9 albums illustrés des éditions Chat-Minou

Je n’ai pas eu le temps de programmer un billet bande dessinée alors voici 9 albums illustrés des éditions Chat-Minou.

Genres : littérature jeunesse, albums illustrés.

CaligrAnimaux de Céline Lamour-Crochet.

Chat-Minou, novembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 979-10-9526-106-3.

Des calligrammes animaux très jolis. Mes préférés sont le flamand, le jaguar et la poule. Un album illustré pour découvrir les lettres de l’alphabet, les animaux et l’art.

L’escargot multicolore de Violette et Bernard Sicre.

Chat-Minou, décembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 979-10-9526-103-2.

Frédérique est une escargot qui rêve de couleurs et lorsqu’une marguerite vient se poser sur sa coquille, elle est très contente. Mais le vent emporte la fleur. Frédérique rencontre Chrysale la chenille, Ignace la limace, puis Claude, un congénère qui lui dit qu’elle est très jolie mais elle veut toujours de la couleur. Un album illustré sur l’acceptation de soi.

Les habits étranges de Nils.

Chat-Minou, décembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 79-10-9526-105-6.

Alors quels habits préférez-vous ? Un album pour comprendre la réalité et l’illusion.

L’imagier cache-cache des animaux d’Alexandra Gabrielli-Kuhn.

Chat-Minou, décembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 979-10-9526-107-0.

édition multilingue, par exemple l’album s’ouvre sur un proverbe persan écrit en français et écrit en persan (avec la prononciation). Des proverbes persan, espagnol, yiddish, arménien, gabonais (mon préféré, voir ci-dessous), grec, ashanti, anglo-saxon, égyptien, russe, japonais, chinois, avec des animaux kaléïdoscopiques. « On n’apprend pas à siffler à un perroquet qui parle. »

La coccinelle aux petites ailes de Sylvie Lavoie et Emmanuelle Moreau.

Chat-Minou, décembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 979-10-9526-102-5.

« Une famille de coccinelles vit sur une fleur de pavot. » Mais Crécelle, la plus jeune de la famille, a des ailes toutes petites alors elle ne peut pas s’envoler et partir à l’aventure comme ses sœurs… Un album illustré sur l’acceptation de soi et le courage.

Les filles et les garçons de France Quatromme et Élise Catros.

Chat-Minou, décembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 979-10-9526-100-1.

Annabelle et Anatole s’amusent à être un garçon ou une fille, déguisements, ombres chinoises. Un album pour jouer avec les genres, leurs similitudes et différences.

Niko dort de Kouam Tawa et Tiphaine Boilet.

Chat-Minou, décembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 979-10-9526-101-8.

Au zoo, Niko dort mais les visiteurs sont mécontents… « Nous ne sommes pas venus de si loin pour regarder le singe dormir !, se fâchent les touristes. » Au cirque, Niko dort aussi… « Nous n’avons pas payé si cher pour regarder le singe dormir !,s’emportent les spectateurs. » Un album pour que petits et grands comprennent que les animaux ne sont pas des objets, des jouets et qu’ils doivent vivre dans leur milieu naturel, leur paradis, sans que les humains ne les dérangent.

Nini… une mouche tout simplement d’Anne Vidal.

Chat-Minou, décembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 979-10-9526-108-7.

Nini est un des petits asticots issus des œufs qu’a pondu une mouche bleue. Comme les asticots sont nés sur un tas d’ordures, ils ont bien à manger mais « c’est fatiguant de ramper », de se tortiller. Un matin Nini se réveille avec trois paires de pattes et des ailes, elle va pouvoir s’envoler, « Nini a un monde à explorer. » ! Un album sur l’amitié, la liberté, l’acceptation de soi et des autres tels qu’ils sont.

Un renard dans le poulailler d’Anne Vidal.

Chat-Minou, décembre 2016, 24 pages, 10 €, ISBN 979-10-9526-104-9.

« C’est la panique au poulailler ! / Le coq a été bâillonné, / Des poules plumées, des œufs volés, / On a même mordu le fermier ! / Mollasson le chien policier / Est appelé pour enquêter. / Ça sent le renard à plein nez : / Mon flair ne m’a jamais trompé ! » Le renard Fripon sera-t-il arrêté et puni ? Mais les animaux de la ferme comprennent pourquoi Fripon agit ainsi. Un album pour découvrir l’équilibre entre les animaux ‘domestiqués’ de la ferme et les animaux sauvages qui ont besoin de se nourrir et de se protéger.

J’ai apprécié tous ces albums illustrés, tant pour leurs illustrations que pour leurs messages. Mon top 3 : 1. Un renard dans le poulailler, 2. La coccinelle aux petites ailes ex aequo avec Niko dort, 3. Nini… une mouche tout simplement.

Malheureusement, je ne sais pas si cette maison d’éditions existe toujours et je n’ai pas pu lire le dixième album illustré, La vraie vie de Clément Robert et Alice Bunel (Chat-Minou, décembre 2016, 32 pages, 14 €) mais cet album avec un chat et des oiseaux m’aurait bien plu.

Pour Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 9, livres jeunesse) et Jeunesse & young adult #12.

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Des pensées pour Violette de Charlotte Bousquet

Des pensées pour Violette de Charlotte Bousquet.

Scrineo, collection Faune, octobre 2022, 192 pages, ISBN 978-2-38167-161-1.

Genres : littérature française, littérature jeunesse.

