Le jardin des anatomistes de Noémie Adenis

Le jardin des anatomistes de Noémie Adenis.

Robert Laffont, collection La bête noire, février 2024, 360 pages, 20 €, ISBN 978-2-22126-976-3.

Genres : littérature française, littérature policière historique.

Noémie Adenis naît en 1991 et grandit dans la région de Lille. Elle étudie l’histoire de l’art, l’archéologie et la communication numérique. Son premier roman, Le loup des ardents, paru en 2021 reçoit le Grand Prix des enquêteurs 2021, le Prix Polar en séries 2022 et le Prix littéraire du Grand Saint-Émilionnais catégorie polar en 2023.

Paris, mars 1673. Sébastien de Noilat, herboriste, a quitté sa Sologne natale pour Paris, où il retrouve son ami Charles Petit, botaniste. Ce dernier lui présente ses amis, Alexandre Gardane et Gaspard de Jussieu, chirurgiens. Ils se rendent au jardin botanique royal pour assister au cours de Pierre Dionis qui fait des démonstrations d’anatomie pour les futurs chirurgiens.

Le « médecin Guy de La Brosse qui, une quarantaine d’années plus tôt, avait décidé de doter Paris d’un vaste jardin botanique, digne de ceux qui poussaient un peu partout en Europe, où serait dispensé un enseignement théorique et pratique sur les plates et leurs propriétés. Un temple dédié aux progrès de la pensée médicale, qui proposait également des cours de chimie et d’anatomie. » (p. 18).

Par l’intermédiaire de Charles, Sébastien voudrait rencontrer Denis Dodart qui « a l’ambition de publier un catalogue exhaustif des espèces végétales » (p. 23). Il veut lui parler des cas de gangrène en Sologne.

Mais, après le meurtre de Gaspard de Jussieu, Sébastien se trouve bien malgré lui mêlé à l’enquête du commissaire Parisot attaché au Châtelet.

« J’ai eu vent de cette histoire. L’homme qui a fait ça est un étudiant écervelé qui assiste aux spectacles de chirurgie donnés au Jardin du Roi avec la bénédiction de Daquin, le Premier médecin de Sa Majesté. Ah, ils sont gratuits et ouverts à tous, pour sûr ! N’importe quel fou peut apprendre à disséquer les corps. Il ne faut pas s’étonner ensuite si les choses tournent mal. » (p. 209).

L’autrice s’est parfaitement bien renseignée sur le Paris du XVIIIe siècle, sur la médecine et la chirurgie à cette époque. Tout est historique, le jardin botanique devenu Jardin des plantes, Dionis, Dodart, les cours gratuits, le Châtelet, par contre les personnages sont de fiction mais semble tellement réels. Justement, j’aime beaucoup ces personnages, en particulier Sébastien naïf mais combatif et Alexandre très étrange. Les descriptions de Paris, des ruelles, des échoppes et des jeunes gens sont que le lecteur suit sont très réussies.

Mais, vous voulez tout savoir sur les bandages, les compresses, les canules, les emplâtres, les progrès de la médecine et de la chirurgie, et plus encore ? Vous aimez les romans historiques policiers ? Allez-y, Le jardin des anatomistes est pour vous si vous avez le cœur – et l’estomac – bien accrochés ! Et vous pouvez aussi lire Cours d’opérations de chirurgie, démontrées au Jardin royal de Pierre Dionis (livre paru à Paris en 1707). De mon côté, je veux lire Le loup des ardents que j’avais repéré à sa parution (et qui se déroule en Sologne).

Un excellent roman pour ABC illimité (lettre N pour prénom), Petit Bac 2024 (catégorie Personne humaine pour anatomistes), Polar et thriller 2023-2024 et Un genre par mois (en avril, mois durant lequel j’ai lu ce roman, c’était historique).

Moi, je veux être une sorcière de Marie Pavlenko et Joséphine Onteniente

Moi, je veux être une sorcière – Ménopause, le dernier tabou de Marie Pavlenko et Joséphine Onteniente.

Bayard, collection Graphic, septembre 2023, 112 pages, 22 €, ISBN 978-2-227-50120-1.

Genres : bande dessinée française, essai.

Marie Pavlenko naît le 30 septembre 1974 à Lille dans le Nord. Elle étudie les lettres modernes à Sorbonne-Nouvelle (Paris 3) puis le journalisme à l’école supérieure de journalisme de Lille. Elle est journaliste, romancière (fantasy et littérature jeunesse) et reçoit plusieurs prix littéraires. Elle vit entre la région parisienne et les Cévennes et elle est engagée pour l’écologie. Plus d’infos sur son site officiel. J’ai déjà lu ses romans Charamba, hôtel pour chats – Bobine s’en mêle et Charamba, hôtel pour chats – Félins pour l’autre.

Joséphine Onteniente est diplômée de l’ÉDAIC, l’École d’Arts appliqués, design, Architecture d’Intérieur et Conception 3D. Elle est illustratrice, dessinatrice et scénariste de bandes dessinées depuis 2018. Plus d’infos sur son site officiel et sur son instagram.

J’ai envie de vous donner le topo de l’éditeur : « Parce qu’elle a perdu la capacité à donner la vie, la femme ménopausée devient un rebut à écarter du cœur de la vie et de la cité, un corps inutile, périmé. Sa place ? Effacée. Son vécu ? Le Grand méchant tabou. Il est temps de briser cette vision éculée. Sans faux-semblant et avec humour, cet essai graphique décortique et dédramatise la période de l’arrivée de la ménopause, et tente de comprendre pourquoi la femme de 50 ans disparaît des radars dans les sociétés occidentales. Une histoire patriarcale à renverser cul par-dessus tête pour mieux vivre, pour exister. »

La citation en entête fait peur… « ‘Pas vraiment homme, pas non plus femme fonctionnelle, ces individus* vivent dans un monde d’intersexe. Ayant épuisé leurs ovaires, elles ont épuisé leur utilité en tant qu’être humain.’ Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe, David Reuben, 1969. *Les femmes ménopausées donc… » ! (p. 5).

