjà vu dans la série Caïn (2012-2018).

En décembre

C’est bon d’être un peu fou est un film français réalisé par Antoine Page. C’est un film documentaire sous forme de road movie qui dure 105 minutes. Bilal Berreni (1990-2013) alias Zoo Project, peintre urbain, et Antoine Page, réalisateur, quittent les Vosges à bord d’un camion aménagé direction Vladivostok en passant par la Suisse, l’Autriche, la Slovaquie, la Pologne, l’Ukraine, le Kazakhstan et la Russie (près de 16 000 kilomètres en 4 mois !). Dessins, papiers découpés, vidéos illustrent le voyage et les rencontres. J’ai bien aimé le côté artisanal, les peintures d’animaux sur des maisons isolées ou dans des lieux pratiquement inaccessibles et les rencontres dans les trains (le camion ayant rendu l’âme) ; la chanson dans le taxi au Kazakhstan est super ! C’est le genre de voyage que j’aurais aimé faire en étant plus jeune. Le site officiel.

Le guide Lovecraft de Christophe Thill

Le guide Lovecraft de Christophe Thill.

ActuSF, collection Les 3 souhaits, mai 2018, 216 pages, 10 €, ISBN978-2-36629-870-3.

Genres : essai, littérature de l’imaginaire.

Christophe Thill naît en 1965 à Paris. Il est statisticien de formation mais il s’intéresse à la littérature de l’imaginaire (et en particulier à H.P. Lovecraft). Plusieurs de ses textes sont publiés dans des anthologies ; il est le traducteur de Le roi en jaune de Robert W. Chambers (recueil de nouvelles, 1895) et il est coresponsable des éditions Malpertuis. Une interview sur ActuSF pour la parution du guide Lovecraft.

L’objectif de ce guide « est de donner une vue d’ensemble de l’œuvre de H.P. Lovecraft « et y trouver quelques suggestions de lecture » car Lovecraft n’est pas que le « créateur de Cthulhu » (p. 15) : l’œuvre de Lovecraft est riche, inspirée, inventive ; « il est également un poète, un essayiste, un théoricien du fantastique en littérature, un considérable épistolier » (p. 15).

Pari réussi pour Christophe Thill : j’ai bien apprécié ce « petit » livre et j’ai appris beaucoup de choses. Bon, je ne suis pas une spécialiste de H.P. Lovecraft mais, d’après ce que j’ai lu, beaucoup de choses fausses ont été publiées sur lui en France depuis les années 50 (des clichés, des mauvaises informations, etc.) – y compris parmi ses spécialistes – dont ce guide est peut-être indispensable pour tous, spécialistes ou néophytes. J’ai apprécié le ton et le soin, et aussi les explications données pour les nouvelles et textes à lire en priorité avec pourquoi les lire et des propositions pour en lire d’autres.

H.P. Lovecraft naît le 20 août 1890 et meurt le 15 mars 1937 donc, en 2017, c’était le 70e anniversaire de sa mort et la maison d’éditions américaine, Arkham House – créée en 1939 dans le Wisconsin par deux amis de l’auteur, August Derleth et Donald Wandrei – doit faire tomber l’œuvre de Lovecraft dans le domaine public. Mais, en France, des œuvres sont retraduites au plus proches du texte original et des œuvres sont traduites pour la première fois en français. C’est Mnémos qui publiera au deuxième semestre 2019 l’intégrale des œuvres de Lovecraft dans un superbe coffret prestige avec sept volumes et des bonus (la campagne de financement sur Ulule, terminée, a collecté près de 400 000 €) et je vous invite fortement à consulter le lien sur le site de l’éditeur.

Avec l’anniversaire de sa mort, il y a en fait un « renouveau d’intérêt » pour Lovecraft et son œuvre (retraductions, biographie, essais, hommages et pastiches) et Christophe Thill souhaite aux lecteurs « de beaux rêves… et de merveilleux cauchemars » (p. 16).

Il délivre une bio honnête sur un homme étonnant et érudit mais de santé fragile ; il tord le coup aux préjugés et fausses informations véhiculés sur H.P. Lovecraft. Il analyse une grosse partie de son œuvre (20 nouvelles à lire et 10 autres textes qui méritent l’attention) et donne une info dont je me doutais déjà : le mieux est tout simplement de lire les textes de Lovecraft sans l’ordre chronologique pour mieux « comprendre le développement de l’écriture et des idées de Lovecraft » (p. 50).

