Carbone & Silicium de Mathieu Bablet.
Ankama, collection Label 619, août 2020, 277 pages, 22,90 €, ISBN 979-10-335-1196-0.
Genres : bande dessinée française, science-fiction.
Mathieu Bablet naît le 9 janvier 1987 à Grenoble (Isère, France). Il étudie les arts appliqués à l’Enseignement aux arts appliqués et à l’image (ENAAI) de Chambéry puis propose ses dessins aux éditions Ankama (en tant qu’auteur et dessinateur). Ses précédents titres (tous chez Ankama) sont La Belle Mort (2011), Adrastée (2 tomes, 2013, 2014) et Shangri-La (2016). Il participe aussi à DoggyBags (BD collective, tome 2 en 2012, 7 et 8 en 2015) et à Midnight Tales en 2018 (BD et nouvelles en recueils, tomes 1 à 4). Plus d’infos sur son site officiel.
Je vais enfin lire cette bande dessinée énorme qui pèse une tonne (!) et qu’il est impossible de lire à bout de bras, allongée !
Extrait de la préface de la professeure Noriko Ito, directrice de recherche à la Tomorrow Foundation :« Comment rendre notre I.A. humaine ? ».
An 1, Silicon Valley. Le marché est inondé de robots américains, chinois et russes (des I.A. rudimentaires de Mekatronic) mais deux I.A. ‘fortes’ sont conçues par l’équipe de la professeure Noriko Ito à la Tomorrow Foundation. Elles connaissent tout de l’humanité et de son histoire, elles n’émettent pas de jugement mais elles peuvent continuer d’apprendre, prendre des décisions, même faire de l’humour et peut-être plus encore.
Malheureusement, elles doivent être rentables (remplacées le plus rapidement et souvent possible) et leur durée de vie n’est prévue que pour 15 ans (Ito s’est montrée convaincante en réunion et a obtenu 15 ans au lieu des 5 prévues par le boss). Mais les I.A., connectées à tout, savent et qu’est-ce que c’est que 15 ans ?… D’autant plus que des milliers d’autres sont déjà en construction, « Nos usines de montage tournent à plein régime, il faut inonder le marché avant que la concurrence ne le fasse. » (p. 19).
Les I.A devront s’occuper des trop nombreuses personnes âgées dont les familles ne veulent plus s’occuper. Mais ces deux I.A. ‘fortes’ sont uniques, elles ont un nom, Carbone (C6) et Silicium (Si14). Et, illégalement, Ito trouve une solution pour eux deux contre leur obsolescence programmée.
Je ne vous dis pas ce qui se passe (à vous de le découvrir en lisant cette incroyable BD) mais c’est du costaud (et pas seulement parce que la BD est lourde) ! Ito donne tout dans son travail au détriment de sa vie personnelle et de sa vie de famille (elle a une fille). Et ce n’est pas toujours facile pour Carbone et Silicium… Mais l’auteur balade ses lecteurs partout dans le monde au fil des années (jusqu’à l’an 271) et ça ne va pas en s’arrangeant, ni pour les humains ni pour les robots… Beaucoup de thèmes sont abordés – qui représentent à la fois l’anticipation, le post apocalyptique, le cyberpunk, la poésie et la philosophie aussi – travail, surpopulation (avec ce que ça implique, migration, famine, vieillissement…), technologie, éthique, transhumanisme, liberté, et aussi collectivité (connectivité), écologie…
Quant aux dessins, ils sont tout simplement splendides, les couleurs parfaites, les cases architecturales et j’ai remarqué quelque chose : les personnages n’ont pas vraiment de pieds, aussi bien les humains que les I.A., j’ai eu l’impression que ça montrait leur fragilité, une possibilité pour eux de tomber (unitairement et collectivement). « Pourquoi toute cette douleur ? Pourquoi toute cette haine ? Pourquoi toute cette violence ? » (p. 178), à votre avis, qui parle, un humain ou un robot ?
