Boys Run The Riot 4 de Keito Gaku

Boys Run The Riot 4 de Keito Gaku.

Akata, collection Medium, janvier 2023, 256 pages, 8,05 €, ISBN 978-2-38212-265-X. Boys Run the Riot Vol. 4 ボーイズ・ラン・ザ・ライオット (2021) est traduit du japonais par Blanche Delaborde.

Genres : manga, seinen.

Keito Gaku 学慶人 est un mangaka transgenre, c’est sa première série manga et aucune autre info n’est disponible sur internet. Cependant, il peut être suivi sur son Instagram et son Twitter.

Les tomes précédents : 123.

Revoici Ryo, Sato, Itsuka, Mizuki, Shimada, Tsubasa/Wing pour le dernier tome de cette super série (plus épais car il y a un bonus de 38 pages en fin de volume).

Après toute l’agitation autour de la vidéo postée par Wing, tout est retombé et les tee-shirts ne se vendent plus mais Ryo, Sato et Itsuka ont continué à en fabriquer et à créer de nouveaux modèles, « sans se prendre la tête, pas pour vendre mais simplement pour se faire la main ». J’aime bien leur complicité et leur motivation.

Lorsqu’il rencontre dans un magasin, le patron qu’ils avaient démarché, celui-ci les rembarre en leur disant « Les grand créateurs, les designers connus… ceux qui donnent naissance à des chefs-d’œuvre, ils ne viennent pas de nulle part. Ce avec quoi ils ont été en contact depuis tout petits… Le milieu dans lequel ils ont grandi, l’argent qu’on a dépensé pour eux… Tous les efforts du monde ne peuvent pas remplacer ce capital de départ… Et c’est ça la réalité de ce qu’on appelle le ‘talent’. », eh bien, monsieur Kizaki, j’ai lu récemment un billet sur Le talent est une fiction : déconstruire les mythes de la réussite et du mérite de Samah Karaki (tout juste paru chez JC Lattès en janvier 2023) et vous avez tout faux !!!

Le trio rencontre Jono qui a débuté comme eux il y a 20 ans ; il leur donne des conseils et leur donne une chance : exposer une création dans son pop up store. Auront-ils le temps pour créer un concept et un motif en trois semaines ?

Un tome dense et d’une grande puissance !

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Moka) et les challenges BD 2023, Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 19, un livre qui se passe sur une île, ici le Japon, 6e billet) et Jeunesse & young adult #12.

Boys Run The Riot 3 de Keito Gaku

Boys Run The Riot 3 de Keito Gaku.

Akata, collection Medium, août 2022, 224 pages, 8,05 €, ISBN 978-2-38212-264-1. Boys Run the Riot Vol. 3 ボーイズ・ラン・ザ・ライオット (2020) est traduit du japonais par Blanche Delaborde.

Genres : manga, seinen.

Keito Gaku 学慶人 est un mangaka transgenre, c’est sa première série manga et aucune autre info n’est disponible sur internet. Cependant, il peut être suivi sur son Instagram et son Twitter.

Nous retrouvons non seulement Ryo, Sato et Itsuka (voir Boys Run The Riot 1) mais aussi Mizuki, Shimada, etc. Après la vidéo de Wing (voir Boys Run The Riot 2), les ventes de tee-shirts décollent mais comment Ryo va-t-il gérer que son coming-out ait été fait à l’insu de son plein gré par Wing ? « Et moi, alors ? Il y a combien de gens qui regardent… et qui savent pour moi, maintenant ? Ce secret que j’ai gardé jusqu’ici… Cette vérité que je ne pouvais pas dire… Je n’aurais jamais imaginé que tout serait dévoilé de cette manière… ».

Ryo va devoir assumer !

Mais Tsubasa/Wing n’est pas un youtubeur libre, il a un patron prêt à tout. « Pour pouvoir vivre de son talent, il faut savoir faire feu de tout bois. Qu’est-ce qu’il y a à perdre ? ».

Dans ce tome, tout s’accélère ! Vite le tome suivant !

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Noukette) et les challenges BD 2023 et Jeunesse & young adult #12.

Mon mari dort dans le congélateur (2 tomes) de Misaki Yazuki et Hyaku Takara

Mon mari dort dans le congélateur 1 de Misaki Yazuki et Hyaku Takara.

Akata, collection Large, août 2022, 192 pages, 8,05 €, ISBN 978-2-38212-267-6. Watashi no otto wa reitô ko ni nemutte iru vol. 1 私の夫は冷凍庫に眠っている (Shôgakukan, 2020) est traduit du japonais par Claire Olivier.

Genres : manga, seinen, thriller.

