Yoon-sun Park naît le 16 juin 1980 à Séoul en Corée du Sud. Elle étudie le design à l’université nationale de Séoul et devient illustratrice. Elle est en résidence à Angoulême en 2008 et se fait connaître des lecteurs francophones avec Sous l’eau, l’obscurité (Sarbacane, 2011). Suivent une dizaine de titres pour adultes ou pour la jeunesse qui lui rapportent des prix à Angoulême ou à Montreuil. En mars dernier, j’ai déjà lu Où est le Club des Chats que j’avais beaucoup aimé mais je n’ai pas (encore) publié ma note de lecture. Plus d’infos sur son blog.
L’anniversaire de Boubou – Boubou est le chien d’Antonin et « aujourd’hui, c’est son anniversaire ! » (p. 9). Antonin et ses amis, Zoé et Raoul, veulent préparer un gâteau pour Boubou mais « le chocolat, c’est du poison pour les chiens ! » (p. 13).
Les clés magiques – Zoé a trouvé 3 clés magiques mais Antonin et Raoul ne croient pas qu’elles soient magiques… Pas de problème, « Zoé va leur montrer ! » (p. 23). Et c’est toute une aventure… magique que vont vivre les enfants et le chien Boubou.
L’école un peu spéciale… – C’est l’heure d’aller à l’école mais Antonin traîne… et il envoie Boubou à sa place ! D’autres ont eu la même idée que lui ! Les élèves vont recevoir un cours bizarre de mathématiques et tout aussi bizarre d’anglais !
Boubou et les bonbons – Les enfants et Boubou veulent profiter de Halloween pour « sonner chez les voisins » (p. 55) et réclamer des bonbons mais un lutin vert les entraîne dans le reflet du miroir. « Hi hi. Si vous avez VRAIMENT pas peur, venez ! » (p. 59).
Boubou dans la neige – C’est l’hiver et « Antonin a promis à Boubou : Dès qu’il neigera, on ira s’amuser dehors. Autant que tu voudras ! » (p. 73). Mais quand la première neige arrive, c’est la nuit et tout le monde dort… Comment Boubou va-t-il pouvoir profiter de la neige ?
Une belle bande dessinée atypique avec 5 histoires tendres et / ou amusantes. Les jeunes vont s’attacher à Boubou et ses amis et vivre de folles aventures. Mais les grands apprécieront aussi le style et l’humour loufoque de l’autrice.
Le Japon révélé – Visions of Japan de Xavier Gros, Atsuko Koga et Chiharu Nagatani.
International Manga Association, mai 2001, 128 pages, 10 €, ISBN 978-2-95158-920-9, édition trilingue (anglais, français et japonais).
Genres : comic strips manga, humour.
Xavier Gros, l’auteur, naît à Agen. Il travaille en Angleterre et en Écosse pendant 7 ans avant de partir au Japon pour 2 ans.
Atsuko Koga, l’illustratrice, naît à Tokyo. Elle est parfaitement bilingue et s’inspire de Sazae-san pour ce livre qui est sa première œuvre.
Chiharu Nagatani naît à Aichi-ken. Elle étudie le Droit à l’université de Tokyo puis le français en Suisse et en France. Elle travaille pour la maison d’éditions Toyo Keizai depuis des années. Pour ce livre, elle a traduit les textes en japonais, a effectué le lettrage et quelques illustrations.
Ce recueil est construit de la même façon que Cabu au Japon (Seuil, 1993). « Le Japon révélé présente de manière satirique certains aspects culturel, social et politique du Japon. […] une vision de la vie japonaise perçue à travers les yeux d’un Européen mais qui est partagée par des Japonais. […] elle ne se veut pas un pamphlet contre le Japon et ses citoyens. Ce n’est qu’une BD satirique et humoristique sur le pays du Soleil Levant. » (p. 13).
Publié l’année de ma naissance (1966), Kamikaze de Zabo « est certainement un des premiers ouvrages de bandes dessinées qui présente une vision satirique du Japon. » (p. 14). Suit Gaijin de Tim Ernst et Tommy Uematsu en 1987 puis Cabu au Japon de Cabu (Seuil, 1993) et Impressions japonaises de 9 artistes français (Denoël, 1993). Du côté japonais, c’est le yonkoma (strips en 4 cases verticales) Sazae-san de Machiko Hasegawa qui, depuis 1946, montre le quotidien d’une famille japonaise (adapté en animé dès 1969, toujours en cours sur Fuji TV avec plus de 2500 épisodes, j’en ai vu quelques-uns lorsque j’étais au Japon).