« C’est quoi être une femme ? Et où commence la féminité ? Que recouvre ce mot ? Est-ce la maternité ? Se maquiller ? Porter des talons ? Dans ce cas, est-on féminine ou se transforme-t-on en fantasme masculin ? Quels sont les critères féminins de la féminité ? » (première planche, p. 7). L’autrice va répondre à ces questions et bien plus !

Cette bande dessinée est vraiment très instructive, non seulement pour les femmes mais je pense aussi pour les hommes, et pourquoi pas pour les plus jeunes qui voudraient savoir ou… devenir gynécologues !

Je dois avouer que j’ai été privilégiée : contrairement à certaines copines, je n’avais pas mal durant les règles ; l’accouchement s’est déroulé par césarienne ; par contre j’ai été ménopausée plus tard que la moyenne mais j’avais des métrorragies (à cause de fibromes et polypes dans l’utérus, qui ont été retirés et qui étaient heureusement non cancéreux). Puis mon gynécologue m’a dit que mon col se fermait. Je n’ai pas eu de bouffées de chaleur et de suées nocturnes sauf quand il faisait très chaud, j’ai parfois été fatiguée et énervée (mais il y avait d’autres raisons). J’ai l’impression que je fais partie des femmes qui échappent aux symptômes et problèmes liés à la ménopause et ça me convient très bien !

Pour Un mois au Japon. Au Japon, la ménopause n’existe pas : les Japonais parlent de konenki. « Ce terme recouvre bien plus que l’arrêt des règles. Il englobe le blanchiment des cheveux, le corps qui se transforme peu à peu, la vue qui baisse, etc. ‘La notion de konenki n’est ni sexuée ni associée à une période de la vie : les hommes comme les femmes passent par le konenki’, note Cécile Charlap. Les femmes ne sont donc pas mises sur la touche et montrées du doigt sous prétexte qu’elles ne peuvent plus avoir d’enfants. La période considérée est plus large, globale, et dès lors, moins discriminatoire. » (p. 66-67). J’aime le Japon, les Japonais et leur respect des personnes âgées ! Je ne suis pas invisible, je ne suis pas malade, je ne suis pas fragile (cf. l’industrie pharmaceutique, p. 74).

Et n’oublions pas, qu’à partir de 50 ans, les hommes vivent la même chose avec l’andropause et le même genre de symptômes, « Simplement on en parle moins. » (p. 72).

Marie Pavlenko a fait un grand travail pour le scénario de cette bande dessinée et tout est bien expliqué, tant au niveau social que médical ou même historique. « Pourquoi tu crois qu’on a brûlé autant de vieilles pendant les chasses aux sorcières ? Elles connaissaient les plantes, habitaient souvent seules. Elles étaient savantes, et donc moins contrôlables, moins soumises. Elles étaient libres et proches du vivant. » (p. 99), d’où le titre de la bande dessinée. De plus, le ton n’est pas aigri ou violent, il est juste, avec une pointe d’humour, ce qui rend cette bande dessinée indispensable, une pierre à l’édifice.

Quelques mots sur les dessins de Joséphine Onteniente (je ne connaissais pas cette dessinatrice) : ils sont spéciaux, oui, mais ils illustrent très bien le propos, sans faux-semblants et sans tabou !

Pour La BD de la semaine Bulles documentaires (plus de BD de la semaine chez Fanny) et Petit Bac 2024 (catégorie Personne humaine pour Sorcière).

Epsil∞n n° 23 (mai 2023)

Epsil∞n n° 23 (mai 2023).

Epsil∞n, édité par Unique Héritage Média (UHM), 100 pages, mai 2023, 5,90 €.

Un numéro toujours passionnant et parfaitement illustré avec 93 scientifiques du monde entier interrogés. « Cela fait plus de dix ans que nous suivons cette idée fascinante : et si le cancer était la réactivation du programme génétique de nos lointains ancêtres ? Et si les tumeurs étaient le retour de la vie archaïque des premiers êtres unicellulaires ? » (début de l’édito, p. 5).

Au sommaire, Club Epsil∞n (courriers des lecteurs), les rubriques Fil d’actus (plusieurs sujets abordés de façon courte), En images (un insecte dans de l’ambre, c’est toujours très beau, une aurore boréale – très rare – derrière le Mont Saint-Michel et les spores d’une vesse de loup aussi, entre autres), Atlas (Les gagnants et les perdants de la pollution), Analyse (Sécheresse, doit-on s’habituer à manquer d’eau ?), C’est dans l’air (les astéroïdes qui peuvent percuter la Terre, mettre les enfants au coin, entre autres), Big data (Un milliard de tonnes de mammifères, 394 millions de tonnes d’humains et 416 millions de tonnes de bovins, entre autres), pas de Labyrinthe et de Contre-pied ce mois-ci.

L’enquête, « Hydrogène blanc, l’énergie que personne n’attendait » (p. 22-29). Prospection d’hydrogène naturel ou hydrogène blanc… ressource naturelle présente partout dans le monde et carburant vertueux ? « La transition peut se produire en une décennie. C’est une très bonne nouvelle pour la planète. » (p. 28).

Le dossier, « Et si on avait enfin compris le cancer » (p. 40-53). « L’espoir de comprendre, enfin, cette maladie… pour mieux la combattre. » (p. 41).

Puis diverses rubriques : TikTok – Dans la panique (faut-il avoir peur de TikTok ?). Dinosaures – Leur momies commencent à parler (grâce à des griffes, écailles, entrailles « miraculeusement minéralisées », p. 60). Proton – Il est vraiment bizarre (« des comportements étranges, incohérents, inexplicables », p. 69, bref « le proton est terrible », p. 73). Projets – La folie des grandeurs (les nouvelles grandes tours). Stupéfiant – L’incroyable histoire des hippopotames de Pablo Escobar (des hippopotames en Colombie).