Misaki Yazuki 八月美咲 naît au Japon et part étudier aux États-Unis où elle pratique la danse contemporaine mais le fait d’écrire (journal intime, poésie) a toujours été très important pour elle. Plus d’infos sur son site officiel.

Hyaku Takara 高良百 est une dessinatrice japonaise. Plus d’infos sur son twitter.

Nana et Ryô se connaissent depuis 5 ans et ils sont mariés depuis 4 ans mais Ryô est violent et un soir d’été, Nana le tue puis le cache dans le congélateur professionnel dans la remise. « Je voulais le tuer depuis bien longtemps… cependant… je ne pouvais m’empêcher de continuer à l’aimer. Maintenant… je suis libre ».

Mais, le lendemain matin, Ryô est là, réclamant à manger, alors que le corps est toujours dans le congélateur ! Nana est perturbée, elle pense qu’elle est folle. Ryô serait-il ressuscité ? Aurait-elle tué quelqu’un d’autre ? Serait-ce un fantôme ? Un étranger qui aurait fait de la chirurgie pour prendre sa place ? Et pour la tuer ? « Je dois l’assassiner encore une fois, je n’ai pas le choix ».

Le ‘nouveau’ Ryô est différent mais Nana n’est pas dupe… « Je ne me ferai plus avoir par ce baratin ».

Bien sûr, c’est violent, ça fait même froid dans le dos : jusqu’où une femme peut-elle aller lorsqu’elle est battue et humiliée psychologiquement ? Comment est-il possible de passer à l’acte ‘si facilement’ ? Quelles sont les conséquences ? Ce manga raconte bien tout ça dans une ambiance angoissante avec des dessins parfaits.

Cette œuvre tragique, d’abord un roman de Misaki Yazuki publié sur Everystar en 2019, est repérée par un éditeur qui le fait décliner en manga avec des dessins de Hyaku Takara. Cette série ne contient que 2 tomes. En fin de volume, une courte postface de l’autrice et une de la dessinatrice avec un dessin inédit. J’ai hâte de lire le 2e et dernier tome et de savoir ce qu’il va se passer pour Nana, Ryô et Mataka !

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Moka) et Un mois au Japon plus ABC illimité (lettre Y pour nom), BD 2023, Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 12, mention d’un lien familial dans le titre avec mari), Challenge lecture 2023 (catégorie 30, une BD qui est l’adaptation d’un roman), Petit Bac 2023 (catégorie Objet pour Congélateur), Polar et thriller 2022-2023.

Mon mari dort dans le congélateur 2 de Misaki Yazuki et Hyaku Takara.

Akata, collection Large, octobre 2022, 192 pages, 8,05 €, ISBN 978-2-38212-268-4. Watashi no otto wa reitô ko ni nemutte iru vol. 2 私の夫は冷凍庫に眠っている (Shôgakukan, 2020) est traduit du japonais par Claire Olivier.

Je ne vais pas dévoiler ce tome 2 mais le suspense est à son comble entre Nana, Ryô et Kamata qui apparaît dans le premier tome. Alors, bonne lecture et accrochez-vous bien !

 

Boys Run The Riot 2 de Keito Gaku

Boys Run The Riot 2 de Keito Gaku.

Akata, collection Medium, mai 2022, 224 pages, 8,05 €, ISBN 978-2-38212-263-3. Boys Run the Riot Vol. 2 ボーイズ・ラン・ザ・ライオット (2020) est traduit du japonais par Blanche Delaborde.

Genres : manga, seinen.

Keito Gaku 学慶人 est un mangaka transgenre. Boys Run The Riot est sa première série manga et aucune autre info n’est disponible sur internet. Cependant, il peut être suivi sur son Instagram et son Twitter.

Quel plaisir de retrouver Ryo, Sato et Itsuka (voir Boys Run The Riot 1 de Keito Gaku). Par contre leur premier tee-shirt ne s’est pour l’instant vendu qu’en trois exemplaires… Pour créer un deuxième design et une deuxième série de tee-shirt, ils décident chacun de trouver un petit boulot.

Ryo trouve un poste dans un restaurant et fait la connaissance de Mizuki Momose (qu’on peut voir sur la couverture à ses côtés) et qui, selon Ryo, « est carrément insupportable » mais qui est étudiante en art et qui l’accepte tel qu’il est. Il y a aussi Shimada, fan de moto, et Koike, leurs collègues, euh… un peu lourds…

Un jour, Sato emmène Ryo et Itsuka chez Tsubasa, youtubeur surnommé Wing (un million d’abonnés, passage à la télévision) qui va devenir leur premier collaborateur extérieur. Et Ryo va de surprise en surprise ! « Comment tu veux que les autres te comprennent si tu te caches ? ».