Si vous souhaitez réviser votre anglais et/ou votre japonais en souriant, ce livre est idéal pour vous et vous en apprendrez beaucoup sur les gaijin (« gens du dehors », étrangers pour les Japonais) et sur le quotidien des Japonais :
– Économie (forte) et politique (insignifiante), technologie (très forte), « Euh, excusez-moi. Vous êtes si jolie et si figée que je me demandais si vous étiez humaine ? – Bien sûr que je suis humaine. J’ai été programmée pour. » (p. 69).
– Travail (shigoto, shigoto !) et vacances (si, si, les Japonais ont des vacances, il me semble même qu’ils ont 1 ou 2 jours fériés de plus que nous dans l’année mais pas sûre qu’ils puissent toujours poser leurs congés pour le bon fonctionnement de l’entreprise…), « Vous devez travailler dur pour la compagnie, toujours travailler, encore travailler ! Ce n’est que si vous vous donnez à fond, que vous consacrez votre vie au service de la compagnie, qu’il est possible d’apprécier la vraie valeur d’un homme. Aaaarrrggghhh !!! – C’est une crise cardiaque ! – Mon dieu !!! – C’est fini – Il avait raison. Je l’apprécie beaucoup plus maintenant . » (p. 50-51).
– Société (circulation, transports en commun, sommeil, poubelles, téléphones portables, savoir-vivre = ne pas se moucher en public, « C’est sale et dégoûtant » p. 52, c’est sûr c’est mieux de renifler…).
– Relations entre les gens, Japonais entre eux et avec les étrangers, « Le seul avantage des accidents de voitures à Okinawa… c’est que nous sommes sûrs que le conducteur… était Américain. » (p. 77).
– Cigarettes (évidemment pas nocives pour la santé), alcoolisme, sports (sumô, base-ball, ski, marathon), manga…
– Quelques animaux (chien, cigales, poissons… pour sushis et poulets pour brochettes ‘yakitori’).
En fin de volume, il y a 6 pages de notes (en anglais) pour mieux comprendre certains thèmes abordés dans le livre. C’est une relecture pour moi et je n’ai rien appris car je savais déjà tout ça mais je l’ai relu avec plaisir et ça reste amusant et instructif pour ceux qui veulent en savoir plus sur le Japon et les comportements principaux des Japonais.
Et pour conclure, « À Tokyo, les étrangers ne sont jamais perdus. » (p. 107), c’est vrai je ne me suis jamais perdue ni à Tokyo ni ailleurs au Japon (alors qu’à Paris ou à Lyon, entre autres…).
Nous sommes toujours dans le dixième thème de Lundi Soleil 2022, celui d’octobre qui est une couleur, le rose. Une petite devinette : qu’est-ce qui est rose (bon, ça peut être blanc aussi), qu’on utilise tous les jours et qui était en rupture de stock pendant la pandémie ? Je vous souhaite une bonne semaine et vous donne rendez-vous lundi prochain avec une autre idée pour rose.
Les bons gros bâtards de la littérature d’Aurélien Fernandez et PoPésie.
Lapin, juin 2020, 128 pages, 13 €, ISBN 978-2-37754-091-4.
Genres : bande dessinée française, humour.
Aurélien Fernandez naît le 28 février 1991 (quelque part en France). De 2009 à 2014, il étudie à l’école Rubika (créations numériques, jeux vidéo, animation) à Valenciennes puis il travaille dans l’animation à Paris (animateur et réalisateur). Il est aussi auteur, scénariste et dessinateur. « Ayant déjà lu une fois, il est très qualifié pour faire un livre sur la littérature. » (rabat 3e de couv’). Plus d’infos sur son blog, La bête est méchante (pas de mise à jour depuis mai 2019), sur sa page FB et sur son Instagram.
PoPésie est le surnom de Guillaume Plassans, professeur de lettres, passionné de poésie (en particulier de Victor Hugo) et auteur. Plus d’infos sur PoPésie sur Twitter.
C’est Noctenbule qui m’avait offert cette bande dessinée, encore merci ! J’ai mis deux ans avant de la lire, vous voyez comme j’ai une (des) PàL (piles à lire) à n’en plus finir !
