Darryl Ouvremonde 1 et 2 de Rémi Guérin et Krystel

Darryl Ouvremonde 1 de Rémi Guérin et Krystel.

Glénat, collection Log-in, octobre 2019, 80 pages, 16,90 €, ISBN 978-2-344-03136-0.

Genres : bande dessinée française, science-fiction, littérature jeunesse.

Rémi Guérin naît le 12 octobre 1979 à Nogent sur Marne (Val de Marne) et vit à Nantes. Il découvre la bande dessinée très jeune grâce à son père. Il étudie le cinéma et la communication et devient assistant de communication à la FNAC. Il rencontre Éric Corbeyran et il devient son coscénariste pour la série Les véritables légendes urbaines (2007-2009). Il scénarise ensuite plusieurs séries, Explorers (2009-2011), Kookaburra Universe (2012), City Hall (2012-2015), Pinkerton (2013-2016), Ovalon (2015-2016), Booksterz (2016-2017) et quelques albums solos.

Krystel (Robin) naît le 5 juillet 1984 à Nantes (Loire Atlantique). Ses passions : manga, anime, jeux vidéo, elle se lance donc dans des études de dessin à l’école Pivaut section bande dessinée et illustration. Elle fait d’abord des illustrations pour des magazines et des couvertures de romans avant de pouvoir se lancer dans la bande dessinée avec Ash (2010) puis Magda Ikklepotts (2014-2017) et Darryl Ouvremonde (2019). Plus d’infos sur son site officiel.

Prologue. Chez O.J. Éditrice. Le personnage masculin : « Darryl est un ado de notre monde, mais avec un don unique : celui d’ouvrir des glyphes-serrures qui mènent tout droit dans un autre univers… l’Ouvremonde ! » (p. 4). Le personnage féminin : « Aux yeux du monde, Julianne est une jeune femme normale, mais elle cache un secret incroyable : elle possède le don de voir les fantômes. » (p. 5). Justement Dean, un fantôme « se lie d’amitié avec elle quand il découvre qu’elle seule peut le voir […] mais inévitablement , il va tomber amoureux d’elle… » (p. 5).

Dix ans après, ville de Kælatt dans l’Ouvremonde. Darryl est devenu un des meilleurs journalystes du Veilleur. Il est avec Elynwe, une petite fée à la mémoire phénoménale (les fées sont appelées farfadons dans l’Ouvremonde). Ils ont rendez-vous avec Croqueruche (un elfe) qui les emmène dans un monde inconnu. « La maison aux mystères est une légende pour qui n’est pas un magicien accompli. » (p. 19).

J’aime bien Ocelot, le Vifbyrd de Darryl, un oiseau doré et rapide qui prend des photos et peut conserver les preuves dont Darryl a besoin pour ses enquêtes et la rédaction de ses articles.

En fin de volume, un addenda avec Extraits du journal Le Veilleur avec l’article de Darryl et le billet d’humeur d’Eléa Logoze (sa collègue et concurrente) et Carnet de notes de Julianne.

De très beaux dessins précis et rythmés qui collent parfaitement à cette histoire imaginaire comme je les aime ! Fantôme, fée, magie, cambriolages mystérieux, géant, monde gris (notre monde), Ouvremonde… Comment est-ce possible que cette bande dessinée n’ait jamais croisé mon chemin ? Heureusement que j’ai le tome 2 !

Darryl Ouvremonde 2 de Rémi Guérin et Krystel.

Glénat, collection Log-in, août 2021, 72 pages, 16,90 €, ISBN 978-2-344-03600-6.

Darryl, Ocelot et Elynwe embarquent dans le dirigeable pour Fallswarm. Dean embarque aussi mais personne ne peut le voir à part Darryl. Croqueruche se joint à eux. Leurs billets sont des allers simples… « Pour Fallswarm, nous ne vendons pas de retour. Si vous êtes capables de monter à bord lors du passage de la navette suivante, le voyage vous est offert […] – Capables ? – Vivants… » (p. 6).

Fallswarm, c’est l’enfer… Un monde peuplé de Nocturleurs (l’équivalent des Mangemorts de Harry Potter). Ils répondent à une question mais le prix à payer est énorme…

Ouah, un tome 2 superbe et incroyable, et quelle fin !

En plus, en fin de volume, un addenda avec un Cahier graphique, des dessins, des crayonnés, des story-boards pour conclure en beauté.

Si j’en ai l’occasion, je lirai Darryl Ouvremonde, roman jeunesse fantasy avec une couverture et des illustrations de l’auteur et de Nicolas Mitric et avec des nouvelles de Rémi Guérin (c’est cette nouvelle qui sert d’adaptation à la bande dessinée), Patrick McSpare et Jean-Luc Cano, d’abord paru chez Termites Factory en 2016 puis chez Michel Lafon en 2017. L’avez-vous lu ?