D’ailleurs, choc à la fin du tome, mais deux pages pour annoncer le tome 3 et un bonus de 4 pages avec des explications sur le genre et la traduction ; hâte de lire le tome 3 !

Un plaisir cette série tant au niveau des dessins que des dialogues et de l’humour. Une série à mettre entre toutes les mains (ados, adultes) !

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Noukette) et les challenges BD 2023 et Jeunesse & young adult #12.

Boys Run The Riot 1 de Keito Gaku

Boys Run The Riot 1 de Keito Gaku.

Akata, collection Medium, mars 2022, 224 pages, 8,05 €, ISBN 978-2-38212-242-0. Boys Run the Riot Vol. 1 ボーイズ・ラン・ザ・ライオット (2020) est traduit du japonais par Blanche Delaborde.

Genres : manga, seinen.

Keito Gaku 学慶人 est un mangaka transgenre, c’est son premier manga et aucune autre info n’est disponible sur internet. Cependant, il peut être suivi sur son Instagram et son Twitter.

Ryoko Watari est une fille mais elle se sent garçon et déteste l’uniforme féminin alors il se fait appeler Ryo et essaie de venir au lycée en jogging mais il est souvent rappelé à l’ordre.

Ce jour-là, un nouvel élève arrive dans leur classe, Jin Sato. « Normalement il devrait être en troisième année mais il a été longtemps absent. ». Les cheveux longs attachés en petit chignon, un look de loubard mais classe, Ryo est à la fois interloqué et fasciné.

Cependant certains lycéens se doutent de quelque chose concernant Ryo alors il doit faire profil bas même si ce n’est pas facile pour lui car ce qu’il aime ce sont les vêtements masculins. C’est justement dans une boutique spécialisée qu’il croise le nouveau, Jin, et le lendemain celui-ci lui propose de créer une marque de vêtements avec lui (puisqu’ils ont les mêmes goûts). « Ce type… comment dire… Il est bizarre, c’est sûr… Mais en même temps… ».

Sous l’influence et la compassion de Jin, Ryo va prendre confiance en lui, peu à peu, et réussir à s’affirmer, du moins à commencer de s’affirmer. « C’est quand on ignore la honte qu’on est le plus fort ! » et il crée le premier design mais il faudrait de belles photos pour la boutique en ligne…

C’est là qu’entre en jeu Itsuka Todo « Président du Club de photo du lycée… dont je suis le seul membre… ». Bref, un incompris comme eux.

Ryo est considéré comme une anomalie mais il se considère lui-même comme une anomalie. Ce n’est pas facile de s’accepter mais ne pas s’accepter, c’est laisser la porte ouverte à ceux qui n’accepteront pas non plus. Lorsqu’il s’ouvre à Jin, il a sûrement fait un premier pas même si ça lui a coûté. L’auteur, lui, raconte sans fard cette histoire de transidentité avec de beaux personnages et c’est parfait parce qu’il n’y a pas qu’au Japon que des gens se sentent enfermés dans des cases et veulent en sortir pour vivre leur vraie vie. Je remercie Sharon de m’avoir fait découvrir ce manga.

Message pour ceux qui en ont marre des « séries de lycéens », Boys Run The Riot est différente, au-dessus du lot, et pas seulement par le thème abordé, elle vous plaira c’est sûr et elle est complète en 4 tomes. De mon côté j’ai hâte de lire la suite parce que c’est super bien dessiné (univers Street et mode), énergique et drôle, et parce que je veux savoir jusqu’où Ryo et Jin, et Itsuka aussi, iront !

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Moka) et les challenges BD 2023, Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 19, un livre qui se passe sur une île, ici le Japon), Challenge lecture 2023 (catégorie 37, un livre dont le titre ne contient pas la lettre A, 2e billet), Jeunesse & young adult #12, Un genre par mois (toujours drame en février).

Romance d’Outre-Tombe de Natsuki Sumeragi

Romance d’Outre-Tombe de Natsuki Sumeragi.

Delcourt / Akata (plus au catalogue), avril 2007, 192 pages, 7,95 €, ISBN 978-2-7560-0311-5. Ryôsanpaku to Shukeidai (Kadokawa Shôten, 1992) est traduit du japonais par Yuki Kakiichi et adapté par Laurence Gillet.

Genres : manga, seinen.

Natsuki Sumeragi 皇名月 (ou 皇なつき pour signer ses mangas) naît le 21 août 1967 à Ôsaka au Japon. Elle étudie la littérature japonaise à l’Université de Ritsumeikan à Kyôto. Elle est passionnée par la Chine et la Corée et ses dessins sont extraordinaires par rapport au contexte historique et culturel (kimonos, décors…). J’ai ses autres titres, La voix des fleurs (花情曲 ou はなのこえ, Hana no koe, 1991), Intrigues au pays du matin calme (李朝・暗行記 ou りちょうあんぎょうき, Richô Angyouki, 1993), Pékin années folles (燕京伶人抄, Peking reijin shô, 1995) et Un destin clément (恋泉 花情曲余話, Rensen Hana no koe yowa, 1998), ce qui est dommage c’est qu’ils n’existent plus chez l’éditeur… Plus d’infos sur son blog (plus mis à jour).