Préface. « Hugo, Sand, Molière, Voltaire, Colette, Rimbaud… l’Histoire de la littérature compte de nombreuses « grandes femmes » et de nombreux « grands hommes » dont les noms résonnent aujourd’hui encore dans les salles de classe, dans les rues et dans les mémoires. Des géants de l’art, des génies de la plume, des artistes incroyables… mais aussi, parfois, des bons gros bâtards. Et ça, on l’ignore souvent. » (p. 5).
Avertissement. « Ce livre présente une centaine d’anecdotes, d’histoires ou de citations datant souvent de plusieurs siècles. En ce sens, certains des épisodes évoqués dans ces pages ne peuvent être parfaitement sourcés. Il peut parfois s’agir de scènes ou de propos rapportés (par des biographes, des intimes, des adversaires) ou de simples rumeurs transformées par les médisances et le passage du temps. Il ne s’agit pas ici de lancer l’anathème sur des autrices et des auteurs dont nous aimons passionnément l’œuvre, mais de porter un regard nouveau, décalé, surpris ou amusé sur des épisodes (banals ou essentiels) de leurs vies ou sur leurs personnalités souvent méconnues. » (p. 5).
Voilà, après avoir recopié préface et avertissement pour que vous compreniez de quoi parle cette bande dessinée couleur (en fait c’est du noir, bleu et blanc), je peux commencer ma lecture et je peux vous dire que je m’amuse bien. Les auteurs utilisent des mots modernes, par exemple pour le « premier gros bâtard de la littérature française » (p. 7), François Villon, célèbre poète du Moyen-Âge, on peut voir les mots « thug life » (p. 9) et « le côté poétique de la street » (p. 12), ce qui donne un côté amusant et moderne à la vie chaotique de ce délinquant récidiviste ! Il y a plus loin d’autres mots modernes utilisés avec humour (loto, potes, gossip girl, agrafeuse, clasheur, zbeul, entre autres).
Il y a aussi des anachronismes (par exemple dans la mythologie grecque, une automobile ou une Game Boy de Nintendo avec Tetris et plus loin, nous sommes chez Sega mais devinez qui a tué Sonic the Hedgehog !) car les auteurs remontent encore plus loin avec les bâtards dans la mythologie et dans l’Antiquité.
Certains dessins ont un petit côté chibi (ceux qui connaissent le manga comprendront ce que je veux dire mais, pour les autres, je précise que ce sont des petits personnages mignons) mais les thèmes abordés sont sérieux, la jalousie, la vengeance, la misogynie, l’abus sexuel, le meurtre, le plagiat, ou tout simplement parfois la stupidité.
Je ne peux m’empêcher de vous mettre un extrait (disponible sur le site de l’éditeur) avec Alfred Jarry au cas où vous auriez envie d’un petit conseil de séduction (il y en a un autre avec Pierre Corneille, p. 48). En tout cas, si vous avez conclu et que vous invitez la dame – remise de ses émotions – au restaurant, attention aux homards, crabes et crustacés (ça tombe bien, je me tiens très éloignée de ces bestioles).
Franchement, j’ai bien ri, j’ai beaucoup aimé Voltaire vs Rousseau : « Mais vous n’aurez pas ma liberté de penser ! » (Voltaire, p. 59, et si je mettais la vidéo de la chanson ?) et aussi la citation « La vie est trop courte, et Proust est trop long. » (Anatole France sur Marcel Proust, p. 83) et les points-virgules (p. 95). Euh, et je me dis que sûrement aucun Belge n’aime et ne lit Baudelaire… (p. 114).
Je vous conseille cette bande dessinée : vous avez ici un livre drôle, décalé, parfois irrévérencieux, vraiment diversifié et au ton juste. Si je savais certaines choses (des citations que j’avais déjà lues, les prête-plumes de Dumas, la haine raciale de Lovecraft…), j’ai aussi appris pas mal de choses (qui me seront peut-être utiles un jour dans la conversation ou dans un billet du blog… si je m’en souviens !).
Kana, collection Big Kana, prépublication dans Kurage Bunch, publications chez Shinchôsha (10 tomes, série en cours). 極主夫道 Gokushufudô (2018-en cours) est traduit du japonais par Rodolphe Gicquel.
Genres : manga, seinen, furyô, humour.