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Fanny), les challenges BD 2023 et Littérature de l’imaginaire #11.

Mermaid Saga Intégrale 1 de Rumiko Takahashi

Mermaid Saga Intégrale 1 de Rumiko Takahashi.

Glénat, collection Seinen, octobre 2021, 400 pages, 14,95 €, ISBN 978-2-34404-792-7. 人魚シリーズ (Ningyo Shirîzu, 1985) est traduit du japonais par Nesrine Mezouane.

Genres : manga, shônen/seinen, fantastique.

Rumiko Takahashi 高橋 留美子 naît le 10 octobre 1957 à Niigata (préfecture de Niigata, Japon). Elle commence à dessiner très jeune puis, lorsqu’elle est étudiante à Tokyo, elle fréquente Gekiga Sonjuku, l’école de manga fondée par Kazuo Koike. Elle débute sa carrière avec des recueils amateurs appelés dôjinshi (1975) puis Urusei Yatsura (1978-1987). C’est une mangaka célèbre (au style reconnaissable) et elle a reçu plusieurs prix. J’ai lu ses chefs-d’œuvre, Inu-Yasha, Ranma 1/2, Urusei Yatsura que j’ai également vus en animation, ainsi que Maison Ikkoku (Juliette, je t’aime) en animation. J’ai aussi lu ses one-shots (parus chez Tonkam), La tragédie de P (1994), Le chien de mon patron (1999) et Un bouquet de fleurs rouges (2005). Quant à Mermaid Saga, j’ai vu les OAV et la série animée mais je n’avais jamais lu le manga.

Mermaid Saga est paru au Japon en 3 tomes entre 1984 et 1994, d’abord en prépublication dans Shônen Sunday Zôkan (1984-1985) puis dans Weekly Shônen Sunday (1987-1994) avant d’être édité par Shôgakukan (dès 1985) et adapté en animation (en 1991, 1993 et 2003). Le premier tome, Mermaid Forest 人魚の森 (Ningyo no mori soit la forêt des sirènes) est le seul tome traduit en français en 1998. Le tome 2, Mermaid’s Scar 人魚の傷 (Ningyo no kizu soit la cicatrice de la sirène) et le tome 3, Mermaid Gaze 夜叉の瞳 (Yasha no hitomi soit l’œil du démon) sont enfin traduits en français. Ce premier tome intégrale contient Mermaid Forest.

Yuta a mangé de la chair de sirène et il est devenu immortel (sauf s’il a la tête tranchée) alors que tous ses amis pêcheurs sont morts dans d’atroces souffrances. Il a 20 ans… depuis 500 ans mais souffre de voir tous ceux qu’il aime vieillir et mourir. Il voudrait donc redevenir mortel. « On m’a dit que pour redevenir humain, je devais rencontrer une sirène… ».

Mana a été capturée enfant par des sirènes qui l’ont obligée à manger de la chair de sirène afin, à leur tour, de se nourrir de sa chair pour redevenir jeunes et belles…. Elle a 16 ans, est aussi immortelle, et heureusement a réussi à s’enfuir grâce à Yuta qui est arrivé dans le village isolé où elle était prisonnière, c’est sûr « les sirènes ne savent pas rire ».

Des sirènes, des monstruosités, des pirates, de l’action, de l’aventure, parfait pour un shônen (manga pour garçons) mais il y a quelques scènes violentes et érotiques alors c’est plutôt un seinen (manga pour adultes). Il y a aussi d’horribles vieilles femmes et de l’humour, « Arrête de crier, ton dentier risque de tomber ! » (p. 188), mouah ah ah, elle est bien bonne !

Ce premier tome est un très beau livre, dans un format plus grand que les mangas habituels (145 x 210 mm). Les différentes histoires peuvent être lues indépendamment (comme des nouvelles) mais il y a une certaine continuité chronologique donc mieux vaut les lire dans l’ordre même s’il y a des flashbacks aussi bien pour Yuta que pour Mana. Vous pourrez être un peu énervés par le statut de Mana (jeune fille en détresse avec un héros qui la sauve à chaque fois) mais c’est typique des années 80 (j’appelle ça le syndrome de la Princesse Peach, pour ceux qui connaissent les jeux vidéo… La Princesse Peach se laisse toujours enlever par le méchant Bowser pour que Mario vienne la sauver). Une lecture pour les fans de Rumiko Takahashi et pour ceux qui veulent découvrir la mangaka et son univers. La bibliothèque a acheté le deuxième tome donc je le lirai sûrement dans pas longtemps.

