Lune n’est lune que pour le chat de Vénus Khoury-Ghata et Sibylle Delacroix

Lune n’est lune que pour le chat de Vénus Khoury-Ghata et Sibylle Delacroix.

Bruno Doucey, collection Poés’histoires, octobre 2019, 64 pages, 978-2-36229-240-8.

Genres : littérature française, littérature jeunesse, poésie.

Vénus Khoury naît le 23 décembre 1937 près de Beyrouth (Liban). Elle vit dans un village de montagne, Bcharré où est né Khalil Gibran. Elle étudie la littérature à Beyrouth, écrit ses premières poésies (Les visages inachevés, recueil paru en 1966, et Terres stagnantes, recueil paru en 1967) puis s’exile en France où elle épouse un médecin (Jean Ghata) et publie son premier roman (Les inadaptés en 1971). Suivent une trentaine de romans (je pense n’en avoir lu aucun) et autant de recueils de poésie pour lesquels elle reçoit plusieurs prix littéraires.

Sibylle Delacroix naît en 1974 à Bruxelles (Belgique). Elle étudie à l’ERG (École de Recherche Graphique) de Bruxelles. Elle illustre d’abord des contes (Barbe Bleue, son projet de fin d’études), puis des romans, des albums jeunesse et même des affiches. D’après ce que j’ai compris, les dessins de Lune n’est lune que pour le chat sont faits au crayon porte-mine. Plus d’infos sur son site officiel.

« À quoi servent les étoiles ? / À nous faire un clin d’œil quand on se sent seul. » (p. 9, in Coups de marteau dans le ciel).

Mais il n’y a pas que les étoiles et la lune. Ces poésies s’enrichissent de cormorans, de goélands, de cigognes, de navires engloutis, de cachalots, d’une grenouille qui chante faux, d’arbres… que rencontre un matou qui « à pattes de velours […] se faufile entre les mots » (p. 62). Un matou qui profite de la nuit pour « poursuivre son ombre » (p. 62) et la lune.

« Bruit de friture dans le cosmos / qui fait rissoler des étoiles ? / l’huile brûle / baissez le feu […] À quoi servent les étoiles ? / À clouer la nuit sur la voûte du ciel. » (p. 37, in Friture d’étoiles).

Les illustrations sont superbes, elle sont toutes en double-page. Ma préférée est celle où le chat sur scène chante et le projecteur est comme une lune au-dessus de lui (p. 46-47).

Pas un coup de cœur cependant mais un joli livre pour les enfants qui aiment les chats et découvriront la poésie grâce à la balade nocturne de ce matou aventurier mais un brin triste. À découvrir si vous êtes curieux !

Pour Bingo littéraire d’Hylyirio (n° 22, un livre jeunesse), Challenge lecture 2022 (catégorie 20, un livre jeunesse), Jeunesse young adult #11, Petit Bac 2022 (catégorie Animal pour Chat) et Les textes courts.

Kanopé 2 – Héritage de Louise Joor

Kanopé 2 – Héritage de Louise Joor.

Delcourt, collection Mirages, mai 2019, 136 pages, 17,95 €, ISBN 978-2-75609-497-7.

Genres : bande dessinée belge, écologie, science-fiction.

Louise Joor naît le 18 août 1988 à Bruxelles (Belgique). Son père est libraire bandes dessinées et éditeur, sa mère est dessinatrice, elle est tombée dans le dessin et la BD toute petite ! Elle étudie l’art à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles et s’intéresse beaucoup à l’écologie. Le tome 1 de Kanopé est sa première bande dessinée (Prix Saint-Michel et Prix de la meilleure bande dessinée de science-fiction aux Utopiales 2014). Suivront ce tome 2 de Kanopé, Neska du clan du Lierre (2 tomes) et Résilience (2 tomes). Plus d’infos sur son blog.