L’histoire du temple Shuzen – d’après L’histoire du temple Shuzen de Kidô Okamoto (1872-1939), auteur de Fantômes et samouraïs – Hanshichi mène l’enquête à Edo, entre autres. Fin du XIIe siècle, des combats sanglants éclatent entre les samouraïs. Katsura et Kaede, deux sœurs, filles du sculpteur Yashaô d’Izu, se chamaillent. Kaede a épousé l’artisan qui seconde son père mais Katsura rêve d’un mariage avec un noble. C’est à ce moment-là qu’arrive le Shogun Yori-ié Minamoto, 23 ans : il a commandé un masque en bois à Yashaô mais celui-ci tarde à arriver… « J’ai sculpté sans relâche mais jusqu’à présent les résultats n’ont pas été satisfaisants… […] Un masque demande plus que de la technique ! Il s’agit d’y mettre de l’âme ! » (p. 13). Katsura, sous le charme du noble accepte d’être à son service mais… Celui-ci est tourmenté, il a peur de la mort. Katsura et Yori-ié pourront-ils s’aimer ? « Je ne pensais pas que les personnes de haut rang souffraient autant. » (p. 44). Ce conte japonais est une belle histoire d’amour tragique, inspirée de faits (plus ou moins) réels puisque le masque est devenu le trésor du temple Shuzen.

L’ogre de Sôzudono – « Grand frère, tout le monde sait qu’un ogre habite Sôzudono, ce n’est pas une plaisanterie ! » (p. 72). Le grand-frère réprimande Munechika, quelle idée pour un jeune homme de croire ce genre d’absurdités ! Mais il est embarqué un peu à l’insu de son plein gré par Munechika et ils vont tous deux à Sôzudono… pour y trouver leur destin. Une histoire d’amour, de jalousie et de haine entre deux frères, l’aîné ayant plus de droits (et de devoirs) que son jeune frère (et, à notre époque, rien n’a changé, rien de nouveau sous le soleil comme on dit).

Romance d’Outre-Tombe – d’après La romance de Liang Shanbo et Zhu Yingtai (梁山伯与祝英台, en pinyin liáng shānbó yŭ zhù yīngtái, parfois traduit par Les amants papillons, du fait de la traduction anglaise Butterfly Lovers). Cette légende chinoise est un genre de Roméo et Juliette antique, présentée au classement de l’UNESCO dans l’objectif d’entrer à son répertoire du patrimoine oral et immatériel en 2006 (source Wikipédia). Ying-tai, 16 ans, ne va pas bien mais le médecin dit qu’elle n’a aucun problème de santé. Un ‘devin réputé’ dit à son père qu’elle devrait aller à Hang-zhou. « Si vous la laissez partir, elle échappera à un destin tragique. » (p. 100). Le père accepte – un de ses vieux amis, He Tian-you, y tient une école – mais Ying-tai doit absolument revenir au bout d’un an et personne ne doit découvrir son identité. Elle se fait alors passer pour un homme et part avec sa servante, Yin-xin, qu’elle fait passer pour sa jeune sœur qui l’accompagne. Dans une auberge, elle rencontre un beau jeune homme – qui l’intimide – et ils font route ensemble. « Qui sont ces deux-là ? – Ah, eux deux ! Ce sont Liang Shan-bo et Zhu Ying-tai. Ils sont arrivés en même temps à l’école de Maître He l’année dernière. Il paraît qu’ils se sont rencontrés pendant leur voyage et ont sympathisé, depuis ils sont inséparables comme des frères. » (p. 109). Mais l’année est passée et Maître He oblige Ying-tai à rentrer, or son père veut la marier… Une très belle histoire d’amour, romantique et… tragique bien sûr.

En fin de volume, un Livre des merveilles du monde regroupe une postface illustrée de la mangaka et des clés de compréhension sur le Japon et la Chine antiques et médiévales. Les trois histoires sont évidemment dramatiques : il y a Outre-Tombe dans le titre, ce qui veut tout dire mais elles sont agréables à lire non seulement grâce aux superbes dessins de Natsuki Sumeragi mais aussi grâce aux textes épurés, centrés sur le nécessaire pour le format court et avec une pointe de fantastique. À découvrir assurément !