Ils l’ont lu : Aelurus, Floriane, Hervé, Tampopo, d’autres ?

Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Moka) et les challenges ABC illimité (lettre R pour prénom), BD 2023, Bingo littéraire d’Hylyirio (case n° 14, le nom d’un animal dans le titre, mermaid est l’anglais pour sirène), Challenge lecture 2023 (catégorie 28, un livre sans happy end), Contes et légendes, Jeunesse & young adult #12, Littérature de l’imaginaire #11, Petit Bac 2023 (catégorie Animal pour Mermaid = sirène), Tour du monde en 80 livres (Japon).

D.Gray-Man 1 de Katsura HOSHINO

D.Gray-Man 1 de Katsura HOSHINO.

Glénat, septembre 2013, 208 pages, 6,90 €, ISBN 978-2-72349-192-1. D.Gray-Man ディー.グレイマン (2004, Shûeisha) est traduit du japonais par Karine Rupp-Stanko.

Genres : manga, shônen, fantastique.

Katsura HOSHINO 星野・桂 naît le 21 avril 1980 au nord d’Osaka, dans la préfecture de Shiga. Elle souhaite d’abord devenir animatrice en animation et s’installe à Tôkyô mais ça ne lui convient pas et elle se lance dans le manga avec deux one-shots, Continue et Zone, puis commence la série D.Gray-Man.

Europe, fin d’un XIXe siècle imaginaire. Moore Hesse, jeune policière, et son collègue entrent dans une église que les habitants jugent maudite car de nombreuses personnes y disparaissent depuis deux ans. Elle y découvre un chat, une nuée de chauve-souris et un jeune voyageur, Allen Walker, qui dit être arrivé le matin et que le chat a avalé quelque chose qui lui est cher. Mais son collègue est tué par un akuma (diable, démon, esprit maléfique) qui « Plus il commet de meurtres, plus il devient fort. » (p. 24).

Allen est en fait un exorciste, un ecclésiastique chasseur d’akuma ; s’il est en Angleterre, c’est à la demande de son maître, le père Cross Marian, et il doit se rendre au quartier général des exorcistes, la Congrégation de l’Ombre. Mais il rencontre un enfant, Jean ; son père est chercheur au Vatican et il connaît les akuma ; il veut devenir lui aussi chercheur pour créer une arme qui les détruira d’un coup. Mais son meilleur ami, Léo, qui vient de perdre sa mère, n’est plus lui-même… « La progression des akuma est en marche. La fin des temps approche ! » (le Comte millénaire, p. 127)

Quelle lecture ! Au début, je me suis dit, bon, encore un shônen avec des jeunes qui sauvent le monde mais c’est rondement bien mené et super bien dessiné ! Mais dans ce shônen dark fantasy, tout est réussi, les personnages, les décors, l’histoire, le passé d’Allen, la prophétie, l’Innocence. Et puis c’est plutôt rare qu’une femme dessine et écrive un shônen, en plus d’une telle qualité. Je vous le conseille ! Et j’aimerais beaucoup lire la suite mais que vois-je ? 27 tomes, série encore en cours ! Oh la la…

En tout cas, D.Gray-Man a été adapté en animation, en jeu vidéo, en roman et même en jeu de cartes. C’est pourquoi je vais le mettre dans le challenge Adaptations littéraires.

Et aussi dans La BD de la semaine, BD 2022, Contes et légendes 2022, Jeunesse young adult #11, Littérature de l’imaginaire #10, Un genre par mois (en avril, ce sont les BD qui sont à l’honneur) et bien sûr dans Un mois au Japon et Hanami Book Challenge #2. Plus de BD de la semaine chez Stéphie.

Grand Silence de Sandrine Revel et Théa Rojzman

Grand Silence de Sandrine Revel et Théa Rojzman.

Glénat, Hors collection, juin 2021, 128 pages, 23 €, ISBN 978-2-34404-105-5.

Genre : bande dessinée française.

Sandrine Revel, la dessinatrice, naît le 3 octobre 1969 à Bordeaux (Aquitaine) où elle étudie les Beaux-Arts. Elle est dessinatrice de bandes dessinées et d’albums destinés à la jeunesse. Plus d’infos sur son site officiel.

Théa Rojzman, la scénariste, naît en 1974 en France. Elle étudie la philosophie, la thérapie sociale en poursuivant une carrière d’artiste puisqu’elle est peintre, illustratrice et également autrice. Plus d’infos sur son site officiel.

Un mariage. Octave, un invité, s’isole avec Freddy, un enfant de 11 ans. Grand Silence…

Octave « n’est pas qu’un gros bourgeois, c’est le député des Hauts Sommets, figure-toi ! » (la mère de Freddy à son mari, p. 13).

