Le jardin des anatomistes de Noémie Adenis

Le jardin des anatomistes de Noémie Adenis.

Robert Laffont, collection La bête noire, février 2024, 360 pages, 20 €, ISBN 978-2-22126-976-3.

Genres : littérature française, littérature policière historique.

Noémie Adenis naît en 1991 et grandit dans la région de Lille. Elle étudie l’histoire de l’art, l’archéologie et la communication numérique. Son premier roman, Le loup des ardents, paru en 2021 reçoit le Grand Prix des enquêteurs 2021, le Prix Polar en séries 2022 et le Prix littéraire du Grand Saint-Émilionnais catégorie polar en 2023.

Paris, mars 1673. Sébastien de Noilat, herboriste, a quitté sa Sologne natale pour Paris, où il retrouve son ami Charles Petit, botaniste. Ce dernier lui présente ses amis, Alexandre Gardane et Gaspard de Jussieu, chirurgiens. Ils se rendent au jardin botanique royal pour assister au cours de Pierre Dionis qui fait des démonstrations d’anatomie pour les futurs chirurgiens.

Le « médecin Guy de La Brosse qui, une quarantaine d’années plus tôt, avait décidé de doter Paris d’un vaste jardin botanique, digne de ceux qui poussaient un peu partout en Europe, où serait dispensé un enseignement théorique et pratique sur les plates et leurs propriétés. Un temple dédié aux progrès de la pensée médicale, qui proposait également des cours de chimie et d’anatomie. » (p. 18).

Par l’intermédiaire de Charles, Sébastien voudrait rencontrer Denis Dodart qui « a l’ambition de publier un catalogue exhaustif des espèces végétales » (p. 23). Il veut lui parler des cas de gangrène en Sologne.

Mais, après le meurtre de Gaspard de Jussieu, Sébastien se trouve bien malgré lui mêlé à l’enquête du commissaire Parisot attaché au Châtelet.

« J’ai eu vent de cette histoire. L’homme qui a fait ça est un étudiant écervelé qui assiste aux spectacles de chirurgie donnés au Jardin du Roi avec la bénédiction de Daquin, le Premier médecin de Sa Majesté. Ah, ils sont gratuits et ouverts à tous, pour sûr ! N’importe quel fou peut apprendre à disséquer les corps. Il ne faut pas s’étonner ensuite si les choses tournent mal. » (p. 209).

L’autrice s’est parfaitement bien renseignée sur le Paris du XVIIIe siècle, sur la médecine et la chirurgie à cette époque. Tout est historique, le jardin botanique devenu Jardin des plantes, Dionis, Dodart, les cours gratuits, le Châtelet, par contre les personnages sont de fiction mais semble tellement réels. Justement, j’aime beaucoup ces personnages, en particulier Sébastien naïf mais combatif et Alexandre très étrange. Les descriptions de Paris, des ruelles, des échoppes et des jeunes gens sont que le lecteur suit sont très réussies.

Mais, vous voulez tout savoir sur les bandages, les compresses, les canules, les emplâtres, les progrès de la médecine et de la chirurgie, et plus encore ? Vous aimez les romans historiques policiers ? Allez-y, Le jardin des anatomistes est pour vous si vous avez le cœur – et l’estomac – bien accrochés ! Et vous pouvez aussi lire Cours d’opérations de chirurgie, démontrées au Jardin royal de Pierre Dionis (livre paru à Paris en 1707). De mon côté, je veux lire Le loup des ardents que j’avais repéré à sa parution (et qui se déroule en Sologne).

Un excellent roman pour ABC illimité (lettre N pour prénom), Petit Bac 2024 (catégorie Personne humaine pour anatomistes), Polar et thriller 2023-2024 et Un genre par mois (en avril, mois durant lequel j’ai lu ce roman, c’était historique).

Nyaight of the Living Cat 1 à 3 de Hawkman et Mecha-Roots

 

Nyaight of the Living Cat 1 – Catpocalypse Now ! de Hawkman et Mecha-Roots.

Mangetsu, collection Seinen, avril 2023, 192 pages, 8,20 €, ISBN 978-2-28281-203-7. Nyaight of te Living Cat Vol. 1 (2021) est traduit du japonais par François Boulanger.