Et à la fin, le cahier Pop’Sciences qui apporte humour et originalité tout en restant scientifique : un bébé étoile près du trou noir de la Voie lactée, aurores boréales rouges sur les lunes de Jupiter, la bande dessinée – adaptation d’un essai – Cerveaux augmentés (humanité diminuée ?), des tentes nénuphars à Bali, entre autres.

Je le répète, Epsil∞n est un excellent magazine, toujours sérieux, abondamment illustré, abordable pour tous les lecteurs même les moins fondus de sciences (et qui apporte des rectificatifs en cas d’erreurs). Il me reste les numéros 24 de juin et 25 de juillet à lire. Vous aimez les sciences ou vous êtes curieux de découvrir les sciences de façon agréable et à petit prix ? Lisez Epsil∞n ! Vous pouvez toujours consulter les sources sur epsiloon.com/sources.

Les liens vers les précédents numéros (2021-2022) sont visibles sur le billet du numéro de décembre 2022.

Laisser vivre ses émotions de Stéphanie Hahusseau

Laisser vivre ses émotions sans culpabilité ni anxiété de Stéphanie Hahusseau.

Odile Jacob, mai 2022, 208 pages, 18,90 €, ISBN 978-2-4150-0205-3.

Genres : document, psychologie.

Stéphanie Hahusseau est psychiatre, psychothérapeute et autrice. Son métier ici et ses livres ici.

Attention, info totalement perso ! C’est une personne bienveillante qui m’a conseillé de lire ce livre et je la remercie. Je ne l’ai pas lu immédiatement mais maintenant je suis prête et je dois vous expliquer pourquoi. J’ai récemment revu l’homme de ma vie et c’était merveilleux (d’où les absences répétées sur le blog et la blogosphère depuis mars) mais la vie (la nôtre, chacun séparément) est passée par là et nous avons tous les deux changé. Si au début, j’ai été très heureuse (sur un petit nuage, euphorique disent certains), j’ai vite déchanté, malheureusement… Je suis passée du grand amour à la tristesse (profonde), au désespoir et bien sûr à la colère. Je me suis sentie coupable de cette colère (envers moi et envers lui) mais ce livre était là, à m’attendre sagement sur ma table de salon, pour me déculpabiliser et me faire comprendre des choses importantes.

« Il n’y a pas de corps sans émotions, il n’y a pas d’émotions sans corps et il n’y a pas de régulation des émotions, donc de santé, sans intéroception. Cette compétence peu connue désigne une capacité essentielle pour soi et sera détaillée dans cet ouvrage. » (introduction, p. 12).

Premier chapitre – « Accepter d’être jaloux, égoïste, envieux, en colère – Ni bon ni mauvais, bien au contraire ». « Tout être humain incapable de discerner en lui la haine, la jalousie, l’envie, le ressentiment, l’amertume, la colère, la peur et autres mauvaises émotions, est une personne dangereuse pour elle-même et pour les autres. » (p. 13). Je suis soulagée de ne pas être parmi ces personnes, de ne pas être dangereuse pour moi et pour les autres ! Les personnes qui me connaissent un minimum me qualifient plutôt d’enjouée, de bienveillante et d’extravertie (je sais ça a des qualités et des défauts mais je pense m’aimer comme je suis, du moins je fais au mieux). Ce que j’en retiens : ne pas avoir honte de mes émotions quelles qu’elles soient pour ne pas multiplier l’émotion considérée comme ‘mauvaise’ par deux et la laisser devenir toxique et incontrôlable. Car « On ne peut tendre vers l’objectivité si l’on ne reconnaît pas sa subjectivité. Accepter ses émotions, ce n’est pas renoncer à exercer un quelconque contrôle sur soi, ce n’est pas être sans filtre, ce n’est pas se conduire mal en étant décomplexé. Accepter ses émotions, c’est devenir un adulte courageux et lucide, avec des directions qui lui importent, mais aussi un adulte conscient de ses failles et de ses ‘imperfections’. Accepter ses émotions, c’est prendre la responsabilité de s’en occuper quotidiennement […]. Accepter ses émotions, c’est reconnaître qu’elles nous concernent tous, qu’elles définissent notre humanité et qu’elles n’épargnent personne. […] Accepter ses émotions, c’est avoir l’immense courage de fermer les yeux et d’affronter sa souffrance. » (p. 14). Ouah, je ne vais pas recopier tout le livre mais ça, ça me parle, ça me touche et je veux le garder pour le relire parce que ma souffrance, je me la suis prise en pleine face, en plein cœur, avec en plus le fait que je sois toujours en deuil de mon chat adoré (10 mois au moment où je lis ce livre) et que je n’avais pas besoin de ça en plus…

Les chapitres sont classés de A à Z ce qui permet de piocher comme on l’entend mais je vais tout lire dans l’ordre, ça me permettra d’apprendre des choses et de comprendre encore mieux (moi et les autres). Par exemple, le deuxième chapitre est Alexithymie, un mot que l’autrice utilise dans l’introduction mais que je ne connais pas et qui signifie « Ne pas reconnaître ses émotions négatives, ce n’est pas le signe que l’on va bien mais au contraire que l’on est malade » (p. 15), ouf je ne suis pas dans ce cas-là, je reconnais bien mes émotions positives comme négatives, par contre je ne trouvais pas ‘normal’, pas ‘bien’ de laisser les émotions dites négatives se manifester (s’exprimer dit l’autrice), et, heureusement, je ne suis pas non plus ni dans leur répression ni dans leur inhibition, mais je sais que ce livre va me faire du bien et m’éveiller à quelque chose de nouveau pour moi !

Un peu plus loin dans le livre, je suis interpellée par le chapitre sur la confiance en soi et l’estime de soi ; je n’ai pas souvent confiance en moi mais je me rends compte que c’est bien (je n’ai pas un égo démesuré, je ne suis pas narcissique, je ne suis pas dans la démesure explicite) et que c’est bien aussi de douter (même si ça crée de l’anxiété mais « comment ne pas être anxieux quand on se confronte aux questions existentielles ? Douter a un coût émotionnel. Mais il est aussi intéressant de savoir que les gens qui doutent présentent les plus forts indices de flexibilité psychologique – signe d’une meilleure santé psychologique. » p. 37).