Six ans après.

« Comment je me sens aujourd’hui ? […] Je vous demande seulement de ne pas utiliser de mots, c’est la consigne. Il faut se taire et aller chercher au fond de son cœur ce qu’on voudrait dire. » (l’institutrice, Maria, aux enfants, p. 23).

Parmi les enfants, Arthur. Son cousin Freddy, un adolescent violent et alcoolique, l’oblige à boire de l’alcool.

Quant à Octave, il sévit toujours… Sa nouvelle victime est Ophélie qui vit avec sa maman depuis la séparation d’avec le papa d’Arthur.

« Ça suffit, maintenant » (p. 70) ne signifie pas la même chose dans la bouche de la maman d’Ophélie ou dans celle de l’institutrice qui fut elle aussi victime.

Dans la postface, Théa Rojzman explique la difficulté de parler mais il faut en parler même si c’est insoutenable. Suivent quelques chiffres et des infos importantes.

Je n’ai pas vraiment de mots pour parler de cette bande dessinée avec très peu de textes, les bulles des enfants étant souvent vides puisqu’ils ne parlent pas de ce qu’ils ont vécu (et sur cette île, l’usine de Grand Silence rend leurs cris inaudibles). Quant aux adultes, beaucoup préfèrent ne pas voir, ne pas savoir, ne pas comprendre… puisque de toute façon ils ne peuvent pas entendre ce que les enfants ont à dire.

J’ai mis du temps à publier cette note de lecture mais, voilà, c’est chose faite. Si je dis que c’est une « belle bande dessinée », je sais que ça va choquer certains et je le comprends. Pourtant, c’est quand même une belle bande dessinée parce que les dessins ont une douceur et le texte est d’une grande justesse. Il faut oser dire les choses, il faut aussi oser les lire et en parler. Par exemple, France Inter dit « L’indicible mis en scène de façon subtile » (vu sur le site de l’éditeur), voilà, c’est ça, c’est subtil.

Pour La BD de la semaine, Des histoires et des bulles (catégorie 39, une BD sur l’éducation), Bingo littéraire d’Hylyirio (n° 4, avec ses arbres nus et son coucher de soleil, la couverture rappelle l’hiver), Challenge lecture 2022 (catégorie 33, un livre qui parle d’un secret de famille), Jeunesse Young Adult #11 et Petit Bac 2022 (catégorie Lieu pour Grand Silence, une ville-île imaginaire). Plus de BD de la semaine chez Noukette.

Terrarium 1 de Yûna Hirasawa

Terrarium 1 de Yûna Hirasawa.

Glénat, collection Seinen, juin 2021, 176 pages, 7,60 €, ISBN 978-2-344-04471-1. Kagitsuki Terrarium 1 鍵つきテラリウム (Flex Comix, 2019) est traduit du japonais par Yohan Leclerc.

Genres : manga, seinen, science-fiction.

Yûna Hirasawa 平沢ゆうな naît le 6 septembre 1985 et débute sa carrière en 2015. La mangaka dit qu’elle pense depuis 20 ans à cette histoire et que ça fait un an et demi que le premier chapitre a été publié sur Comic Meteor. Plus d’infos sur son tumblr, son pixiv fanbox, son compte twitter et sa chaîne youtube.

Après la Grande guerre et l’avènement de l’Arcologie, Chico (fille avec un exosquelette), technologue d’investigation, et Pino (robot) sont en mission.

Ils découvrent la Colony58, « par contre, il n’y a pas de Colonie 58 dans la base de données centrale… Sommes-nous les bienvenus ici ? » (p. 18). Ils ne rencontrent que « Naver, robot soignant modèle n-511 » (p. 35) qui continue de s’occuper des malades… déjà réduits en état de cadavres.

En fait, Chico et Pino recherchent leur mère, la technologue Pethie, disparue lors d’une expédition, mais ils veulent surtout sauver l’Arcologie et l’humanité.

Plus loin, ils rencontrent un robot facteur, JPK-35, un petit robot teigneux prêt à en découdre avec ceux qui voudraient voler le courrier ! « Faites gaffe, je le défendrai jusqu’au bout, parole d’honneur !!! » (p. 116) mais il n’y a plus aucun habitant pour recevoir du courrier.

Les dessins post-apocalyptiques sont vraiment beaux, l’histoire est amusante surtout avec Chico qui a toujours faim et le lecteur s’interroge sur cette Grande guerre, sur ce qu’est l’Arcologie, etc. Vivement la suite ! Les tomes 2 et 3 sont parus (respectivement en septembre et novembre 2021) et le tome 4 (le dernier tome de la série) est annoncé pour février 2022.