2143. « Après des années de recherches, un remède a enfin été mis au point contre les effets des radiations sur l’être humain : les graines de M-Zemm. Leur créateur, le scientifique Pablo Alvarez, est devenu célèbre sur le réseau, mais il refuse de répondre à la question que tout le monde se pose… Où se trouve son mystérieux associé, grâce à qui tout cela a été possible ? » (p. 14).

Kanopé a mis au monde un garçon, Caï, qui a 6 ans. Jean est de retour en Amazonie et il est à sa recherche mais la forêt est différente, tout est inondé et la cabane, en ruines, a été abandonnée par Kanopé depuis longtemps. Elle vit avec Caï et des loutres et ils doivent se protéger de la société Astadel venue faire des prélèvements. D’ailleurs Caï et Jean sont enlevés… La famille sera-t-elle réunie ?

Un récit plus sombre mais une belle conclusion à l’histoire d’amour entre Kanopé et Jean dans un monde encore plus apocalyptique que dans le précédent tome. Je suis ravie d’avoir découvert cette série !

Pour La BD de la semaine, Des histoires et des bulles (catégorie 22, une BD autour de l’écologie, environnement, développement durable, 3e billet). Plus de BD de la semaine chez Noukette.

Pour les autres challenges : Bingo littéraire d’Hylyirio (n° 31, un enfant sur la couverture, Caï est en haut à droite et c’est exprès qu’on ne le voit pas entièrement), Challenge lecture 2022 (catégorie 3, un livre dont le personnage principal est porteur d’un handicap, c’est le cas d’un des trois personnages principaux), Jeunesse young adult #11, Littérature de l’imaginaire #10, Petit Bac 2022 (catégorie prénom pour Kanopé) et Un genre par mois (en février, c’est la science-fiction).

Kanopé 1 – Rencontre de Louise Joor

Kanopé 1 – Rencontre de Louise Joor.

Delcourt, collection Mirages, avril 2014, 128 pages, 17,95 €, ISBN 978-2-75603-676-2.

Genres : bande dessinée belge, écologie, science-fiction.

Louise Joor naît le 18 août 1988 à Bruxelles (Belgique). Son père est libraire bandes dessinées et éditeur, sa mère est dessinatrice, elle est tombée dans le dessin et la BD toute petite ! Elle étudie l’art à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles et s’intéresse beaucoup à l’écologie. Le tome 1 de Kanopé est sa première bande dessinée (Prix Saint-Michel et Prix de la meilleure bande dessinée de science-fiction aux Utopiales 2014). Suivront Neska du clan du Lierre (2 tomes), Résilience (2 tomes) et le tome 2 de Kanopé dont je parlerai demain. Plus d’infos sur son blog.

« 2137. La Terre est peuplée par 10 milliards d’êtres humains, les ressources naturelles se sont taries et les voyages dans l’espace n’ont donné aucune échappatoire. Si de nouvelles ressources ne sont pas découvertes, l’humanité toute entière est vouée à disparaître. Lentement, la végétation s’est éteinte, les animaux ont disparu et les zones encore vierges ont été avalées par les mégalopoles. Pourtant, il existe un endroit qui résiste encore à l’invasion des hommes… l’Amazonie. » (p. 7).

Ah ah, ça fait un peu « Un village peuplé d’Irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur. ». Je plaisante mais c’est ce qui m’est venu à l’esprit en lisant le début de Kanopé. Je précise que les 10 milliards d’humains sont prévus pour 2050 et que la destruction de la forêt amazonienne atteint déjà presque les 20 % ce qui équivaut à une catastrophe inéluctable (réchauffement, manque d’oxygène, etc.). Mais je respecte le sujet choisi par Louise Joor et sa façon de le traiter en 2014 (même s’il s’en est passé des choses en 7 ans).