Charlotte Bousquet naît le 9 janvier 1973 en France. Elle étudie la philosophie et soutient une thèse sur les mondes imaginaires, Les mondes imaginaires et le déplacement du réel : un questionnement de l’être humain, à la Sorbonne en 2002. Mais elle est aussi romancière, Zaïna et le fils du vent (1999), Le défi de Zaïna (2001), la trilogie Cœur d’Amarantha (2004-2006), la trilogie L’archipel des Numinées (2009-2011), la série La peau des rêves (4 tomes, 2011-2013), etc. Elle est également nouvelliste, essayiste, scénariste de bandes dessinées et éditrice (CDS-éditions). Littérature pour adultes, pour la jeunesse, de l’imaginaire, elle a plusieurs cordes à son arc et reçoit de nombreux prix littéraires. J’ai très envie de lire Le dernier ours paru en 2012 et qui se situe au Groenland an 2037. Plus d’infos sur son blog (pas mis à jour).

Adagio est un chat tigré aux yeux verts ; il est heureux avec son humaine, Violette, une ancienne pianiste mais un jour Violette n’est plus là, elle est à l’hôpital, dans le coma…

Pauline, la petite-fille de Violette, était dans le désert du Sahara, un voyage qu’elle a fait seule car son ami d’enfance Younès est mort trois mois avant leur départ. Alors elle ne veut pas perdre sa mamie Violette dont elle est proche depuis toujours. « Et Adagio ? Comment il va ? – Adag… Oh mon Dieu ! Ça fait quatre jours qu’il est seul, le pauvre. Dans la panique, je n’ai même pas pensé à le nourrir. Il doit être affamé ! Je… – Je m’en occupe, décide Pauline. Le temps de poser mon sac, et je fonce chez mamie. » (p. 19).

Les chapitres alternent entre Adagio, Pauline, 20 ans, et Kirian, 17 ans (les petits-enfants de Violette). Pauline voudrait voyager dans le monde entier et Kirian dessine et aime la musique (il cite le groupe Tool p. 37). En tout cas, ils ne renoncent pas à leur grand-mère bien-aimée et feront tout pour qu’elle revienne ! En attendant, ils essaient de récupérer Adagio pour qu’il ne soit plus seul avec sa peine. « Entre l’accident de mamie Violette, l’hystérie de Julie [c’est la femme de ménage et elle n’aime pas Adagio], le SAMU qui débarque et la solitude, le pauvre n’a rien dû comprendre. » (p. 47).

Et puis, il y a Élias, le médecin, qui accepte Adagio. « Il va tenter l’expérience. À titre exceptionnel, le chat tigré sera admis, aux heures de visite, dans la chambre de son humaine. » (p. 68).

C’est non seulement un roman très touchant mais aussi une véritable ronron-thérapie. L’autrice aborde avec sensibilité les thèmes du coma, des soins palliatifs, de la présence de la famille et surtout de l’animal auprès de la personne qui en a besoin, et bien sûr de l’amour. Un livre lu après avoir vu la note de lecture de Sharon.

Pour Challenge lecture 2023 (catégorie 48, un roman de moins de 200 pages), Jeunesse & young adult #12, Petit Bac 2023 (catégorie Prénom pour Violette) et Un genre par mois (en mars, jeunesse, young adult).

La tour des Anges de Philip Pullman

La tour des Anges de Philip Pullman.

Folio Junior, n° 1052, octobre 2017 (nouvelle édition), 450 pages, 9,30 €, ISBN 978-2-07-509124-4. The Subtle Knife (1997) est traduit de l’anglais par Jean Esch.

Deuxième tome de la trilogie À la croisée des mondes qui m’a été envoyé par Lecteurs.com, merci !

Genres : littérature anglaise, littérature jeunesse, fantastique, science-fiction.

Philip Pullman [je remets ce que j’ai écrit pour Les royaumes du nord] naît le 19 octobre 1946 à Norwich dans le Norfolk en Angleterre. Son père étant pilote de la Royal Air Force, la famille le suit en Afrique (Rhodésie, Zimbabwe…) mais lorsque le père meurt dans un crash d’avion au Kenya en 1954, la mère et les deux garçons rentrent en Angleterre, et Philip et Francis grandissent chez leurs grands-parents à Norwich. Philip Pullman étudie à l’école bilingue Ysgol Ardudwy (Pays de Galles) puis à l’Université d’Oxford (Angleterre). Il devient professeur universitaire et se lance en littérature aussi bien pour la jeunesse que pour les adultes (romancier, dramaturge). Plus d’infos sur son site officiel.

La lecture de ce deuxième tome, c’est tout nouveau pour moi puisque j’avais lu le premier tome il y a des années (peu de temps après sa parution) et j’avais vu le premier film mais je n’ai aucune idée de la suite. D’ailleurs, ça démarre avec un certain William (Will) Parry que je ne connais pas.

Will, 12 ans, laisse sa mère, prise de confusion mentale depuis que deux inconnus sont venus la harceler, chez madame Cooper, la professeure de piano. Deux hommes sont dans leur maison et l’un deux meurt en trébuchant sur le chat Moxie… Will s’enfuit avec le seul bien de sa mère, une écritoire en cuir vert qui contient des lettres, et part à la recherche de son père, disparu depuis dix ans. La seule chose que sa mère lui a dite est que « John Parry était un bel homme, un officier des Royal Marines, courageux et intelligent, qui avait quitté l’armée pour devenir explorateur et conduire des expéditions dans les endroits les plus reculés du globe. » (p. 20) mais Will n’a jamais trouvé aucune trace de lui. Par contre, il trouve une brèche et, en s’y cachant, il arrive dans un autre monde où il rencontre « Lyra Belacqua, surnommée Lyra Parle-d’Or par le roi Iorek Byrnison. » (p. 72). Cette ville, en bord de mer, abandonnée, c’est Cittàgazze et il y a des Spectres qui ont vidé les adultes de leur substance. « Peut-être une guerre dans les cieux parviendra-t-elle à chasser tous les Spectres de ce monde et à les renvoyer dans les enfers d’où ils sont sortis. Quel bienfait ce serait ! Nour pourrions enfin vivre heureux, libérés de cet effroyable fléau ! » (p. 185).