Pour La BD de la semaine spéciale Bulles d’amour (plus de BD de la semaine chez Fanny) et les challenges 2023 en classiques, ABC illimité (lettre R pour titre), BD 2023, Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 2, une BD ou un manga, 4e billet), Challenge lecture 2023 (catégorie 30, une BD qui est l’adaptation d’un roman), Contes et légendes #5, Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Un genre par mois (en février, du rire aux larmes, amour et drame).

The Sound of my Soul 1 de Rin Saitô

The Sound of my Soul 1 de Rin Saitô.

Akata, septembre 2022, 176 pages, 6,99 €, ISBN 978-2-38212-407-5. Suisho no hibiki vol.1 水晶の響 (2019) est traduit du japonais par Alexandre Goy.

Genres : manga, shôjo, josei.

Rin Saitô 斉藤 倫 naît un 2 mai dans la préfecture d’Aichi au Japon et elle vit à Tokyo où elle est mangaka depuis 1981 (ses œuvres sont prépubliées dans le magazine Margaret et publiées chez Shûeisha). Plus d’infos sur sa page FB et sur son compte twitter.

Ce manga est « un récit fictionnel basé sur la vie de Mizuki Shikimachi, un véritable violoniste en chair et en os » qui joue depuis l’âge de 4 ans et que la mangaka a rencontré sur scène lorsqu’il avait 16 ans.

« Mon cerveau est spécial. Il a quelque chose bien à lui. Il m’a été transmis par ma mère… un don, obtenu d’une force supérieure bienveillante. Je peux changer tout ce qui existe en ce monde… grâce à la musique. Les vibrations émises par les cordes du violon résonnent dans mon âme. Je les chéris comme un trésor… avant des les laisser se répandre dans le cœur de mon audience. ».

En participant à une audition, Mizuki a reçu des membres du jury 422 points, « le plus haut score jamais atteint » par un enfant, mais rebutés par son handicap, une paralysie cérébrale, ils attribuent le prix à la candidate arrivée deuxième, une fillette de huit ans, qui a plus de chance d’avoir « une bonne condition physique » pour réussir comme grand talent de demain…

La mère de Mizuki, Keiko Shikimachi, est mécontente mais son meilleur ami, Natsuki, le soutient car, bien que malentendant, sa musique le touche au cœur. Mizuki et Natsuki se sont rencontrés un an auparavant dans une classe spécialisée, Le ciel azuré, alors que Natsuki dansait.

Mizuki a attisé la curiosité du célèbre violoniste et professeur Toshihiro Nakayoshi qui normalement ne prend plus d’élève mais qui décide de se déplacer chez lui. « M. Nakayoshi m’écoute parler… sans même chercher à m’interrompre. – Si tu tiens à toucher un maximum de personnes, le classique fera très bien l’affaire. Pourquoi m’avoir sollicité ? – Parce que… pour la première fois, je me suis dit ‘Je veux ressembler à ce violoniste !’ – Tu veux devenir comme moi ? – Oui. Je veux apprendre à faire vibrer l’air environnant avec mon corps tout entier. » Contrairement à ce que Mizuki pensait, le professeur Nakayoshi lui apprend le rythme et le tempo.

Quant à son arrivée au collège, ça ne se passe pas très bien, les élèves le surnommant « le handicapé »… mais Mizuki – qui a maintenant 11 ans – préfère ne rien dire à sa mère. Il se montre même motivé et enjoué mais tiendra-t-il le coup ?

En fin de volume, il y a une histoire genre préquelle (écrite et dessinée en 2018) sur les débuts de Mizuki, un récit documentaire intitulé The Sound of Crystal. Un beau récit qui raconte l’accouchement prématuré, le choix du prénom Mizuki « avec les caractères du cristal de roche, une pierre solide et brillante », la défection du père, Nao, en apprenant que son fils aurait un handicap, les grands-parents maternels qui s’occupent du nourrisson pendant que sa mère travaille et qui sont témoins de son don : l’oreille musicale, les premiers problèmes et l’arrivée du handicap à l’âge de 3 ans, sa mère qui s’est toujours battue pour lui : « Ça va aller… Il est encore tout à fait capable de se déplacer. Il mange bien… parle tout le temps… et rit beaucoup… Tout se passera bien. » et enfin la découverte du violon. « Mais… par la suite, de nouvelles maladies sont apparues, avec leur lot de difficultés. » C’est très beau et inspirant parce que peu de personnes – valides ou handicapées – ont l’envie et la force de se battre comme ça !

Ce manga est pour tous les lecteurs, il montre les difficultés du handicap et l’incompréhension voire la méchanceté des ‘valides’ qui réagissent par du ‘validisme’. Il permet aux lecteurs de relativiser et de mieux comprendre, et ce message n’est pas de trop parce que, trop souvent, l’empathie et la sympathie sont remplacées par la moquerie. J’ai hâte de lire la suite mais, en attendant, j’ai fait quelques recherches.