Donc ce qui a sauvé l’Amazonie de la folie humaine, c’est l’accident de la centrale nucléaire Manaus au Brésil il y a 119 ans (en 2018). Je vérifie, il y a une seule centrale nucléaire au Brésil, elle se nomme Angra (ou Amiral Alvaro Alberto) et elle est située à Angra dos Reis dans l’État de Rio de Janeiro. Mais revenons à l’Amazonie de fiction de Kanopé. C’est, selon le rapport de S.O.A. (Status Of Amazonia), « un espace malade et instable où les rares espèces végétales et animales ayant survécu à la catastrophe présenteraient aujourd’hui de lourdes mutations. C’est un monde impénétrable et mystérieux qui évolue suivant ses propres règles. » (p. 8-9). Et les dessins sont superbes !

Kanopé est une jeune femme rousse qui vit dans cette jungle verte et colorée dans le respect des êtres qui y vivent. Mais Jean, un hacker informatique échappant à ses poursuivants (des robots), a atterri dans sa maison dans les arbres et se l’est appropriée. Est-ce que ça va être la guerre entre eux ou vont-ils trouver un terrain d’entente ? Leurs deux mondes sont si différents même s’ils vivent sur la même planète.

Une belle bande dessinée post-apocalyptique comme je les aime avec deux chouettes personnages (que tout oppose sauf l’envie de vivre), colorée et divertissante. Bon, pas un chef-d’œuvre mais j’ai très envie de lire le tome 2, Kanopé – Héritage (qu’heureusement j’ai emprunté en même temps). Parce que le cadre est totalement dépaysant et que j’ai bien envie de savoir si Kanopé et Jean vont se revoir. Et parce que, pour une première bande dessinée, c’est tout de même une réussite et que j’ai envie de suivre Louise Joor que je ne connaissais pas jusqu’à maintenant.

Pour Bingo littéraire d’Hylyirio (n° 25, le titre comporte un prénom), Challenge lecture 2022 (catégorie 4, le premier volume d’une série), Des histoires et des bulles (catégorie 22, une BD autour de l’écologie, environnement, développement durable, 2e billet), Jeunesse young adult #11, Littérature de l’imaginaire #10, Petit Bac 2022 (catégorie prénom pour Kanopé), Tour du monde en 80 livres (Belgique) et Un genre par mois (en février, c’est la science-fiction).

Canardo – Premières enquêtes de Sokal

Canardo – Premières enquêtes de Sokal.

Casterman, collection Ligne rouge, novembre 2002, 48 pages, 11,50 €, ISBN 978-2-20333-554-7. Couleurs Pascal Regnauld (également dessinateur de certains tomes).

Genres : bande dessinée belge, enquêtes policières.

Benoît Sokal naît le 28 juin 1954 à Schaerbeek (Bruxelles, Belgique). Il étudie à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles. Il est scénariste et dessinateur de bande dessinée. Il créée Canardo pour le magazine (À Suivre) avant que la série soient publiée chez Casterman. Il est aussi créateur de (très beaux) jeux vidéo (L’Amerzone, Syberia). Il meurt le 28 mai 2021 (ce qui m’a rendue très triste) à Witry lès Reims (France).

La mort d’Hortense – Hortense, la poule, a succombé à ses blessures. « Double fracture du crâne, distorsion des vertèbres cervicales, écrasement de la cage thoracique […] perforation du poumon droit, le gauche ayant éclaté […] » (p. 3), j’en passe… Et aucun témoin… Comment l’inspecteur Canardo va-t-il résoudre ce… meurtre ? D’autant plus qu’il reçoit un message de menace, que personne ne veut parler et qu’il est agressé par trois poulets qui n’aiment pas les poulets. « Canardo… Tu vas l’apprendre à tes dépens !!! » (p. 6).

Canardo, attribué à l’école belge – L’affreux professeur X a créé Frankardo, un genre de Frankenstein Canardo. Il s’attaque aux œufs des poules et c’est Canardo qui est accusé. « J’ignore ce qui a pu produire cette brusque montée de haine à mon égard. Mais quoi qu’il en soit, une retraite stratégique s’impose… » (p. 9). Mais… après Canardo contre Docteur X et Docteur X connection il y a 10 ans, Canardo était persuadé que X était mort ! Comment le détective va-t-il se tirer d’affaire ?