Genres : manga, seinen, science-fiction, post-apocalyptique.

Hawkman est le scénariste. Mecha-Roots est le dessinateur. Aucune info…

Des zombies ? Non, des chats !

« Le monde est à présent sous la domination des chats. Parmi les chats nés au cours d’un processus d’élevage secret, un spécimen unique vit le jour. Par la suite, il fut baptisé ‘L’originel’ car il était le premier porteur du virus M.M. Ce dernier se transmet par le toucher et transforme les humains en félins. Dans une société où la majorité de la population avait un chat comme animal de compagnie, la pandémie ne tarda pas à se répandre. Ainsi débuta ‘L’apocalypse féline’. » (p. 10-11). J’adore !

Deux survivants, Kaoru et Kunagi (qui adorent les chats) trouvent refuge dans un supermarché où d’autres humains se sont déjà réfugiés. Mais les chats guettent et tous les humains sont en danger ! « Bon sang… Quelles magnifiques créatures… » (p. 172). Surtout ne pas se laisser attendrir ! OK ?

 

Nyaight of the Living Cat 2 – Le jour d’après les chats de Hawkman et Mecha-Roots.

Mangetsu, collection Seinen, septembre 2023, 176 pages, 8,20 €, ISBN 978-2-38281-262-4. Nyaight of te Living Cat Vol. 2 (2022) est traduit du japonais par François Boulanger.

Les chats sont tellement nombreux que ni les membres du « chat-binet du premier ministre » (p. 10) ni l’armée ne peuvent faire quoi que ce soit. « Nous avons déjà essayé les bouteilles en plastique, les picots répulsifs, les ultrasons antichats, et même les arroseurs… Seul ou en groupe, un chat déborde d’énergie et de curiosité ! Il s’agit d’une forme d’intelligence parfaite qui dépasse l’entendement humain ! » (p. 11). Ouah, je lis ça avec deux chats à mes côtés, j’ai un peu peur… 😛

De toute façon, un « centre spécial de gestion des catastrophes liées à la mignonitude suprême des petits chats » (p. 9) a été créé au ministère mais « Tout humain qui se respecte est incapable de tirer sur un chat. C’est aussi simple que cela. […] Si nous étions attaqués par des aliens hostiles, nous pourrions nous défendre, mais là… Nos soldats préféreraient sans doute mourir plutôt que de faire du mal à ces petites bêtes. » (p. 12).

Un seul objectif, sauver les chats et les humains encore non infectés !

On retrouve les réfugiés toujours humains du supermarché et Kunagi est persuadé que Tsutsumi sera très utile parce qu’elle a une telle allergie aux chats qu’elle sent où ils sont.

Toujours aussi génial, à la fois mignon et effrayant ; la poursuite avec Kunagi en moto est extraordinaire ; il n’y a aucun temps mort, de l’humour et les dessins sont incroyables (tous les chats sont différents). En fin de volume, du contenu bonus avec Tanishi histoire inédite et plusieurs planches de courtes histoires inédites.

 

Nyaight of the Living Cat 3 – Mad cats de Hawkman et Mecha-Roots.

Mangetsu, collection Seinen, décembre 2023, 160 pages, 8,20 €, ISBN 978-2-38281-572-4. Nyaight of te Living Cat Vol. 3 (2022) est traduit du japonais par François Boulanger.

L’humanité s’est effondrée. Quelques humains vivent à Wendelstein, un ancien musée mais il y a des « bandits sans foi ni loi […] de plus en plus nombreux » (p. 68), comme dans Mad Max et, bien sûr, de plus en plus de chats. J’aime beaucoup les costumes de protection des personnages principaux (que l’on suit depuis le début), Arata, Kaoru et Kunagi. Et il y a de nouveaux personnages.

En dire plus serait divulgâcher si sous souhaitez lire cette excellente série post-apocalyptique à la fois drôle et dramatique. En fin de volume, Tsutsumi, histoire inédite et de courtes histoires alternatives sur le mode « Cat if… ? ».

Le tome 4 est paru en mars 2024 en France et le tome 5 en février 2024 au Japon. En japonais, site officiel du manga, site officiel de l’animé et, ci-dessous, la bande annonce de l’animé. Trop hâte de lire la suite !