Kôsuke Oono おおの こうすけ (en hiragana) ou オオノ・コウスケ (en katakana) naît un 31 décembre dans la préfecture de Shiga (île de Honshû). Il étudie le manga à l’université Seika de Kyoto. Il commence sa carrière en 2016 avec Legend of music et Papa’s cooking, puis en 2017 arrivent Zombies, Night Town, Kaidanko et Le Père Noël arrive. Il aime les animaux et vit avec un shiba inu. Plus d’infos sur son site officiel, sur son compte twitter.
Tome 5 – Kana, janvier 2021, 160 pages, 7,55 €, ISBN 978-2-50508-894-3.
On retrouve Tatsu l’Immortel, une légende chez les yakuzas, qui s’est rangé pour devenir homme au foyer. Son épouse, qui part en voyage d’affaire, lui propose d’en profiter pour se détendre. Se détendre ? Grand nettoyage, « Haa ! J’adore cette odeur de citrus ! » (p. 6), lessive, cuisine… ! Heureusement Masa lui rend visite et ils en profitent pour s’amuser (jeux vidéo, jenga, lancement de canettes…). Puis en allant faire les commissions, il rencontre un ancien yakuza du clan Hirako (anéanti) reconverti en rappeur, c’est donc au micro qu’ils vont s’affronter à la grande surprise des passants et du boucher voisin. Et d’autres gags comme la foire d’empoigne au restaurant buffet à volonté, la fondue chez les parents de Miku, les étrennes, la foire aux alcools locaux, attention aux abus ! « Vous ne croyez pas que vous avez assez bu ? » (Miku ivre, p. 116).
En fin de volume, trois chapitres bonus dont New Wave Music avec Beef, l’album de MC Yak (Tatsu en fait) et La promenade de Gin (le chat) qui, rencontrant un corbeau, souhaite voler.
Tome 6 – Kana, juillet 2021, 160 pages, 7,55 €, ISBN 978-2-50508-895-0.
Tatsu est invité à rejoindre le conseil d’administration qui réunit les présidentes de huit associations de femmes au foyer du quartier, il s’appelle « le conseil des Huit Dragons » (p. 20), ça fait vraiment yakuza ! Allez, venez faire la connaissance de Yokoo la viking, Kobayashi l’alchimiste, Arai la pro du golf, Tsutsumishita les bons tuyaux, Terada la nettoyeuse, Kitagawa la maîtresse des fleurs, Chôno la samaritaine et la présidente du conseil, Fukuda la duchesse, je confirme, ça fait gang ! Mais ça ne va pas être de tout repos pour qu’il devienne Tatsu l’organisateur des tables. Parmi les autres gags, Tatsu et Miku doivent garder Kotetsu, le chiba inu d’un ami, mais durant la promenade, Tatsu et Kotetsu rencontrent Élisabeth, la chienne du yakuza Kunimi (chienne que Gin, le chat, a déjà rencontrée).
En fin de volume, trois nouveaux chapitres bonus dont un souvenir (malheureux) de Gin.
Tome 7 – Kana, novembre 2021, 160 pages, 7,55 €, ISBN 978-2-50511-278-5.
Tatsu est toujours homme au foyer (sa fierté) mais il travaille à mi-temps au Dedama Café, un bar à chats, dans lequel entre madame Torii, veuve d’un yakuza (que le lecteur a déjà rencontrée dans les volumes précédents). Il récupère aussi l’argent pour le comité du quartier (certaines familles pensent que c’est un racketteur et ont très peur). Dans ce tome, des animaux, de la bonne bouffe et une bonne santé ! Ah, et quelques haïkus avec le club de beau-papa aussi, euh… « La mer du Japon j’ai vu couler dans ses flots un très gros baril. » (p. 114) et « Fraîches nuits d’automne rien ne vaut une baston dans l’obscurité. » (p. 115), c’est du costaud, pas vrai, et il y en a d’autres.
En fin de volume, trois chapitres bonus dont deux au camping en solo et un avec Gin et l’otaku du quartier (que le lecteur a déjà rencontré ici là).