Du persil dans les oreilles – Canardo enquête avec Clebson (un chien) sur la mort du patron des cochons. « J’vous préviens : il n’est pas beau à voir. (p. 11). Canardo trouve du persil sur le cadavre et soupçonne Ulrich, le lièvre qui vient d’arriver au potager. Une reconstitution est organisée mais Ulrich clame son innocence.

Le flic qui m’aimait… – Canardo picole à la taverne mais Freddo le fout dehors. Alors qu’il se croit fini, Clara l’embauche. « Il n’y a que vous qui puissiez m’aider ! » (p. 16). Fritz, du syndic des chats, veut sa peau. Mais Canardo tombe dans un piège…

La vengeance de Canardo – Canardo est embauché par un médecin pour enquêter sur un certain Minus, pensionnaire de l’institut. Il écrit des lettres d’amour subversives et le contenu s’il « parvient à passer à l’étranger […] serait susceptible d’ébranler le régime ! » (p. 21). L’objectif est de coincer celui qui fait passer les textes.

Columbia – Canardo est embauché pour « assurer la sécurité de monsieur Haig lors de sa promenade quotidienne ; vous serez accompagné par mademoiselle Columbia, son infirmière. » (p. 25). Il a une sacrée surprise !

Histoire pour pleurer dans les chaumières – Canardo serait-il impliqué dans le braquage d’une banque ?

Le tribunal du blanc – Canardo est arrêté… Survivra-t-il à son procès ?

La nuit du n° 065724 – Grâce à une manœuvre politique sur la peine de mort, le matricule n° 065724, Canardo donc, est mis en cellule avec Jo la Brute, un singe. « Lequel des deux sera exécuté ? Canardo ou Jo la Brute. Les paris sont ouverts. Ce sera toi ou moi… Demain matin nous serons fixés… La nuit va être plutôt pénible… » (p. 39).

La secte des poubelles – Canardo erre dans une « région inhospitalière » (p. 41). Il est surpris par des rats dans des ordures et il a de nouveau une sacrée surprise (certains personnages sont increvables !).

On achève bien les héros – Canardo est vieux, il vit avec son épouse Martha, qui reçoit une amie. « Aaah… être encore une fois, une dernière fois, le célèbre inspecteur Canardo ! » (p. 46).

Ces onze histoires sont très courtes, seulement quelques pages et se suivent chronologiquement puisqu’elles sont liées entre elles. L’univers, peuplé d’animaux, est très noir et Canardo est un détective blasé et dépressif dès le début de sa carrière (il a un look spécial avec un imperméable qui fait penser à l’inspecteur Columbo !) mais il y a de l’humour (cynique). « C’est tellement mal dessiné […] », ce n’est pas moi qui le dit, c’est Canardo (p. 21), c’est vrai que les dessins peuvent sembler un peu brouillons mais j’ai vraiment aimé et je garde un bon souvenir de mes précédentes lectures de la série Canardo (malheureusement restée chez mon ancien compagnon).

Canardo est d’abord paru en 1979 chez Pepperland (maison d’éditions belge, 1979-1989) puis est réédité en tant que Canardo 0 – Premières enquêtes chez Casterman qui publie la série Canardo (25 tomes entre 1981 et 2018).

J’ai lu cette bande dessinée exprès pour le challenge Des histoires et des bulles (catégorie 10, une histoire policière) et elle entre aussi dans Littérature de l’imaginaire #10, Mois du polar, Petit Bac 2022 (catégorie Animal pour Canardo), Polar et thriller 2021-2022 et Les textes courts.

Clivages de Sylvain Runberg et Joan Urgell

Clivages de Sylvain Runberg et Joan Urgell.

Hachette BD, label Robinson, février 2020, 120 pages, 24,95 €, ISBN 978-2-01707-630-8.