Pour La BD de la semaine (sauf que j’ai oublié de donner mon lien…), Challenge lecture 2024 (catégorie 16, un livre dont le titre fait au moins 40 points au Scrabble, j’ai calculé 46 points avec le titre générique) et Littérature de l’imaginaire #12.

La librairie Morisaki de Satoshi Yagisawa

La librairie Morisaki de Satoshi Yagisawa.

Hauteville, collection Romans, septembre 2023, 192 pages, 16,95 €, ISBN 978-2-38122-239-4. Morisaki shoten no hibi serif; »>森崎書店の日々 (2010) est traduit du japonais par Deborah Pierret-Watanabe.

Genres : littérature japonaise, premier roman, feel good.

Satoshi Yagisawa 八木沢 里志 naît en 1977 dans la préfecture de Chiba. Il étudie à la Nihon Daigaku (la plus grande université japonaise). La librairie Morisaki est son premier roman et a été adapté au cinéma.

Shinjuku, Tokyo. Takako n’en revient pas ! Elle est au restaurant avec Hideaki qu’elle fréquente depuis un an et il lui annonce, avec désinvolture, qu’il va se marier l’année prochaine avec sa petite amie ! Une collègue qui travaille dans la même entreprise qu’eux et avec qui il est depuis deux ans et demi. « Mais tu sais, Takako, on pourra toujours se voir de temps en temps, a-t-il ajouté avec un sourire. » (p. 9).

Takako, à 25 ans, a l’impression de n’avoir encore rien fait de sa vie et son monde s’effondre car elle est très amoureuse de Hideaki. Elle donne sa démission. « Lors de mon dernier jour au bureau, Hideaki m’a joyeusement dit que, même si je démissionnais, rien ne nous empêchait d’aller manger un bout ensemble, un de ces quatre. » (p. 11-12). Takako dort pendant un mois puis écoute un message de son oncle Satoru qui a « hérité de la librairie fondée par mon arrière-grand-père à Jinbôchô » (p. 13-14).

J’ai visité ce quartier, Jinbôchô et j’ai aimé les nombreux libraires et bouquinistes implantés sur Yasukuni-dôri alors que ce roman s’y déroule me met en joie. « La vue de toutes ces librairies alignées avait de quoi donner le vertige. » (p. 19, Takako) et « Ici, c’est le plus grand quartier des bouquinistes au monde. » (p. 23, Satoru). Par contre, je ne savais pas que Jinbôchô était considéré comme le Quartier latin de Tokyo (ou alors j’ai oublié).

Après des débuts difficiles durant l’été et beaucoup de sommeil, Takako se met soudain à lire. Quand même, avec tous ces livres d’auteurs japonais modernes autour d’elle ! « Il arrive parfois qu’un événement imprévu ouvre une porte dont on ignorait l’existence. C’est précisément ce que j’ai ressenti, à cette étape de ma vie. » (p. 53).

Je ne vous raconte pas ce que Takako va vivre, simplement que… « Les livres ont joué un rôle essentiel dans ma transformation bien sûr, mais j’y ai aussi rencontré tellement de personnes, appris tellement de choses… j’ai enfin commencé à apercevoir ce qui était important dans la vie. Voilà pourquoi mon séjour à la librairie Morisaki restera à jamais gravé dans mon cœur. » (p. 121).

J’ai noté quelques titres de livres cités dans ce roman. Jusqu’à la mort d’une certaine fille de Muro Sasei (p. 51). Un paysage intérieur de Kajii Motojiro (p. 54). Écolière de Dazai Osamu (p. 58). L’Amitié de Mushanokoji Saneatsu (p. 136). Musashino de Kunikida Doppo (p. 143). Je ne sais pas s’ils sont traduits en français mais on ne sait jamais.

Comme pour beaucoup de romans feel good, l’histoire peut paraître simple ou simpliste voire cousue de fil blanc. Ce n’est pas le cas, déjà parce que l’auteur s’attache beaucoup aux relations humaines et parle beaucoup de littérature et des bienfaits de la lecture. C’est pourquoi je vous conseille cette agréable lecture. Par contre il y a un chat sur la couverture mais pas dans le roman…

Pour Un mois au Japon et Challenge lecture 2024 (catégorie 12, un livre dont le titre comporte 4 mots, le titre japonais est Morisaki shoten no hibi), Lire en thème, les saisons (ce roman se déroule en été), Monde ouvrier et mondes du travail (pour découvrir le travail dans une librairie d’occasion à Tokyo) et Petit Bac 2024 (catégorie Lieu pour Librairie).

