Le chant des Fenjicks de Luce Basseterre

Le chant des Fenjicks de Luce Basseterre.

Mnémos, septembre 2020, 336 pages, 21 €, ISBN 978-2-35408-794-4.

Genres : littérature française, science-fiction.

Luce Basseterre naît en 1957 à Toulon et vit quelques années au Québec. Elle est nouvelliste et romancière (son premier roman, Les enfants du passé, est paru en 2016 aux éditions Voy’el (parution au Livre de poche en 2022). Plus d’infos sur son site officiel et sur sa page FB.

Après avoir lu La débusqueuse de mondes de Luce Basseterre (en poche, en 2019), excellent roman, coup de cœur même, j’avais très envie de lire son premier roman Les enfants du passé (paru en 2016 mais pas facilement trouvable… et enfin paru en poche en ce début d’année, chouette !) et son nouveau roman Le chant des Fenjicks qui est en fait une préquelle à La débusqueuse de mondes. Mais, tout vient à point à qui sait attendre !

Dans un monde dirigé par les Chalecks, la reproduction est contrôlée par un cyberparasite. Un cyberparasite que Smine Furr, un félidé stérile, a réussi à shunter. C’est qu’il existe une certaine opposition dans l’Empire. Quelques mots sur les Chalecks, ce sont des créatures reptiliennes hermaphrodites, beaucoup sont caméléonïdes mais il y a aussi des Yerlings, des Fnuts, des D’jyné et d’autres batracidés (je pense comme la capitaine D’Guébachakarakt surnommée D’Guéba, une grenouille Caudata, la débusqueuse de mondes). Mais là, nous sommes sur la planète Imbtoj habitée par des Imbtus (des félidés) et inféodée à l’Empire Chaleck.

Après la visite de contrôle de Smine Furr, apparaît dans le ciel un fenjick (son nom est Koba, ça vous rappelle quelque chose ?) : ce sont des vaisseaux mais ce sont des mammifères, ils sont vivants, cependant leur transhumance est menacée car les Chalecks les attrapent… « Le mammifère cosmique se rapproche. Défiant toutes lois naturelles, il nage dans l’air comme un poisson dans l’eau. C’est beau. Incroyablement beau. Il tourne en rond. Compterait-il se poser ? J’en frissonne. » (p. 9). En fait, des Fenjicks, il n’y en a presque plus… Les Chalecks leur mettent un implant pour les contrôler et ils deviennent des cybersquales. « Une écoutille […] s’ouvre. Chacun retient son souffle. C’est une félidé qui se présente sur le seuil, elle est aussitôt acclamée. L’almadur Karim Shayak, grande prêtresse de l’opposition et de la résistance à l’envahisseur chaleck. » (p. 10).

Peu de temps après, Smine Furr est convoquée dans le bureau de Li capram Jöns pour y être interrogé sur unæ collègue puis est promu comme secrétaire (sédail) de Li capram Lô Nifl Ere au Palais des Résidents Permanents. « Te rends-tu compte que tu tiens peut-être une occasion inespérée de prouver ta théorie sur le rôle des biocoms dans la stérilité qui vous frappe ? » (p. 30). Idaho, une amie, veut l’embarquer dans la résistance… et Smine Furr est arrêté…

En parallèle, on suit Waü Nak Du, un biologiste chaleck qui étudie les fenjicks. « Dans quelle situation me suis-je mis ? Qu’est-ce qui m’a pris à l’époque de vouloir sauver ces bestiaux ? » (p. 34). Avec son cybersquale matricule PH420 KP, il escorte de Yuna Hô jusqu’aux Outremarges, trois jeunes fenjicks, Ichu, Nadu et Udu (à vrai dire dans l’espoir d’attirer des fenjicks adultes pour en faire des cybersquales). Mais lorsqu’ils sont attaqués, les trois jeunes décrochent… « Je ne comprends pas leur chant, mais je l’entends. Il m’arrive sur la même fréquence que les plaintes des jeunes que nous convoyons. » (le vaisseau, p. 108). « J’ai beau vérifier, aucune émission d’aucune sorte n’est enregistrée par aucun journal. […] Je ne comprends plus ou trop bien. Je ne suis plus sûr de rien. Le banc de squales continue de nous harceler. Ils nous entraînent, impossible de leur échapper. » (Waü Nak Du, p. 108). Le matricule PH420 KP, devenu Samtol, s’est libéré en libérant les trois jeunes et il essaie de retrouver sa mémoire effacée mais, imaginez la fureur de Waü Nak Du.

Après avoir suivi Smine Furr et Waü Nak Du, les lecteurs suivent aussi les cybersquales Koba avec Smine Furr (content d’avoir échappé à la prison) et Samtol avec Waü Nak Du (en colère d’avoir foiré sa mission et effrayé par ce qu’il va devoir dire à ses supérieurs, euh s’il les revoit un jour !). Mais tous les fenjicks ne sont pas encore délivrés et Smine Furr et Waü Nak Du sont emprisonnés… « […] dans le cas des fenjicks, comment aurions-nous pu imaginer que ces créatures puissent ressentir quelque chose ? Qu’elles puissent souffrir, vouloir rester libres ? » (p. 192).

Un pur bonheur ce roman space opera ! Il est aussi imagé et inventif que La débusqueuse de mondes. Même s’il n’y a plus l’effet de surprise, le style, la construction du roman, les personnages, les planètes, l’action et l’imagination de Luce Basseterre sont bien là ! Par contre, je ne vais pas mettre un coup de cœur à cause du point que je développe ci-dessous.

Il faut s’y habituer : pour dire il ou elle (les créatures étant hermaphrodites), l’autrice utilise le terme maintenant connu de ‘iel’ ainsi que ‘ciel’ pour celui ou celle (et les pluriels qui vont avec, ‘iels’ ou ‘ciels’). Pour dire le ou la ou les dans, par exemple je le vois ou je la vois ou je les vois, l’autrice utilise ‘li’ ce qui donne ‘je li vois’. Pour parler d’un ou une collègue (par exemple), elle utilise ‘unæ’ (terme que je n’avais vu) et ses variantes, ‘chacunæ’, ‘quelqu’unæ’… Pour mon et ma, elle utilise ‘man’. C’est un peu compliqué pour moi et ça a ralenti ma lecture…

Iels l’ont lu : Camille de La Geekosophe, CélineDanaë d’Au pays des CaveTrolls, Le Chien Critique, Les chroniques du Chroniqueur, Eleyna de La bulle d’Eleyna, FeyGirl de Les chroniques de FeyGirl, Le Galion des étoiles, Lhisbei de RSF Blog, Marie Aryia de Les mots étaient livres, Stéphanie d’Outrelivres,

Pour les challenges Club de Vendredi Lecture – RattrapageLittérature de l’imaginaire #10 et S4F3 2022.

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