Genres : bande dessinée belge et espagnole, Histoire.

Sylvain Runberg naît le 1er janvier 1971 à Tournai en Belgique (sa mère est Belge et son père est Français) mais il grandit dans le sud de la France. Il étudie les arts plastiques dans le Vaucluse puis l’histoire contemporaine à Aix en Provence. Il travaille d’abord en librairie puis devient scénariste de bandes dessinées (Humanoïdes Associés, Dupuis, Lombard). Du même auteur : Astrid (2004), Les chemins de Vadstena (2009), Millenium (2013, adaptation du roman), Le règne (2017) entre autres.

Joan Urgell naît le 10 septembre 1982 en Catalogne (Espagne). Il dessine depuis l’enfance et étudie à l’école Joso à Barcelone puis se lance dans le design et enfin la bande dessinée. Du même auteur : La onzième plaie (2008), Dead life (2011).

Juliana Brovic a 32 ans, elle est médecin ; l’éditeur dit « quelque part en Europe » (les Balkans ?). Elle est mariée à Vitaly et le couple a deux filles, Jelena et Irene. Juliana soigne une vieille dame lorsque des chars et des camions « légitimistes » arrivent dans leur petite ville de Pernissi qui est « du côté des patriotes » (p. 9).

Sur la Grand Place. « Je suis le colonel André Mélok… J’ai l’honneur d’être à la tête du 28e Régiment des forces armées de notre pays. Depuis deux ans, notre nation est défigurée par une guerre civile déclenchée par des traîtres qui osent se définir comme des ‘patriotes’… Ces terroristes tentent depuis de diviser le pays par la violence, en contestant notre démocratie. […] » (p. 13).

C’est la guerre… Et les militaires s’installent. Mais, un ado de 15 ans qui joue au foot, Denis, saute sur une mine et Juliana ne peut rien faire pour le sauver…

Encore un thème difficile abordé en bande dessinée, celui de la guerre, et plus précisément de la guerre civile. Qui a tort, qui a raison, les patriotes / terroristes (cela dépend dans quel camp on est), les militaires ? Peu importe, il y a des assaillants, des assaillis, des salauds des deux côtés et surtout il y a toujours des victimes collatérales parmi la population. Les dessins, les décors (la petite ville, la forêt) sont très beaux, ce qui permet de supporter cette vision d’horreur (la guerre, la destruction, les morts) et de prendre plaisir à lire cette bande dessinée.

Pour La BD de la semaine, Bingo littéraire d’Hylyirio (n° 18, un livre qui se passe dans la forêt ou dans la montagne, eh bien ça tombe bien, cette histoire se déroule dans une petite ville de montagne avec de la forêt), Challenge lecture 2022 (catégorie 14, un livre sur le thème de l’armée) et Des histoires et des bulles (catégorie 50, une BD qui se déroule pendant une guerre, 2e billet). Plus de BD de la semaine chez Stéphie.

La baleine bibliothèque de Judith Vanistendael et Zidrou

La baleine bibliothèque de Judith Vanistendael et Zidrou.

Le Lombard, mai 2021, 80 pages, 14,75 €, ISBN 978-2-80367-796-2.

Genres : bande dessinée belge, conte.

Zidrou est le pseudonyme de Benoît Drousie, né le 12 avril 1962 à Anderlecht (Belgique), scénariste de bande dessinée belge. Il vit en Andalousie. J’ai déjà lu plusieurs bandes dessinées de lui (malheureusement pas toutes chroniquées sur le blog).

Judith Vanistendael naît le 20 août 1974 à Louvain (Belgique). Elle étudie les Beaux-Arts à Gand, à Berlin puis à Bruxelles et à Séville. Elle est dessinatrice mais aussi autrice. Son blog, en flamand, n’est plus mis à jour.