Journal de bord 04-2024

Bonsoir, voici le Journal de bord d’avril 2024 (avec quelques jours de retard).

Mon mois d’avril. Le 11, un très bon resto italien avec des collègues. Le 27, un concert de guitare flamenco avec Pierre Jarriges mais je n’ai vu que le début (travail oblige). 3 marathons dont deux en même temps Week-end à 1000 et Read-a-thon Un mois au Japon (du 5 au 7 bien honorés même si je n’ai lu que les 6 et 7) puis une Semaine à lire (du 15 au 21, bien honorée également). Un petit mois toujours à cause de la fatigue, d’une météo très instable et du travail mais, vous allez voir, j’ai beaucoup lu !

Les nouveaux challenges auxquels je participe (en plus de ceux auxquels je me suis déjà inscrite et qui continuent) : Un mois au Japon, Contes et légendes 2024, Monde ouvrier & mondes du travail. Soit 3 nouveaux challenges.

Les livres que j’ai lus : La bibliothèque des rêves secrets de Michiko Aoyama (Nami, 2022, 352 pages). Un jeudi saveur chocolat de Michiko Aoyama (Nami, 2023, 224 pages). Parcourir la terre disparue d’Erin Swan (Gallmeister, 2023, 496 pages). La librairie Morisaki de Satoshi Yagisawa (Hauteville, 2023, 192 pages). Le jardin des anatomistes de Noémie Adenis (Robert Laffont, 2024, 360 pages). Soit 5 lectures et 1624 pages.

Les BD et mangas : À quoi pensent les Russes de Nicolas Wild (La Boîte à bulles, 2023, 144 pages). The Sound of my Soul 3 de Rin Saitô (Akata, 2023, 192 pages). The Soud of my Soul 4 de Rin Saitô (Akata, 2023, 208 pages). Rooster Fighter – Coq de baston 5 de Shu Sakuratani (Mangetsu, 2023, 192 pages). Moi, Tsushima 2 d’Opû no Kyôdai (Le lézard noir, 2023, 192 pages). Rooster Fighter – Coq de baston 6 de Shu Sakuratani (Mangetsu, 2024, 208 pages). Blue Box 1 de Kouji Miura (Delcourt/Tonkam, 2023, 192 pages). Tsugai 1 de Hiromu Arakawa (Kurokawa, 2023, 192 pages). The Tunnel to Summer 1 de Koudon et Kukka (Mangetsu, 2023, 160 pages). Wind Breaker 1 de Satoru Nii (Pika, 2023, 192 pages). Soupinou 1 de Yuu Horii (Komikku, 2020, 194 pages). Soupinou 2 de Yuu Horii (Komikku, 2020, 178 pages). Soupinou 3 de Yuu Horii (Komikku, 2020, 176 pages). Soit 13 BD et 2420 pages.

Soit 18 lectures dont 13 BD et 4044 pages.

Les livres que j’ai achetés ou reçus : Epsil∞n n° 35 de mai 2024 reçu.

Les films que j’ai vus : Disparition inquiétante est un film policier français réalisé par Sylvie Ayme en 2024 avec Claudia Tagbo et Bruno Solo, j’ai regardé sur les conseils d’une collègue, pas mal. Villa Caprice est un film policier (thriller et drame psychologique) franco-belge réalisé par Bernard Stora en 2020 avec Niels Arestrup, Michel Bouquet, Irène Jacob et Patrick Bruel (machiavélique !).

Télévision : je regarde en soirée le journal télévisé sur Arte puis l’émission 28’ et si possible Le dessous des cartes ; parfois le dimanche soir le journal télévisé de France2 (plus rarement ces derniers temps parce que je lis).