Dans le chapitre Émotions, je veux noter qu’il existe « cinq émotions principales : la tristesse, la peur, la colère, la surprise et la joie. [et] huit réactions ou tendances à l’action : la panique, le jeu, l’approche, la soumission, l’agression, le rejet et la dominance. » (p. 54-55) car « une émotion pousse à réagir (et non pas à agir) » (p. 54) et « Les émotions expriment des buts, des besoins, des désirs personnels. » (p. 55), ce sont des choses qu’on sait mais qu’il ne faut pas oublier parce que « avoir des émotions, c’est normal » (p. 56).

Le chapitre sur l’histoire des émotions est très intéressant, le mot émotion n’existant pas dans l’Antiquité, c’était le mot passion qui était utilisé. La colère était bien vue pour les hommes (pouvoir, ascendance, manifestation de puissance, efficacité, virilité, capacité de jugement) mais pas pour les femmes (irascibilité, folie, illégitimité, sauvagerie), cf p. 73. Et c’est encore souvent le cas maintenant, n’est-ce pas ? J’ai bien vu la réaction de l’homme – qui aurait dû partager ma vie – lorsque je me suis mise en colère ! « Dans des situations où l’on vous laisse la charge de l’incontrôlable, forcément, on est plus affecté. » (p. 75), cette phrase peut sembler sortie de son contexte mais elle me parle, vraiment, parce que j’ai bien vu qu’il me jugeait « irrationnelle, illogique, jouet de forces obscures » (p. 76), bref folle ou en tout cas fortement dérangée, irrationnelle et donc pas du tout fréquentable.

Un autre mot utilisé dans l’introduction et que je ne connaissais pas, l’intéroception ou le fait de ne pas se sentir (non pas l’odeur), de ne pas se ressentir en fait, et on parle de notre corps, de nos organes, c’est-à-dire pas de façon superficielle, pas « avec une perception intellectualisée, mais […] sensorielle, instantanée et profonde. […] des poumons, de l’estomac, des intestins, vides ou à vider, des battements de cœur, des reins, de l’état de réplétion de la vessie, de la peau, des douleurs… » (p. 85).

Ce livre m’a fait beaucoup de bien et m’a fait comprendre beaucoup de choses (émotions, vécu, enfance, amertume et ressentiment…). « Au risque de me répéter, plus on a conscience de ses émotions négatives et plus on les reconnaît, en meilleure santé on est. » (p. 132). Et, si vous lisez ce livre, parce que vous en avez besoin (comme moi) ou simplement parce que vous êtes curieux, j’espère qu’il vous fera du bien aussi et qu’il vous fera comprendre des choses indispensables sur les émotions et la (les) façon(s) de les appréhender et de les gérer sans culpabilité ni anxiété.

Ce livre n’entre dans aucun challenge à part la catégorie 57, un livre documentaire, du Challenge lecture 2023.

Epsil∞n n° 21 (mars 2023)

Epsil∞n n° 21 (mars 2023).

Epsil∞n, édité par Unique Héritage Média (UHM), 100 pages, mars 2023, 5,90 € (augmentation de 1 € en janvier 2023).

Un numéro toujours passionnant et parfaitement illustré avec 100 scientifiques du monde entier interrogés.

Au sommaire, Club Epsil∞n (courriers des lecteurs), les rubriques Fil d’actus (plusieurs sujets abordés de façon courte), En images (un œil et des cils de guêpe surprenants, un magnifique duo de moisissures, un cercle elfique ou arc-en-ciel complet, entre autres), Atlas (Le diabète gagne du terrain), Contre-pied (Les espèces invasives peuvent avoir un impact positif), Analyse (ChatGPT, de quoi est-il vraiment capable ?), C’est dans l’air (contrôler la foudre, la dictée, entre autres), Big data (À chaque âge ses besoins en eau), pas de Labyrinthe ce mois-ci.

L’enquête, « Béton bas carbone, pourquoi il n’y a pas de solution miracle » (p. 20-27). « Le seul béton vert, c’est celui qu’on ne produit pas » (p. 20), effectivement très pessimiste… Pourtant « le béton est partout » (p. 22) alors « comment décarboner tout ce béton, si tant est que cette prouesse soit possible ? » (p. 23).

Le dossier, « Génération jeux vidéo, le bilan » (p. 40-54). Je suis très intéressée par ce dossier car je joue aux jeux vidéo depuis les années 1980 (bon, ça ne me rajeunit pas !). « Ils rendraient asocial, voire violent… Comme toutes les ‘nouvelles’ technologies, les jeux vidéo ont longtemps suscité la méfiance. Mais la techno n’est plus si neuve, elle est massivement adoptée et ça y est, les scientifiques disposent d’un recul suffisant sur ses effets. Verdict : il y a eu plus de peur que de mal. Loin de nous abrutir, les jeux vidéo pourraient même booster nos capacités cognitives. » (intro, p. 41). Eh bien, tant mieux, car depuis le début, je vante les qualités du jeu vidéo, observation, réflexes, mémorisation, rapidité, attention et concentration, et bien sûr franches rigolades avec les proches. Je suis satisfaite des résultats de cette enquête mais je dois avouer que je préfère la 2D à la 3D 😉

Puis diverses rubriques : Vides cosmiques, bienvenue là où se joue le destin de l’Univers, « Nous avons étudié les 7 vides les plus proches de la Voie lactée. Et ils ne sont en fait pas totalement vides… » (p. 58). Vive les jurons ! Notre cerveau les adore, « S’ils fusent sans prévenir quand on est en colère, surpris ou qu’on se fait mal, c’est parce qu’ils nous font du bien. Mais les jurons ne provoquent pas seulement une excitation physique. On découvre aujourd’hui qu’ils mettent en jeu des neurones spécifiques impliqués dans la gestion de la douleur et la confiance en soi. » (p. 65). Station solaire spatiale, ce n’est plus de la SF (très intéressant, par contre lire du noir sur du bleu un peu foncé…). Homo Erectus, la voie de l’eau (passionnant !). Face à Alzheimer, les premiers traitements arrivent (à suivre…).