Définition Wikipédia : « Le capacitisme ou validisme est une oppression pouvant prendre la forme de discrimination, de préjugé ou de traitement défavorable contre les personnes vivant un handicap (paraplégie, tétraplégie, amputation, malformation mais aussi dyspraxie, schizophrénie, troubles psychiques, autisme, trisomie, etc.). Le système de valeurs capacitiste, fortement influencé par le domaine de la médecine, place la personne valide, sans handicap, comme la norme sociale. Les personnes non conformes à cette norme doivent, ou tenter de s’y conformer, ou se trouver en une situation inférieure, moralement et matériellement, aux personnes valides. Dans ce système de valeurs et de pouvoir, le handicap est ainsi perçu comme une erreur, un manque ou un échec et non comme une conséquence des événements de la vie ou de la diversité au sein de l’humanité. La Convention relative aux droits des personnes handicapées définit l’absence d’accommodement raisonnable en faveur de personnes non valides comme une discrimination fondée sur le handicap. »

Mizuki Shikimachi 式町水晶 naît en octobre 1996 à Asahikawa sur l’île de Hokkaido mais il grandit à Kawaguchi dans la préfecture de Saitama (chez ses grands-parents maternels). Malgré son handicap, il devient un célèbre violoniste : il joue le 5 septembre 2021 à la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques de Tôkyô 2020, reportés en 2021. Il passe plusieurs fois à la télévision et enregistre 3 albums. Plus d’infos sur son site officiel (le nom du site a changé, je l’ai modifié), son instagram, son twitter et quelques titres à écouter sur Soundcloud. Et ci-dessous deux vidéos sur King Records.

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Noukette) et les challenges BD 2023, Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 2, une BD ou un manga), Challenge lecture 2023 (catégorie 37, le titre ne comporte pas la lettre A mais il aurait pu aller dans la catégorie 54), Jeunesse & young adult #12, Un genre par mois (en janvier, ‘bulles’, BD, manga…).

Perfect World 1 de Rie ARUGA

Perfect World 1 de Rie ARUGA.

Akata, octobre 2016, 162 pages, 6,95 €, ISBN 978-2-36974-148-1. パーフェクトワールド (2014) est traduit du japonais par Chiharu Chujo et Nathalie Bougon.

Genres : manga, josei.

Rie ARUGA 有賀リエ naît à Omachi (préfecture de Nagano, Honshû). Sa carrière démarre en 2011 lorsqu’elle reçoit le prix Gold pour une histoire courte, Tentai Kansoku. Plus d’infos sur son compte Twitter. Ce tome 1 de Perfect World est son premier manga publié en volume et « grâce au très bon accueil des lecteurs », ce qui était prévu comme un one-shot est devenu une série (chez Kôdansha) et il a même été adapté au cinéma en 2018 (bande annonce ci-dessous).

Tôkyô. Lors d’une soirée professionnelle, Tsugumi Kawana retrouve Itsuki Ayukawa qu’elle avait connu au lycée et qui était son premier amour. « On n’a jamais été dans la même classe, ni dans le même club. Mais on aimait bien discuter tous les deux. » Elle travaille maintenant pour une entreprise de décoration d’intérieur, Cranberries. Et lui est architecte pour un cabinet d’architecture, Kodan. Mais Itsuki part tôt et Tsugumi se rend compte qu’il est en fauteuil roulant : il a eu un accident durant ses études. « Mon premier amour… est à présent handicapé. Malgré tout… mes sentiments, eux, n’ont pas changé. » Mais, comment faire, que dire ? Elle ne connaît rien au quotidien d’un handicapé… Alors qu’ils se rendent tous les deux à Nagano, pour retrouver leurs anciens amis de lycée, surgit Miki Yukimura, l’ex d’Itsuki : elle l’aurait quitté après l’accident alors qu’ils étaient ensemble depuis des années.

C’est avec subtilité et tendresse que Rie Aruga traite du handicap, des souffrances invisibles et des relations avec une personne handicapée. En plus, Tsugumi et Itsuki font la connaissance d’un ado, également en fauteuil, Haruto, qui lui aussi pratiquait le basket, mais il n’accepte pas du tout sa situation et refuse de revoir, depuis un an, sa petite amie. Pourtant… « Bravo !! À peine arrivé et tu marques déjà ?! Pas de doute, t’es toujours le boss !! Bravo Haruto !! T’es le meilleur !! ».