Les séries que j’ai vues : j’ai terminé The Rookie saison 5 (série policière états-unienne sur M6, en replay, 6 épisodes le samedi 30 mars ça faisait trop) et Mercato (série policière française sur TF1). Les nouvelles séries sont : Hudson et Rex saison 5, série policière canadienne en 20 épisodes sur France3, j’aime beaucoup le berger allemand, Rex. Mademoiselle Holmes, série policière française en 6 épisodes sur TF1, avec Lola Dewaere en Charlie Holmes, policière un peu bizarre et arrière-petite-fille du célèbre Sherlock Holmes ! Peu de nouvelles séries, seulement deux.

J’espère que ce quatrième Journal de bord de 2024 vous a intéressés et je vous donne rendez-vous le mois prochain.

En passant

En coup de vent… 180

Bonjour, chers visiteurs, j’espère que vous allez bien. Vous savez quoi, le blog a 9 ans aujourd’hui et, comme le jour de sa création en 2015, le 1er mai est couvert, pluvieux et plutôt froid… J’organiserai un concours l’année prochaine pour les 10 ans, OK 😉

À part ça, j’ai toujours du retard… Je peine à publier des billets pourtant j’en ai plein pour Un mois au Japon ! Heureusement qu’il est possible de les partager jusqu’à la fin de l’été, merci aux organisatrices.

Quant à vos commentaires, plus de 80, merci pour votre fidélité, je vais les lire et y répondre juste après la publication de ce billet. Je vais terminer le Journal de bord 4-2024 pour le publier ce soir ou demain et, dès que possible (sûrement ce long week-end), je visiterai vos blogs et les réseaux.

Cliquez !

Je profite de ce billet pour vous montrer des cadeaux d’amies, rien de spécial à fêter, juste pour le plaisir d’offrir et de recevoir. Et je vous souhaite à tous un très beau mois de mai (malgré la météo capricieuse) 🙂

PS : je viens de passer 6 heures à répondre aux commentaires à valider (une 100aine) et j’ai déjà visité quelques blogs mais je suis épuisée. Je vais me coucher tôt car je travaille cette fin de semaine.

J’en profite aussi pour vous montrer mon très beau fond d’écran de mai, toujours créé par mademoiselle Farfalle (bravo à elle !).

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Lundi Soleil 2024 #avril (5)

Nous sommes toujours dans le quatrième thème de Lundi Soleil 2024, celui d’avril qui est le vert. 5 semaines en avril, c’est rare, non ? En plus désolée pour le retard… J’ai photographié ces buissons bien verts après la pluie et un rayon de soleil mais (comme souvent) je ne connais pas leur nom. Je vous souhaite une bonne semaine et vous donne rendez-vous lundi prochain avec le thème d’avril, le rose (pas ma couleur préférée).

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Projet 52-2024 #17

Dix-septième photo pour le Projet-52 2024 de Ma avec le thème sur la route. Street Art, à la tombée de la nuit, centre ville de Valence.

Je vous souhaite un bon week-end et, si vous voulez participer, allez chez Ma ! Lien vers son billet de présentation + lien direct vers Du côté de chez Ma’ (à mon avis plus pratique pour voir le billet photo du samedi en cours).

La bibliothèque des rêves secrets de Michiko Aoyama

La bibliothèque des rêves secrets de Michiko Aoyama.

Nami, mai 2022, 352 pages, 19 €, ISBN 978-2-49381-602-3. お探し物は図書室まで Osagashimono wa toshoshitsu made (2020) est traduit du japonais par Alice Hureau.

Genres : littérature japonaise, roman.

Michiko Aoyama 青山美智子 naît le 9 juin 1970 dans la province d’Aichi au Japon. Elle fréquente le Lycée Seto Nishi de la préfecture d’Aichi puis étudie à l’Université privée de Chukyo toujours à Aichi. Elle est journaliste (elle a étudié un an en Australie puis a travaillé deux ans pour un journal de Sydney). De retour au Japon, elle s’installe à Tokyo où elle travaille comme journaliste puis elle vit à Yokohama (avec son mari et leurs enfant) et commence une carrière d’autrice (nouvelles et romans). La bibliothèque des rêves secrets est son premier roman paru en France mais pas son premier roman paru au Japon : Un jeudi saveur chocolat 木曜日にはココアを est paru en 2017. (Source Wikipédia Japon).