Dommage que je n’aie pas le tome 8… Et qu’il ne soit pas disponible dans les bibliothèques où j’emprunte…
Je remets ce que j’ai déjà dit sur le billet pour les tomes 1 à 4. La voie du tablier est un manga seinen (adultes) de genre « furyô », ce genre est apparu dans les années 60 avec des histoires de délinquants, de yakusas, de gangs (comme les gangs de motards dans Akira), dans les mangas et dans les films japonais. Sauf qu’ici, c’est une comédie donc c’est drôle ; ce sont des tranches de vie au quotidien mais il n’y a pas de temps mort, il y a même de l’action, et ce même lorsque Tatsu fait les commissions (il est imbattable sur les promotions) et lorsqu’il assiste aux réunions du comité de quartier. J’ai aimé le côté décalé (l’homme à la maison, la femme qui travaille, mais il n’y a pas que ça) et les relations ambivalentes avec les gens : certaines personnes, adultes ou enfants, ont quand même un peu peur de lui (quoique les vieilles dames du quartier l’apprécient beaucoup) car, même repenti et homme au foyer, il garde une voix forte, des références aux yakuzas, un regard et une allure de tueur (heureusement il porte souvent des lunettes sombres). C’est rythmé et les personnages (humains et animaux) sont bien dessinés et attachants. C’est à découvrir et, si vous vous lassez un peu des gags (pourtant tous différents), attendez un peu avant de lire le(s) tome(s) suivant(s).
Ce manga a été adapté en drama (feuilleton) de 10 épisodes en 2020 (réalisé par Toichiro Ruto et diffusé sur Nippon Television) et en série d’animation de 10 épisodes en 2021 (réalisée par Chiaki Kon et diffusée sur Netflix). C’est pourquoi je le mets dans Les adaptations littéraires. Ci-dessous, je remets les deux vidéos, celle du trailer du manga et celle de la bande annonce de l’animé (en VF).
Des lectures que je mets aussi dans La BD de la semaine (même si toujours en pause estivale), BD 2022, Jeunesse young adult #11, L’été lisons l’Asie (menu Fil rouge = Japon, menu de juillet = Paysages d’Asie, lire un livre avec un mot évoquant la nature dans le titre, un titre ou une couverture évoquant l’un des quatre éléments, un récit initiatique ou roman d’apprentissage, ici, au lieu du gokudô, la voie extrême, le code d’honneur des yakuzas, c’est la voie du tablier, le récit initiatique d’un homme au foyer), Polar et thriller 2022-2023 (je le mets parce qu’il y a régulièrement deux policiers qui surveillent Tatsu et veulent l’arrêter), Shiny Summer Challenge 2022 (menu 1 – Été ensoleillé, sous menu 3 – Au pays du soleil levant = culture japonaise).
Kana, collection Big Kana, prépublication dans Kurage Bunch, publications chez Shinchôsha (10 tomes, série en cours). 極主夫道 i>Gokushufudô (2018-en cours) est traduit du japonais par Rodolphe Gicquel.
Genres : manga, seinen, furyô, humour.
Kôsuke Oono おおの こうすけ (en hiragana) ou オオノ・コウスケ (en katakana) naît un 31 décembre dans la préfecture de Shiga (île de Honshû). Il étudie le manga à l’université Seika de Kyoto. Il commence sa carrière en 2016 avec Legend of music et Papa’s cooking, puis en 2017 arrivent Zombies, Night Town, Kaidanko et Le Père Noël arrive. Il aime les animaux et vit avec un shiba inu. Plus d’infos sur son site officiel, sur son compte twitter.
Tome 1 – Kana, juillet 2019, 160 pages, 7,55 €, ISBN 978-2-50507-669-8.
Tatsu l’Immortel, une légende chez les yakuzas, s’est rangé pour devenir homme au foyer. Il fait les commissions, prépare de bons petits plats à Miku, son épouse, une designer belle et ambitieuse, fait le ménage (quand Gin, le chat, le laisse faire), du bricolage et donne même des cours de cuisine à des jeunes femmes.
Mais, il était aniki (grand frère) de Masa, un jeune yakuza qui le cherche depuis qu’il s’est volatilisé… « Rien ne va plus depuis que tu es parti. Certains d’entre nous se sont fait coffrer. Le clan Shinzaki n’existe plus. Chacun vit sa vie de son côté » (p. 36), sauf que certains lui en veulent d’avoir détruit le clan et veulent lui faire la peau.
En fin de volume, trois chapitres bonus dont La promenade de Gin dans lequel le chat rencontre divers animaux en particulier Élisabeth Kunimi, 5 ans, la chienne du yakuza qui veut la peau de Tatsu.
Tome 2 – Kana, octobre 2019, 160 pages, 7,55 €, ISBN 978-2-50507-670-4.
Un matin, Tatsu se rend compte que « la peau de [son] visage commence à se détendre » (p. 3). Son épouse l’envoie dans une salle de fitness où il essaie l’aérobic, le yoga et il adore ! Bon, ce n’est pas tout, mais il faut faire à manger et il fait pousser du basilic, des tomates, etc. (génial pour faire de bonnes pizzas) mais la police le surveille (il cultiverait de l’herbe sur son balcon).