Bien sûr, ce manga m’a fait penser à Tsugumi Project 1 d’Ippatu, un manga post-apocalyptique intrigant également, mais l’histoire, les dessins, les personnages sont totalement différents, Terrarium étant plus drôle et plus poétique (les deux séries sont à suivre donc !).

Une série courte (4 tomes) à lire absolument si vous aimez la science-fiction, le post-apocalyptique, les robots et l’humour. À noter que la mangaka est née garçon qui a subi une opération chirurgicale de réattribution sexuelle, épreuve racontée dans 僕が私になるために (2016) qui peut être traduit par Pour que je sois moi.

Pour La BD de la semaine et Des histoires et des bulles (catégorie 42, une BD que l’on m’a conseillée, merci Élodie !) et Jeunesse young adult #11. Plus de BD de la semaine chez Moka (lien à venir).

La tour fantôme (tomes 1 à 3) de Tarô Nogizaka

La tour fantôme (tomes 1 à 3) de Tarô Nogizaka.

Glénat, 2014, 7,60, 224 pages chaque tome. Yûreito 幽麗塔 (2011) est traduit du japonais par Victoria Tomoko Okada.

Genres : manga, seinen, thriller.

Tarô Nogizaka 乃木坂太郎 naît en 1968 à Nanao (Ishikawa, Japon). Il est dessinateur et scénariste. Du même auteur : Team Medical Dragon (2002), Le 3e Gédéon (2015) et Pour le pire (2019, série en cours).

Tome 1. Glénat, mars 2014, 224 pages, 7,60 €, ISBN 978-2-72349-352-9.

23 juin 1952, l’horloge de la tour ne fonctionne plus depuis plus d’un siècle mais ce jour-là, les aiguilles bougèrent et « Tatsu Fujimiya, 60 ans, fut sauvagement assassinée par sa fille adoptive, Reiko, 23 ans. ».

Kobe, 1954, Taïchi Amano n’a pas payé le loyer de sa chambre depuis des mois… Il saisit l’opportunité d’être le nouveau gardien de la tour considérée comme hantée. « C’est pour ça que tous les gardiens quittent ce lieu très rapidement. ». Mais, lorsqu’il se retrouve attaché aux aiguilles de l’horloge, Tetsuo Sawamura, le jeune homme étrange qui lui a proposé le poste, vient le sauver. Tetsuo ne veut pas que la police intervienne, il pense que la tour est « un gigantesque coffre-fort… maquillé en tour d’horloge. » et qu’il « garde jalousement… un trésor, peut-être de plusieurs milliards… ». Tetsuo propose à Taïchi de devenir son partenaire. « Ne veux-tu pas… devenir milliardaire avec moi ? ». Mais qui est réellement Tetsuo ? Pourquoi la maison où logeait Taïchi a-t-elle été incendiée ?

Les chapitres sont numérotés 1er tableau, 2e tableau, etc., ça donne un ton un peu artistique et mystérieux. Les dessins sont très beaux et l’histoire est judicieusement  intrigante.

Tome 2. Glénat, mai 2014, 224 pages, 7,60 €, ISBN 978-2-72349-353-6.

La journaliste Megumi, une ancienne copine de classe dont Taïchi était amoureux, a été retrouvée nue sur l’horloge de la tour… « Pour découvrir pourquoi Megumi a été tuée… je dois travailler sur l’assassinat de la vieille dame il y a deux ans. ». Reiko Fujiyima serait-elle encore en vie ?

Taïchi et Tetsuo se rendent sur Kure une petite île au large de Hiroshima à la recherche de Shiro Honjo qui était le fiancé de Reiko mais un typhon les empêche de partir, Taïchi est enlevé par des tueurs et Tetsuo rencontre Yamashina un policier de Kobe qui les a suivis, « Les habitants de l’île ont toujours réglé leurs problèmes entre eux ! », et qui leur apprend des choses sur le procureur Marube (il n’est pas net).

Le duo, Tetsuo-Taïchi, devient un trio avec Yamashina mais ils sont pris au piège par un savant fou. Un tome trépidant, intense, plein de dangers et de zones d’ombre avec toujours de très beaux dessins.

Tome 3. Glénat, juillet 2014, 224 pages, 7,60 €, ISBN 978-2-72349-938-5.