Pendant ce temps, madame Coulter complote avec des membres de l’Église et la sorcière Serafina Pekkala réunit un concile avec des sœurs, dont Ruta Skadi, qui elles aussi ont vu des horreurs faites aux enfants et à leur dæmon, et pour la première fois un homme y assiste, c’est Lee Scoresby.

Grâce à la brèche empruntée par Will, Lyra et Will vont dans le monde de Will pour effectuer chacun des recherches, Lyra sur la Poussière, ici appelées les Ombres avec le Dr Mary Malone, et Will pour découvrir des choses sur son père. Mais l’Oxford de Will est vraiment différent de l’Oxford de Lyra et les deux jeunes ne doivent pas se faire repérer, chacun pour des raisons différentes.

Il y a bien des dangers, les Spectres, le Couteau, madame Coulter, Lord Boreal… Dans ce deuxième tome, le lecteur suit particulièrement Lyra, Will et Lee Scoresby, les sorcières menées par leur reine Serafina Pekkala, le Dr Mary Malone, Marisa Coulter, et ce sur au moins trois mondes. « Lee sentit son moral remonter en même temps que son ballon. Un jour, il avait dit à Serafina Pekkala que voler ne l’intéressait pas, ce n’était qu’un métier pour lui, mais il n’était pas sincère en disant cela. S’élever dans les airs, avec un vent propice dans le dos, et devant soi, un nouveau monde : que pouvait-il y avoir de meilleur dans la vie ? » (p. 290). L’aléthiomètre est toujours là mais l’objet principal ici est le poignard subtil et il est question de l’Æsahahættr (un être humain, un objet, un Ange ?).

Que d’aventures dans cette Tour des Anges ! Un tome dense, avec de nouveaux personnages, plein de dangers et d’imaginaire à la fois fantastique et science-fiction ! Les lecteurs apprennent de plus en plus de choses de plusieurs personnes différentes et se sentent un peu privilégiés car ils en savent plus que Lyra et Will réunis. D’ailleurs, au contact de Will, Lyra a mûri, elle s’est radoucie, en un mot elle est moins arrogante. Cependant, l’histoire s’éparpille peut-être un peu mais bon… Prêts pour le tome 3, pour le combat impitoyable entre les différentes forces ?

Pour Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 11, un livre avec une couverture bleue, 3e billet), Challenge lecture 2023 (catégorie 12, un livre avec une plante sur la couverture, il y a 4 palmiers et plusieurs arbres), Contes et légendes 2023 (dæmons, sorcières, Anges, autres mondes…), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Petit Bac 2023 (catégorie Bâtiment pour Tour, 2e billet), Un genre par mois (en février, c’est toujours drame) et Voisins Voisines 2023 (Angleterre).

La balle rouge d’Iga et Przemysław Ścibek

La balle rouge d’Iga Ścibek et Przemysław Ścibek.

La Partie, septembre 2022, 48 pages, 13,90 €, ISBN 978-2-49276-842-2. Co to za kuleczka (2021) est traduit du polonais par Lydia Waleryszak.

Genres : littérature polonaise, littérature jeunesse, album illustré.

Iga Ścibek naît en 1989 en Pologne. Elle suit des études de paysagiste puis étudie les Beaux-Arts à Varsovie. Elle est autrice et illustratrice. La balle rouge est son premier livre et il lui rapporte un prix.

Przemysław Ścibek naît en 1987 en Pologne. Il étudie les Beaux-Arts à Cracovie, à Varsovie puis à Lisbonne et devient designer industriel (spécialisé dans la conception d’expositions, d’objets et de meubles). Il est l’auteur de La balle rouge, son premier livre, et Iga Ścibek, son épouse est co-autrice et illustratrice.

Je vous mets le résumé de la 4e de couv’, c’est plus pratique : « Tytus est un renard touffu. Touffu au-delà du raisonnable… jusqu’au jour où une solution lui tombe du ciel. »

Tytus vit « dans un terrier, au pied d’un majestueux ginkgo. » mais sa fourrure, « c’est une mine de problèmes ! ». Pourtant il suffit d’un peu de bonheur et de s’accepter tel qu’on est pour être bien ! N’est-ce pas ? Parfois il faut un peu d’aide, comme une jolie balle rouge par exemple.

Un très bel album illustré tout en délicatesse, subtilité et philosophie qui va hypnotiser les petits et les grands.

Pour ABC illimité (lettre I pour prénom), Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 9, un livre jeunesse ou YA, 2e billet), Challenge lecture 2023 (catégorie 23, un livre écrit à quatre mains), Jeunesse & young adult #12 et Tour du monde en 80 livres (Pologne).

Les royaumes du nord de Philip Pullman

Les royaumes du nord de Philip Pullman.

Folio Junior, n° 1051, octobre 2017 (nouvelle édition), 528 pages, 10,30 €, ISBN 978-2-07-509123-7. Northern Lights (1995) est traduit de l’anglais par Jean Esch.

Premier tome de la trilogie À la croisée des mondes qui m’a été envoyé par Lecteurs.com, merci !

Genres : littérature anglaise, littérature jeunesse, fantastique, science-fiction.

Philip Pullman naît le 19 octobre 1946 à Norwich dans le Norfolk en Angleterre. Son père étant pilote de la Royal Air Force, la famille le suit en Afrique (Rhodésie, Zimbabwe…) mais lorsque le père meurt dans un crash d’avion au Kenya en 1954, la mère et les deux garçons rentrent en Angleterre, et Philip et Francis grandissent chez leurs grands-parents à Norwich. Philip Pullman étudie à l’école bilingue Ysgol Ardudwy (Pays de Galles) puis à l’Université d’Oxford (Angleterre). Il devient professeur universitaire et se lance en littérature aussi bien pour la jeunesse que pour les adultes (romancier, dramaturge). Plus d’infos sur son site officiel.