Comme les gags (chaque chapitre est une histoire différente) sont diversifiés, on ne s’ennuie pas et on sourit souvent, bon je n’ai pas ri aux éclats mais il y a de bons gags et de bons jeux de mots (loterie, visite des beaux-parents, etc.).
En fin de volume, il y a de nouveau trois chapitres bonus dont La promenade de Gin, cette fois il rencontre un autre chat.
Tome 3 – Kana, février 2020, 160 pages, 7,55 €, ISBN 978-2-50507-671-1.
Toujours drôle avec, au menu, plein de bonnes choses à manger (y compris pour les chiens), de l’acide citrique, des choses relaxantes (ça comprend le chat) mais attention, il y a un cafard dans l’appartement ! Des yakuzas qui ne sont plus au top de leur forme et des messages de paix, « Mais la violence n’engendre rien d’autre que la violence. » et « Vous ne protégerez jamais rien en ayant recours à la force. » (p. 90).
En fin de volume, trois chapitres bonus dans lesquels vous allez découvrir Tatsu professeur.
Tome 4 – Kana, août 2020, 160 pages, 7,55 €, ISBN 978-2-50508-454-9.
Alors que Tatsu veut acheter un beau poisson, un chat lui vole et court se cacher dans un magasin de literie puis dans une quincaillerie (il connaît bien le quartier !). Puisqu’on est avec des animaux, allons faire un tour à la Ferme de Brême ! Puis vous découvrirez « la véritable puissance des articles à 100 yens… » (p. 71). Et un petit tour à la plage ne vous fera pas de mal (de toute façon, il y a tout le temps à manger, même à la plage (pastèque, palourdes…).
En fin de volume, trois autres chapitres bonus, une balade avec Pinky (chien d’un yakuza retraité) et une autre avec Gin (chat de Tatsu et Miku).
La voie du tablier est un manga seinen (adultes) de genre « furyô », ce genre est apparu dans les années 60 avec des histoires de délinquants, de yakusas, de gangs (comme les gangs de motards dans Akira), dans les mangas et dans les films japonais. Sauf qu’ici, c’est une comédie donc c’est drôle ; ce sont des tranches de vie au quotidien mais il n’y a pas de temps mort, il y a même de l’action, et ce même lorsque Tatsu fait les commissions (il est imbattable sur les promotions) et lorsqu’il assiste aux réunions du comité de quartier. J’ai aimé le côté décalé (l’homme à la maison, la femme qui travaille, mais il n’y a pas que ça) et les relations ambivalentes avec les gens : certaines personnes, adultes ou enfants, ont quand même un peu peur de lui (quoique les vieilles dames du quartier l’apprécient beaucoup) car, même repenti et homme au foyer, il garde une voix forte, des références aux yakuzas, un regard et une allure de tueur (heureusement il porte souvent des lunettes sombres). C’est rythmé et les personnages (humains et animaux) sont bien dessinés et attachants. C’est à découvrir et, si vous vous lassez un peu des gags (pourtant tous différents), attendez un peu avant de lire le(s) tome(s) suivant(s). La suite, les tomes 5 à 7.
Ce manga a été adapté en drama (feuilleton) de 10 épisodes en 2020 (réalisé par Toichiro Ruto et diffusé sur Nippon Television) et en série d’animation de 10 épisodes en 2021 (réalisée par Chiaki Kon et diffusée sur Netflix). C’est pourquoi je le mets dans Les adaptations littéraires. Ci-dessous, deux vidéos, celle du trailer du manga et celle de la bande annonce de l’animé (en VF).
Des lectures que je mets aussi dans La BD de la semaine (même si toujours en pause estivale), BD 2022, Challenge de l’été – Tour du monde (Japon), Jeunesse young adult #11, L’été lisons l’Asie (menu Fil rouge = Japon, menu de juillet = Paysages d’Asie, lire un livre avec un mot évoquant la nature dans le titre, un titre ou une couverture évoquant l’un des quatre éléments, un récit initiatique ou roman d’apprentissage, ici, au lieu du gokudô, la voie extrême, le code d’honneur des yakuzas, c’est la voie du tablier, le récit initiatique d’un homme au foyer), Petit Bac 2022 (catégorie Objet pour Tablier), Polar et thriller 2022-2023 (je le mets parce qu’il y a régulièrement deux policiers qui surveillent Tatsu et veulent l’arrêter), Shiny Summer Challenge 2022 (menu 1 – Été ensoleillé, sous menu 3 – Au pays du soleil levant = culture japonaise).