Tetsuo, Taïchi et Yamashina sont toujours confrontés au savant Tesla et à l’infirmière Q. « Taïchi, j’ai découvert que toi… Tu n’étais pas un meurtrier. C’est tout à fait personnel, ce que je dis, mais… je suis convaincu que tu n’as pas tué la journaliste. » (Yamashina). Tetsuo, Taïchi et Yamashina sont encore plus en danger ! Des rebondissements, de la densité, des dessins toujours beaux et soignés, des ambiguïtés et des révélations…

Au Japon, Yûreito paraît entre mai 2011 et octobre 2014 dans Big Comic Superior (Shôgakukan). En France, la série est complète en 9 tomes publiés chez Glénat entre mars 2014 et novembre 2015.

C’est un manga pour adultes (seinen) dans les genres thriller, fantastique voire horreur (avec de temps en temps une pointe d’érotisme). Tarô Nogizaka adapte en fait le roman Yûrei-tô d’Edogawa Ranpo (1894-1965) qui s’était inspiré du roman Une femme dans le gris (A Woman in Grey, 1898) d’Alice Muriel Williamson (1858-1933). Comme je l’ai déjà dit, c’est une lecture intense et j’ai hâte de lire les 6 tomes suivants (ouf, c’est une série courte mais ma bibliothèque ne les a pas alors je devrai les emprunter ailleurs).

Pour La BD de la semaine (cependant toujours en pause estivale) et les challenges BD, Challenge lecture 2021 (catégorie 12, un livre d’un auteur japonais, 4e billet), Des histoires et des bulles (catégorie 6, un seinen), Littérature de l’imaginaire #9, Petit Bac 2021 (catégorie Lieu pour Tour) et Polar et thriller 2021-2022.

Blue Giant 1 de Shinichi Ishizuka

Blue Giant 1 de Shinichi Ishizuka.

Glénat, juin 2018, 226 pages, 7,60 €, ISBN 978-2-34402-551-2. ブルージャイアント(2013) est traduit du japonais par Anne-Sophie Thévenon.

Genres : manga, seinen.

Shinichi ISHIZUKA 石塚真一 naît en 1971 dans la préfecture d’Ibaraki. Il part étudier la météorologie aux États-Unis pendant 5 ans. Il découvre l’escalade et publie Vertical (18 tomes). Car, de retour au Japon, il devient mangaka.

Dai Miyamoto joue au basket depuis le collège. Il décide tout à coup d’écouter du jazz. « Miles Davis, Charlie Parker et Bill Evans… J’ai pris ceux qui avaient l’air les plus célèbres. » (p. 11). C’est que « Le jazz, c’est une musique rude et brûlante, née de la collision entre les personnalités de chacun. » (p. 19). Son ami Shuhei, qui joue du piano et de la guitare, l’emmène à un concert. Après son entrée au lycée, Dai se met à jouer du saxo sur les berges de la rivière Hirose à Sendai. Mais il ne suit aucun cours et n’a pas de partitions, il y va au feeling, il improvise. Et quand il pleut, il joue sous un tunnel. « Cet écho… est géant ! » (p. 70). « Le jazz, c’est une musique libre et intense ! » (p. 83). Mais les jeunes de son âge ne comprennent pas son engouement… « C’est une musique… grave, puissante et brûlante. » (p. 85). Et il veut devenir « le meilleur jazzman au monde » (p. 137).

Cette série en 10 tomes est pré-publiée au Japon dans Big Comic puis éditée par Shôgakukan (entre 2013 et 2017). Mais attention, Blue Giant n’est pas terminé avec ces 10 tomes ! Suit Blue Giant Supreme (ブルージャイアント シュプリーム) en 11 tomes et Blue Giant Explorer (ブルージャイアント エクスプローラー) prévoit de suivre Dai Miyamoto aux États-Unis (sûrement une dizaine de tomes aussi).

C’est trop pour moi mais j’ai été ravie de découvrir ce premier tome très bien dessiné (époustouflant et vibrant même) et qui raconte une musique que j’écoute peu (je suis plus rock) même si je connais les grands noms du jazz.

Cette série plaira assurément aux amateurs de jazz mais aussi aux amateurs de musique en général et bien sûr aux amoureux de très beaux mangas.

Pour La BD de la semaine et les challenges BD, Lecture 2021 (catégorie 31 = un livre ayant comme thème principal la musique mais il pourrait aller dans les catégories 4, 12, 33, 39 et 40 !) et Petit Bac 2021 (catégorie Couleur pour Blue). Plus de BD de la semaine chez Stéphie. Noctenbule l’a lu aussi.

 

Shadows House 1 de Sômatô

Shadows House 1 de Sômatô.

Glénat, juin 2020, 160 pages, 7,60 €, ISBN 978-2-34404-170-3. シャドーハウス (2018) est traduit du japonais par Pierre Fernande et Akiko Indei.

Genres : manga, seinen, fantastique.