Jordan College, Oxford. Lyra, 11 ans, et son dæmon Pantalaimon (Pan) sont entrés dans le Salon où ne se réunissent que des hommes, les Érudits. Pris au piège, ils se cachent et voient le Maître verser de la poudre dans la carafe de Tokay 1898 destinée à Lord Asriel. « En fait, elle était surtout inquiète, mais pas pour elle-même. À force de se trouver dans des situations délicates, elle avait fini par s’y habituer. Non, cette fois, elle s’inquiétait au sujet de Lord Asriel, et se demandait ce que tout cela signifiait. Ce n’était pas souvent qu’il venait ici au Collège, et le fait que sa visite ait lieu en période de fortes tensions politiques indiquait qu’il ne venait pas seulement pour manger, boire et fumer avec quelques vieux amis. Elle savait que Lord Asriel et le Maître étaient l’un et l’autre membres du Conseil du Cabinet, l’organe consultatif particulier du Premier Ministre ; mais les réunions du Conseil se déroulaient au Palais, et non pas dans le Salon de Jordan College. » (p. 19-20). Lyra ne peut pas laisser son oncle se faire empoisonner !

En prévenant son oncle in extremis, Lyra lui sauve la vie mais elle voit les photos qu’il montre aux Érudits et elle veut aller avec lui dans le Grand Nord ! « Je veux voir les Lumières du Nord, les ours et les icebergs, et tout le reste. Je veux savoir ce qu’est cette Poussière. Et cette ville flottante. Est-ce un autre monde ? » (p. 43). Vous pensez bien que Lord Asriel refuse.

Ce roman se déroule dans notre monde mais pas vraiment notre monde, un monde imaginaire avec des petits côtés steampunk, fantastique, science-fiction et évidemment beaucoup d’aventures. Par exemple, il y a, dans le royaume de Britannia, entre autres une Cour de Discipline Consistoriale, un Conseil d’Oblation, un Magisterium, un pape Jean Calvin qui a « transféré le siège de la Papauté à Genève » (p. 45), une théorie Barnard-Stokes, « deux théologiens renégats qui posèrent comme hypothèse l’existence de nombreux autres mondes semblables à celui-ci, ni ciel ni enfer, mais des mondes matériels souillés par le péché. Tout proches de nous, mais invisibles et inaccessibles. La Sainte Église a tout naturellement réfuté cette hérésie abominable, et Barnard et Stokes furent réduits au silence. » (p. 46), des mondes parallèles donc. Et Lyra, sans le savoir, est déjà mêlée à tout ça mais contrairement aux apparences, le Maître et le Bibliothécaire de Jordan College font tout pour la protéger le plus longtemps possible.

Roger, le meilleur ami de Lyra, est un marmiton avec qui Lyra s’amuse beaucoup (escalades des toits du Collège, crachats de noyaux de prunes, imitations, courses folles, vols à l’étalage et petites bagarres entre bandes rivales). Mais une femme avec un singe doré enlève les enfants prépubères dans plusieurs villes ; les habitants les appellent les Enfourneurs et personne ne revoit jamais les enfants. Pour Lyra, ce n’était qu’une rumeur jusqu’à ce que des enfants – dont Roger – disparaissent à Oxford…

Quand Lyra fait la connaissance de madame Coulter, elle ne sait pas que c’est cette femme et son singe doré qui enlèvent les enfants… Elle doit partir avec elle et elle en est ravie, quelle aventure ! Mais avant le départ, le Maître lui remet un genre de boussole, en fait un aléthiomètre, « Il n’en existe que six dans le monde, celui-ci est l’un deux. Je te le répète, Lyra : ne le montre à personne. Il serait même préférable que Mme Coulter ne le voie pas. Ton oncle… […] Ça sert à dire la vérité. Mais pour savoir comment le lire, tu devras apprendre par toi-même. Va-t-en maintenant… le jour se lève. […] Lord Asriel a présenté cet instrument à Jordan College il y a quelques années. Peut-être pourra-t-il… […] Fais vite, petite, dit-il à voix basse. Les forces de ce monde sont très puissantes. Les hommes et les femmes obéissent à des courants beaucoup plus féroces que tu ne peux l’imaginer, qui nous balayent et nous entraînent malgré nous. Va, Lyra, que Dieu te protège. Et surtout, garde tes pensées pour toi. » (p. 100-101).

Et voici Lyra lancée dans le monde, à Londres où madame Coulter connaît « beaucoup de gens différents, qu’elle rencontrait dans toutes sortes d’endroits » (p. 110), des explorateurs, des militaires, des Skraelings, des scientifiques, des politiciens… Lyra découvre les grands magasins, les salons de thé, le théâtre… et madame Coulter lui enseigne tout ce qu’une jeune fille doit savoir, bref une vie trépidante, « élégante et raffinée » (p. 115) mais manquant cruellement de liberté. Lyra et Pan s’enfuient mais la ville de Londres est dangereuse et elle obtient le secours de gitans qui sur leur péniche se rendent à Byanplats dans les Fens mais je ne vous en dis pas plus car Lyra et Pan ont encore beaucoup de choses à vivre et à découvrir.

Je rajoute simplement que l’ours Panserbjorn sur la couverture, c’est Iorek Byrnison. Les gitans et Lyra sont aussi accompagnés de Lee Scoresby, un voyageur qui a un ballon dirigeable. Tous se dirigent vers Bolvangar dans le Grand Nord.

