La librairie Morisaki de Satoshi Yagisawa.
Hauteville, collection Romans, septembre 2023, 192 pages, 16,95 €, ISBN 978-2-38122-239-4. Morisaki shoten no hibi serif; »>森崎書店の日々 (2010) est traduit du japonais par Deborah Pierret-Watanabe.
Genres : littérature japonaise, premier roman, feel good.
Satoshi Yagisawa 八木沢 里志 naît en 1977 dans la préfecture de Chiba. Il étudie à la Nihon Daigaku (la plus grande université japonaise). La librairie Morisaki est son premier roman et a été adapté au cinéma.
Shinjuku, Tokyo. Takako n’en revient pas ! Elle est au restaurant avec Hideaki qu’elle fréquente depuis un an et il lui annonce, avec désinvolture, qu’il va se marier l’année prochaine avec sa petite amie ! Une collègue qui travaille dans la même entreprise qu’eux et avec qui il est depuis deux ans et demi. « Mais tu sais, Takako, on pourra toujours se voir de temps en temps, a-t-il ajouté avec un sourire. » (p. 9).
Takako, à 25 ans, a l’impression de n’avoir encore rien fait de sa vie et son monde s’effondre car elle est très amoureuse de Hideaki. Elle donne sa démission. « Lors de mon dernier jour au bureau, Hideaki m’a joyeusement dit que, même si je démissionnais, rien ne nous empêchait d’aller manger un bout ensemble, un de ces quatre. » (p. 11-12). Takako dort pendant un mois puis écoute un message de son oncle Satoru qui a « hérité de la librairie fondée par mon arrière-grand-père à Jinbôchô » (p. 13-14).
J’ai visité ce quartier, Jinbôchô et j’ai aimé les nombreux libraires et bouquinistes implantés sur Yasukuni-dôri alors que ce roman s’y déroule me met en joie. « La vue de toutes ces librairies alignées avait de quoi donner le vertige. » (p. 19, Takako) et « Ici, c’est le plus grand quartier des bouquinistes au monde. » (p. 23, Satoru). Par contre, je ne savais pas que Jinbôchô était considéré comme le Quartier latin de Tokyo (ou alors j’ai oublié).
Après des débuts difficiles durant l’été et beaucoup de sommeil, Takako se met soudain à lire. Quand même, avec tous ces livres d’auteurs japonais modernes autour d’elle ! « Il arrive parfois qu’un événement imprévu ouvre une porte dont on ignorait l’existence. C’est précisément ce que j’ai ressenti, à cette étape de ma vie. » (p. 53).
Je ne vous raconte pas ce que Takako va vivre, simplement que… « Les livres ont joué un rôle essentiel dans ma transformation bien sûr, mais j’y ai aussi rencontré tellement de personnes, appris tellement de choses… j’ai enfin commencé à apercevoir ce qui était important dans la vie. Voilà pourquoi mon séjour à la librairie Morisaki restera à jamais gravé dans mon cœur. » (p. 121).
J’ai noté quelques titres de livres cités dans ce roman. Jusqu’à la mort d’une certaine fille de Muro Sasei (p. 51). Un paysage intérieur de Kajii Motojiro (p. 54). Écolière de Dazai Osamu (p. 58). L’Amitié de Mushanokoji Saneatsu (p. 136). Musashino de Kunikida Doppo (p. 143). Je ne sais pas s’ils sont traduits en français mais on ne sait jamais.
Comme pour beaucoup de romans feel good, l’histoire peut paraître simple ou simpliste voire cousue de fil blanc. Ce n’est pas le cas, déjà parce que l’auteur s’attache beaucoup aux relations humaines et parle beaucoup de littérature et des bienfaits de la lecture. C’est pourquoi je vous conseille cette agréable lecture. Par contre il y a un chat sur la couverture mais pas dans le roman…
Pour Un mois au Japon et Challenge lecture 2024 (catégorie 12, un livre dont le titre comporte 4 mots, le titre japonais est Morisaki shoten no hibi), Lire en thème, les saisons (ce roman se déroule en été), Monde ouvrier et mondes du travail (pour découvrir le travail dans une librairie d’occasion à Tokyo) et Petit Bac 2024 (catégorie Lieu pour Librairie).