Et à la fin, le cahier Pop’Sciences qui apporte humour et originalité tout en restant scientifique : particules d’antimatière, Tour de Pise, puffins leucomèles (oiseaux), Attila et les Huns, brocolis, thons et requins, imagerie cosmique, taxi volant, cité flottante purificatrice d’eau, méchants au cinéma, entre autres.

Je le répète, Epsil∞n est un excellent magazine, toujours sérieux, abondamment illustré, abordable pour tous les lecteurs même les moins fondus de sciences (et qui apporte des rectificatifs en cas d’erreurs). Il me reste les numéros 22 d’avril, 23 de mai et 24 de juin. Vous aimez les sciences ou vous êtes curieux de découvrir les sciences de façon agréable et à petit prix ? Lisez Epsil∞n ! Vous pouvez toujours consulter les sources sur epsiloon.com/sources.

Les liens vers les précédents numéros (2021-2022) sont visibles sur le billet du numéro de décembre 2022.

Epsil∞n n° 19 (janvier 2023)

Epsil∞n n° 19 (janvier 2023).

Epsil∞n, édité par Unique Héritage Média (UHM), 100 pages, janvier 2023, 5,90 € (augmentation de 1 €).

Un numéro toujours passionnant et parfaitement illustré avec 95 scientifiques du monde entier interrogés.

Au sommaire, Club Epsil∞n (courriers des lecteurs), les rubriques Fil d’actus (plusieurs sujets abordés de façon courte), En images (la patte d’un gecko en microscopie, un cœur de lave en Islande, la comète Leonard, entre autres), Atlas (les sources du réchauffement, ça fait pourtant froid dans le dos…), Contre-pied (la dyslexie est aussi une force), Analyse (comment sauver la forêt française), C’est dans l’air (messages secrets décodés, interdire les manipulations de virus en laboratoire), Big data (chaque toile d’araignée a ses atouts), pas de Labyrinthe ce mois-ci.

L’enquête, « FIV, le grand malaise » (p. 20-27), des sur-risques pour certaines maladies… « C’est vrai, il sont infimes. Mais il y a quelque chose. On ne peut pas faire comme s’il n’y avait rien. » (p. 23).

Tableau trouvé sur internet

Le dossier, « L’hypothèse Médée, comment la vie peut s’autodétruire »(p. 40-53). Une hypothèse surprenante et un dossier lui aussi surprenant ! Il y a bien eu de la vie sur Mars mais elle s’est autodétruite en « détraquant le système climatique de sa planète, elle a provoqué un refroidissement global qui l’a rapidement anéantie. » (p. 46). « Le plus difficile pour une vie ne serait pas d’apparaître, mais de réussir à se maintenir sur une planète… sans s’autodétruire en déséquilibrant le climat qui l’abrite. » (Charley Lineweaver, p. 51).

Photo trouvée sur internet

Puis diverses rubriques : Paternité, elle change le cerveau des hommes, ou « la cognition de la paternité (p. 54-57). Le triomphe des corbeaux, la seule autre espèce qui a conquis le monde grâce à son intelligence (p. 58-63), je ne déteste pas les corvus (grands corbeaux, corbeaux freux et corneilles) au contraire je les trouve fascinants (et il y a des corbeaux freux et des corneilles près de chez moi et ils sont partout dans le monde sauf dans le tout Grand Nord et bizarrement l’Amérique du Sud) et ils sont très intelligents à tel point qu’ils sont surnommés les « primates à plumes » (p. 61). Slow tech, voici les nouveaux ordinateurs ! (p. 64-69), des « ordinateurs alternatifs [qui]font sourire » (p. 65), imaginez des ordinateurs en papier ou en tissu, entre autres (écologiques voire recyclables !), je ne m’attendais pas à ça ! Chimie 2.0, la révolution IA (p. 70-77), « L’intelligence artificielle est aujourd’hui capable de prédire la forme, la dynamique et les réactions de n’importe quelle molécule » (p. 73), j’imagine les avancées chimiques et médicales que cela sous-entend, « énergie propre, meilleurs médicaments, matériaux intelligents, chimie verte, etc. » (p. 76). Toutankhamon, l’icône se fissure (p. 78-84), « l’image de Toutankhamon a commencé à changer » (p. 82) et qui est Ankh-Khépérourê Néfernéferouaton « reine régnante » ?

Et à la fin, le cahier Pop’Sciences qui apporte humour et originalité tout en restant scientifique : les merles femelles chantent aussi bien que les merles mâles, dans la baie de Jarvis au sud de Sydney les pieuvres se battent en se lançant des coquillages !, les rats sont ambidextres mais se grattent les yeux avec la patte droite, des micro-villages qui flottent, du chocolat conçu par une IA, entre autres.

Je le répète, Epsil∞n est un excellent magazine, toujours sérieux, abondamment illustré, abordable pour tous les lecteurs même les moins fondus de sciences (et qui apporte des rectificatifs en cas d’erreurs). Je commence enfin à lire les numéros de 2023, bientôt je n’aurai plus de retard. Vous aimez les sciences ou vous êtes curieux de découvrir les sciences de façon agréable et à petit prix ? Lisez Epsil∞n ! Vous pouvez toujours consulter les sources sur epsiloon.com/sources.

Les liens vers les précédents numéros (2021-2022) sont visibles sur le billet du numéro de décembre 2022.

Epsil∞n n° 18 (décembre 2022)

Epsil∞n n° 18 (décembre 2022).

Epsil∞n, édité par Unique Héritage Média (UHM), 100 pages, décembre 2022, 4,90 €.

Un numéro toujours passionnant et parfaitement illustré avec 116 scientifiques du monde entier interrogés. « Toujours, toujours tenir notre position d’observateur. C’est particulièrement périlleux face à un sujet aussi clivant que le nucléaire. » (début de l’édito, p. 3).

