Le Bureau des affaires occultes d’Éric Fouassier

Le Bureau des affaires occultes d’Éric Fouassier.

Albin Michel, mai 2021, 368 pages, 20,90 €, ISBN 978-2-22646-074-5.

Genres : littérature française, roman policier historique.

Éric Fouassier naît le 9 octobre 1963 à Saint Maur des Fossés (au sud de Paris). Il est docteur en droit et en pharmacie, professeur universitaire (histoire de la santé), membre du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens puis de l’Académie nationale de pharmacie et secrétaire du Grand Prix littéraire de l’Académie nationale de pharmacie. Il écrit depuis l’adolescence, des romans, des nouvelles (parfois sous le pseudonyme d’Yves Magne) et reçoit plusieurs prix littéraires. Le Bureau des affaires occultes, première enquête de l’inspecteur Valentin Verne, reçoit les prix Maison de la presse, Griffe noire du meilleur polar historique de l’année, Lire sous les étoiles, Osny & Clyde en 2021. La suite dans le tome 2, Le Bureau des affaires occultes – Le fantôme du Vicaire. Plus d’infos sur son site officiel.

Paris, été 1830. Alors que les Parisiens font la fête, un garçon d’une douzaine d’années tente d’échapper au Vicaire. Il se réfugie dans une tente mais celle-ci est remplie de miroirs et il se retrouve « prisonnier du labyrinthe de glaces » (p. 16).

Paris, automne 1830. Louis-Philippe est sur le trône, « l’enthousiasme révolutionnaire [est] retombé » (p. 17) et les Parisiens retrouvent « leur existence médiocre » (p. 18), leurs difficiles conditions de travail et leur pauvreté… Mais beaucoup de riches ont tiré leur épingle du jeu et ont fait fortune, comme l’industriel Charles-Marie Dauvergne qui veut marier son fils unique, Lucien, 25 ans, à Juliette, une jeune fille de bonne famille et bien dotée, qui finalement plaît au jeune homme. Mais madame Dauvergne retrouve son fils hébété devant un miroir et il se jette du cinquième étage.

Valentin Verne, 23 ans, orphelin, (à noter qu’il a étudié le droit et la pharmacie comme l’auteur), est « inspecteur au deuxième bureau de la première division de la préfecture de police. Le service des mœurs. » (p. 25) depuis un an. Il vit au « 21 de la rue du Cherche-Midi [dans] un vaste appartement au troisième étage. » (p. 33). Il est subitement détaché à la brigade de Sûreté (fondée par Vidocq) qui cherche à « faire œuvre de bonne police avec des gens parfaitement intègres » (p. 37).

« Valentin ne s’attendait pas le moins du monde à la tournure que prenait l’entrevue. La perspective d’être muté, même pour un temps limité, ne l’enchantait guère. Aux Mœurs, il avait tout loisir de traquer le Vicaire et n’était pas certain de pouvoir bénéficier de la même liberté à l’avenir. Cependant, si la décision de le changer de service était déjà prise, il ne servait à rien de manifester sa contrariété. Mieux valait donner l’impression d’accepter la situation de bonne grâce. » (p. 38). Et c’est sur le suicide étrange de Lucien Dauvergne qu’il doit enquêter.

D’ailleurs, après s’être mis en danger auprès des membres du Renouveau jacobin dont faisait partie le jeune Dauvergne, Valentin est sauvé in extremis par Évariste Galois (qu’il a rencontré la veille) puis apprend le suicide d’un autre jeune homme, Michel Tirancourt qui a déclaré avant de mourir « Ce sont les miroirs qui m’ont obligé. » (p. 126). Avec son supérieur, le commissaire Flanchard, chef à la Sûreté, les choses sont claires, « Si je vous suis bien, monsieur le préfet, il serait souhaitable que l’enquête de l’inspecteur Verne conclue officiellement que ces deux suicides sont bien… des suicides. Mais que si par extraordinaire il s’agissait d’autre chose, nous y mettions le holà. En toute discrétion, cela va de soi. » (p. 127).

Les détails historiques, politiques, médicaux présents dans ce roman ne sont pas là pour faire beaux, ils font bien sûr avancer le récit et donnent de l’épaisseur aux personnages et à l’enquête. D’ailleurs Paris, à cette époque, n’est pas une belle ville, tout n’est que puanteur et cloaque… J’ai bien aimé que Valentin prenne la relève de son défunt père, Hyacinthe Verne, pour débusquer le Vicaire et retrouver Damien, un orphelin enlevé et enfermé quelque part dans une des planques du Vicaire. Valentin Verne est comme un nouveau policier, plus moderne, avec des connaissances et une acuité que les autres policiers n’ont pas, les prémices de la police scientifique.

Il y a aussi une belle galerie de personnages, à commencer par Valentin Verne bien sûr, mais aussi quelques femmes qui commencent à s’émanciper comme Félicienne Dauvergne, la jeune sœur du suicidé, et surtout Aglaé Marceau, une comédienne de 22 ans qui ne laisse pas le jeune policier indifférent. Et puis, il y a Damien, cet enfant de 8 ans qui fait tout pour survivre à la violence et aux dépravations du Vicaire.

Pour Bingo littéraire d’Hylyirio (n° 5, un livre d’horreur avec le Vicaire), Challenge littéraire 2022 (catégorie 43, un livre dont le titre est le titre d’une série), Petit Bac 2022 (catégorie Objet pour Bureau qui est un meuble transportable), Polar et thriller 2021-2022.

25 réflexions sur “Le Bureau des affaires occultes d’Éric Fouassier

  1. Bonjour PatiVore, je constate que tu as aimé ce roman autant que moi. J’aime bien les polars historiques. J’ai la suite à lire qui m’attend. Valentin Verne est un personnage attachant. Bon dimanche.

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    • Merci Dasola, c’est un roman policier historique sombre (je pense que la période était idéale), Valentin Verne arrive après Vidocq (qu’il connaît d’ailleurs) et son histoire est terrifiante, j’ai hâte aussi de lire la suite 🙂

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    • Je l’ai emprunté parce que le titre, la couverture et le topo me plaisaient bien et je n’ai pas été déçue, très bon roman policier plutôt historique (la nouvelle police de Paris, Valentin arrive arrive après Vidocq qu’il connaît et qu’il consulte parfois), assez violent mais le propos est bien amené 😉

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