Mot de l’éditeur (un éditeur que je n’ai encore jamais lu mais j’avais repéré les romans avec leurs belles couvertures colorées !) : « Symbole du mouvement perpétuel de la vie, Nami signifie vague en japonais. C’est aussi la maison d’édition qui donne vie à une littérature de l’intime. Une littérature qui nous parle de nos joies, de nos peines, de nos défis et de nos choix. » (p. 1). Voici Nami en kanji (idéogramme) 波 et vous pouvez devinez les vagues (la clé sur la gauche), le kanji de l’eau 水 (au-dessous) et ce qui représenterait le littoral donc le sol (en haut).

Mais entrons dans le roman !

Tomoka Fujiki a 21 ans, elle a grandi à la campagne mais elle a étudié et elle vit à Tokyo où elle est vendeuse à Éden, un grand magasin de prêt-à-porter féminin. Pourtant elle trouve sa vie insignifiante et craint de vieillir sans avoir rien fait de sa vie… Je précise que, dans la tradition japonaise, les femmes doivent être mariées avant l’âge (fatidique) de 30 ans mais les mentalités évoluent. « […] c’était intéressant de relire une fois adulte un livre découvert dans son enfance. On repérait de nouveaux éléments. » (p. 38) et « C’était une autre manière de voir les choses. » (p. 41).

Ryô Urase a 35 ans, il habite dans la préfecture de Kanagawa (capitale Yokohama) et il travaille comme comptable chez un fabricant de meubles mais « que [son] supérieur soit incompétent et [sa] subordonnée démotivée [lui] était insupportable. » (p. 81) et il n’a qu’une envie, démissionner et ouvrir un magasin de brocantes. Il s’ouvre à sa petite amie, Nina et j’aime beaucoup sa réponse, « Voilà, c’est ça ! Et je suis sûre que les choix faits grâce à cet enthousiasme seront plus justes que ceux qui reposent sur la raison. » (p. 136).

Natsumi Sakitani a 40 ans et elle est « employée au service documentation d’une maison d’édition » (p. 144) mais, avant la naissance de sa fille, elle était membre du service éditorial pendant plus de dix ans… « Je me sentais au bord du précipice, j’avais l’impression que je ne valais plus rien. » (p. 148). En même temps, son mari accumule « plus d’heures supplémentaires et de voyages d’affaires pour son entreprise » (p. 149). Cette phrase m’a touchée, « La plus grande chose que tu aies accomplie, c’est ta naissance. Rien de ce que tu vis ensuite n’est aussi dur que cet événement extraordinaire. Mais tu y as résisté, alors tu peux tout surmonter. » (p. 166).

Hiroya a 30 ans, adorant les mangas il a étudié dans une école d’art mais il est sans emploi et vit chez sa mère. Son rêve était de devenir un grand dessinateur. Il n’est pas retourné dans son lycée depuis 12 ans mais, lors de l’ouverture de leur capsule temporelle, il revoit Seitarô qui rêvait de devenir écrivain. « Chacun avait sa propre histoire… » (p. 277).

Masao Gonno a 65 ans, il a occupé un poste de chef de service commercial dans une entreprise pendant 42 ans et il est maintenant retraité. Or il n’a plus tous les contacts qu’il avait en travaillant ; il n’a pas de centres d’intérêts et son épouse travaille encore. « Que ferais-je de ma vie, dès demain ? » (p. 280).

Quel est le lien entre ces cinq Japonais qui ne se connaissent pas ?

En ce qui concerne le bien-être et le feel good, les Japonais sont différents des Européens, je dirais même des Occidentaux ; ils abordent ces thèmes d’une façon et d’une écriture différentes mais qui sont agréables et donnent à réfléchir. Ici, c’est particulièrement le monde du travail qui est ‘décortiqué’ par l’autrice et j’ai beaucoup aimé ces histoires et cette histoire. Mais pas que, il y a aussi les relations humaines, les liens qui nous lient ainsi que la bienveillance (la bibliothécaire, Sayuri Komachi) et la poésie de la vie.

Lu pour Un mois au Japon, ce joli roman va aussi dans Challenge lecture (catégorie 1, un roman avec un ou des livre(s) sur la couverture) et Petit Bac 2024 (catégorie Lieu pour bibliothèque).