Un josei est un manga féminin, un manga pour les femmes, mais franchement les hommes peuvent très bien le lire et l’apprécier (d’autant plus qu’il parle de basket). Mais surtout du handicap et des relations ce qui concerne tout le monde ! Le problème, comme souvent, le nombre de tomes… Déjà 11 parus au Japon (10 en France) et la série est encore en cours.

Pour La BD de la semaine et les challenges BD et Jeunesse Young Adult #10. Plus de BD de la semaine chez Moka. Et n’oubliez pas de visiter Mon avent littéraire 2020 pour le jour n° 2.

3 mangas seinen parus chez Akata

Je continue de parler des mangas que j’ai pu lire durant le confinement grâce aux opérations « Reste chez toi avec un manga ». Ce sont les mangas Akata que j’ai lus le plus donc (après les shôjo) voici 3 seinen (manga pour adultes).

Ils entrent tous dans La BD de la semaine et le challenge BD. Le challenge Un mois au Japon (qui a en fait duré deux mois, avril et mai) est terminé mais j’ai bien lu ces mangas en mai (pour les deux premiers présentés) et en avril (pour le troisième).

Aime ton prochain 1 de Daisuke CHIDA.

Akata, octobre 2019, 190 pages, 6,99 €, ISBN 978-2-36974-339-5. 異常者の愛Ijosha no Ai (2017) est traduit du japonais par Ryoko Akiyama.

Genres : manga, seinen.

Daisuke CHIDA 千田大輔 est scénariste et dessinateur.

Tôkyô, une école primaire. Kazumi Ichinose aime Fumika Nimi et Saki Mido aime Kazumi qui ne l’aime pas alors la fillette tue Fumika pour être la seule dans le cœur de Kazumi.

Six ans après, Kazumi, 16 ans, est en deuxième année de lycée et Shino Yotsuya aussi. « Trop mimi, cette Yotsuya… Je me demande pourquoi elle en pince pour toi… – J’en sais rien, – T’es trop bizarre… Kazu… – S’il savait ce que j’ai vécu… » (p. 30). Shino est tombée amoureuse de Kazumi mais lui ne veut plus entendre parler d’amour car certaines amours sont toxiques. De plus il a cru apercevoir Saki Mido dans la rue…

Et si Saki Mido avait été libérée et continuait de poursuivre Kazumi de ses assiduités ? Effectivement, l’adolescente est complètement dérangée et l’histoire se transforme en horreur !

Une étrange série, classée en « WTF ?! » par l’éditeur ! Pour l’instant, en France, 3 tomes (le tome 4 est annoncé pour juin 2020) mais au Japon, la série est terminée en 6 tomes (2017-2018) et l’auteur est passé à une nouvelle série : ヒロインは絶望しました Heroine wa Zetsubô Shimashita, une comédie fantastique.

Attention, violence et scènes de torture !

En proie au silence 1 d’Akane TORIKAI.

Akata, janvier 2020, 192 pages, 8,05 €, ISBN 978-2-36974-768-4. Sensei no shiroi uso 先生の白い嘘 (2014, Kôdansha) est traduit du japonais par Gaëlle Ruel.

Genres : manga, seinen.

Akane Torikai 鳥飼 茜 naît en 1981 dans la préfecture d’Ôsaka. Elle débute sa carrière de mangaka en 2004 avec des histoires courtes publiées dans des magazines et lance sa première série en 2010. Ses mangas féministes parlent de la condition des femmes, de viol, de misogynie, et parfois ils choquent, ils dérangent. Plus d’infos sur son compte Twitter et son compte Instagram.

Misuzu Hara, 24 ans, professeur de japonais au lycée Sakuragaoka, pense qu’elle est toujours « dans le groupe des gens qui se font bouffer ». Même sa meilleure amie, Minako, lui fait des remarques, sur son look, sur son célibat. En tout cas, Minako va se marier avec son petit ami, Hayafuji, qui a une liaison avec Misuzu, enfin une liaison, façon de parler… En interrogeant un élève de 16 ans, Nizuma, au sujet d’une rumeur, ce qu’elle a vécu lui revient en mémoire. « Une femme n’est jamais du bon côté de la balance. ».

Akata vient de publier le premier tome de cette série féministe en ce début d’année et la série est terminée au Japon en 8 tomes. Pourquoi pas, si la médiathèque les achète. En tout cas, les lycéens japonais ont bien changé ! Ou alors c’est moi qui ai vieilli…

World War Demons 1 d’Urû OKABE

Akata, collection WTF ?!, septembre 2017, 224 pages, 7,95 €, ISBN 978-2-36974-191-0. 世界鬼 Sekai Oni (2012), originellement paru chez Shôgakukan, est traduit du japonais par Chiharu Chûjo.

Genres : manga, seinen.