Un chat dans la gorge d’Émilie Chazerand, Amandine Piu et Carole Bellanger.
Benjamins Media, collection livre avec CD, avril 2020, 48 pages, 19,90 €, ISBN 978-2-37515-072-6.
Genres : littérature jeunesse, album illustré franco-italien.
Émilie Chazerand naît en 1983 à Strasbourg où elle vit. Elle aime la lecture depuis l’enfance. Elle devient infirmière mais écrit des histoires. Plus d’infos sur son site officiel sur lequel elle se présente comme « Alsacienne. Malentendante. Synesthète. Maman. Outsider. Autrice. ».
Amandine Piu, dont le surnom est Piu Piu, naît en 1982 en Sardaigne (Italie). Elle étudie la communication visuelle à Lyon puis l’illustration à l’École des Arts décoratifs à Strasbourg. Plus d’infos sur son site officiel.
Carole Bellanger est comédienne. Un chat dans la gorge est sa première expérience d’interprétation d’une histoire. J’ai beaucoup aimé sa voix.
Au village, tout le monde apprécie Cécile Schneck, toujours bonjour, merci, un mot gentil pour les bébés ou les pépés. Mais, en fait c’est « une femme méchante, au cœur sec […] très hypocrite. » (p. 7). Son mari et ses deux enfants doivent supporter ses récriminations contre tout le monde mais ils n’y font plus attention. Par contre « Raymond, le chat maigrichon de la maison » (p. 15) aimerait être tranquille d’autant plus que parfois elle s’en prend à lui. Il a une idée lumineuse.
Vous allez comprendre ce que signifie ‘avoir un chat dans la gorge’ et ‘donner sa langue au chat’ !
Un CD d’une quinzaine de minutes accompagne le livre, il est intéressant à écouter car, en plus de la lecture agréable de Carole Bellanger, il y a des bruitages et de la musique (plutôt yiddish) de Malcolm Laws et Nainita Desai.
Voici donc un très joli album illustré avec une histoire amusante qui fait réfléchir.
Factomule – Grand thriller politique international d’Øyvind Torseter.
La joie de lire, janvier 2021, 136 pages, 22,90 €, ISBN 978-2-88908-528-6. Mulegutten (2018) est traduit du norvégien par Aude Pasquier.
Genres : bande dessinée norvégienne, thriller.
Øyvind Torseter naît le 2 octobre 1972 à Oslo (Norvège). Il étudie l’illustration au Merkantilt Institutt (1991–1992) et au Skolen for Grafisk Design (1992–1994) à Oslo puis au Kent Institute of Art & Design en Angleterre (1995–1998). Il est auteur et illustrateur (pour les adultes et pour la jeunesse). Plusieurs de ses titres sont parus en français chez La joie de lire, Cambourakis, Didier Jeunesse ou au Rouergue et il a reçu de nombreux prix littéraires en Europe. Factomule était dans la sélection pour le Fauve Polar SNCF Angoulême 2022.
Le narrateur est factotum du Président. Le Président est un homme très occupé et personne n’a l’autorisation de porter sa valise.
Le factotum s’occupe de presque tout… réparer la chaise de bureau du Président, recoller sa semelle de chaussure, réparer les canalisations dans le palais et la télévision… « Le travail de factotum était exigeant. » (p. 15).
Jusqu’au jour où « une puissance étrangère menace le pays ! » (p. 19) car son dirigeant veut « la valise de première importance du Président » (p. 20). Le Président qui a une entière confiance en son factotum lui montre alors le contenu de la valise et lui dit qu’il pourrait la porter si nécessaire. Mais le palais n’a pas seulement des fuites d’eau, il a aussi des oreilles indiscrètes et le factotum se fait tout voler (son portefeuille, ses clés, son appartement, son travail) par un homme qui lui ressemble, ne serait-ce le sourire carnassier. La police ne fait rien contre le sosie malhonnête et le factotum doit se débrouiller seul… Enfin, pas vraiment seul, « Par pur désespoir, j’ai décidé de demander de l’aide à un professionnel. » (p. 45). Le professionnel, c’est mademoiselle Cadmium, nouvellement installée comme détective.