Au fond de l’océan, vit une baleine extraordinaire, elle a cent mille ans et les poissons (petits ou grands) aiment lui rendre visite. Pourquoi ? Parce que la baleine abrite « la plus grande bibliothèque des mers » (p. 5) avec « Des livres par milliers, bien rangés dans l’ordre de l’alphabet. De ‘Ah ! Ah !, le mangeur de rires’ à ‘Zzzix, le moustique électrique’. » (p. 5). Les poissons adorent lire et, parfois, c’est la baleine qui lit une histoire.

Celui qui conte cette histoire est un ancien facteur maritime. La poste terrestre est connue de tous, la poste aérienne est célèbre mais la poste maritime « est injustement méconnue » (p. 11). Une fois, il est monté dans sa barque pour livrer du courrier et sa fragile embarcation a été retournée par la baleine qui profitait d’une belle nuit. C’est comme ça qu’il a rencontré la baleine. Elle lui a posé plein de questions et elle lui a prêté un livre : « C’est l’histoire d’une sirène qui tombe amoureuse d’un pirate, dit-elle en rougissant. » (p. 30).

Lorsque lors d’une autre tournée, il revoit la baleine, il lui rend le livre prêté, lui offre un cadeau et elle lui propose de visiter la bibliothèque.

Quelle belle histoire avec des dessins magnifiques mais je ne pensais pas que ce serait si triste… Toutefois, cette bande dessinée – coup de cœur – est à lire absolument !

Dernière bande dessinée de l’année pour La BD de la semaine, que je mets aussi dans Contes et légendes 2021, Des histoires et des bulles (catégorie 17, une BD avec le nom d’un animal ou un animal dans le titre, 2e billet), Jeunesse young adult #11, Littérature de l’imaginaire #9 et Les textes courts.

Alerte 5 de Max de Radiguès

Alerte 5 de Max de Radiguès.

Casterman, juin 2021, 192 pages, 15 €, ISBN 978-2-20321-579-5.

Genres : bande dessinée belge, science-fiction.

Max de Radiguès naît en 1982 en Belgique. Il étudie à Bruxelles et devient libraire, éditeur et auteur de bandes dessinées depuis 2012 (scénariste et dessinateur). Du même auteur chez Casterman : La cité moderne et Bâtard. Plus d’infos sur son site officiel.

Cinq scientifiques sont dans la Mars Base. Ellen la capitaine est Américaine, Amir Belgo-Marocain, Vlad Polonais, Kim Sud-Coréenne et Maddison Canadienne.

Mais trois astronautes « sont morts dans l’explosion de leur Soyouz au décollage vers l’ISS » (p. 19) et l’attentat a été revendiqué par « un groupe de terroristes islamiste » (p. 19). L’alerte 5 est donc lancée, « un passage immédiat au niveau Alerte 5 ! » (p. 27) et tous les scientifiques sont contrôlés en particulier Amir.

Alors que les cinq dans la Mars Base se sentent abandonnés, l’ordre est donné d’évacuer l’ISS (il y a eu un deuxième attentat). Mais David, un Français, y est resté. « […] si son but c’est d’assurer une présence humaine […]. Il est un peu dans la même situation que nous… abandonné. » (Amir, p. 83-84).

Malgré le protocole strict, Ellen entre en contact avec David. « On veut tous aller dans l’espace mais on veut aussi que l’homme aille sur Mars un jour. » (p. 171).

En fin de volume, une rubrique « Que sont-ils devenus ? » raconte ce qu’il est advenu d’Ellen, Amir, Vlad, Kim, Maddison et David et quelques planches amusantes montrant l’auteur confiné avec ses deux enfants (5 et 2 ans) et essayant de terminer sa bande dessinée. En fait, Alerte 5 est d’abord parue dans le fanzine de l’auteur, Ketje, de janvier 2020 à mars 2021. J’ai bien aimé les personnages, les dessins (simples) et l’humour. Pour faire face au confinement, l’auteur confine ses personnages !

Cette bande dessinée en noir et blanc a un format atypique, un format plutôt poche (15 x 19 cm) alors je la choisis pour le challenge Des histoires et des bulles (catégorie 41, une BD au format non standard).