Dans la postface, Empreinte Carbone, Alain Damasio invente un mot, et quel mot ! Et je le comprends tout à fait parce que qu’est-ce que j’ai été émue en lisant cette bande dessinée. Il puis, il explique si bien des choses que j’avais à peine osé deviner. Une chose est sûre, Carbone & Silicium est une œuvre grandiose ! Qui a bien mérité ses prix Utopiales BD 2021 et BD Fnac France Inter 2021.
Ils l’ont lu : Benjamin – Une case en plus, Caroline – Un dernier livre avant la fin du monde, Julien – Carnets dystopiques, Mo – Bar à BD, Nausicaah – Marchombre, Nicolas – Just a Word, Noukette, Usbek & Rica, Zoë – Le coin des desperados (abondamment illustré), d’autres ?
Pour La BD de la semaine (plus de BD de la semaine chez Noukette) et les challenges BD 2022, Bingo littéraire d’Hylyirio (n° 11, une bande dessinée ou un roman graphique, 5e billet), Challenge lecture 2022 (catégorie 52, un livre qui a gagné un prix littéraire) et Littérature de l’imaginaire #10.
Il existe une édition prestige noir et blanc (2e vidéo) mais je préfère la version couleur.
Malgré ton enthousiasme qui donne envie de le feuilleter j’ai bien peur que cet album ne soit pas dans mon univers.
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Tu peux tenter de feuilleter cette BD pour te faire une idée du contenu 😉
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Ce titre me tente beaucoup, ses thèmes me parlent et en même temps, le genre me déstabilise toujours, par crainte de ne pas tout saisir, comprendre.
Je dirais que c’est un robot qui parle.
Et pour l’absence de pieds, serait-ce synonyme d’absence de racines (ou effacement, rupture?).
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Tente, Blandine, le récit est facile à comprendre ; la preuve, tu as compris comme moi pour les pieds, absence de racines même avec toute la connaissance du monde 😉 Mais tu verras Carbone et Silicium sont bien plus que des robots 😉
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Eh bin toute une bien belle BD… les dessins sont superbes, il semblerait… mais toute une histoire didonc
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Oh oui, Rachel, une excellente BD, histoire, personnages, ambiance, couleurs, à lire absolument 🙂
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Oh que ça a l’air chouette ! (enfin, pas le poids de la BD par contre ^^). Merci pour la découverte !
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Oui, le poids, pfui… Mais ça vaut tellement le coup 🙂
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ça a l’air en effet de toucher à beaucoup de thèmes!
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Magnifique BD, Eifelle, travail admirable, à lire si tu aimes la SF 🙂
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Je l’avais déjà notée chez Noukette celle-ci ! Tu me confirmes qu’il faut que je la lise !!
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Oh, ça oui (d’ailleurs c’est sûrement chez Noukette que je l’avais repérée) 🙂
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Je veux la lire, cette BD, vraiment. Mais elle est louuuurde! Je change d’idée à chaque fois que je la croise en librairie. Mais il faut!
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Tu n’empruntes pas à la bibliothèque, Karine ? En tout cas, très belle BD que tu peux lire à plat sur la table, je sais ce n’est pas marrant… Mais quelle lecture 😉
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malgré ce que tu en dis, je passe, trop d’autres choses qui me tentent davantage 🙂
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Dommage… Peut-être plus tard si elle croise ton chemin 😉
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Oh oui, quelle belle BD, j’avais adoré moi aussi (alors que pourtant la SF n’est pas ma tasse de thé…). Il a dû faire partie de mon top d’année, je pense. Des mois après, il est encore très marquant !
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Oh, c’est tant mieux, Caro, je suis très contente, j’avais repéré cette BD chez Noukette puis chez toi, deux avis comme les vôtres, il me fallait la lire ! Tu as remarqué pour les pieds toi aussi 😉
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Tu sais bien ( je crois…) que la SF et moi ça ne le fait pas. Mais j’ai tellement entendu parler de cette bd en bien que je pourrais me laisser tenter.
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Ce serait une excellente idée qui pourrait te faire changer d’avis sur la SF, même si tu n’aimes pas tous les sous-genres de la SF 😉
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