Les deux vont enquêter sur l’escroc qui s’est installé dans l’appartement – et dans la vie – du gentil factotum, le surveiller, le prendre en filature, mais comment vont-ils faire pour le prendre en flagrant délit et récupérer la valise du Président ?
Factomule, c’est parce que le factotum s’appelle Tête de Mule (4e de couverture) ! Je connaissais un peu Torseter puisque j’avais lu Pourquoi les chiens ont la truffe humide de Kenneth Steven et Øyvind Torseter en 2020 mais je ne connaissais pas Tête de Mule, son personnage récurrent, dont le premier opus paraît en 2011.
C’est vraiment bien, il y a une ambiance (comme dit l’éditeur, c’est fantasque et ça m’a beaucoup plu). Les images sont pratiquement toutes pleine page (ce qui est surprenant pour une bande dessinée) et il y a très peu de cases, ça donne un sentiment de largeur, d’ampleur, et surtout l’humour grinçant m’a bien plu.
Après avoir lu cette super bande dessinée, j’ai découvert qu’elle était le 3e tome de la série Tête de mule qui contient Tête de mule (2016), Mulysse – Tête de mule prend la mer (2018), Factomule – Grand thriller politique international (2021) et Mulosaurus (2021) donc je veux absolument lire les trois autres tomes.
Ma folle vie de dessinateur ou comment faire son autoportrait en toutes circonstances de Benjamin Chaud.
Hélium, collection Humour, novembre 2021, 128 pages, 13,90 €, ISBN 978-2-330-15564-3.
Genres : beau livre, dessin, humour.
Benjamin Chaud naît le 29 janvier 1975 à Briançon dans les Hautes-Alpes. Il étudie les arts appliqués à Paris et les arts décoratifs à Strasbourg. Il est auteur et illustrateur, principalement pour la jeunesse, Les petits Marsus, l’éléphant Pomelo (avec Ramona Bádescu), la Fée Coquillette, entre autres. Plus d’infos sur son Instagram.
Benjamin Chaud, dessinateur consciencieux, se dessine pour « s’imaginer », « rêver », « s’accepter tel que l’on est », « sans se mettre en valeur » mais « se faire plaisir », « s’amuser follement », « gribouiller » même, « trouver sa couleur » mais « pas trop de couleur », « tenir bon », « entrer dans son dessin », « s’y fondre » même et pourquoi pas y « prendre racine » mais « dessiner toujours », « toujours dessiner », voici quelques-uns des 128 dessins / 128 autoportraits parce que Benjamin Chaud aime « n’en faire qu’à sa tête », « travailler trop tard » et boire beaucoup de café.
Carnet du Pérou – Sur la route de Cuzco de Fabcaro.
6 pieds sous terre, collection Monotrème (Mini), octobre 2013, 96 pages, 13 €, ISBN 978-2-35212-103-9.
Genres : bande dessinée française, carnet de voyage, humour.
Fabcaro est le nom d’artiste de Fabrice Caro, né le 10 août 1973 à Montpellier, connu dans le monde de la BD depuis le début des années 2000 et principalement publié aux éditions La Cafetière et 6 pieds sous terre. J’ai déjà présenté Like a steak machine et Zaï zaï zaï zaï.
Juillet 2012. Après 18 heures d’avion, Fabcaro est à Lima au Pérou et va dessiner tout ce qu’il voit pour un Carnet du Pérou. Mais son épouse et sa fille s’en mêlent ! « T’es complètement autocentré… Pour une fois que tu lançais un projet un peu ouvert sur le monde… ».
Fabcaro y met Joy Division, les Pixies, j’ai même vu un petit gars qui ressemble à Tintin… mais si vous décidez de continuer le voyage, vous visiterez de charmants villages, Cuzco et le Machu Picchu, avec l’humour absurde de l’auteur. Cette BD m’a fait penser à C’était le Pérou de Patrick Cauvin (lu dans les années 80).
Mais, attention, c’est du Fabacaro ! Alors, prêts pour le voyage ?
Peut-être pas sa meilleure bande dessinée mais j’ai bien aimé.
J’ai lu quelques bandes dessinées que je vais mettre « hors challenge » dans le Mois Amérique latine 2022 parce qu’elles se déroulent en Amérique du Sud mais leurs auteurs sont européens. Pour le Petit Bac 2022 (catégorie Lieu pour le Pérou) et Les textes courts.