Deux ans avant la parution du premier tome de Harry Potter, voici le premier tome de la trilogie de Philip Pullman. Un tome plein, non pas vraiment de magie, mais de questionnements sur la vie, la parentalité, le passage à l’âge adulte, le pouvoir, la religion (le péché originel), la philosophie, l’avenir, et un mélange de science-fiction (technologie, steampunk, Poussière ou particules élémentaires inconnues, univers parallèles…) et de fantastique (dæmons, animaux qui parlent, ours en armures, sorcières…). Et bien sûr de l’aventure, de l’amitié, du courage et des dangers ! Je situerais le roman début du XXe siècle avec les grandes expéditions dans le nord mais l’auteur n’en dit rien, ce n’est donc qu’une supposition. En tout cas, Lyra – et les lecteurs captivés – vont de rebondissements en révélations dans ce premier tome foisonnant et passionnant ! Attention froid glacial dans le Grand Nord alors un feu de cheminée ou un plaid sont les bienvenus ! Les descriptions sont géniales et mes deux personnages préférés sont le dæmon Pantalaimon et l’ours Iorek Byrnison mais tous les personnages ont leurs particularités et l’auteur les a très bien élaborés.

Je suis très contente d’avoir relu Les royaumes du nord et je vais enfin pouvoir lire la suite !

Pour ABC illimité (lettre P pour prénom), Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 11, une couverture bleue), Challenge lecture 2023 (catégorie 40, un livre dont la couverture est un dessin), Contes et légendes 2023 (légendes du Nord, dæmons, sorcières…), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Petit Bac 2023 (catégorie Lieu pour Nord), Un genre par mois (en février, drame) et Voisins Voisines 2023 (Angleterre).

Une rencontre inattendue d’A.D. Martel

Une rencontre inattendue d’A.D. Martel.

Scrineo, décembre 2022, 11 pages, nouvelle illustrée, lecture numérique.

Genres : littérature française, nouvelle, jeunesse, steampunk.

A.D. Martel fait des études scientifiques mais est doctorante en histoire. Elle aime lire depuis l’enfance, en particulier les littératures de l’imaginaire, et elle se lance tôt dans l’écriture de romans plutôt aventures, fantasy et science-fiction mais aussi quelques romances. Plus d’infos sur son site officiel sur lequel je suis surprise de voir autant de romans déjà écrits.

Rowena, orpheline de 12 ans, est la « meilleure mécanicienne d’Arkantras » (p. 1) mais elle a réparé l’automate pour l’apprenti Arnold et il refuse de la payer… Pire, le contremaître d’Arnold la fiche dehors en déchirant ses vêtements ! « Pourquoi le monde était-il si cruel ? Pourquoi avait-elle été stupide au point de croire que cet apprenti tiendrait parole ? » (p. 4).

Pendant que les riches s’affairent pour Noël, Rowena est maintenant déguenillée, trempée et seule au monde… Alors elle décide de se venger et, en pleine nuit, va récupérer dans l’automate la pièce qu’elle a réparée. Malheureusement elle met trop longtemps et au petit jour, elle est poursuivie par les dockers… Elle doit se cacher et entend « un son étouffé […]. Cela ressemblait… à une plainte. » (p. 7). C’est alors que Rowena découvre un chaton d’environ un mois, « vivant, mais plus pour longtemps » (p. 8). Ce chaton, c’est Monsieur Gratouille.

Scrineo fait mouche avec cette nouvelle inédite offerte pour Noël afin de donner envie de lire De rouages et de sang d’A.D. Martel. Steampunk, chat, cette série a tout pour me plaire et le côté jeunesse ne me dérange pas – au contraire puisque je participe comme chaque année au challenge Jeunesse young adult #12.

Je note donc les deux premiers tomes. Les disparus d’Arkantras paru en mars 2022 et Le trésor du Pink Lady paru en août 2022, les deux tomes étant illustrés par Myrtille Vardelle.

Myrtille Vardelle étudie les métiers du livre (édition-librairie) et la communication puis travaille dans un studio graphique. Elle est illustratrice, photographe et vit à Toulouse. Elle illustre de nombreuses couvertures et romans des éditions Scrineo. Plus d’infos sur son site officiel, Paper & Berries (plus mis à jour), sa page FB et son instagram.

Charamba, Bobine s’en mêle de Marie Pavlenko et Marie Voyelle

Charamba, hôtel pour chats – Bobine s’en mêle de Marie Pavlenko et Marie Voyelle.

Flammarion Jeunesse, mars 2022, 128 pages, 10,90 €, ISBN 978-2-08027-295-9.

Genres : littérature française, littérature jeunesse.

Marie Pavlenko naît le 30 septembre 1974 à Lille dans le Nord. Elle étudie les lettres modernes à Sorbonne-Nouvelle (Paris3) puis le journalisme à l’école supérieure de journalisme de Lille. Elle est journaliste, romancière (fantasy et littérature jeunesse) et reçoit plusieurs prix littéraires. Elle vit entre la région parisienne et les Cévennes et elle est engagée pour l’écologie. Plus d’infos sur son site officiel.

Marie Voyelle est illustratrice jeunesse (romans et BD) et pour la presse (jeunesse et féminine) pour plusieurs éditeurs. Plus d’infos sur son site officiel et sa page FB.

Vous partez en vacances ou vous devez vous absentez pour une autre raison ? Mettez votre chat en pension à l’hôtel Charamba, géré par Magda, une « vieille dame charmante » (p. 9) qui pense être la propriétaire des lieux. Mais « les vrais maîtres des lieux sont » (p. 10) Bobine (chatte Persan blanche à poils longs est la doyenne et rêve de tricoter comme Magda), Mulot (matou européen noir et blanc, bien musclé et bagarreur, qui a la phobie des concombres), Carpette (mâle Siamois qui se prend pour un humain et chante comme… Johnny Hallyday car il cherche l’amour), Couscousse (Chartreuse obèse… que son humain a abandonné à l’hôtel, mythomane, elle communique avec le fantôme de Bertou… Bertou ? Ben oui, Albert Einstein ! C’est qu’elle aurait étudié à l’université de Harvard aux States). Voilà, vous êtes briffés, on commence ?