Coffret prestige « intégrale » à paraître chez Mnémos au 2e semestre 2019

Je note quelques infos pour ne pas les oublier 😉 Les influences de Lovecraft : la mythologie, E.A. Poe (fantastique macabre), Lord Dunsany (auteur anglo-irlandais, précurseur de la fantasy) et la littérature anglaise du XVIIIe siècle en général, ainsi que Nietzsche et les poètes français comme Baudelaire, sans oublier les propres rêves de Lovecraft !

Mon expérience avec H.P. Lovecraft est un peu chaotique… Elle se déroule en trois époques éloignées l’une de l’autre en gros par une puis deux décennies. 1. 1985-1986 (j’ai 19-20 ans), j’emprunte à la bibliothèque (je ne me rappelle plus quelles nouvelles j’ai lues à ce moment-là) et… je n’aime pas…, je trouve ça trop cauchemardesque et trop obscur, et puis ses textes me mettent mal à l’aise (il faut dire que je suis enceinte et que je lis plutôt des romans historiques et des romans policiers). Je me retranche alors vers des auteurs comme H.G. Wells, P.K. Dick ou Asimov, en fait des auteurs de science-fiction « classique ». 2. 1998, un ami (Lee Rony du blog Lire au nid) me prête deux recueils de nouvelles en poche : il faudrait lui demander les titres et les éditions cependant je me souviens très bien d’avoir lu La couleur tombée du ciel (The Color Out of Space, 1927) mais je n’accroche toujours pas… je trouve ça trop horrifique et même trop onirique… Alors je n’ai peut-être rien lu d’autre avant de lui rendre ses livres… et j’ai laissé tomber Lovecraft ! 3. 2017 : depuis le début de l’année, je lis des choses sur Lovecraft, l’anniversaire de sa mort approche (le 7 mars 2017, ça fera 80 ans qu’il est mort) et la curiosité envers l’homme et son œuvre s’emparent de moi ! Vais-je réussir à (re)lire et à apprécier Lovecraft ? J’en parle à mon ami Lee Rony et je crée – histoire de ne pas être seule – le challenge Printemps Lovecraft du 15 mars au 21 juin 2017 (il n’enregistrera qu’une dizaine de participants mais il durera finalement jusqu’à la date anniversaire de Lovecraft c’est-à-dire jusqu’au 20 août 2017) avec un blog dédié et un groupe FB qui perdurent. J’ai finalement réussi à lire H.P. Lovecraft et à apprécier son œuvre, en partie grâce à des adaptations en bande dessinée qui ont ouvert la voie. J’ai acheté quelques poches et je ne les ai pas encore tous lus donc je reparlerai de Lovecraft dans le futur et j’aimerais – pourquoi pas – remanier le blog dédié pour qu’il continue de vivre avec des infos récentes, des liens et d’autres notes de lectures (si j’ai le temps).

Clin d’œil à propos de La couleur tombée du ciel : j’apprends dans le guide de Christophe Thill que c’était « une des histoires préférées de Lovecraft, celle où il pensait avoir quasiment réussi à atteindre ses objectifs artistiques. Pourquoi ? Sans doute parce qu’il n’est jamais allé aussi loin dans l’indicible, qui l’est ici, non par excès d’horreur, mais parce que les choses qu’il faudrait pouvoir décrire dépassent autant nos sens que notre vocabulaire. Celui utilisé dans la nouvelle est très significatif : vague, hésitant (« quelque chose » revient à plusieurs reprises), impressionniste, c’est un véritable manifeste de l’échec du langage devant l’incompréhensible. Les mots ne sont plus là que pour signaler, impuissants, la présence de quelque chose de totalement autre. […] » (p. 105).

Alors, les œuvres de Lovecraft : fantastique ou science-fiction ? Lovecraft utilisait en fait les termes de « weird fiction » (je dirais fiction de l’étrange et de l’horreur) et le terme plus générique de « littérature de l’imagination » (opposée à la littérature romantique « poétique et émotionnelle » et à la littérature réaliste « intellectuelle et analytique […] scientifique et littérale », toutes deux objectives plus que suggestives) et enfin de « cosmique ». Lisez l’excellent huitième chapitre (pages 145-157) !

Un très bon livre pour le Challenge de l’épouvante, le Challenge de l’été, le Challenge Chaud Cacao (session 2, auteurs francophones), Littérature de l’imaginaire et S4F3 #4.

La Corée du Sud, le pays aux multiples miracles

Originaire de Beyrouth, une ville divisée comme le sont la Corée du Sud et la Corée du Nord, le réalisateur, Jacques Debs, dit que la Corée l’a toujours intrigué et fasciné. Il a réalisé une série de cinq documentaires, La Corée du Sud, le pays aux multiples miracles, diffusés la semaine dernière sur Arte.