Je la mets aussi dans La BD de la semaine, Challenge BD, Challenge de la planète Mars et Littérature de l’imaginaire #9.

La girafe de Thomas Gunzig

La girafe de Thomas Gunzig.

In Le plus petit zoo du monde, Au Diable Vauvert, mars 2003, 196 pages, 17 €, 978-2-84626-048-0. En poche : Gallimard Folio, n° 4239, juin 2005, 192 pages, 7,50 €, ISBN 978-2-07031-096-8.

Genres : littérature belge, nouvelle.

Thomas Gunzig naît le 7 septembre 1970 à Bruxelles (Belgique). Libraire (librairie Tropismes à Bruxelles), professeur de littérature, chroniqueur radio et auteur (romans, nouvelles, poésie, théâtre, scénario, littérature jeunesse).

Cathy et Bob se disputent, comme d’habitude « remarque puis discussion puis dispute puis insultes puis départ de Bob puis retour de Bob puis tirage de tête plus ou moins long puis subtils mouvements d’approche puis réconciliation » (p. 15). Mais, cette fois, au retour de Bob, son épouse est… partie ! Et elle a eu bien raison parce que se faire traiter de « grosse conne »… Mais le lendemain matin, Bob découvre une girafe morte dans le jardin ! La police, « les pompiers, la Croix Bleue, le service « catastrophes naturelles » de la Protection civile » (p. 18), tout le monde s’en fiche et l’envoie bouler. Mais, c’est qu’elle pue la girafe morte et que les voisins se plaignent de l’odeur !

La girafe est une nouvelle de 14 pages, je dirais surréaliste et je pense que les autres nouvelles de ce recueil sont du même tonneau (enfin, ici, plutôt du même zoo). On est dans de l’humour (belge ?) noir, dans l’absurde, dans le grinçant. J’aimerais lire d’autres titres de Thomas Gunzig, un particulièrement à me conseiller ?

Vous voulez découvrir l’univers de Thomas Gunzig ? Des nouvelles sur la revue littéraire en ligne Bon à tirer sont disponibles librement : La petite championne (n° 1, février 2001), Turbo diesel (n° 2, mai 2001), La nuit transfigurée (n° 3, novembre 2001) et des poèmes : Top chrono et autres poèmes (n° 4, février 2002) que je lirai à l’occasion.

Pour le Mois des nouvelles et le Projet Ombre 2021, ah et Animaux du monde #3 aussi.

Rétrocession de Southeast Jones

Rétrocession de Southeast Jones.

Nouveau Monde, in Hors série n° 2 – Livre 1, juillet 2015, 17 pages.

Genres : littérature belge, nouvelle, science-fiction.

Southeast Jones est le pseudonyme de Paul Demoulin, né en 1957 à Liège (Belgique). Passionné par la science-fiction dès l’enfance, il écrit sa première nouvelle à l’âge de 15 ans. Boulanger-pâtissier, il a toujours pris du temps pour lire et écrire. Plusieurs de ses nouvelles paraissent dans des magazines ou des fanzines et il a participé au recueil Fin(s) du monde, 20 récits pour en finir avec l’Apocalypse (2012). Du même auteur : Barbares ! (2009), Contrat (2009), Émancipation (2009), Fin de semaine (2010), Migraine (2009), Le temps du repos (2009), Trip (2010).

La nuit, dans une ville portuaire. Ishmaël, un vieux loup de mer, rencontre un petit jeune, Marion, qui va vraisemblablement embarquer. « Tu es un jaunasse et je miserais ma dernière paye que tu embarques pour la première fois, tu sembles mort de trouille. À ma première traversée, j’ai dégueulé pendant une semaine. Bon sang ! J’ai bien cru que j’allais crever. » (p. 88). Ils boivent et, avant de se quitter, Ishmaël veut offrir à celui qu’il surnomme « jaunasse » son journal de bord. « Un vrai précis de philosophie maritime. » (p. 92).