Au sommaire, Club Epsil∞n (courriers des lecteurs), les rubriques Fil d’actus (plusieurs sujets abordés de façon courte), En images (magnifiques photos des Piliers de la Création par James-Webb p. 14-45, d’un nid d’embryons de rainettes arboricoles au Costa Rica p. 16 et des dunes barkhanes sur Mars p. 18-19), Analyse (covid, bientôt la fin ?, ne nous réjouissons pas trop vite !), Atlas (les lacs virent au marron, une planisphère peu réjouissante « seuls un tiers d’entre eux sont encore bleus », p. 24) Contre-pied (« en fait, les jeux vidéo rendent plus intelligent », mais c’est génial dit la fille qui joue aux jeux vidéo depuis plus de 30 ans !), Labyrinthe (le casse-tête de la viande), C’est dans l’air (l’humain dans l’espace, tuer les loups ?), Big data (« il y a 20 millions de milliards de fourmis sur Terre », ouah, je sais qu’elles sont indispensables mais ça fout les jetons !).

Le dossier spécial, « Nucléaire, enquête sur un retour en grâce » (p. 34-53). «Le retour en force. La renaissance. La revanche » (p. 36)… « Cet enthousiasme croissant n’en fait pas pour autant une énergie comme les autres. » (p. 37). Quand je pense que j’ai milité contre le nucléaire dans les années 80 et surtout après Tchernobyl… Je comprends qu’il faut sortir des énergies carbonées mais j’ai du mal à croire que le nucléaire soit une « énergie verte » (label accordé par l’Union européenne en juillet 2022), surtout avec les vieilles centrales et les déchets radioactifs, et même après avoir lu Le monde sans fin de Jancovici et Blain (dont je me rends compte que la note de lecture n’est pas sur le blog… mais où est-elle ?). Mais assurément un dossier instructif et complet.

Puis diverses rubriques : Stupéfiants, médecine psychédélique, « Toutes ces drogues illicites figurent aujourd’hui dans des dizaines d’essais cliniques visant à traiter aussi bien les maladies de l’âme – dépression sévère, stress post-traumatique, anxiété, troubles addictifs ou obsessionnels – que certains maux de la chair comme les douleurs chroniques ou les migraines. » (p. 56). Rencontre, les espèces fantômes, « Plus de 99 % de toutes les espèces qui ont vécu sur cette planète sont aujourd’hui éteintes : ce fait est encore souvent ignoré dans les études sur l’évolution. » (p. 61), je n’avais jamais entendu parler de LUCA (Last Universal Common Ancestor). Étoiles étranges, elles défient la physique, incroyable ces 9 étoiles (à neutrons, nuages d’étoiles, magnétar, étoiles bosoniques), « L’étoile à neutrons est la dernière substance avant le trou noir. » (p. 71). Le loft story de la maison connectée ou la première expérience domotique. Anthropocène la décision, nous sommes dans l’holocène (période interglaciaire) depuis douze mille ans, nous entrons dans l’anthropocène (l’époque de l’humain, depuis 1952 ?), que la « meilleure carotte » gagne… ! Des articles passionnants.

Image publiée p. 90

Et à la fin, le cahier Pop’Sciences qui apporte humour et originalité tout en restant scientifique : un astéroïde entre Vénus et le soleil, le chou frisé et les fœtus, le ragoût préhistorique, le dingo d’Australie n’est pas un chien, Buildrones et Scandrones, Solar Botanic Trees, gratte-ciel épi, entre autres.

Je le répète, Epsil∞n est un excellent magazine, toujours sérieux, abondamment illustré, abordable pour tous les lecteurs même les moins fondus de sciences (et qui apporte des rectificatifs en cas d’erreurs). Avec ce numéro de décembre, j’ai réduit mon retard et il me reste les 3 premiers numéros de 2023 à lire. Vous aimez les sciences ou vous êtes curieux de découvrir les sciences de façon agréable et à petit prix ? Lisez Epsil∞n ! Vous pouvez toujours consulter les sources sur epsiloon.com/sources.

C’est rare que je vois des fautes dans le magazine mais j’en ai vu une page 19 « [il] à même » pas d’accent sur a puisque c’est le verbe avoir, une page 26 et page 62 (la même) « peu de chose » où il manque le s à choses (eh oui, même si c’est peu c’est quand même plusieurs choses).

Les précédents numéros : Epsil∞n n° 1 (juillet 2021), Epsil∞n n° 2 (août 2021), Epsil∞n n° 3 (septembre 2021), Epsil∞n n° 4 (octobre 2021), Epsil∞n n° 5 (novembre 2021), Epsil∞n n° 6 (décembre 2021), Epsil∞n n° 7 (janvier 2022), Epsil∞n n° 8 (février 2022), Epsil∞n n° 9 (mars 2022), Epsil∞n n° 10 (avril 2022), Epsil∞n n° 11 (mai 2022), Epsil∞n n° 12 (juin 2022), Epsil∞n n° 13 (juillet 2022), Epsil∞n n° 14 (août 2022), Epsil∞n n° 15 (septembre 2022), Epsil∞n n° 16 (octobre 2022) et Epsil∞n n° 17 (novembre 2022).

Super Cyprine de Tess Kinski

Super Cyprine : une vengeance corrosive de Tess Kinski.

Massot, mars 2022, 144 pages, 19,50 €, ISBN 978-2-38035-367-9.

Genres : bande dessinée française.

Tess Kinski « est une autrice et dessinatrice féministe. À la suite d’un harcèlement de rue, elle imagine une super-héroÏne vengeresse au pouvoir destructeur. C’est pour raconter cette histoire qu’elle se met à la bande dessinée. Elle vit au cœur des montagnes à Grenoble. » (source éditeur). Plus d’infos sur son site officiel.

Cette bande dessinée est dédicacée « à toutes les femmes en colère » (p. 4) mais on peut la lire même si on n’est pas en colère.

Après avoir « blessé » sans le savoir trois garçons de son lycée à Dijon, Cyprine (surnommée Cypry) se rend compte que sa cyprine (sécrétion vaginale) est corrosive. Elle ne trouve rien sur internet mais elle espère que ses études de médecine lui donneront des informations et des solutions.