Urû OKABE 岡部閏 est un jeune mangaka qui dessine depuis l’enfance. Ce premier tome de World War Demons est son premier manga. Plus d’infos sur son compte Twitter.

Azuma Shinonome, orpheline, a été recueillie par son oncle et sa tante. Mais leur plus jeune fils, Kazuya, appelle sa cousine « Azuma la mocheté » et la frappe régulièrement. L’aîné a tué son oiseau, « Bébé Moineau », car il faisait trop de bruits et l’empêchait d’étudier. Quant à l’oncle, sans commentaire… Ou alors Azuma a des hallucinations ? Le psychiatre qu’elle consulte lui dit qu’elle est atteinte du « syndrome d’Alice de l’autre côté du miroir ».

C’est alors qu’elle se retrouve avec d’autres adolescents et un ancien militaire, tous atteints de la même maladie, de l’autre côté du miroir et le démon de Cheshire leur annonce qu’ils doivent « abattre les six démons de l’univers » puis il les attaque férocement !

Ils découvrent qu’ils peuvent matérialiser des armes mais ils sont assujettis au temps, ils perdent de l’énergie vitale et, ce n’est pas un jeu : s’ils meurent dans ce monde, ils mourront vraiment.

Ce manga, inspiré par L’école emportée de Kazuo Umezu (que j’avais adoré), montre un monde parallèle où tout n’est que violence. Mais n’est-ce pas déjà le cas, pour eux, dans le monde réel ? La série est terminée en 11 tomes (le dernier tome est paru en septembre 2019 en France). Pourquoi pas, si j’ai l’occasion d’emprunter les tomes suivants car je suis très intriguée par cette série !

Ce dernier manga entre aussi dans le challenge Littérature de l’imaginaire #8.

Trois seinen, résolument adultes dans les thèmes et les traitements, mais dans trois genres différents, un fait de société horrible, un féministe et un fantastique horreur.

Plus de BD de la semaine chez Moka.

Zombie Cherry 1 de Shôko CONAMI

Zombie Cherry 1 de Shôko CONAMI.

Akata, collection Medium, juin 2016, 190 pages, 6,95 €, 978-2-36974-127-9. シカバネ☆チェリー Chikabane Cherry (2013, Akita Publishing Co, prépublication dans le mensuel shôjo Gekkan Princess) est traduit du japonais par Chiharu Chûjo.

Genres : manga, shôjo, horreur.

Shôko CONAMI こなみ詔子 naît un 24 août. Elle dessine depuis l’enfance et commence sa carrière à l’âge de 18 ans. Elle voyage beaucoup (Asie, Europe). Elle aime le fantastique et l’horreur, le cinéma et les jeux vidéo. Sa première série, Shinobi life (シノビライフ 13 tomes entre 2007 et 2012), se déroule dans le Japon médiéval. Plus d’infos sur son blog officiel et son site officiel.

Lycéenne, Miu Kyûragi n’arrive jamais à se lever le matin. Son voisin, et ami, Haru doit toujours la réveiller, il lui propose une potion qu’il a fabriquée, la Cherry Soup. « T’inquiète, je l’ai déjà testée sur des plantes, des animaux et même sur moi. Tu vas voir, ça va te changer la vie… […] La potion fait son effet… Par contre, son psychisme a encore du mal à suivre… ».

Mais Miu est amoureuse de Kei Tôno et, par un concours de circonstances, il l’invite au cinéma voir un film d’horreur japonais. Miu doit être en forme ! Elle vole la fiole de Haru et boit tout ! La séance de cinéma et le contact avec Kei, d’habitude renfermé, se passent très bien, ils ont la même passion pour l’horreur sauf les zombies.

C’est pendant leur discussion, après le film, que Miu se rend compte que son cœur ne bat plus et qu’elle n’a plus de pouls… En fait, elle était tellement excitée qu’elle s’est violemment cognée la tête contre un poteau et elle n’a pas réalisé qu’elle se levait du lit de la morgue et pas de son lit pour aller au cinéma !

« Mais cacher mes sentiments… jusqu’à la mort… Est-ce une bonne chose pour moi ?! ».

Alors d’un côté, Miu doit cacher à Kei (et à tous) sa situation, et d’un autre côté il y a confrontation entre Haru et Kei. Ah, et il y a les autres filles qui sont amoureuses de Kei qui se mettent à harceler Miu… Ce manga pourrait sembler être un shôjo classique mais un shôjo horreur, ce n’est pas banal ! J’ai bien ri avec le chapitre bonus à la fin.

Ah, c’est une série courte, seulement 3 tomes, alors je veux bien connaître la suite !

Pour La BD de la semaine et les challenges BD, Jeunesse et Young Adult #9, Littérature de l’imaginaire #8 et bien sûr Un mois au Japon.