Un matin, Norbert dépose Wolfgang à l’hôtel Charamba car il part en vacances en Italie. Wolfgang est un jeune chat noir très timide et il est gêné car il a dû faire pipi dans la caisse de transport… Magda l’installe dans la chambre n° 13 et Bobine vient aux nouvelles, puis Couscousse qui a bien du mal à entrer par la chatière… Mais Wolfgang est toujours très intimidé… « On va te laisser t’installer et te mettre à l’aise, intervint Bobine. Dès que tu te sens prêt, tu nous dit : le grand chalon est rempli de jeux, de frotte-griffettes, de passages secrets, de tubes, d’échelles, de chaises, de ficelles et de chats sympas. » (p. 35).

Le problème, c’est que Wolfgang reste enfermé dans sa chambre pendant 3 jours. Bon, il reçoit des croquettes dans son bol et Magda passe lui dire bonjour et lui faire des caresses le matin et le soir mais Wolfgang est vraiment plus que timide… Même « Bobine [qui] était plutôt fortiche pour décoincer les timides et les trouillards […] commençait à s’interroger. » (p. 43).

D’ailleurs Bobine fait tout pour convaincre Wolfgang mais rien n’y fait, il dit qu’il n’aime pas les chats et s’isole dans sa chambre… Que faire ? Les chats de Charamba trouveront-ils une solution pour dérider Wolfgang ? Je peux vous dire que j’ai bien ri !

Les dessins sont plein d’humour et le texte aussi, avec des mots inventés ou modifiés comme abrachadabrantesque (p. 36) ou croustidégringolant (p. 40) et parfois l’autrice pend le lecteur à partie pour lui expliquer un mot ou lui dire que « ce mot existe, puisqu’il est écrit » (p. 40), ce qui apprend aux jeunes à jouer avec les mots, à faire des jeux de mots ou à créer des mots bizarres mais qui veulent cependant dire quelque chose. C’est donc très inventif ! Il y a aussi un petit côté féministe qui ne déplaira pas aux garçons. « Tant d’inventivité dans deux cerveaux féminins ! Dingue, n’est-ce pas ? Non, pas dingue. Normal. Mais mal connu. Bref. Poursuivons. » (p. 42).

Et les lecteurs apprendront pas mal de choses sur le comportement des chats, « Observez-les quand vous en aurez l’occasion : dès qu’un chat manque sa cible (sauter sur un canapé, une commode, une étagère) et qu’il retombe par terre comme un paquet de riz, que fait-il ? Il se relève aussitôt et repart comme si de rien n’était, la mine fière. » (p. 64), surtout ne jamais rire, le chat vous en voudrait affreusement ! Et surtout, le roman traite d’un sujet difficile, le harcèlement, avec un message clair pour tous les enfants : pour les harcelés : ne pas se laisser envahir par la peur et parler ; pour les harceleurs : ce n’est pas malin du tout, arrêtez ça ou il vous en coûtera !

Je suis sûre que ce premier tome de Charamba va plaire à tous et je n’ai qu’une hâte, lire le deuxième tome, Félins pour l’autre, paru en septembre 2022.

Pour ABC illimité (lettre V pour nom), Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 6, un livre avec un chat sur la couverture), Challenge lecture 2023 (catégorie 40, un roman dont la couverture est un dessin), Les départements en lecture (pour le Nord), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11 et Petit Bac 2023 (catégorie Objets pour Bobine).

19 jours sans Noa d’Anne-Gaëlle Balpe

19 jours sans Noa d’Anne-Gaëlle Balpe.

L’école des loisirs, collection Neuf, août 2022, 264 pages, 11 €, ISBN 978-2-21131-928-7. Illustré par Clémence Monnet.

Genres : littérature française, jeunesse, aventure, fantastique.

Anne-Gaëlle Balpe naît en 1975 en France et vit en région parisienne. Elle étudie la philosophie, le multimédia et la langue tibétaine puis devient professeur et écrivain (en particulier pour la jeunesse) et anime aussi des ateliers d’écriture.

Cosmo et Salma (son aînée de 5 ans) vivent dans une oasis dans le désert mais ils sont seuls depuis 18 jours, depuis que leur frère aîné, Noa, est parti chercher des dattes et n’est pas revenu. Ce matin-là, il fait très chaud, comme chaque jour, et Cosmo va chercher de l’eau au puits. En observant un curieux fennec, il voit « un trou creusé dans le sable » (p. 15). Il donne une datte au fennec qui le suit, au retour, jusque sous la tente où l’attend Salma ! Il décide de l’appeler Dune.

Mais, dans la nuit du 19e jour sans Noa, Salma entend des bruits à l’extérieur de leur tente et préviens son petit frère. « Tu fais ce que je te dis, Cosmo. Tu cours sans t’arrêter et tu te caches dans les rochers. Elle saisie une grosse pierre noircie, qu’elle souleva au-dessus de sa tête […]. » (p. 35). Ce sont finalement des musiciens voyageurs, deux hommes et trois femmes, qui à l’aube sont partis laissant la kora miniature sur le sable. « Ils ont oublié ça. » (p. 43).

