Lac-Mégantic – La dernière nuit

Lac-Mégantic – La dernière nuit.

Radio-Canada (la BD est en ligne), juin 2020, 112 pages.

C’est grâce à Suzanne (sur FB) – du blog Balades entre les lignes – que j’ai eu connaissance de cette bande dessinée.

Genres : bande dessinée québécoise, reportage.

Juillet 2013, à Lac-Mégantic au Québec. Pascal Charest et Talitha Coumi Bégnoche sont séparés mais ils ont deux filles, Alyssa, 4 ans, et Bianka, 9 ans, et ils se voient beaucoup en ce moment. 5 juillet : la famille se balade en centre-ville et va à la plage. Au même moment, la mairesse, Colette Roy Laroche, fait visiter la ville à sa famille. Et le soir, un groupe d’amis participe à une fête d’anniversaire au Musi-Café. La même journée, un train de la Montreal Maine & Atlantic Railway (MMA) quitte Farnham (Québec) : 72 wagons pleins de pétrole brut soit un convoi de 1,5 km de long. Thomas Harding, mécanicien de locomotive, est seul conducteur… « Laisser un seul homme conduire un train est une pratique peu courante dans l’industrie. »

Le train part donc de Farnham (à l’est de Montréal) et doit rouler à l’est durant 200 km en passant par Sherbrooke et Lac-Mégantic pour arriver au village voisin de Nantes. Mais comme il y a un problème avec la locomotive, le train va plus lentement que prévu. La nuit tombe alors Thomas arrête le train à Nantes, sert les freins de la locomotive et des wagons, et va se reposer. Le lendemain, c’est une autre équipe qui doit conduire le train jusqu’à la raffinerie Irving de Saint-Jean au Nouveau-Brunswick. Mais, durant la nuit, la locomotive prend feu. Puis le train, entraîné par son poids (plus de 10000 tonnes), dérive jusqu’à Lac-Mégantic en accélérant sans cesse et explose en plein centre-ville. L’enfer se déchaîne…

Je n’avais jamais entendu parler de ce train et de cet accident tragique qui a eu lieu il y a presque 7 ans. Cette histoire m’a touchée ; personne n’est à l’abri d’un accident ou d’autre chose. La BD est dans une espèce de noir et blanc avec du gris-bleu puis avec du rose-rouge pour l’urgence de la situation. Dans cette petite ville où tout le monde se connaît, les gens sont heureux, mais on sent le drame qui pointe et Isabelle Hallé, une des fêtardes du Musi-Café, le sent aussi (certaines de ses photos de la soirée sont incluses dans les cases). Pascal Charest (qui a perdu sa compagne et leurs deux filles), Colette Roy Laroche (qui a perdu des administrés et sûrement des proches) et Isabelle Hallé (qui a perdu de nombreux amis restés au Musi-Café ou au centre-ville) ont témoigné pour que cette bande dessinée existe. À la fin, il y a les noms des 47 victimes.

Cette bande dessinée est un travail collectif entre principalement Marie-Hélène Rousseau (journaliste), Marie-Ève Lacas (journaliste-illustratrice), Myriam Roy (bédéiste) et l’équipe de Radio Canada, entre autres. Un beau travail de mémoire et d’hommage aux nombreuses victimes et à leurs proches effondrés.

Il y a quelques mots québécois que je ne connais pas mais dans le contexte, je comprends leur signification comme par exemple « ça ne dérougit pas sur la piste de danse ».

Pour La BD de la semaine, le challenge BD et Québec en novembre. Plus de BD de la semaine chez Moka. Enna a lu aussi cette BD.

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