Le bureau du mariage idéal d’Allison Montclair + réflexion sur le cozy mystery

Une enquête de Sparks & Bainbridge – Le bureau du mariage idéal d’Allison Montclair.

10/18, collection Grands détectives, octobre 2020, 384 pages, 8,10 €, ISBN 978-2-26407-683-0. The Right Sort of Man: A Sparks & Bainbridge Mystery (2019) est traduit de l’anglais par Anne-Marie Carrière.

Genres : littérature anglaise, roman policier.

Allison Montclair… Peu d’infos sur elle. Ce serait un pseudonyme d’une autrice anglaise ayant déjà écrit de la fantasy et de la science-fiction mais GoodReads dit que The Right Sort of Man: A Sparks & Bainbridge Mystery (2019) est son premier roman. Elle grandit avec les livres d’Agatha Christie et les films de James Bond d’où sa passion pour les intrigues criminelles et l’espionnage. Du même auteur : Cozy Case Files, A Cozy Mystery Sampler (tomes 6 en 2019 et 9 en 2020), ainsi que A Royal Affair: A Sparks & Bainbridge Mystery (juillet 2020) et A Rogue’s Company: A Sparks & Bainbridge Mystery (annoncé pour juin 2021).

Londres, 1946. Miss Iris Sparks (célibataire de 28 ans) et Mrs Gwendolyn Bainbridge (jeune veuve de guerre) ont créé une agence matrimoniale, le Bureau du mariage idéal il y a trois mois. Et ça fonctionne bien, elles ont déjà une centaine de clientes, presque une centaine de clients et elles sont douées. Mais leur nouvelle cliente, Matilda (Tillie) La Salle, est poignardée et les policiers de Scotland Yard pensent que le tueur est l’homme avec qui elle avait rendez-vous, Richard (Dickie) Trower. « – Vous croyez sincèrement à l’innocence de Dickie Trower ? – Plus que jamais. Que Dieu lui vienne en aide, car la police, elle, n’y croit pas. – Dans ce cas, nous devons lui prêter main forte, affirma Gwen. En clair, nous devons démasquer le véritable assassin. » (p. 70).

Non seulement Iris et Gwen pensent que Dickie est innocent mais elles doivent renflouer la respectabilité de leur agence ! Pendant que Gwen rend visite à Dickie à la prison de Brixton, Iris doit mettre dehors Gareth Pontefract, un journaliste mufle qui va les harceler… « Ce crapaud visqueux du Daily Mirror ? » (p. 122).

Au fur et à mesure de la lecture, le passé et le caractère d’Iris et de Gwen se mettent en place (par bribes, il y a encore beaucoup de choses à apprendre, ou pas selon ce que l’autrice dévoilera dans les prochains tomes) mais mon personnage préféré est l’ami d’Iris, Sally Danielli, médaillé militaire qui rêve de devenir dramaturge et qui les aide régulièrement.

Le lecteur découvre des personnages attachants et la ville de Londres en partie détruite après le Blitz avec le rationnement, les trafics, le marché noir et l’envie de revivre normalement. Mais Iris et Gwen vont se mettre en danger… « Je faisais un rapport à ma hiérarchie. Et non, vous ne pourrez pas le vérifier, parce que vous n’aurez pas leurs noms. Et vous avez intérêt à me croire sur parole, parce que vous ne saurez rien d’autres. D’ailleurs, vous en savez déjà trop. » (p. 257).

Qu’est-ce que le cozy mystery ? Mot à mot, ça signifie « mystère douillet » (enfin « douillet mystère » puisque l’adjectif se met avant le nom en anglais), ce qui donne déjà une petite idée mais je vais un peu développer. Deux séries fondatrices et incontournables, la pionnière Miss Maud Silver (1928-1961) de Patricia Wentworth (1878-1961) [L’affaire est close] et la précurseur(e) Miss (Jane) Marple (1930-1976) d’Agatha Christie (1890-1976). Les points communs ? Les deux autrices sont Anglaises et elles ont chacune créé une héroïne qui résout les enquêtes en restant douillettement chez elle (même s’il y a tout de même quelques excursions à l’extérieur). Les Anglais les avaient surnommées les armchair detectives (c’est-à-dire les détectives en fauteuil).