« Je suis un vieux bonhomme fatigué, j’ai peur parce que je sens venir la fin. Nous partons tous les deux pour un très long voyage. » (p. 93). Deux voyages totalement différents pour Ishmaël mourant et Marion en partance vers sa nouvelle vie sur le Nathanaël. Finalement qu’est-ce que l’espace et le temps ? Qui sommes-nous dans l’espace et le temps ?

Vous vous demandez peut-être ce que la science-fiction vient faire la dedans ? Je ne peux rien vous dire à part de lire cette belle nouvelle… de science-fiction !

Lue pour le Mois des nouvelles et les challenges Littérature de l’imaginaire #9 et Projet Ombre 2021 (la mission de janvier est de lire une nouvelle de SF).

QRN sur Bretzelburg de Franquin et Greg

Les aventures de Spirou et Fantasio, 18 – QRN sur Bretzelburg de Franquin et Greg.

Dupuis, novembre 1966, 64 pages, 10,95 €, ISBN 978-2-80010-020-3.

Genre : bande dessinée franco-belge.

André Franquin naît le 3 janvier 1924 à Etterbeek (Belgique). Spirou et Fantasio, Gaston Lagaffe, Modeste et Pompon, le Marsupilami, les Idées noires, c’est lui ! Il meurt le 5 janvier 1997 à Saint-Laurent-du-Var (France). Sa vie et son œuvre sur le site officiel.

Michel Louis Albert Regnier dit Greg naît le 5 mai 1931 à Ixelles (Belgique) mais il est naturalisé français. Il est scénariste et dessinateur ; il est le créateur d’Achille Talon en 1963 (dans Pilote) et il scénarise de nombreuses séries de bandes dessinées (Les As, Bernard Prince, Comanche, Luc Orient, Olivier Rameau, Zig et Puce, etc.). Il meurt le 29 octobre 1999 à Paris.

Fantasio a un nouveau transistor très puissant de la taille d’un caramel mais le marsupilami l’avale et la musique ne s’arrête pas ! Pour le marsupilami, Spip, Spirou et Fantasio, c’est l’enfer…

Pendant ce temps-là, à 200 mètres, Marcelin Switch est mécontent car il a des interférences. Et, après avoir cherché toute la nuit, au petit matin, « Le QRN, c’est vous ? » (p. 10). C’est que Marcelin est radio-amateur et il a capté un message du roi Ladislas de Bretzelbourg retenu prisonnier dans son château de Krollstadt.

Mais Fantasio est enlevé par la Bretzpolizei et conduit à la forteresse prison de Schnapsfürmich où il est soumis à la question par le général Schmetterling et le docteur Kilikil.

Évidemment Spirou, Spip et Switch vont se rendre à son secours au Bretzelburg. Et le marsupilami aussi, échappé de la clinique vétérinaire.

Une folle aventure ! Des militaires avec des chiens dangereux, une population déguenillée qui meurt de faim, un roi drogué et prisonnier, des escrocs qui vendent des armes… Une bande dessinée amusante pour dénoncer le totalitarisme et le sur-armement. Il y a beaucoup de textes pour une BD jeunesse mais elle est parue dans les années 60 et c’était une autre époque.

Pour La BD de la semaine et les challenges Animaux du monde (marsupilami, écureuil, chiens), BD, Cette année, je (re)lis des classiques (eh oui, cette BD est parue avant 1970 !), Challenge du confinement (case BD) et Jeunesse Young Adult #10. Plus de BD de la semaine chez Stéphie.

PS : suite à une info d’Argalit lit sur FB, je voudrais rajouter un événement dont je n’avais pas entendu parler. C’est Lisez-vous le belge ? qui se déroule du 16 novembre au 25 décembre 2020. Infos sur Le carnet et les instants (le blog des lettres belges francophones), sur PILEn et sur la page FB de Lisez-vous le belge ?.