Pourtant, elle arrête au bout d’un an et décide de rejoindre sa meilleure (et seule) amie à Paris. « Je n’avais pas laissé le choix à mes parents, je me débrouillerais seule, j’étais adulte. J’avais zéro plan. Je ne connaissais pas du tout Paris. J’ai beaucoup marché… au hasard. Sara ne répondait pas, comme d’habitude… En passant devant un coiffeur, j’ai soudain eu envie de changer de tête. » (p. 34-35).

Mais avec les cheveux roses, Cyprine est très voyante et se fait harceler par deux gars louches (image ci-contre, vous pouvez cliquer). Elle se réfugie alors au cabaret Mademoiselle Joséphine à Pigalle où elle fait la connaissance des créatures de la nuit, Morian, Simone, Piaf, Kiki, et elle travaille au bar avec Jean en échange du logement. « Vous étiez sublimes ce soir, le public était envoûté !! » (p. 46).

Et pendant son temps libre, elle prépare sa vengeance contre les mecs dégueus qui harcèlent les femmes. Et il y en a un paquet, dans la rue, sur internet…

Cette bande dessinée m’a été offerte par Noctenbule pour mon anniversaire en août dernier et je n’ai pas eu l’occasion (ou le temps) de la lire avant mais pour La BD de la semaine spécial 8 mars (plus de BD de la semaine chez Noukette), je me suis dit que c’était l’idéal et j’ai eu bien fait parce que c’est une super BD, féministe bien sûr mais aussi drôle et salutaire dans ce monde ouf dans lequel on vit (et souvent on subit). Vous pouvez lire une interview de Tess Kinski sur Friction Magazine que je découvre par hasard. À noter que l’autrice dessinatrice travaille sur le tome 2 et j’attends sa parution avec impatience.

Aussi pour BD 2023 et Challenge lecture 2023 (catégorie 42, un livre féministe).

Epsil∞n n° 15 (septembre 2022)

Les précédents numéros : Epsil∞n n° 1 (juillet 2021), Epsil∞n n° 2 (août 2021), Epsil∞n n° 3 (septembre 2021), Epsil∞n n° 4 (octobre 2021), Epsil∞n n° 5 (novembre 2021), Epsil∞n n° 6 (décembre 2021), Epsil∞n n° 7 (janvier 2022), Epsil∞n n° 8 (février 2022), Epsil∞n n° 9 (mars 2022), Epsil∞n n° 10 (avril 2022), Epsil∞n n° 11 (mai 2022), Epsil∞n n° 12 (juin 2022), Epsil∞n n° 13 (juillet 2022) et Epsil∞n n° 14 (août 2022).

Epsil∞n n° 15 (septembre 2022).

Epsil∞n, édité par Unique Héritage Média (UHM), 100 pages, septembre 2022, 4,90 €.

Un numéro toujours passionnant et parfaitement illustré avec 75 scientifiques du monde entier interrogés. Au sommaire, Club Epsil∞n (courriers des lecteurs), les rubriques Fil d’actus (plusieurs sujets abordés de façon courte), En images (les myxomycètes, p. 14-15 sont très beaux, je n’en avais jamais vu ; les champs magnétiques du soleil p. 18-19 pris en photo par la sonde Solar Orbiter, c’est magnifique), Atlas (les nouvelles plaques tectoniques découvertes), Contre-pied (« Non, nous ne sommes pas si crédules », bien argumenté), Labyrinthe (le casse-tête des éoliennes, les points positifs et négatifs), Analyse (diagnostic génétique sur la sélection des bébés, science-fiction ? Eh bien non !), C’est dans l’air (« Quand l’Europe suffoque », sur le réchauffement), Big data (« Chaque métal a sa propre vie »).

Dans Fil d’actus, je lis « Des bactéries mangent le plastique des lacs scandinaves. Présentes naturellement dans leurs eaux, elles adorent se nourrir des composés carbonés issus de la pollution plastique. Contribuant à dépolluer leur écosystème. Même si la croissance des populations bactériennes qui s’ensuit à un impact sur toute la chaîne alimentaire. » (p. 12), c’est super ces bactéries mangeuses de plastique en eau salée ou eau douce mais je me suis toujours demandé qu’est-ce qui se passait si elles proliféraient trop…

L’enquête, « Lithium, l’incroyable ruée » vers « l’or blanc » (p. 20-27). C’est qu’il n’y en a pas partout sur Terre et il va en falloir de plus en plus (batteries en particulier pour les voitures électriques…) mais son prix s’est envolé, son extraction consomme beaucoup d’eau, « jusqu’à 2 millions de litres d’eau par tonne de lithium récupérée » (p. 22) et « la Commission européenne pourrait classer, d’ici à la fin de l’année, le lithium dans sa liste des substances toxiques. » (p. 25). Alors « nouvelle énergie du XXIe siècle » (p. 26) ?

Le dossier, « Astéroïdes, la mission qui va sauver le monde » (p. 42-57). « Ce 27 septembre, la sonde Dart lancée à 21000 km/h va tenter de dévier la course de Dimorphos, un astre de 160 m, situé à 10 millions de kilomètres de notre planète. » (p. 43) ou « le premier test de défense planétaire » (p. 44), c’est de la science-fiction mais IRL (in real life, dans la vraie vie), passionnant. Cependant « l’astéroïde Dimorphos ne menace pas la Terre. Aucun risque qu’il s’écrase sur la planète […] » (p. 48) mais je me pose cette question… et si l’impact le détournait et l’orientait vers la Terre ? Et les débris générés par l’impact ? En 2024, la mission européenne Hera ira voir ce qu’il s’est passé, « Une sonde principale et deux satellites vont survoler le lieu du crime. » (p. 50). En tout cas, un dossier passionnant et site officiel de Dart sur la NASA.