Il y a recrudescence de publications ces dernières années avec les séries les plus connues comme Agatha Raisin ou Hamish Macbeth de M.C. Beaton [Agatha Raisin enquête – La quiche fatale, Hamish Macbeth 1 – Qui prend la mouche, Hamish Macbeth 2 – Qui va à la chasse], Les détectives du Yorkshire de Julia Chapman [Rendez-vous avec le crime], ma préférée, Son espionne royale de Rhys Bowen [Son espionne royale mène l’enquête, Son espionne royale et le mystère bavarois, Son espionne royale et la partie de chasse] et d’autres que je n’ai pas (encore) lues. Les autrices majoritairement sont Anglaises, leurs héroïnes des jeunes femmes qui ne sont pas officiellement policières (amateurs mais efficaces ! Elles ont parfois un contact dans la police) et elles ne sont plus détectives en fauteuil (plutôt âgées) mais jeunes, jolies, intelligentes et actives.

Alors est-ce toujours du cozy mystery ? Oui, parce que l’histoire n’est pas très violente (pas de serial killer mais des meurtriers classiques), pas vulgaire (les jeunes enquêtrices amateurs sont bien éduquées et ont même parfois un travail) mais les énigmes ne se résolvent pas toutes seules et les enquêtrices peuvent être en danger, toutefois cela reste toujours confortable et pour elles et pour les lecteurs. Attention, il y a aussi des auteurs masculins de cozy mystery comme M.R.C. Kasasian [Les enquêtes de Middleton & Grice – Petits meurtres à Mangle Street et La malédiction de la Maison Foskett]. Alors, avez-vous déjà lu du cozy mystery ?

Une excellente lecture (je veux la suite !) que je mets dans les challenges A year in England, British Mysteries #6, Challenge lecture 2021 (catégorie 34, un livre qui se passe au Royaume-Uni), Mois du polar, Petit Bac 2021 (catégorie Lieu pour bureau qui n’est pas ici un meuble mais un lieu loué dans un immeuble), Polar et thriller 2020-2021 et Voisins Voisines (Angleterre).

18 réflexions sur “Le bureau du mariage idéal d’Allison Montclair + réflexion sur le cozy mystery

  1. Merci pour ta participation !
    Je lis beaucoup de cozy mystery, finalement, mais je n’accroche pas à toutes les séries. Je ne vais pas poursuivre les Hamish, qui tournent trop en rond à mes yeux. Pour la série « Sa majesté », je ne pense pas dépasser le tome 2. J’aime beaucoup les Julia Chapman, par contre (à cause de Calimero, notamment).

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      • Oui, moi aussi – mais ce ne serait pas le premier à avoir un nom qui ne correspond pas du tout à son physique.
        J’ai bien aimé Son espionne royale, mais pas au point de poursuivre la série (seul le tome 2 est à la bibliothèque…. le 1 et le 6, qui est dans ma PAL, m’ont été offerts).

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        • Oui, pour Caliméro je pense que c’est fait exprès pour faire sourire les lecteurs.
          J’ai de la chance, la bibliothèque a acheté les 3 premiers tomes de Son espionne royale et j’espère achètera les autres 😉 Il y en a déjà 6 ?
          Bon weekend 🙂

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          • En VO, Calimero s’appelle « Tolpuddle ». Je ne sais pas trop comment cela se traduit en français.
            Oui, il y en a déjà six – du moins, c’est ce que je pense vu que l’on m’a offert le sixième… Si un autre tome est paru depuis Noël, je ne suis pas au courant.

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          • Oh merci pour cette info, je ne savais pas 🙂 Je vois que Tolpuddle est un village dans le Dorset qui tient son nom de la rivière Piddle et où il y a eu des martyrs, j’ai l’impression qu’il n’y a pas de traduction… C’est bizarre comme nom de chien, c’est sûr qu’en français, Caliméro est plus amusant.
            Je vais attendre que les titres suivants soient traduits en français (je peux lire en anglais mais je mets une plombe et mon cerveau surchauffe !!! manque d’habitude sûrement…).
            Bon weekend et caresses aux félins 🙂

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  2. Je l’avais repéré celui-là et ton avis me conforte dans mon envie de le lire !
    C’est bien ce rappel sur les cosy, j’ai l’impression qu’en ce moment le genre est souvent malmené et qu’on confond trop facilement légèreté de l’atmosphère et légèreté de l’intrigue !

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