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Source : Arte et Les films d’ici

Documentaire n° 1 : Séoul, c’est tout un roman (diffusé lundi 2)

La Corée du Sud – pays sept fois plus petit que la France – est entrée dans la modernité économique entre 1960 et 1980, sous deux dictatures militaires, ce qui est beaucoup plus rapide que nulle part ailleurs (l’Europe en 300 ans et le Japon en 100 ans). Le réalisateur nous emmène dans Séoul, la capitale aux 20 millions d’habitants soit la moitié de la population du pays, avec ses artistes (photographes, musiciens…), ses intellectuels (écrivains, séminaristes…) et ses immeubles vertigineux. Puis sur le 38e parallèle, à la frontière entre le Sud et le Nord.

Documentaire n° 2 : Les îles Jeju et Wando (diffusé mardi 3)

La Corée compte 3 215 îles ! Le réalisateur nous emmène à Wando, au sud de la Corée, le bout de la terre, sur les traces des débuts de la littérature en langue coréenne (au lieu de chinoise) au XVIIe siècle, des maisons en bois et des jardins coréens traditionnels. Puis à Jeju, une île volcanique, également au sud de la Corée, indépendante pendant 1 000 ans et célèbre pour ses plongeuses et son musée du 3 avril 1948 ; malheureusement la construction d’une base navale capable d’accueillir des portes-avions défigure la côte et déloge les pêcheurs traditionnels.

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Source : Arte et Les films d’ici

Documentaire n° 3 : Les temples bouddhistes (diffusé mercredi 4)

Bien qu’une grosse partie des Coréens soient Chrétiens, « l’âme de la Corée a été façonnée depuis des siècles par le bouddhisme » (depuis 2 000 ans) et par le chamanisme « depuis la nuit des temps ». Le réalisateur et la photographe du vertigineux, Ahn Jun, nous emmènent dans des temples bouddhistes du plus récent au plus ancien qui conserve les tablettes de bois du Tripitaka Koreana (plus de 80 000 tablettes sur lesquelles sont gravés les textes sacrés bouddhistes au XIIIe siècle).

Documentaire n° 4 : Une cité médiévale (diffusé jeudi 5)

Le réalisateur nous emmène dans la cité médiévale de Hahoe avec l’écrivain Song Sok-ze, né dans cette région rurale. Il nous montre l’arbre divin, le théâtre du jeu de masques, la nature environnante (fleuve, montagnes, forêts), l’agriculture (rizières), nous fait rencontrer une famille de nobles (la famille Yoo) qui a construit la cité (lignée de 900 ans), nous fait visiter une usine de papier traditionnel (hanji) et l’école confucéenne du sanctuaire de Dosan Seowon.

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Source : Arte et Les films d’ici

Documentaire n° 5 : Un miracle économique (diffusé vendredi 6)

Direction Pusan, la 2e ville de Corée du Sud (3 millions d’habitants) et le plus grand port du pays avec sa pêche (traditionnelle et industrielle). Puis Buyeo dans le centre du pays pour la culture écologique des racines de ginseng (et de patates douces). Puis Ulsan (1 million d’habitants) pour Hyundai Motors (industrie automobile depuis 1964) et son chantier naval (le plus grand du monde) : j’apprends que Hyundai signifie « époque actuelle ». D’autres entreprises comme Samsung ou LG vivent à l’internationale et concurrencent – le plus possible dans le respect des ancêtres et de l’environnement – les entreprises européennes, américaines, chinoises et japonaises.

Instructifs et enrichissants, ces documentaires beaux et intelligents sont réellement chargés en émotion. On y croise des écrivains et des artistes, on y entend des poèmes de Moon Chung-hee et des chansons de Nah Youn-sun. J’ai aimé l’originalité, presque l’excentricité, en tout cas la sincérité, des Coréens qui se révèlent concernés non seulement par la réunification de leur pays mais aussi par la paix dans le monde. Car la guerre de Corée et la division du pays sont toujours présentes, y compris chez les nouvelles générations qui n’ont pas connu la guerre et, bizarrement, les Coréens disent qu’ils ressentent la division entre le Nord et le Sud encore plus lorsqu’ils sont à l’étranger que dans leur pays. Entendre plusieurs Coréens parler français est admirable. Il manque un peu d’animaux (à part quelques chevaux sur Jeju et quelques oiseaux), le thé vert sur l’île de Jeju mais on voit le thé vert sauvage (le « thé du roi ») au mont Jiri, la gastronomie coréenne autre que le poisson à Busan, les sportifs… CoreeLogo2Mais si on aime la Corée, si on veut mieux la connaître, la comprendre, ces documentaires sont l’idéal ! Il vous reste quelques jours pour les voir en rediffusion ou en replay sur Arte [lien].

Un billet pour le Challenge coréen.