Sômatô ou So-ma-to est un duo d’auteurs : la scénariste Nori et le dessinateur Hisshi. À noter que somato- en grec signifie corps (somatologie, somato-sensoriel…) alors qu’en japonais ce mot signifie lanterne.

Les Shadows sont une famille de nobles sans visage (pour les non-anglophones, je précise que shadows signifie ombres). En fait, ils sont noirs comme des ombres et génèrent de la suie. Ils vivent dans un immense manoir avec des poupées vivantes à leur service : elles sont leurs visages et nettoient la suie.

Depuis l’enfance, Emilico est au service de Kate, la fille des Shadows. Mais elle n’est qu’une poupée alors peut-elle éprouver des choses ou avoir une conscience ?

« Les poupées vivantes de la famille Shadow ne sont pas de simples bonnes. Nous avons beaucoup de mal à exprimer nos émotions car personne ne peut lire sur nos visages. Voilà pourquoi les poupées vivantes nous servent de visages de substitution. Il est donc très important que tu soignes ton apparence, Emilico. » (p. 25-26).

Grâce à Kate, Emilico apprend à lire ; elle aime beaucoup Kate. « Je suis votre miroir, mademoiselle Kate. » (p. 79). Elle est résolument optimiste et quelque peu maladroite ! Bientôt, il est temps de nettoyer à l’extérieur et de faire la connaissance des autres poupées au service des Shadows (Mia, Lou, Rosemarie…).

Un manga gothique super bien dessiné, mystérieux et prenant. J’ai très envie de connaître la suite ! À voir si la bibliothèque a les tomes suivants car la série en est à 6 tomes (en cours) au Japon (Shûeisha, prépublication dans Shûkan Young Jump ou Weekly Young Jump). En France, le tome 2 est paru en même temps que le tome 1 en juin 2020 et le tome 3 en septembre 2020.

Pour les challenges BD, Challenge du confinement (case Manga), Jeunesse Young Adult #10 et Littérature de l’imaginaire #8.

 

Baby-sitters 1 de Hari Tokeino

Baby-sitters 1 de Hari Tokeino.

Glénat, janvier 2014, 192 pages, 6,90 €, ISBN 978-2-72349-401-4. 学園ベビーシッターズ Gakuen babysitters (2010, Hakusensha) est traduit du japonais par Anne-Sophie Thévenon.

Genres : manga, shôjo.

Hari Tokeino 時計野 はり naît le 21 février 1979 à Chiba. Elle débute sa carrière de mangaka en 2001 et reçoit deux prix. Sa précédente série : Onii-chan to issho (2004-2009, 11 tomes). Plus d’infos sur sa page Twitter.

Leurs parents étant morts dans un accident d’avion, Ryuichi Kashima et son petit frère Kotaro vont être hébergés dans une Académie. Mais la vieille femme qui la dirige a perdu son fils et sa belle-fille dans le même accident et elle veut que, jusqu’à sa majorité, Ryuichi travaille. « Si on veut manger, il faut gagner son pain ! […] Tu vas passer tout ton temps, en dehors de tes heures de cours, à travailler comme baby-sitter dans mon Académie. » (p. 14). Sa mission est aussi de créer un club de baby-sitters pour que les collégiens et les lycéens de l’Académie acceptent d’y travailler (pas gagné !). Kotaro vivra à la crèche Morinomiya où travaille Yoshihito Usaida, un ancien élève de l’Académie. Mais, pendant une semaine, Ryuichi doit garder Kirin, une fillette dont la mère travaille à la mise en scène d’une pièce de théâtre. Et si les petits faisaient eux aussi du théâtre ?

Voici ce que dit l’éditeur à propos des enfants : « Le lecteur sera vite conquis par les adorables petits ‘monstres’ de la crèche ! Le timide Kotaro, l’intrépide Taka, la sérieuse Kirin, le joyeux Takuma, le craintif Kazuma et la petite Midori… chaque enfant possède son propre caractère et l’auteur a passé de longs moments à étudier les expressions, attitudes et comportements des enfants pour pouvoir les restituer avec autant de tendresse. ».

Les enfants sont très jeunes et ils sont tout ronds ce qui les rend mignons et marrants. J’ai bien aimé Ryuichi bien sûr (quelle abnégation !) mais aussi Saikawa, l’assistant de la directrice, un peu énigmatique.

C’est une histoire très triste (deuil) mais ce manga est drôle et les tout petits sont mignons et… désobéissants ! J’ai bien aimé ce premier tome mais la série est en 19 tomes !!! C’est beaucoup trop… Il existe une série animée en 13 épisodes, School Babysitters, sortie en 2017.

Pour La BD de la semaine et les challenges BD et Jeunesse Young Adult #9.