Puis diverses rubriques : Partenaire « L’acarien qui nous veut du bien » (pour tout savoir sur Demodex folliculorum), Miasmes « La guerre des gouttes » (« Ce que fait le virus dans le cors relève évidemment des médecins, mais une fois expulsé, cela relève de la physique » Daniel Bonn p. 64), Café « Chaque matin… un miracle génétique ! » (« cette boisson est vraiment magique. Une magie génétique » David Blum p. 69), Embarquement « Et la voile devint solaire » (la nouvelle voile photovoltaïque pour la Route du Rhum), JWST « Les premières révélations » (magnifiques photos de la nébuleuse de la Carène, du quintette de Stephan, de Jupiter et de la nébuleuse de l’Anneau austral, « Nous avions réalisé en amont des simulations, mais en fait les images réelles surpassent ces attentes, et de loin » John Matter et « L’astronomie entre dans une nouvelle ère. » Nicole Nesvadba p. 84).

Et à la fin, le cahier Pop’Sciences qui apporte humour et originalité tout en restant scientifique : ne parlez pas mal aux chiens, aux chevaux et aux cochons !, des chauves-souris qui imitent les frelons, la science des structures, une serre corolle de 10 pétales, un hôtel pour oiseaux, entre autres.

Un excellent magazine, toujours sérieux, abondamment illustré, et abordable pour tous les lecteurs même les moins fondus de sciences. J’avais rattrapé mon retard mais il me reste 3 numéros 2022 à lire, les 16, 17 et 18 (et les 4 hors séries). Vous aimez les sciences ou vous êtes curieux de découvrir les sciences de façon agréable et à petit prix ? Lisez Epsil∞n ! Vous pouvez toujours consulter les sources sur epsiloon.com/sources.

Epsil∞n n° 13 (juillet 2022)

Les précédents numéros : Epsil∞n n° 1 (juillet 2021), Epsil∞n n° 2 (août 2021), Epsil∞n n° 3 (septembre 2021), Epsil∞n n° 4 (octobre 2021), Epsil∞n n° 5 (novembre 2021), Epsil∞n n° 6 (décembre 2021), Epsil∞n n° 7 (janvier 2022), Epsil∞n n° 8 (février 2022), Epsil∞n n° 9 (mars 2022), Epsil∞n n° 10 (avril 2022), et Epsil∞n n° 11 (mai 2022) et Epsil∞n n° 12 (juin 2022).

Epsil∞n n° 13 (juillet 2022).

Epsil∞n, édité par Unique Héritage Média (UHM), 100 pages, juillet 2022, 4,90 €.

Un numéro toujours passionnant et joliment illustré avec 77 scientifiques du monde entier interrogés et une belle couverture futuriste, une image possible de ce que le télescope spatial James Webb (JWST) va découvrir dans le système Trappist-1. « l’exploration va commencer. Et nous vous embarquons pour vous faire vivre ce grand moment. » (extrait de l’édito, p. 5). Et pour ce numéro anniversaire (1 an), deux pages spéciales de dates importantes et des chiffres de l’année (bravo à l’équipe d’Epsil∞n !).

Au sommaire, Club Epsil∞n (courriers des lecteurs), les rubriques Fil d’actus (plusieurs sujets abordés), En images (extraordinaire photo de la langue d’un escargot turban p. 18-19 et superbe photo de l’un squelette de tricératops p. 20, entre autres), Labyrinthe (les OGM), Contre-pied (certains animaux sauvages vivraient mieux en milieu urbain, alors rat des champs ou rat des villes ?), Atlas (les températures extrêmes dans le monde, les chiffres et la mappemonde… ce n’est pas beau à voir !), Analyse (les voitures autonomes), C’est dans l’air (les animaux sauvages qui s’égarent). Pas de Big data ce mois-ci.

L’enquête, « Sida, le moment clé » (p. 24-31). « Un troisième cas de guérison […] » (p. 24), évidement c’est très peu mais c’est énorme pour la médecine, avec un vaccin à la clé ?

Le dossier, « L’autre Terre, l’exploration commence » (p. 44-59). « Tout le monde se prépare à vivre un moment historique. » (p. 45), je dirais même plus : historique et astronomique ! Alors, en route avec le télescope spatial James Webb qui va étudier plusieurs exoplanètes ! « JWST doit percer les secrets les mieux gardés de l’univers. Et il y a un petit coin du ciel, dans la constellation du Verseau, qui retient tout particulièrement l’attention : les planètes du système Trappist-1. » (p. 46). Pour la réalité, http://exoplanet.eu et https://exoplanetarchive.ipac.caltech.edu et pour la fiction, je me note Le Terminateur de Laurence Suhner (L’Atalante, 2017).

Puis des rubriques Crac ! (« La pensée est une cassure de l’ADN », surprenant !), Coup de foudre (« La fin du mystère », avec le LOFAR), Dessine-moi un mouton (« L’art artificiel est né », ou la création d’images avec une phrase et un algorithme – DALL-E ou Imagen – j’aime beaucoup le koala DJ et le raton laveur astronaute), Brasiliensis (« Les vraies dents de la mer », ou le requin le plus petit mais le plus dangereux au monde) et Maudit Néolithique (« Le piège de l’agriculture », passionnant, j’avais déjà lu des articles qui allaient dans ce sens mais pas à ce point).

Et à la fin, le cahier Pop’Sciences qui apporte humour et originalité tout en restant scientifique : à dos d’escargot, de la géométrie des villes, Buzz l’éclair, des tours qui fabriquent des nuages, entre autres.

Un excellent magazine, toujours sérieux, abondamment illustré, et abordable pour tous les lecteurs même les moins fondus de sciences. J’ai pratiquement rattrapé mon retard puisqu’il ne me reste à lire que les n°s 14 (d’août) et 15 (de septembre) et les 3 hors séries (il faut que j’achète le 4e sur le thème des aliens). Vous aimez les sciences ou vous êtes curieux de découvrir les sciences de façon agréable et à petit prix ? Lisez Epsil∞n ! Vous pouvez toujours consulter les sources sur epsiloon.com/sources.

Et, comme c’est le n° de juillet et que le magazine fêtait à ce moment-là sa 1ère année, je vous remets la vidéo anniversaire.