Cosmo récupère la kora et se rend au puits où il retrouve Dune mais tout à coup « un grondement sourd » (p. 46), « le ciel s’assombrit [et] un mur de sable. » (p. 48). C’est fascinant mais Cosmo ne doit pas rester là sinon il va être enseveli avec tout le reste ! Il court derrière Dune et se glisse dans le trou à la suite du fennec. « C’était un terrier beaucoup plus profond que ce qu’il avait imaginé. […] La tempête submergea les rochers en hurlant. » (p. 50). Au bout d’un moment, Cosmo tombe dans le vide et pense que, peut-être, il est arrivé la même chose à Noa.

Seul dans une grotte, le fennec étant passé dans une fente trop étroite pour Cosmo, l’enfant se met à jouer de la kora, pour dépasser sa peur, « pour faire taire ses pensées » (p. 58) et se rend compte qu’il joue pour la première fois et chante même. Une créature ressemblant à un fantôme s’approche de lui, lui dit que le fennec est le « roi de Souterre » (p. 61) et qu’il devra rester ici « Comme tous ceux qui viennent de là-haut. » (p. 61).

Non, Cosmo ne peut pas rester ici et laisser Salma seule ! Il continue d’avancer dans la grotte (je pense que les petites lueurs sont des lucioles) et découvre un monde « splendide » (p. 66).

Voilà je ne peux en dire plus pour ne pas divulgâcher mais à partir de là, les lecteurs plongent (c’est le cas de le dire) dans du fantastique. Cette histoire de monde souterrain m’a fait penser à Mardy & Ozgo – Le monde d’en dessous de Marie Lenne-Fouquet et Marie Morelle et bien sûr à Alice aux pays des merveilles. La musique est très importante parce qu’elle est symbole de « l’espoir, l’amour et la liberté » (p. 137). Une très belle lecture pour jeunes (et moins jeunes), prenante (je n’ai pas lâché le livre), qui permet d’affronter sa peur, de prendre ses propres décisions et de grandir.

Pour ABC illimité (lettre A pour prénom), Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 9, un livre jeunesse, young adult), Challenge lecture 2023 (catégorie 9, un livre avec du sable sur la couverture), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Petit Bac 2023 (catégorie Moment de la journée pour Jour) et À la découverte de l’Afrique (il n’y a aucun pays de stipulé mais le fennec surnommé renard des sables ou renard des sables du Sahara vit dans tout le nord de l’Afrique).

Harper et le cirque des rêves de Cerrie Burnell

Harper et le cirque des rêves de Cerrie Burnell.

Albin Michel Jeunesse, collection Mes premiers Witty, février 2017, 176 pages, 9,90 €, ISBN 978-2-22639-226-8. Harper and the Circus of Dreams (2016) est traduit de l’anglais par Mickey Gaboriaud et illustré (en noir et blanc) par Laura Ellen Anderson.

Genres : littérature anglaise, jeunesse, fantastique.

Cerrie Burnell naît le 30 août 1979 à Petts Wood au sud-est de Londres (Angleterre). Elle étudie le théâtre à la Manchester Metropolitan University et elle a joué non seulement pour le théâtre mais aussi pour la télévision. Elle est actrice, chanteuse, autrice (pour la jeunesse et le théâtre) et elle a travaillé pour la chaîne pour enfants CBeebies de la BBC (en montrant son handicap, son bras droit s’arrêtant au coude). Plus d’infos sur son site officiel.

Laura Ellen Anderson naît en 1988 dans l’Essex (Angleterre) mais vit à Londres. Elle étudie l’illustration à l’University College Falmouth et en sort diplômée en 2010. Elle est autrice et illustratrice (albums, romans) depuis 2011. Elle est connue pour sa série Amelia Fang et le comics Evil Emperor Penguin. Plus d’infos sur son site officiel.

Alors que Harper est sur le toit de la résidence Haute-Tour avec son chat Minuit et qu’elle s’apprête à jouer du violoncelle, elle entend hurler Fumée, la louve de son ami Nate. « C’était une compagne sauvage, qui avait de la sagesse dans le cœur et de la pleine lune dans ses hurlements. Mais ce soir, quelque chose semblait la troubler. » (p. 9). Freddy et sa sœur Lisette les rejoignent sur le toit et tous s’envolent grâce au parapluie rouge magique (voir Harper et le parapluie rouge de Cerrie Burnell). Alors que l’équipage s’est arrêté sur un étrange nuage, « une fille vêtue d’une cape de neige » (p. 18) arrive à toute vitesse et une tempête de glace oblige Harper à reconduire tout le monde sur Haute-Tour.

Les lecteurs apprennent ce qui est arrivé à Harper durant la Tempête terrifiante cinq ans auparavant. « Bien sûr, il arrivait parfois, tard dans la nuit, que Harper se demande qui étaient ses parents, et où ils pouvaient bien se trouver. Mais, avec Minuit qui lui tenait compagnie et tous les habitants de la résidence de Haute-Tour qui veillaient sur elle, il était rare qu’elle en éprouve du chagrin. » (p. 29).

Le lendemain, alors qu’elle joue du piccolo auprès de Minuit, Harper fait la connaissance d’Étournelle, la fille aux oiseaux qui vole sur les nuages. « J’ai grandi dans un cirque, révéla Étournelle avec un sourire. Le vent nous porte à travers le monde. » (p. 37), « Je déclenche de violentes tempêtes afin que le Cirque des rêves puisse arriver en toute discrétion. » (p. 38).

Pour la première fois, Harper et ses amis, Freddy, Lisette, Nate et Fumée – suivis par Minuit – vont traverser la ville car ils veulent aller au cirque et ainsi « revenir avec plein d’histoires à raconter » (p. 49). Et, soudain, le chapiteau rouge et or apparaît flottant sur les nuages. « La petite troupe entra dans le chapiteau rouge et or. Et dans une nouvelle aventure. » (p. 62).