Luminary, 1 – Canicule de Brunschwig et Perger

Luminary, 1 – Canicule de Luc Brunschwig et Stéphane Perger.

Glénat, Hors Collection, mai 2019, 144 pages, ISBN 978-2-344-02554-3.

Genres : bande dessinée française, science-fiction.

Luc Brunschwig est scénariste. Il naît le 3 septembre 1967 à Belfort mais vit à Obernai (Alsace) puis à Tours (Touraine). J’ai déjà lu Le pouvoir des innocents (années 90) mais d’autres titres sont parus. LA BD Luminary est sélectionnée à Angoulême 2019.

Stéphane Perger est dessinateur et coloriste. Il naît le 10 novembre 1975 à Saint Étienne où il étudie, puis à Nevers puis à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg. Il remporte l’Alph Art Jeune Talent à Angoulême en 1999. Il publie dans la revue Jade et Sir Arthur Benton paraît chez 6 pieds sous terre en 2005. Plus d’infos sur son blog, http://pergerbd.blogspot.com/.

Pittsboro, dans le sud des États-Unis, juillet 1977. « Aujourd’hui, ce sera l’jour le plus chaud d’ces trente dernières années… P’t-être même le plus chaud du siècle… C’est ce qu’y z’ont dit ce matin à la radio. » (p. 7). Au Rivera Circus, les animaux ont chaud et se tiennent tranquilles mais Manasa, la tigresse est en train de mettre bas avec deux semaines d’avance : « Elle sent qu’son bébé peut plus respirer, placé comme il est. Et qu’il bloque les autres. » (p. 8). Ici, c’est Billy Swan le narrateur, un garçon noir, nouvellement arrivé au cirque et qui n’hésite pas à entrer dans la cage pour aider Manasa et ses petits à naître. Posséderait-il un don ?

Au même moment, à New York. « Le pic de chaleur a été atteint à 13 heures 09 précises… C’est le record absolu enregistré à Manhattan depuis qu’on y relève des températures, soit 43,6 degrés Celsius sous abri, avec des pointes à 50 degrés en plein soleil… » (p. 10). Mais une énorme explosion détruit (brûle) tout le quartier, immeubles, pierres, métal et habitants. Deux survivants, Darby McKinley, un être mal-formé depuis la naissance, et monsieur Henkel, le marchand de glaces, fuient avant l’arrivée des soldats. Le gouvernement est mécontent : il y a eu un dysfonctionnement dans le projet shamash (p. 29) et il fait accuser par voie de presse les terroristes de la Black Liberation Army.

En fin de volume, un carnet de 11 pages avec interviews des auteurs, dessins, croquis et postface. J’apprends que Luminary est un hommage à Photonik créé en 1980 par Ciro Tota (je ne connais pas même si, en regardant les couvertures sur Internet, j’ai l’impression d’en avoir déjà vu à la presse dans les années 80) : « Un jeune adulte bossu qui se transforme en homme-lumière. Un adolescent qui parle aux animaux. Un vieux professeur venu d’Allemagne… » (postface, p. 142). Luminary ressemble à un comics et il se déroule aux States mais les auteurs et l’éditeur sont bien Français, un comics à la française donc !

Avec Billy Swan, ce sont les thèmes du racisme et de la haine qui sont abordés ; les relations avec les animaux aussi. Avec Darby McKinley et Henkel, se sont aussi les thèmes du racisme (membres de la Black Liberation Army accusés à tort) mais surtout de la technologie (mal utilisée, militaire, guerre), des catastrophes qui en découlent et des mensonges du gouvernement. Dans les deux cas, il s’agit de social et de politique et le fantastique (Billy a sûrement un pouvoir spécial) et la science-fiction (du côté de McKinley et de Henkel) sont parfaits pour « dénoncer » les méfaits des uns et des autres, incluant les politiciens et les militaires. J’attends avec impatience la suite pour savoir si les deux histoires sont liées.

Cette bande dessinée a un côté lumineux, et pas seulement à cause de la transformation de McKinley ! Les couleurs principales, jaune et orange, donnent une parfaite profondeur pour une ambiance (caniculaire !) qui happe le lecteur (bravo à Stéphane Perger !).

J’ai appris un mot : hypercyphotique (p. 19), un terme médical pour la cyphose thoracique, ici aggravée avec hyper ; c’est en fait une bosse dans le haut du dos (sous les cervicales mais au-dessus des lombaires).

Une très chouette lecture pour La BD de la semaine que je mets dans les challenges BD, Lire en thème (en février, auteur français) et Littérature de l’imaginaire #8.

Plus de BD de la semaine chez Noukette (lien à venir).