Après avoir lu le premier tome, Harper et le parapluie rouge, dans lequel j’a pu faire connaissance de Harper, ses voisins et les animaux qui vivent avec eux, j’étais ravie d’avoir emprunté en même temps ce tome 2 ! Un tome 3, Harper et la forêt de la nuit, est paru en octobre 2017 et je veux absolument le lire. Bizarrement, il y a deux autres titres parus en anglais, Harper and the Fire Star et Harper and the Sea of Secret mais pas (encore) traduits en français…

C’est vraiment un très bon roman jeunesse, joliment illustré, avec du mystère, de l’humour, de nouveaux personnages surprenants dans le monde du cirque, un monde magique, presque féerique, et poétique, et un secret dévoilé !

Pour Bingo littéraire d’Hylyirio 2023 (case n° 18, un livre dont vous auriez aimé être le personnage principal, le personnage de Harper est très attirant même si j’aurais le vertige avec le parapluie !), British Mysteries 2023 (pour le côté mystère et surnaturel), Challenge lecture 2023 (catégorie 6, un livre dont l’un des personnages principaux est un chat ou un chien, le chat Minuit et Harper sont les personnages principaux), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Petit Bac 2023 (catégorie Bâtiment pour Cirque), Tour du monde en 80 livres et Voisins Voisines 2023 (Angleterre).

Harper et le parapluie rouge de Cerrie Burnell

Harper et le parapluie rouge de Cerrie Burnell.

Albin Michel Jeunesse, collection Mes premiers Witty, septembre 2016, 160 pages, 9,50 €, ISBN 978-2-22632-855-7. Harper and the Scarlet Umbrella (2015) est traduit de l’anglais par Mickey Gaboriaud et illustré (en noir et blanc) par Laura Ellen Anderson.

Genres : littérature anglaise, jeunesse, fantastique.

Cerrie Burnell naît le 30 août 1979 à Petts Wood au sud-est de Londres (Angleterre). Elle étudie le théâtre à la Manchester Metropolitan University et elle a joué non seulement pour le théâtre mais aussi pour la télévision. Elle est actrice, chanteuse, autrice (pour la jeunesse et le théâtre) et elle a travaillé pour la chaine pour enfants CBeebies de la BBC (en montrant son handicap, son bras droit s’arrêtant au coude). Plus d’infos sur son site officiel.

Laura Ellen Anderson naît en 1988 dans l’Essex (Angleterre) mais vit à Londres. Elle étudie l’illustration à l’University College Falmouth et en sort diplômée en 2010. Elle st autrice et illustratrice (albums, romans) depuis 2011. Elle est connue pour sa série Amelia Fang et le comics Evil Emperor Penguin. Plus d’infos sur son site officiel.

Harper est douée pour la musique et elle aime son chat noir, Minuit. Elle vit à la résidence de Haute-Tour avec sa grand-tante Suzie dans la cité des Nuages mais, lorsque celle-ci « habilleuse en chef de l’Opéra des Pays-Bas » (p. 9) s’absente, Harper monte chez Élise Caraham, la voisine du dessus, une vieille dame bizarre. Alors qu’elle accompagne Suzie sur le toit, Harper voit son parapluie emporté et… se casser. Depuis l’hélicoptère, Suzie lui lance « Ma chérie, prends le parapluie rouge. Il t’a été laissé par… » (p. 13) mais Harper n’entend pas la fin.

Cependant elle est ravie de pouvoir enfin utiliser le parapluie rouge enfermé depuis toujours dans une cage à oiseaux et veut le montrer à son chat. « Minuit, viens voir mon incroyable parapluie ! Mais Minuit est introuvable. » (p. 18). Pire, il n’a pas touché à son bol de crème, n’a pas joué avec la souris à la menthe poivrée et ne répond pas au son du piccolo dont joue Harper… alors qu’habituellement il suit toujours la fillette. Harper se sent alors « terriblement seule » (p. 21) et c’est à ce moment-là que le parapluie rouge montre sa magie !

En cherchant Minuit dans l’immeuble, Harper se rend compte que Katarina, la minette de la famille brésilienne a disparu, ainsi que Ludo, le matou de la famille allemande, Flocon, le chat de l’école de danse, Memphis et Tallulah, les chats d’Élise Caraham. En fait, tous les habitants de la résidence ont un chat qui a disparu sauf la famille Nathanielson car Nate, malvoyant avait recueilli ce qu’il pensait être un chiot mais qui s’est révélée être « une louve, qui ne l’avait jamais plus quitté » (p. 37). Les chats auraient-ils été envoûtés par la musique de minuit ? « Au douzième coup de minuit, une étrange musique retentit et tous les chats la suivent, chuchota Élise. La plupart ne reviennent jamais. » (p. 35).

Accompagnée par ses jeunes voisins, Nate et sa louve Fumée, Freddy et sa sœur Lisette, Isabella la danseuse, Harper se rend à L’Inoubliable, la salle de concert qui se situe à la cave, avec des instruments de musique pour faire croire qu’ils sont des musiciens. Tous seront utiles, même Lisette qui préfère les souris aux chats.

Ce premier tome de Harper est une belle histoire d’amitié et d’aventure ou la musique et le handicap ont une place importante. J’ai bien aimé le dessin double page (p. 78-79) qui montre tous les chats avec le chef d’orchestre fou et ils ont chacun un instrument miniature pour jouer. « Oui, confirma Harper à voix basse. Les roux sont aux cuivres, les noirs aux bois, les blancs et gris aux cordes et les tigrés aux percussions. » (p. 80). Les enfants pourront-ils libérer les chats ?

Pour ABC illimité (lettre H pour titre), Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #10, Petit Bac 2022 (catégorie Couleur pour Rouge), Voisins Voisines (Angleterre).